Chapitre Dix


   Tout à coup, dans le film, je vis un des soldats se tortiller et ses os craquer à contre sens. Sans m'en rendre compte je venais de cacher mes yeux contre l'épaule de Malakai. Il avait prit ma tête de son autre main, comme pour me cacher. Je le regardai, aussitôt la scène passée. J'étais rouge pivoine. Rouge de honte. Il se contentait de me sourire, sans dire un mot. Il rapprocha sa main de la mienne et me fit quelques papouilles, comme pour dire << Ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas >> J'étais troublée. Mon cœur battait la chamade. Je ne savais même pas quoi lui dire. J'entendais Kayla et Amaury discuter en chuchotant pour ne pas nous déranger. Je ne regardais même plus le film, tant je me sentais gênée par la situation. On se rapprochait mais j'avais bien trop peur de me prendre ne serait-ce qu'un râteau. L'année venait de débuter, je ne voulais pas déjà me sentir mal à l'aise.

   J'angoissais à cette idée. Je regardais le film et pourtant mon regard déviait sur celui de Malakai. Je le détaillais des yeux. Le dévorant du regard sur mon passage. Je me mordis la lèvre avec envie. Qu'est ce qu'il me prenait ? On se connaissait à peine et pourtant il me déstabilise autant. J'étais à côté de lui mais je ne suis plus maîtresse de moi-même, comme s'il m'avait envouté.

   Il fallait que je me reprenne à tout prix. Il ne fallait pas qu'il voit mon malaise. Ça allait sans aucun doute compromettre notre complicité naissante.

   Le film prenait fin, nous avions regardé ce film d'épouvante jusqu'à la fin.

- Et si on regardait un fil d'horreur ? du style de << La cabane dans les bois, >> Proposa Malakai.

  Il me lança un clin d'œil. Je me faisais toute petite sur le canapé. Je ne répondis pas. Kayla prit la parole à ma place.

- Ca me va, je vais le mettre sur l'ordinateur.

   Voyant que je ne me levais pas, tant troublé par ce que venait de faire mon complice, Kayla prit l'initiative de lancer le film. Je n'étais pas tellement fan des films d'horreur. Sûrement à cause de ma nature peureuse. J'ai déjà tenté de regarder quelques films, pour me désensibiliser, mais sans succès. J'avais honte car je savais que j'allais avoir peur. Je me dis que je n'aurais qu'à fermer les yeux. Le film débuta, pour le moment tout allait bien, j'étais même concentrée dans le film. Tout à coup l'action commençait par le journal de Patience Buckner découvert, J'eus quelques frissons. Ce journal intime comportait tout un tas d'horreur comportant les crimes de sa famille. Il y avait de quoi vous en glacer le sang. Visiblement Malakai m'avait senti frissonner. Ce qui ne m'étonnait pas, vu la proximité de nos deux corps. Il me prit la main, comment pour me demander de le regarder, puis il chuchota.

- Tu es sur que ça va ? Me demanda-t-il.

- Oui oui ne t'en fais pas, c'est juste que ce carnet me fait froid dans le dos.

  Il caressa ma main de son pouce, pour me rassurer.

- Tout va bien aller, je suis là ne t'inquiète pas.

  Il jeta un coup d'œil à Amaury puis à Kayla, tellement absorbés par le film qu'il ne semblait rien avoir remarqué. Nous avions remarqué qu'Amaury avait posé son bras sur le dossier, derrière la tête de Kayla. Pas sur qu'elle ne l'ai remarqué, vu sa concentration. Il me sourit.

- Ils ont l'air de bien s'entendre ces deux là.

- Oui ça à l'air de coller entre eux. Ils n'ont pas besoin de coup de pouce pour le moment.

- Tu sais Am est un grand timide, le connaissant, il n'osera sans doute pas faire le premier pas. Sur ce point nous sommes identiques. Kayla a l'air d'être une fille bien. C'est ce qu'il lui faudrait. Amaury a beaucoup souffert en amour. Il lui faut une fille bien à ses côtés pour prendre soin de lui.

- Kayla est une fille adorable, elle a aussi souffert. Elle ne ferait pas de mal à une mouche. Ah oui ! Tu es un gros timide ?

- Oui mais ne te moque pas. Si la fille me plait, je me débrouille pour le lui montrer sans faire le premier pas pour autant.

- Comment ça ?

- Et bien, je me rapproche et deviens tactile, comme avec toi.

   Je rougis à nouveau. Heureusement pour moi, nous somme dans le noir. Je lui lança un sourire timide et colla ma tête contre son épaule en guise de réponse.

- Toi aussi tu es une timide. Dit-il en riant, gentiment. J'aime bien.

   Il passa son bras autour de mon cou, comme l'avait fait Amaury avec ma meilleure amie. Il prit mon visage de sa main, relevant mon visage. Je plongeais mon regard dans ses yeux, d'un bleu intense et ensorcelant. Son regard était remplit de malice et de tendresse. Je sentais aussi un peu de gêne. Il se rapprochait peu à peu de mon visage, tout en me tenant par le menton. Mon cœur battait tellement vite que je croyais qu'il allait sortir de ma poitrine. J'étais anxieuse de ce qu'il allait se passer. Je lui plaisais réellement ? Ou bien j'avais mal comprit. Il me fit un tendre baiser sur ma joue. Il la caressait ensuite du bout des doigts. Nous regardions ensuite le film. Je ne cessais de penser à ce qu'il venait de faire. J'essayais tant bien que mal de me replonger dans la télévision.

   Je commençais à avoir les paupières lourdes. Je ne devais pas m'endormir. J'étais toujours dans ses bras alors je ne voulais pas le gêner et je n'osais pas bouger. Ses bras m'apaisaient, je m'y sentais bien et j'étais tellement bien installée que je somnolais, baillant à tout va. Petit à petit je rejoignais les bras de Morphée.

   Je dormais profondément quand je sentis un frisson sur mon visage, puis une pression sur mon front.

- Bonne nuit princesse, fais de beaux rêves. Avait-il prononcé au creux de mon oreille.

- Je compris vite qu'il avait ôté une mèche de mon visage pour pouvoir embrasser mon front. Je me réveillais en douceur.

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