Chapitre 1-2
*Version non corrigée*
Une fois ma douche prise, j'enfilai mon peignoir préféré et me dirigeai à nouveau vers notre kitchenette, seulement séparée du salon par un petit bar. J'étais en train de le contourner, quand j'eus l'impression que l'on me serrait la tête dans un étau. Je portai mes mains à mes tempes, surprise par cette brusque et intense douleur qui disparut aussi vite qu'elle était apparue. J'entendis alors un bruit léger dans mon dos et ma nuque fut parcourut des mêmes picotements désagréables qui n'avaient cessés d'aller et venir toute la soirée. De nouveau angoissée, je fis volte-face le cœur au bord des lèvres et me retrouvai devant une jeune femme blonde, debout devant le canapé, qui me dévisageait d'un air impassible.
Je reculai jusqu'à buter dans l'un des deux tabourets surélevés, positionnés devant le bar et retins de justesse un juron en me cognant méchamment la cheville. Je réussis néanmoins à me stabiliser dos au plan de travail tout en dévisageant cette femme que je ne connaissais pas et qui ne m'inspirait rien de bon.
— Qui êtes-vous ? Vous n'avez rien à faire ici, et... comment êtes-vous entrée ? lui demandai-je, d'une voix hachée par la surprise, tandis que je me décalais doucement vers la gauche, sans la quitter des yeux. La porte était verrouillée !
— Je suis venue vous chercher pour vous mettre en lieu sûr, me dit-elle d'une voix dénuée d'expression, son regard vide fixé sur moi.
— Hein ?! répondis-je, avec la sensation d'être totalement stupide. Me mettre en lieu sûr, moi... Et pour quelle raison serais-je censée en avoir besoin... Et vous êtes qui ? Vous êtes de la police ?
J'espérais tant que cela soit la vérité que cela dut se refléter dans ma voix, qui était un peu plus assurée maintenant que le bar se tenait entre nous. Protection illusoire certes mais néanmoins rassurante. Car même à supposer que cette femme fasse partie des forces de l'ordre, elle avait quand même un comportement étrange et le sourire froid qu'elle me renvoya sans daigner répondre à ma question, ne fit rien pour me rassurer.
— Si vous êtes de la police, montrez-moi votre plaque ou bien sortez de chez moi ! tentai-je une dernière fois d'une voix forte, avant de me déplacer ostensiblement en direction du téléphone.
— Vraiment ! Vous trouvez que je ressemble à un flic ? s'esclaffa-t-elle, alors qu'elle bougeait à son tour, histoire de ma barrer la route.
Je m'arrêtai, laissant une distance prudente entre nous et pris vraiment le temps de la regarder pour la première fois.
Elle était grande et svelte, impression renforcée par ses vêtements, un jean et un pull tous deux intégralement noirs, qui faisaient paraître sa peau claire presque diaphane. Ses longs cheveux blonds tombaient naturellement dans son dos et elle se tenait comme si elle participait à un concours de mode. Effectivement, elle n'avait pas le look d'un représentant de la loi. Mais plus encore que son apparence, c'était sa posture et son regard qui me dérangeaient, bien que je n'aurais pas su dire pourquoi. Cette constatation raviva mon malaise et je m'empressai de retourner, sans pour autant la quitter des yeux, derrière le bar, maigre mais seule protection à ma disposition.
— Si vous n'êtes pas flic, qui êtes-vous et comment êtes-vous entrée ici ?
Mon ton se teintait d'intonations de plus en plus agressives à mesure que l'irritation prenait le pas sur ma peur et mon incrédulité.
— Qui je suis importe peu. Ce qui importe c'est que l'on m'ait demandé de venir vous chercher pour vous mettre à l'abri et éventuellement vous demander votre aide. C'est tout ce que vous avez besoin de savoir, débita-t-elle d'une traite avec autant d'émotion que si elle venait de lire une liste de course.
— Cela importe pour moi ! Ce que vous racontez n'a aucun sens ! Je n'ai pas besoin d'aide, et vous apporter la mienne... n'importe quoi ! Qui vous a envoyé ? répondis-je criant presque, tellement cette situation grotesque me mettait sur les nerfs.
— Mon... une personne de confiance, répondit-elle sur le même ton monocorde malgré sa petite hésitation.
Je réprimai le cri de frustration qui avait furieusement envie de sortir de ma gorge et essayai plutôt de me calmer et de réfléchir. Toute cette situation était... surréaliste ! Si je n'étais pas sûre du contraire, j'aurais presque pu me croire en plein rêve. Mais cela ne ressemblait pas un rêve et je commençai sérieusement à m'inquiéter de l'état mental de mon invitée surprise. C'était peut-être aussi simple que cela finalement ? Peut-être avait-elle eu un accident et se trouvait en état de choc ? Ou alors je me trouvais face à une folle échappée d'un asile ? Ce qui serait déjà plus plausible et pourrait expliquer son comportement flippant. Bien que cette théorie ne me rassure pas, elle avait au moins le mérite d'être logique et crédible, afin de la confirmer je lui demandai ;
— Que s'est-il passé, vous êtes perdue ? Vous avez eu un accident ? Vous voulez peut-être que j'appelle quelqu'un ?
— Tiens, du flic on est passé à la folle maintenant ! lança-t-elle d'un ton sarcastique avec un sourire froid qui ne monta pas jusqu'à ses yeux. Vous êtes si prévisible ! Arrêtez de vous triturer le cerveau et suivez-moi. Cela nous fera gagner du temps à toutes les deux, continua-t-elle en me toisant de son regard inexpressif. Croyez-moi, rien ne me ferait plus plaisir que de vous abandonner à votre sort ! Mais il parait que vous pourriez nous être utile...
Son ton sceptique laissant supposer que c'était loin d'être son cas. Si elle pensait que j'allais la suivre comme ça sans un minimum d'explications cohérentes, c'est qu'elle croyait encore au père Noël ! De plus, son discours relevait du grand n'importe quoi !
— Bon, la plaisanterie a assez durée. Je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais il y a manifestement erreur sur la personne. Maintenant, vous allez sortir de chez moi ou j'appelle la police.
— Je ne partirai pas sans vous. J'ai ordre de vous ramener avec moi que ça vous plaise ou non, me dit-elle en se rapprochant d'un air menaçant.
Je sentis mon sang se glacer dans mes veines et les battements de mon cœur atteindre des sommets inégalés, tandis que la peur déferlait sur moi à l'entente de ses paroles. Elle n'avait quand même pas l'intention de m'enlever si je refusais de la suivre ? Non, ce n'était certainement que des paroles en l'air destinées à m'effrayer. Eh bien, autant être honnête, c'était réussi ! Mais si elle croyait que cela allait suffire à me rendre docile, elle se trompait lourdement.
— Il est hors de question que je vous suive où que ce soit ! Au moins tant que vous ne m'aurez pas donné une bonne et véritable raison de le faire, tempérai-je.
Peut-être valait-il mieux ne pas la braquer ? Mais à la vue de son petit sourire condescendant, mon sale caractère prit le pas sur ma raison.
— Ce qui à mon avis, n'est pas près d'arriver ! Vous n'avez rien à faire ici, sortez de chez moi !
Puis, je m'avançai à mon tour dans l'intention évidente de la contourner pour pouvoir atteindre le téléphone, ou en dernier recours...la porte.
La provoquer ne me semblait pas très malin mais je voulais voir si elle allait réellement tenter de m'arrêter, ou si elle essayait juste de m'impressionner. Elle se contenta de se positionner de nouveau devant moi et me toisa de toute sa hauteur. Je me rendis compte à ce moment-là, et elle aussi apparemment, qu'en fait j'étais plus grande qu'elle. Oh pas de beaucoup mais suffisamment pour lui gâcher son effet. Je vis un éclair de colère passer dans ses yeux, si vite que j'eus presque l'impression de l'avoir rêvé, avant qu'elle ne reprenne son air hautain et impassible.
— Bon, si vous cessiez de jouer les idiotes ? Nous gagnerions un temps précieux...
— Je ne vous connais pas et je ne comprends pas un traitre mot de ce que vous racontez. De plus m'insulter ne vous aidera pas, lui répondis-je en la fixant droit dans les yeux.
J'étais tellement hors de moi que je n'avais même plus peur. Elle voulait m'intimider, très bien, nous pouvions être deux à jouer à ce jeu-là ! Je cessai d'essayer de faire dans le subtil et de tenter une diversion...me ruer dans le salon pour atteindre la porte. Car j'étais de plus en plus persuadée, que même si je parvenais jusqu'au téléphone, je n'aurais pas le temps de m'en servir.
Sans plus tergiverser je passai à l'action, avant qu'elle ne devine mes intentions à mon visage de plus en plus crispé. Mon regard toujours fixé au sien, je projetai brusquement mon bras droit en un mouvement latéral vers le bar, dans l'espoir de faire tomber le vase qui avait l'habitude de s'y trouver. Un merveilleux bruit cristallin de verre se brisant sur du carrelage, m'avertit que j'avais bien atteint ma cible. Le cœur battant la chamade, je profitai du mouvement de tête instinctif que fit mon invitée surprise en direction du bruit, pour la contourner par la gauche et me ruer en direction de l'entrée.
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