Chapitre 1 « Les deux plus gros cons de Paris »

Surprise !
J'ai suffisamment d'avance pour publier une fois par jour pour l'instant.
Je vous tiens au courant si jamais il y a du changement.
Bisous ❤️

Jamais les applaudissements du public ne m'avaient paru aussi beaux. Ce soir ils étaient pour moi.

Je n'avais pas dansé, j'avais été Giselle ce soir, j'avais vécu son histoire. Pendant que je faisais la révérence et que des fleurs étaient jetées sur la scène, je réalisai enfin que le rêve n'était pas loin.

Je venais de vivre la plus belle soirée de ma vie.

— C'était très bien Maya, me félicita Solange, tu peux être fière de toi, tu nous as prouvé que l'on pouvait compter sur toi pour remplacer les étoiles. Continue comme ça.

Ces mots valaient tout l'or du monde, Solange était loin de faire des compliments à la légère.

— Bravo Maya, j'aurais bien aimé être à la place de Dominik, tu as beaucoup de talent.

Est-ce que je ne rêvais pas ? Benoit venait-il vraiment de dire qu'il aurait aimé danser avec moi ?

— C'est surtout du travail, répondis-je modestement.

Il m'adressa un clin d'œil et replaça une mèche de cheveux dorée derrière son oreille.

Léonore me félicita à son tour et je la remerciai. Cette femme était mon modèle absolu, je rêvais de pouvoir être un jour son égale.

Quand tout fut fini, je récupérai mes affaires et quittai l'opéra. Je n'aimais pas danser à Bastille, c'était loin de chez moi et comme je ne me déplaçais qu'à pieds, j'avais peur de faire de mauvaises rencontres. Mais ce soir là, j'étais totalement euphorique, la nuit parisienne aurait un effet salvateur sur mes muscles endoloris.

Dans mes oreilles,mes écouteurs diffusaient un concerto de Tchaïckovsky, j'admirais les rues luisantes de l'averse qui venait de passer, laissant mon esprit vagabonder vers Benoît et le public qui m'applaudissait.

J'étais tellement dans mes pensées et dans ma musique que je n'entendis pas le moteur de la BMW noire s'approcher de moi quand je traversais la route. Je ne vis pas non plus que le conducteur riait bêtement avec son passager sans regarder devant lui.

Quand il me percuta j'eus juste le temps d'apercevoir les phares blancs du véhicule avant de perdre conscience lorsque ma tête cogna contre le macadam humide.

(...)

— Putain Haks !

— Hé ? Vous m'entendez ? Nek elle répond pas !

Des voix me parvenaient mais rien, aucune commande de mon corps ne réagissait.

— Tu crois qu'elle est morte ?

— Non arrête, on cane pas comme ça tu l'as à peine touchée.

— Madame ! Vous m'entendez ? Nek faut appeler les pompiers.

— Putain non attends si ça s'apprend on est morts ! Attends j'appelle Clem elle a un quetru de premier secours elle doit savoir quoi faire.

Mon corps ne me faisait pas mal, je ne le sentais pas.

— Lâche ta go putain c'est pas le moment ! Appelle les pompiers ta race ! Madame vous m'entendez ?

Je réussis enfin à soulever faiblement les paupières. Un homme barbu à casquette se tenait en face de moi, l'air totalement déboussolé.

— Putain elle ouvre les yeux !

— J't'avais dit qu'elle était pas morte, Ouais bébé, oui j'suis avec Mekra là, on a fait une connerie.

Je vis le type barbu lever les yeux au ciel.

— BORDEL DEPUIS QUAND TA MEUF EST POMPIER ?

Il se tourna vers moi pendant que l'autre gars dont je n'entendais que la voix parlait au téléphone.

— Ça va ? me demanda-t-il, vous avez mal quelque part ?

À vrai dire, j'étais terrifiée. La seule chose à laquelle je pensais c'était : vais-je pouvoir danser demain ?

— Madame ?

J'étais profondément sonnée, je cherchai la commande pour parler.

— Mmmh, fut le seul son audible qui sorti de la bouche.

Le barbu fronça les sourcils, tandis que l'autre type parlait toujours au téléphone.

— Clem dit d'appeler les pompiers !

L'homme au dessus de moi ferma les yeux, visiblement excédé par son acolyte.

— QU'EST-CE T'ATTENDS ALORS ? s'énerva-t-il.

— C'est bon j'le fait.

Comment allai-je danser si l'un de mes membres était cassé ? Mon Dieu comment cette soirée parfaite pouvait-elle aussi mal se terminer ?

Je sentis la main du barbu prendre la mienne, ah j'avais donc encore un sens du toucher.

— Vous sentez quand je serre votre main ?

— Mmmh, parvins-je à nouveau à faire.

Une deuxième tête se positionna au dessus de moi. Sûrement celui qui était au téléphone quelques minutes plus tôt. Il avait des petits yeux bruns, une casquette noire avec le même logo que celle de l'autre, et un bouc mal taillé.

— Téma elle est consciente, fit-il.

— Merci, j'avais pas remarqué, répondit le barbu, ils arrivent ?

— Ouais. Mais on va l'accompagner hein ? On peut pas la laisser toute seule.

Si, laissez moi s'il vous plaît. Si je ne peux plus danser, alors je veux mourir.

Les sirènes résonnèrent et bientôt trois pompiers étaient autour de moi m'assayant de questions. C'en était trop je fermais les yeux et me laissais aller à l'état léthargique qui me gagnait.

(...)

— ILS SONT OÙ LES DEUX PLUS GROS CONS DE PARIS ?

La voix stridente d'une femme me réveilla. J'entendis un grognement à ma gauche.

— Me dis pas que t'as dit à Clem de se ramener ?

Je reconnus la voix du barbu qui m'avait percuté.

— Je lui ai juste dit où on était. Attends je sors, je vais la voir avant qu'elle fasse une crise d'angoisse.

J'ouvris les yeux face à un plafond blanc. Je connaissais cette odeur, un hôpital, j'étais à l'hôpital. Je tentai alors de me redresser et soufflai de soulagement en réalisant que mon corps me répondait.

— Nek putain elle est réveillée, tonna la voix grave du gars.

Je me tournai instantanément vers lui.

— Excusez moi mais pourquoi vous êtes là ? demandai-je d'une voix pâteuse.

Il se gratta la tête visiblement mal à l'aise.

— Hum, euh... Y'a eu un accident. On vous a renversé en voiture et euh, vous étiez inconsciente. Mais les médecins ont dit que vous aviez rien à part un choc à la tête et un hématome à la cheville. On est restés parce qu'on voulait être sûrs que vous alliez bien.

Si d'une part, j'étais rassurée de n'avoir rien de grave je commençais à ressentir un certain énervement à l'encontre de ce type qui m'avait renversée. J'allais le lui signifier quand la porte s'ouvrit à la volée et que le petit type au bouc mal taillé apparut suivi d'une jolie brune.

— Elle est réveillée ? demanda le gars qui venait d'entrer.

— Oui, elle est réveillée, répondis-je sur un ton agacé.

La brune éclata de rire et donna un coup de poing dans le bras de celui que je supposais être son copain.

— T'es mal barré mon pauvre Kenny !

L'intéressé leva les yeux au ciel et s'approcha de moi.

— Salut, fit-il, hum on est vraiment désolé... Mekra euh Hakim a eu une seconde d'inattention et tu traversais au milieu de nulle part avec tes écouteurs, c'était hyper dangereux.

— Ken ! Tu vas pas en plus lui dire que c'est sa faute ?

Je n'arrivais pas à comprendre comment ce type s'appelait, le barbu l'avait appelé Nek, la fille d'abord Kenny puis Ken. Il allait falloir se mettre d'accord sur un nom. Dans tous les cas c'était assez moche.

Alors que Paris comptait plus de 2 millions d'habitants, il fallait que je me fasse renverser par les deux types qui m'avaient l'air les plus stupides de la ville.

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