Bonus #3
Un bonus « retour en arrière » qui m'a été demandé, il s'agit du point de vue d'Hakim lorsqu'il découvre ce que Benoit a fait subir à Maya.
——Hakim——
Avec le S dans ma caisse, on attendait mon reuf venu chercher sa meuf. Ça me cassait les couilles d'être dans ce quartier.
J'aurais pas dû la revoir.
J'avais été beaucoup trop faible, mais elle était pas bien et je commençais à me dire que je l'avais vraiment dans la peau. Ça faisait plus d'un mois qu'elle m'avait échappée et pour une raison inconnue, il m'avait suffit d'une fois pour replonger.
Putain mais pourquoi elle mentait autant ?
— Mékra t'es en mode bresson de ouf là, y'a quoi ? demanda Zer2.
— Laisse-le, il aime pas le quartier, répondit Ken pour moi.
Ouais, on pouvait dire ça.
À ce moment là le téléphone de Nek sonna, affichant le nom de mon frère.
— Ouais, fit-Il en décrochant,... Quoi ?.... Putain on arrive bougez pas.
Le grec prit pas le temps de nous informer de quoi que ce soit et ouvrit la portière pour se précipiter dehors.
Je ne réfléchis pas et laissai échapper un juron en me précipitant à la suite de mon reuf.
Il y avait un bail avec la tigresse, je le sentais.
Mon intuition se confirma quand quelques instants plus tard, je vis Idriss dans le hall avec sa meuf en pleurs.
— C'est quoi le bail ? demanda Nek aussitôt.
Lucie hoquetait, peinant à aligner deux mots.
— Maya... elle... Il...
Mon sang ne fit qu'un tour et je sentis mes terminaison nerveuses se tendre à leur paroxysme.
— Elle a quoi ? Elle est où ? demandai-je alors sans aucune douceur.
— Elle est partie avec...
J'avais clairement pas la patience pour l'entendre geindre. Maya était peut-être plus vraiment ma meuf, l'avait peut-être jamais été d'ailleurs, mais je pouvais pas m'empêcher de la considérer comme telle.
— Bordel de merde ! Parle ta race ! criai-je en secouant la pauvre Lucie.
Mon frère me fusilla du regard, mais j'aurais bien aimé voir sa réaction si les rôles étaient inversés.
— Mon Dieu... il la force depuis le début, j'ai été trop conne Hakim... j'ai pensé qu'elle le voulait... pour sa carrière... Benoit.
Mes pensées s'obscurcirent instantanément en entendant ce nom. Ce putain de zemel en collants.
— Elle est où.
— Je sais pas... il l'a emmenée en haut.
— Putain mais qu'est-ce qu'on fout encore là alors ? gueulai-je.
Elle s'anima soudain et se précipita dans les escaliers.
Mon pouls atteignait des records et je sentais des décharges d'adrénaline dans mon corps au fur et à mesure qu'on montait ces putains de marches.
Arrivés à l'étage, Lucie se précipita dans le couloir, nous sur ses talons et se mit à ouvrir plusieurs portes, quasiment toutes des vestiaires et des entrepôts, vides.
Et puis, l'une des portes lui résista, et on sut tous que c'était la bonne.
La jeune femme tambourina violemment à la porte.
— Maya ! Ouvre moi ! N'essaie même pas de me faire croire que vous n'êtes pas là, je le sais.
Un silence bien trop long lui répondit et puis la voix éraillée à l'extrême de la tigresse nous parvint.
— Ça va Lucie, je te rejoins dans quelques minutes.
Ça allait pas du tout. J'avais entendu qu'une seule fois Maya parler avec cette voix, la nuit de l'incendie, chez Clem.
Idriss croisa mon regard, et sans rien dire, on se jeta ensemble sur la porte en bois qui céda instantanément.
Explosion cérébrale quand je vis l'une de ses main qui tirait sur les cheveux de ma meuf et l'autre sur son cou, elle était plaquée contre le mur, sous lui.
L'un de nous n'allait pas sortir vivant de cette pièce.
Mes petits frères saisirent aussitôt l'ignoble fils de pute pour le maîtriser.
— Non ! cria Maya, Ne faites rien, pitié !
Je rencontrai alors son regard et ma haine grandit davantage.
En quelques pas j'étais face à elle, ses yeux transparaissaient une panique indescriptible, elle avait la pommette gonflée et rouge, j'avais pas besoin de demander pour savoir qu'elle s'était pas fait ça en dansant.
Je les détaillai, elle et son putain de tutu, comme si son corps pouvait me révéler autre chose.
— Il t'a forcée ?
Elle baissa les yeux. Je déglutis en tentant de maîtriser mes pulsions meurtrières, tous mes muscles tendus à l'extrême.
— Hakim, je suis désolée...
Je saisis aussitôt sa mâchoire.
— Il t'a forcée ?
Ma voix était tellement grave et sèche, il ne transparaissait que de la haine dans mon ton. Elle garda les yeux baissés.
— Regarde moi, ordonnai-je.
Ses yeux transparents me crièrent alors la vérité.
C'était fini, Benoit allait crever ce soir.
Je la lâchai instantanément pour me jeter sur lui. Mais elle s'interposa.
— Arrête, Hakim je t'en supplie.
Sah ? Elle prenait sa défense ?
— Pousse toi.
Ses paumes se posèrent sur mon torse et sa voix rauque et paniquée me supplia encore :
— Hakim... On s'en va, s'il te plaît.
Putain mais non ! J'allais sûrement pas me barrer de là en laissant ce fils de pute vivant.
Il l'avait touchée.
Une vision de Maya nue entre ses bras me donna un haut le cœur et je tentai alors de la pousser vigoureusement pour atteindre Benoit.
Mais elle s'accrocha à moi, plantant ses griffes dans ma peau.
— Putain mais lâche moi ta race ! Zer2 emmène-la dehors qu'on en finisse.
Il obéit et s'approcha d'elle mais elle se débattit violemment, sans me lâcher.
— Hakim je t'en supplie !
— Bordel de merde j'arrive pas à croire que tu le protèges ! C'est quoi ton problème Maya ? Dégage, dégagez tous, laissez moi seul avec lui.
Id' obéit mais pas Ken. Maya elle, fondit en larmes et se mit à hurler.
— Hakim putain je t'en supplie c'est pas lui que je protège ! Si tu le tabasses maintenant ça fait des semaines que je me sacrifie pour rien ! Pitié tu vaux mieux que lui, ne tombe pas dans son piège.
Je l'entendais même pas, tout ce qui m'importait, c'était de réduire le visage derrière elle à l'état de bouillie.
— Haks, elle a raison, ça sert à rien de faire une dinguerie, tu vas finir la nuit en gardav, tenta Ken pour me calmer.
Comme si cette menace pouvait me dissuader de quoi que ce soit.
— Balec, je passe trois jours au hebs s'il faut tant que cet enculé est à l'hosto pendant ce temps.
Zer2 lâcha Maya et elle plaqua ses paumes sur mes joues cherchant mon regard. Je voulais pas voir ses yeux paniqués, j'étais juste avide du sang de l'enculé derrière.
— S'il te plaît... Écoute moi. Je t'en supplie, je t'en supplie, écoute moi, je sais que je mens tout le temps mais fais moi confiance. Juste ce soir, je te dirai tout je te promets, tout, que la vérité, et après tu pourras me rayer de ta vie si tu veux.
Elle était vraiment pas du genre à supplier, je me sentis un peu atteint par les larmes qui emplissaient ses yeux. Mais ça me rappela que c'était de la faute de l'autre fils de pute. Il m'avait pris ma meuf, il nous avait empêché d'être ensemble, il l'avait violée. Je pouvais clairement pas lui laisser la vie sauve.
— Lâche moi, répondis-je avec froideur.
— Hakim, écoute la, reprit Ken, Calme toi, viens on sort, on va réfléchir. Mais il va payer ce fils de chien.
Putain mais n'importe quoi. J'avais clairement pas besoin que mon reuf se transforme en une sorte de Jésus moderne.
— On va réfléchir ? Putain mais tu crois vraiment que tu serais aussi calme si c'était Clem qu'il s'était fait ? gueulai-je.
Allez, voilà. Il referma aussitôt sa gueule.
— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Maya ? Benoit ? Lucie ? Qui sont ces gens ?
Je me retournai pour voir une vieille peau en tailleur qui nous matait d'un air sévère.
Putain mais est-ce que j'allais enfin pouvoir évacuer la haine qui me brûlait l'abdomen ?
— Bonsoir Madame, Ken Samaras, pouvons-nous discuter deux minutes ?
J'entendis pas le reste de la conversation, une minute plus tard Ken avait disparu, Benoit tentait de s'enfuir et je repoussai Maya pour me jeter sur lui.
— NON !
L'adrénaline et la haine se déchargèrent dans mes veines avec une puissance assez peu égalée quand je me pris une droite dans le ventre.
Une balayette et il s'écroula par terre, je pus alors m'assoir sur lui pour le coincer et lui exploser le visage coup après coup.
— Putain mais arrêtez les !
J'étais dans une bulle de haine, avant chaque coup j'avais une vision de Maya sous lui, j'avais pas su la protéger.
J'avais laissé faire. Putain.
Il l'avait touchée. J'avais rien fait.
Benoit parvint à se dégager et je reçus deux droites dans le visage. Remis debout, je le saisis à la gorge et le propulsai contre le mur.
— T'aurais jamais dû la toucher, chuchotai-je en faisant pression sur son cou.
— Crois moi, elle était consentante, répondit-il d'une voix étranglée, une vraie tigresse au lit.
Putain de merde.
Sans lâcher son cou, je lui assénai un coup de boule si fort que je sentis mon arcade s'ouvrir.
Ma main droite prit le relais et il cracha sang et dents. Je laissai les empreintes de mes chevalières et de mes phalanges décharnées sur sa mâchoire.
Mes doigts se resserraient de plus en plus sur sa gorge, j'allais le tuer, c'était certain. J'avais besoin de le voir mort pour pouvoir à nouveau me regarder dans la glace.
Il l'avait touchée.
Et j'avais laissé faire, dormant sur mes deux oreilles.
Des bras puissants se refermèrent sur les miens et je fus tiré en arrière. Je vis Benoit s'effondrer inconscient sur le sol.
Mais il était pas mort, je devais finir le travail.
Je me débattais encore mais deux personnes me tenaient.
— Haks arrête ils vont appeler les keufs sinon, entendis-je gueuler mon frère.
C'était pas mon problème, le fils de pute était encore vivant.
Mais j'étais tiré par la sécurité et poussé dans les escaliers.
Toujours aveuglé par le sang et la haine, je ne vis pas les secondes passer jusqu'à ce que j'atterrisse dehors, Ken et Idriss à côté de moi.
Je voulus y retourner mais 2zer se jeta sur moi. Pour m'empêcher d'y retourner.
— Calme toi frère, t'as fait ce qu'il fallait, occupe toi d'elle maintenant, elle a besoin de toi.
Sa voix me paraissait si loin.
— Il devrait être mort, crachai-je.
— Je sais. Mais tu peux pas le tuer. C'est comme ça.
Si je pouvais très bien, il suffisait que je finisse ce que j'avais commencé.
— Hakim... entendis-je alors derrière moi.
C'était la voix cassée de Maya.
— Je vous laisse, murmura mon reuf.
Je bougeai pas, je savais même pas si j'avais envie de la voir ou de lui parler. La dernière phrase de Benoit me faisait douter.
— Hakim... répéta-t-elle.
Mes yeux se fermèrent, mon prénom dans sa bouche, c'était toujours différent, surtout quand elle utilisait un ton aussi implorant.
— Ouais, finis-je par lâcher.
— Est-ce que je peux venir près de toi ?
J'avais toujours des vagues de haine qui me submergeaient, je crevais d'envie d'y retourner, mais je savais aussi qu'elle serait la seule qui pourrait m'apaiser.
— Ouais.
Je sentis sa présence à mes côtés mais ne tournais pas la tête vers elle.
— Tu me détestes ?
Oui.
Non.
Je te déteste mais j'ai besoin de toi.
— Je sais pas, je suis encore là, vois-le comme tu veux.
Un silence pesant nous enveloppa.
— Oh non... murmura-t-elle finalement.
Maya avait tourné la tête vers moi, je sentais son regard et me résignai à le rencontrer. Elle avait l'air effrayée par mon visage.
— C'est rien à côté de c'qu'il a pris ce fils de pute.
— Pourquoi tu m'as pas écoutée...
Comme si la question pouvait se poser. Je risquais pas de l'écouter dans une situation pareille.
— T'as cru que j'allais me barrer au calme après avoir appris ce qu'il t'a fait ? Putain mais j'aurais dû le tuer, il a pas pris assez. J'aurais eu un schlass je le plantais je te jure.
— Hakim...
Elle tendis alors ses jolis doigts fins vers ma joue, et lorsqu'ils entrèrent en contact avec ma peau blessée je fermai les yeux.
Si douce et si violente en même temps.
Une vraie tigresse.
Ma main rejoignit la sienne et je croisai mes phalanges explosées avec les siennes.
— T'imagines pas ce que ça me fait, soufflai-je.
— Quoi ?
Je serai ses doigts si fort, pour essayer de chasser le film qui se jouait dans mon esprit depuis une heure.
— J'ai des images de toi, de lui. Ça me donne envie de béger, et de le hagar à mort et de pisser sur son cadavre.
— Haks... arrête tu te fais du mal.
Je ricanai, un fluide acide remonta mon œsophage, me brûlant la gorge.
— C'est lui qui t'a fait du mal. Sah mais je comprends pas comment t'as pu me cacher ça. Putain mais si c'est pour sauver ta carrière que tu m'as planté puis que t'as accepté de te laisser salir par cet enculé, franchement tu me dégoûtes !
Sa main quitta aussitôt ma joue et la mienne par la même occasion.
— Tu crois, que j'aurais pu passer des années et des années à travailler comme une forcenée pour ne rien devoir à personne d'autre qu'à moi, pour finir par accepter d'être l'esclave sexuelle d'un mec pour garder ma place à l'ONP ? Tu crois ça Hakim ? Ça me ressemble ?
Je soupirai, les mots de Benoit m'avaient plus perturbé que je l'aurais voulu.
— Je sais pas. T'es du genre a bien cacher ton jeu. Tu mens tout le temps. Pourquoi ce serait pas ça ?
Elle me fixa avec une colère et une déception si fortes que mon cœur se souleva.
J'en étais certain, je pouvais tuer pour ces iris transparentes. Mais je savais aussi qu'avec ses mensonges et ses secrets, Maya pouvait me mener droit en enfer.
— Si t'y crois vraiment, t'es tellement à côté de la plaque que je me demande pourquoi je suis encore en train de te parler.
Mes doigts se refermèrent sur sa mâchoire avec force.
— Alors putain de merde, dis moi la vérité.
— J'en avais rien à foutre de ma carrière, je voulais juste te protéger.
Ah bon. Ses yeux n'avaient pas quitté les miens. Elle mentait pas.
J'avais envie de l'embrasser, mais j'avais les lèvres en sang et on avait beaucoup trop de choses à régler.
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