Chapitre 3
Héros Illusoire
L'inquisiteur avait tenu parole. Il était revenu bien plus tôt que ce que je n'espérais, c'est-à-dire, le soir même.
Il était venu avec quelques membres de sa garde et était resté toute la soirée.
Alors que je m'occupais des clients, je sentais de temps en temps son regard posé sur moi.
Je n'aimais pas ça.
La taverne se vidait petit à petit, les hommes finissaient par rentrer chez eux pour retrouver les familles et leur logement tandis que les soldats retournaient à leur mission ou à leur lieu de repos.
Bokuto était également partie me laissant gérer la fermeture. Il avait confiance en moi et sa nuit précédente l'avait bien fatigué.
Au final, il ne restait plus que deux personnes dans le lieu, moi et l'inquisiteur Oikawa.
- Je suis navrée monsieur mais je ne vais pas tarder à fermer. Lui dis-je simplement pour le mettre poliment à la porte.
-Oui je sais.
Cette réponse m'énerva quelque peu mais je me retins pour garder mon calme.
-Si ça ne vous dérange pas, je vais vous demander de partir pour que je puisse finir.
-Pas de problème ma petite Tsubaki.
Il m'avait répondu toujours son sourire aux lèvres, appuyant bien sur mon prénom avant de prendre la porte et de me laisser seule.
Je pus de nouveau respirer sereinement.
Je n'aimais pas être seul avec lui. Il y avait quelque chose de malsain qui se dégageait de lui dès qu'il me regardait. Je ne savais pas pourquoi il était revenu, mais je n'espérais qu'une chose, qu'il s'en aille rapidement.
Je ne l'aimais pas.
Après tout, il était le meurtrier de ma mère.
Une fois tout mon ménage terminer, je regardais une dernière fois la salle pour m'assurer que tout était bien en place.
En regardant la pièce, un soudain sentiment de malaise me prit me faisait avoir les larmes aux yeux. Pourquoi avais-je l'impression que je ne reverrai plus cet endroit ? Que dès que je passerai la porte quelque chose de grave allait m'arriver ?
Je me ressaisis très rapidement. La venue de l'inquisiteur me mettait la pression et je commençais à avoir des penser morbides. Il m'avait déjà pris mon bonheur une fois, il était normal de penser qu'il en serait de nouveau capable.
Tranquillement, je pris la sortie avant de fermer la porte à clef.
- On peut dire que vous êtes minutieuse, je commençais à être impatient.
La voix me fit sursauter, je n'avais pas vu qu'il y avait quelqu'un derrière moi.
-Monsieur l'inquisiteur, vous n'êtes pas rentré ? Le capitaine Iwaizumi va finir par s'inquiéter...
-Ne t'en fais pas, il est habitué à ce genre de chose. Et puis, je ne serais pas un bon gentilhomme si je ne raccompagnais pas une jeune femme chez elle alors qu'il est si tard.
-Les rues de Fukuroda sont sûr ! Tentais-je vainement de la convaincre.
-J'insiste !
Je finis par hocher la tête, signe que j'acceptais. J'étais pour le coup vraiment embêtée, je ne voulais pas qu'il me suive et qu'il sache où j'habitais. J'avais l'impression qu'il avait quelque chose en tête et cela me déplaisant grandement.
Le chemin du retour se fit dans un silence morbide. Je marchais en tête, l'inquisiteur sur les talons.
-Vous avez toujours habitée ici ?
-Oui monsieur.
Je préférais mentir. Je ne voulais qu'il connaisse mon passée ou qu'il commence à avoir pitié pour moi.
-Vous avez de la chance, c'est une ville très jolie. D'ailleurs en parlant de jolie... comment ça se fait que vos parents ne nous vous aient pas encore marier ? Normalement vous êtes en âge d'avoir des enfants...
-Je n'ai juste rencontré personne qui me convienne. Mes parents sont morts d'une maladie et j'ai dû travailler pour gagner ma croûte.
C'était une histoire plausible qui arrivait à un bon nombre de jeunes filles. A aucun moment il ne pourrait savoir ce qui s'était réellement passé.
- Voilà une bien triste histoire. Mais je suis sûr que vous allez trouver quelqu'un.... Après tout vous êtes encore pucelle.
- Que ?
- Je me suis permise de faire quelques petites recherches sur vous avant de revenir. On peut dire que les citoyens d'ici sont plutôt bavards.
-Qu'est-ce que vous voulez ? Pourquoi êtes-vous revenu ? Sa dernière phrase m'avait mis en alerte, mon présentiment s'annonçait de plus en plus fort.
-Juste de quoi m'amuser un peu.
Il m'agrippa soudainement le bras et me plaqua contre le mur d'une maison avoisinant. La force du coup me fit mal aux dos et je pouvais déjà prédire qu'un futur hématome si trouverait.
- Cela fait depuis longtemps que je n'ai pas pris du bon temps avec quelqu'un. Laisse-toi faire ou je dis à tout le monde qui tu es.
- Je ne suis qu'une simple femme. Relâchez-moi maintenant !
La peur commençait à s'emparer de moi. La peur d'être violer, qu'il sache qui j'étais. Mes pensées commencèrent à devenir incohérentes devant sa menace et son acte violent.
- Je n'oublie jamais un visage. Pas même celui d'un rejeton de sorcière qui s'est échappé il y a six ans d'un village perdu dans les montagnes. Je t'avoue, j'ai été surpris de te revoir.
Merde, merde, merde ! Il le savait depuis le début. Tout ce pourquoi j'avais travaillé, tout ce que j'avais abandonné étaient donc inutile. Un sentiment de peur s'empara de moi tandis que son sourire s'élargir.
- Tu n'as pas le profil d'une sorcière pourtant... Je te propose un marché. Tu me laisse faire ce que je veux de toi et en échange je te laisse en vie.
Je ne pus répliquer à cette proposition. Je voulais vivre ! Vivre avec les gens que j'aime ! Mais je ne voulais pas être déshonoré, si j'acceptais, je n'étais pas sûr de pouvoir me regarder dans la glace.
Alors que les lèvres de l'inquisiteur se rapprochèrent des miennes, j'eus un geste irréfléchi.
Je levais d'un coup mon genou qui arrivait pile dans l'entre jambe de mon agresseur, le faisant tomber de douleur devant moi.
Je venais sûrement de commettre la plus grosse erreur de ma vie.
M'en rendais compte, je ne perdis aucune seconde pour m'enfuir. Il était déjà trop tard pour m'excuser de mon geste.
Alors que je courrai, je pus entendre Oikawa crier.
-Sale Sorcière ! Je te retrouverai et te ferai payer ton geste ! Tu vas souffrir sois s'en certaine
Je pouvais deviner que certaines personnes se penchaient par leur fenêtre pour voir la scène, ameuter par les cris, mais je n'en avais que faire. Seul m'enfuir loin de lui comptait à ce moment.
Je courrais toujours plus vite pour m'échapper sous les hurlements de l'inquisiteur.
Je n'avais plus d'endroits où aller en ville pour me protéger. Les habitants prendraient forcement parti pour Oikawa et me livreraient sur le champ au bucher.
Il ne me restait qu'une seule solution pour survivre, m'échapper vers la forêt et apprendre à vivre là-bas. Je n'avais plus le choix. Ma paisible petite vie était terminée au moment ou l'inquisiteur avait posé les yeux sur moi et m'avait reconnu.
J'allais être maintenant considéré comme le plus gros fléau de ses terres, une sorcière. Comme ma mère jadis le fut.
xxx
J'ai vraiment transformé Oikawa en connard...
Enfin bref, j'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu! On c'est enfin pourquoi Oikawa connaissait Tsubaki !
Un grand merci pour vos votes et commentaires sur le dernier chapitre, ça me motive vraiment à continuer cette fic.
Kuro arrive au prochain chapitre! (je m'engage à le faire arriver sur un cheval blanc).
A très bientôt!!!
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