Chapitre 25 « Je veux partir d'ici »

Cadeau du dimanche soir ! Un deuxième chapitre tout prêt tout chaud livré à domicile !
Bonne lecture
❤️

——HAKIM——

HAKIIIIIIIM !!!!

Un cri de panique me tira de mon sommeil. Je me redressai brusquement, une odeur cheloue flottait dans la pièce, pas de la weed, pas du tabac. Ça sentait le brûlé.

Je sautai hors du pieu saisissant machinalement mon jogging qui traînait et l'enfilai en courant vers là d'où venaient les cris. Mon chien aboyait à perdre haleine à l'extérieur.

— Y'a quoi ? gueulai-je.

Nek arriva en trombe, il était en boxer, le visage paniqué.

— Y'a le feu putain ! Y'a tout qui crame dehors, on a appelé les pompiers !

Oh putain.

Clem arriva derrière lui, vêtue d'un simple T-shirt, elle chialait.

Ok ok fallait qu'on se casse de là.

— Faut dégager, annonçai-je, les autres ?

— Tous... tous sur la route, dehors, on est venus te chercher ! Elle est où Maya ?

Putain. La tigresse.

Je fis volte-face et me précipitai jusqu'au canapé, mais il était vide.

— MAYA !!! hurlai-je.

Aucune réponse, je retournai vers mon kho et sa go.

— Elle est pas dans le lit.

— Elle a dû rejoindre les autres, faut sortir c'est trop risqué. Si un arbre tombe sur la baraque ou que le feu s'étend on peut rester coincés.

Je sentais pas du tout cette merde, si Maya était sortie avec les autres, elle m'aurait réveillé. Ken me poussa vers l'extérieur. Il faisait chaud, trop chaud dehors, on voyait comme en plein jour alors qu'il faisait nuit. Le crépitement des flammes retentissait, je me tournai pour voir tout le coin où nous avions mangé complètement ravagé par le feu qui s'étendait sur l'abris de jardin et les arbres qui prenaient comme des torches.

Ils étaient tous sur la route, je cherchai en premier le regard de mon frère et laissai échapper un soupir en le voyant, tenant Creed en laisse et serrant Lucie contre lui. Celle-ci se précipita aussitôt vers moi quand elle me vit.

— Hakim ! Elle est où Maya ?

J'en étais sûr putain. Une panique indescriptible me gagna.

— Je... elle, elle était plus à côté de moi, je sais pas putain.

Les yeux de Lucie s'écarquillèrent.

— Oh mon Dieu faut la trouver. Elle est terrifiée par le feu. Sa grand-mère est morte dans un incendie.

Les sirènes de pompiers commençaient à se faire entendre, mais je ne réfléchis pas et repartis aussitôt d'où je venais.

— MAYA !!! gueulai-je pour la deuxième fois, MAYA PUTAIN T'ES OÙ ?!

Mais seul le bruit sinistre du feu me répondit, je me précipitai à l'intérieur de la maison.

— MAYA !!!

Mon instinct me guida presque aussitôt vers la cuisine, pièce qui donnait directement sur l'incendie.

— Maya ! Réponds !

Il faisait tellement chaud, l'air était difficilement respirable, je cherchai du regard la danseuse, mais ne la vis pas. Je m'apprêtai à repartir pour une autre pièce quand un gémissement se fit entendre.

Je m'arrêtai net.

— Maya ?

Pas de réponse, est-ce que j'avais rêvé ?

Dehors les sirènes retentissaient plus fort, les pompiers étaient là.

Soudain je la vis.

Complètement recroquevillée sur elle même, les yeux fermés, les mains sur les oreilles, elle était parfaitement immobile.

— Maya !

Je m'accroupis brusquement près d'elle et saisis ses épaules pour la secouer.

Ses yeux paupières s'ouvrirent sur ses yeux transparents en panique.

— Faut sortir, tant que le feu est pas éteint c'est trop dangereux d'être dedans.

Elle continua de me fixer, sans rien dire, comme une étrangère qui n'aurait pas compris mes mots.

— Maya ! la secouai-je, Oh bouge toi !

Putain mais c'était vraiment trop bizarre, elle avait l'air complètement paralysée.

Je passai alors mes bras de part et d'autre de son corps et la soulevai.

Elle ne broncha pas. Restant simplement immobile.

Trop trop chelou.

Pas le temps de se poser des questions, je courus dehors où les pompiers s'activaient déjà à éteindre les flammes.

Lucie fonça droit sur moi lorsqu'elle me vit.

— Maya ! oh mon Dieu je suis tellement désolée.

Mais la brune ne bougea ni ne parla entre mes bras, comme si toute conscience l'avait quittée. Je fis signe à Lucie que je l'emmenais un peu à l'écart des autres.

Je me penchai pour la déposer, mais alors que j'allais la lâcher, ses ongles se plantèrent dans ma peau.

— Hakim.

Il m'avait presque fallut deviner mon prénom, tellement il était sorti faiblement de ses lèvres serrées.

— Ouais.

Je tentai une nouvelle fois de la déposer mais elle s'agrippa plus fort encore à mon torse.

— Hakim, répéta-t-elle un peu plus fort.

— Ouais, j'suis là.

Comme elle ne voulait pas me lâcher, je me laissais tomber sur les fesses, la gardant contre moi. Machinalement, je suivais du pouce, la ligne de sa colonne vertébrale.

— Je veux partir d'ici, murmura-t-elle.

Cette go me rendait fou, j'étais là au beau milieu de la nuit à la tenir dans mes bras alors qu'elle m'avait pété le nez quelques heures plus tôt. J'aurais dû être en train de voir si mes khos avaient pas besoin de moi, mais je me retrouvais à faire le canard pour une meuf bizarre.

J'avais envie de la détester, elle était trop chiante à tout le temps s'énerver pour rien et puis elle avait toujours cet air sûre d'elle, comme si elle savait tout sur tout.

Pourtant elle exerçait sur moi une attraction physique assez prodigieuse, dès qu'elle me défiait du regard, j'avais envie de lui faire crier grâce en la prenant sauvagement.

Et puis, elle était comme moi, elle avait un cœur de pierre, pas de sentiments, pas de maître à part elle même, elle adressait un grand bras d'honneur à la vie et à tous ceux qui tentaient de la dominer.

Maya était mystérieuse, sauvage et agressive. Ce qui faisait d'elle la femme la plus dangereuse que j'avais jamais rencontré.

— Hakim, m'appela-t-elle encore de sa voix cassée diaboliquement sexy.

— Ouais.

Elle leva ses yeux vers moi et encore une fois, son regard me fit presque sursauter. C'était pas humain comme couleur.

— Je veux partir d'ici, répéta-t-elle, tu peux m'emmener loin, s'il te plaît.

Je jetai un regard vers les autres qui observaient les pompiers finir d'éteindre le feu. Plus de peur que de mal finalement, ça ne justifiait sans doute pas que j'abandonne mes reufs pour une nana qui n'était que de passage dans ma vie.

Mais j'étais curieux, je voulais en savoir plus sur la mort de sa grand-mère, sur ce qui l'avait rendue comme ça, sur ses parents.

Pour une raison qui m'échappait, c'était moi qu'elle avait choisi pour repère dans ce groupe. Même si Clem était devenue son amie, même si j'étais le moins sympathique, même si nous nous supportions par intermittences, même si je l'avais renversée, c'était à moi qu'elle s'adressait pour la sortir de cette situation de panique. De la même façon que j'étais le seul qui avait bondit pour aller la récupérer dans la maison, que c'était moi qui avait explosé la gueule du fils de pute qui l'avait frappée, que c'était encore moi qui avait calmé sa rage plus tôt dans la soirée.

— Tu peux m'attendre là cinq minutes ? lui demandai-je finalement.

Maya hocha la tête et je me détachai d'elle pour rejoindre les autres.

— Comment elle va ? m'interrogea Clem.

Je haussai les épaules.

— Elle est bizarre, on dirait qu'elle s'est faite hagar ou un truc dans le genre. Elle est complément à l'ouest.

Tout le monde avait l'air un peu gêné, comme si j'avais interrompu une discussion secrète.

— Quoi ?

Ils avaient l'air d'hésiter. Finalement c'est mon frère qui, me mettant la main sur l'épaule, s'adressa à moi.

— Lucie nous a un peu raconté, on pense qu'il faudrait ramener Maya à Paris. Maintenant. Elle a l'air d'avoir à peu près confiance en toi et vu que c'est toi qui l'a amenée...

C'était ce que je comptais faire de toute façons, mais je le gardais bien de le dire.

— Ok c'est bon on s'arrache, faut que j'récupère Creed, et y a nos affaires à l'intérieur.

Fram acquiesça me tendit la laisse de mon chien.

— J't'accompagne dedans, les autres vont attendre l'accord des pompiers.

Je le remerciai d'un signe de tête et il me suivit pendant que Lucie se précipitait vers Maya.

Alors que nous rassemblions les quelques affaires de la danseuse et les miennes, j'en profitai pour questionner mon frère.

— Elle vous a dit quoi Lucie ?

— Apparemment sa grand-mère est morte dans un incendie et Maya était sur place. Je crois que ça a été vla violent. Lucie dit qu'elle était déjà spé avant, mais que depuis ça elle débloque complet.

Je soupirai.

— Elle débloque pas Fram, elle a juste la haine.

Mon frère haussa les épaules et me tendit le sac de Maya. Après avoir enfilé un t-shirt et pris un sweat pour elle, j'allais d'abord mettre Creed et les affaires dans ma gov' puis retournai vers les autres.

Les deux danseuses étaient toujours à l'écart, je m'approchai prudemment, seule Lucie parlait et Maya, recroquevillée et à peine vêtue, grelottait en fixant ses pieds nus.

Je lui tendis mon sweat et elle leva vers moi des yeux reconnaissants.

— Hakim, chuchota-t-elle en me faisant signe d'approcher.

Je m'accroupis devant elle et l'aidai à enfiler le pull. Lucie nous observait avec des yeux ronds.

Maya, qui avait à peine bougé depuis que je l'avais laissée, tendit les bras vers moi.

— Tu m'emmènes loin d'ici ?

— Ouais, soufflai-je, on rentre.

Je la saisis sous les épaules pour la lever. Elle tenait à peine debout et s'agrippa fortement à mon bras. Je grimaçai.

— Belek avec tes griffes, Namira.

Je la soutins et l'entrainai jusqu'à la voiture, puis revins vers les autres pour leur dire au revoir.

— Je sais pas ce que tu lui as fait Hakim, mais elle a répété au moins vingt fois ton prénom quand j'attendais avec elle, me dit Lucie. Elle voulait pas me parler.

Je haussai les épaules et checkai mes frères.

— Peut-être que c'est parce que moi, je balance pas ses secrets à tout le monde.

Mon ton était un peu plus agressif que je l'aurais voulu, mais pour une raison qui m'échappait, ça m'énervait que Lucie ait parlé aux autres de la grand-mère de Maya. Elle refusait d'aborder le sujet habituellement et j'aurais préféré apprendre les circonstances de sa mort autrement. Ils l'avaient tous regardée avec pitié et je savais qu'elle détestait ça.

Mais Lucie secoua la tête.

— Maya étouffe sous ses secrets Hakim, elle est blindée comme un coffre fort mais son armure l'empêche de respirer.

Je levai les yeux au ciel.

— T'as aucune idée de c'que tu dis. Tu sais pas ce que c'est de devoir s'endurcir quand t'es qu'un marmot. Vous rendez fou à essayer de l'analyser. J'pense que clairement elle s'en balec' de ce que vous pensez d'elle, tout c'qu'elle veut c'est plus souffrir et être la meilleure.

Clémentine, pour une fois, parut d'accord avec moi.

— Je pense que tu la comprends mieux que nous Haks, tu devrais y aller.

Je lui répondis par un hochement de tête et rejoignis ma voiture. Creed dormait sur sa couverture à l'arrière, Maya avait ramené ses jambes contre son buste et la capuche de mon sweat était rabattue sur sa tête, elle m'attendait patiemment.

— On s'en va ? souffla-t-elle.

— Ouais, on dégage.

Je fis vrombir le moteur et passait en trombe devant les autres. Il était grand temps d'emmener la danseuse loin de ses démons.

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