Chapitre 49 « C'est vraiment dommage »
Youhou j'ai réussi à publier aujourd'hui !
Le texte n'est pas trop corrigé alors soyez indulgents !
Bisous, j'vous kiffe.
❤️
Il n'y avait que moi pour me réveiller à 4h du matin alors que la seule chose que j'avais à faire était de dormir. Je mis quelques minutes à réaliser où je me trouvais. Étendue dans le grand lit blanc, je contemplai le plafond en essayant de chasser toutes les mauvaises pensées qui m'assaillaient.
Seule la respiration régulière d'Hakim, allongé sur le ventre à mes côtés, troublait le lourd silence qui régnait dans la pièce.
C'était irréel, nous étions à deux heures de Paris et pourtant j'avais l'impression d'être à des milliers de kilomètres de nos problèmes. Une pulsion malsaine me murmurait de faire un tour sur les réseaux via le portable d'Haks, mais je ne cédai pas, refusant de laisser le diable gâcher nos derniers instants de tranquillité.
Je n'avais vraiment plus sommeil, alors je décidai de me lever pour aller marcher sur la plage qui n'était pas loin. Enfilant des affaires bien chaudes je quittai la chambre sans bruit, regrettant l'absence de mon portable qui m'empêchait d'enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles pour écouter quelques morceaux langoureux de Johnny Cash.
Tant pis, je me contenterais du bruit des vagues et du vent. Bien qu'emmitouflée dans mon écharpe, la fraîcheur de l'air de novembre assaillît mon visage et cela me fit du bien.
Hakim avait eut une idée parfaite, la mer avait ce pouvoir incroyable d'emporter avec elle toutes nos terreurs et nos peines. J'aurais pu rester des heures sur cette immense plage à la regarder se retirer et revenir inlassablement, un rythme à la fois régulier et incertain, comme celui d'une immortelle respiration. Je n'avais pas eu souvent l'occasion de la voir, d'ailleurs dans ce cas précis, je la devinais davantage que je ne la contemplais et c'était tout aussi beau.
Mes pensées divaguèrent vers ma Grand-mère. M'en voulait-elle ? Était-elle seulement consciente de ce que je vivais ? Ou avait-elle simplement disparu dans un sommeil infini ? Je n'avais pas peur de la mort, pas du tout, mais je ne la comprenais pas.
De longues minutes passèrent tandis que le regard perdu dans l'horizon, je réfléchissais à ces derniers mois, jamais je n'aurais pensé en arriver là.
Quand le froid fut vraiment insoutenable, je retournai à l'hôtel, sentant que je pourrais retrouver le sommeil, apaisée par cette sortie nocturne.
La chambre était toujours plongée dans le noir, ce qui m'indiqua qu'Hakim ne s'était pas réveillé. Pourtant lorsque je me glissai de nouveau sous les draps délicats, ses mains vinrent aussitôt trouver mon corps et il sursauta.
— Putain t'es gelée.
Ses paumes, elles, me parurent brûlantes, le contraste était très fort entre nos deux peaux.
— Je suis sortie pendre l'air, soufflai-je.
Un grognement me répondit et il m'attira contre lui, non sans frissonner violemment quand mon visage glacé se réfugia dans son cou.
— Grosse folle va.
Je souris contre sa peau avant de sombrer à nouveau dans le sommeil.
Quand je m'éveillai quelques heures plus tard, j'étais seule dans le lit. Je pouvais compter sur les doigts d'une main les fois où le rappeur s'était réveillé avant moi, c'était un gros dormeur et j'étais surprise de ne pas le trouver en train de ronfler à mes côtés.
Saisissant la montre sur la table de nuit, je constatai que j'avais dormi très tard, ma sortie nocturne avait vraiment été bénéfique pour mon sommeil, il était bien plus de de 10h.
Alors que je m'étirais et m'étalai autant que possible dans le lit, la porte de la salle de bain s'ouvrît sur Hakim, fraîchement douché et vêtu d'une simple serviette.
— Oh, salut, soufflai-je en le détaillant, mais qui êtes vous et que faites vous dans ma chambre ?
Il ébaucha un sourire tout en s'approchant de moi.
— Je sais aps, hier soir j'ai ramené une meuf fraîche de ouf, 'comprends pas elle a disparu et à la place y a une espèce de schlague qui se roule dans mes draps.
Je lui lançai un coussin en riant.
— Je crois qu'on a le même problème, une sorte de bad boy mystérieux et charmant s'est endormi à côté de moi, et au réveil je trouve une racaille à moitié nue qui sort de ma salle de bain.
En une seconde à peine il était au dessus de moi, appuyé sur ses poignets.
— C'est vraiment dommage, chuchota-t-il.
Mes doigts rejoignirent aussitôt son visage encore bien marqué par la bagarre.
— Vraiment.
Il s'accouda à son bras gauche et je sentis sa paume s'infiltrer sous mon débardeur pour remonter lentement jusqu'à ma poitrine.
— J'vais peut-être me contenter de ma schlague, en fait elle est plutôt bonne.
Je plantai mes ongles dans sa mâchoire.
— Parle mieux, ou je t'embrasse.
Il plia ses lèvres encore abîmées.
— J'peux pas, j'suis une racaille.
Alors je mis ma menace à exécution et même s'il grogna un peu sous la douleur, il me répondit presque aussitôt. Je me rendis compte que la sensation de nos bouches entremêlées m'avait manquée et j'en voulus aussitôt plus.
Heureusement, il était loin d'être opposé à cette idée et alors que nos souffles s'accéléraient, je l'attirai plus près de moi. La dernière fois que nous avions partagé un tel moment d'intimité avait été si éprouvante pour mon cœur, j'avais envie de profiter d'une étreinte plus légère, en me disant que si nous le voulions nous pouvions recommencer autant de fois que possible.
Nous étions ensemble, je n'en revenais pas de moi même, jamais je n'aurais pensé me laisser un jour entraîner dans une véritable relation sentimentale.
Je fut tirée de mes réflexions par une violente morsure à la clavicule.
— Aïe ! Molo l'asticot, je suis pas un morceau de viande !
— T'étais pas concentrée, c'est pas le moment de penser au sens de la vie là putain.
Un petit rire m'échappa, ce type était toujours tellement doux et tendre. C'était peut-être ce côté rustre qui faisait toute la différence pour une fille aussi froide que moi.
Deuxième morsure.
— Haks putain !
— Si tu veux que j'dégage dis-le hein, j'te laisse réfléchir.
Il avait l'air vraiment contrarié, je lui adressai un regard désolée et l'embrassai doucement.
— Désolée, Tigrou.
Cette fois je ne laissai plus mes pensées divaguer et me donnai à lui à corps perdu.
Les battements de mon cœur s'accélérait à mesure que notre échange gagnait en intensité.
Avant d'unir pleinement nos corps, Hakim marqua un temps d'arrêt pour me détailler.
— Quoi ?
Il eut un petit sourire lubrique.
— Rien, j'apprécie la vue.
Je ne répondis pas, me contentant de lui manifester mon impatience en me tortillant un peu, il se jeta sur moi sans demander son reste.
— Garde les yeux ouverts, grogna-t-il alors que mes paupières se baissaient, regarde moi.
(...)
Nous étions sortis déjeuner, j'observai Hakim qui jetait un regard rempli d'adoration à l'entrecôte énorme qui ornait son assiette.
— T'es flippant tu sais, t'avais à peu près le même regard quand on était au lit.
Il rit silencieusement et releva les yeux vers moi.
— Elle est presque aussi sexy que toi, c'est pour ça.
Je fronçai les sourcils, lui signifiant que je n'aimais pas être comparée à une pièce de viande.
— C'est toi qui a commencé, grogna-t-il.
— Pourquoi tu voulais que je garde les yeux ouverts ?
Cette question m'occupait l'esprit depuis que nous avions quitté la chambre.
Le Kabyle soupira, il avait l'air mal à l'aise.
— Pour rien.
Lui adressant un regard sévère j'insistai :
— Haks, dis-moi.
Comme à chaque fois qu'il cherchait ses mots, Hakim triturait fébrilement ses chevalières.
— C'est pas le moment de parler de ça Maya... Mais je sais que tu vas pas arrêter de me casser les couilles si j'te le dis pas. C'est à cause de l'autre chien. Je sais pas, je voulais pas que tu penses à lui. Et puis, avec lui tu devais pas ouvrir les yeux.
Ma main se posa aussitôt sur son poignet.
— Je comprends t'inquiète. Et non, avec lui je gardais les yeux fermés en essayant de m'imaginer très loin.
C'était fou, j'avais l'impression que mon viol l'atteignait bien plus que moi. Peut-être que j'étais suffisamment endurcie pour ne pas me laisser détruire par ces événements.
— Parle moi de ta daronne, explique moi pourquoi t'es une grosse flippette pour les sentiments.
Tôt ou tard il allait falloir le faire, il me posait de plus en plus souvent la question. Lui raconter mon histoire, celle qui avait fait de moi cette personne si compliquée.
— Pour tout comprendre, il faut remonter à la jeunesse de ma grand-mère, commençai-je, Elle était danseuse, son rêve : Paris. Celui qui l'a détruit : mon grand-père. Elle l'a rencontré à seize ans, il lui a fait croire qu'il allait lui offrir la vie de ses rêves, l'a emmenée en France, l'a foutue enceinte et a disparu du jour au lendemain. Elle avait pas la nationalité française, pas de couverture sociale. Elle a accouché toute seule dans un taudis du XXe, simplement aidée par sa voisine, une vieille espagnole pas très délicate. Tu l'imagines, ça s'est très mal passé. Après l'accouchement elle n'a plus jamais pu danser.
Hakim m'observait, yeux grands ouverts, prêt à entendre les moindres détails de cette triste vie.
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