Chapitre 28
Appréhension, voilà le mot exact qui régnait dans l'esprit de la jeune Ultime. Elle était adossée sur la portière attendant patiemment que son âme soeur ait finit son discours auprès des siens. Lenzo se tenait bien droit au milieu de toutes ces personnes qui l'entouraient et qui écoutaient attentivement chaques paroles que leur Alpha prononçait. Son ton était sec et sans appel, il parlait avec aisance et puissance chose que Malia lui enviait, car à sa place, elle serait morte d'inquiétude face à autant de personnes. Jessy qui sortait du chalet se dirigea droit vers son amie.
- Tu vas vivre chez moi maintenant et j'avoue que je trouve ça plutôt étrange.
- Ça n'a pas vraiment l'air de te faire plaisir on dirait, mais peu importe, tu devras me supporter quelques jours, répondit-elle avec un sourire narquois.
- Je suis content que tu sois là, tu pourras en apprendre d’avantage sur les loups et sur le lien d'une meute.
- D’avantage sur toi aussi.
Ils échangèrent un sourire et sans qu'il ne s'y attende elle l'enlaça tendrement, il lui rendit son étreinte et la souleva ce qui la fit rire rapportant l'attention sur eux.
- Moi qui voulais être discrète, murmura-t-elle en fixant le sol.
Le regard noir, Lenzo leur demanda de s'approcher ce qu'elle fit en se positionnant légèrement derrière lui. Tous les regards furent rivés sur la jeune vampire qui avait les joues cramoisies, sa réaction suscita les chuchotements car elle était loin d'être l'Ultime sûre d'elle comme l'étaient ses congénères.
- Je vous présente Malia, comme vous le savez elle est une vampire mais surtout une Ultime.
Des grognements se firent entendre et des regards menaçants s'échangèrent mais très vite l'Alpha les rappela à l'ordre et tout bruit cessa.
- Elle n’est pas une menace pour moi ni pour vous, si je n'avais pas confiance en elle je ne l'aurais jamais laissée entrer sur mon territoire, s'exclama-t-il avec fermeté.
- Elle a sauvé Alicia d'une mort certaine aujourd'hui, elle n'est pas comme les autres, leur dit Gabriel en s'approchant de Malia.
La belle brune était réellement touchée par les mots qu'ils venaient d'employer mais rien n'était gagnée pour autant. Elle devrait leurs prouver qu'elle était loin d'être une menace pour eux et avec le temps gagner leur confiance.
Alors que les questions arrivaient à leur fin et qu'elle pouvait enfin souffler, une vive douleur à la tête lui rappela qu'elle était toujours sous l'emprise de ce sorcier. Sa respiration s'accélèra et ses poings se contractèrent sous la pression.
-Ne pas lui laisser gagner du terrain, se répéta la jeune vampire.
- Regarde-moi Malia.
Elle chercha du regard tout en continuant d'inspirer et expirer de plus en plus rapidement, son regard s'arrêta sur celui de Daé qui parlait une langue qui lui était totalement étrangère. La jeune sorcière l'aidait dans son combat spirituel et peu à peu, les céphalées diminuairent sans pour autant disparaître. Lenzo se pressa de balayer les dernières questions car lui aussi avait ressenti son mal-être et si Malia se laissait submerger, les membres de la meute risqueraient de se révolter et de vouloir qu'elle parte. Il passa une main derrière son dos et l'invita à descendre jusqu'à l'emmener dans la chambre de Jessy.
- Tu vas bien ?
- Non, Daé où est-elle ?
- Je suis là, malheureusement il utilise de la magie noire et je ne peux pas faire grand chose contre ça, mais je peux toujours essayer de ralentir sa progression, je vais faire mon possible pour venir à bout de ce sorcier.
- Merci Daé, dit sincèrement Malia qui reprenait une respiration normale.
- J'aurais aimé faire plus.
- Tu m'as sauvé la vie et tu m'aides encore alors vraiment merci.
La rouquine lui sourit chaleureusement et quitta la chambre de Jessy accompagnée de ce dernier pour la laisser seule quelques instants.
- Ils ne seront jamais ta famille, tu n'es pas l'une des leurs à la moindre opportunité ils te tueront.
- C'est faux, gémit-elle en se tenant la tête.
- Rappelle-toi leurs regards, leurs grognements, tu n’es pas la bienvenue et ne le seras jamais.
Les mains sur la tête et se balançant d'avant en arrière elle laissa ses larmes couler. Ce sorcier connaissait ses points faibles et n'hésitait pas à s'en servir contre elle. L'abandon, était l'une de ses plus grandes craintes, ses parents n'étant plus de ce monde, elle ne voulait pas se retrouve à nouveau seule, sans personnes. Des bras puissants la sortie de ses idées noires et la plaqua contre son torse, tout en lui caressant le dos pour l'apaiser.
- Fais quelque chose je t'en supplie, lui dit-elle en sanglotant.
La seule chose qui lui vint à l'esprit pour diminuer sa douleur, fut de capturer ses lèvres avec passion. Ce geste lui fit ouvrir grand les yeux avant de se rendre compte qu'elle ne ressentait qu'une seule chose, l'amour qu'elle avait pour cet homme. L'Alpha la pressa de plus en plus contre lui et laissa ses mains caresser son corps mais se recula la respiration haletante mettant fin à ce baiser avant que son instinct primitif ne prenne le dessus. Les joues rouges elle releva les yeux pour affronter timidement son regard.
- Ça a marché? Demanda-t-il en esquissant un sourire.
- Oui...Merci, chuchota-t-elle.
Il ferma les yeux et contracta la mâchoire, elle comprit rapidement qu'il allait devoir partir pour s'occuper de sa meute et des différents problèmes qu'il pouvait y avoir.
- Le devoir t'appelle?
- Oui, lâcha-t-il non sans un soupir.
- Je comprends, on se voit plus tard je vais retrouver Jessy dehors.
Il mit sa tête dans son cou grognant légèrement ce qui la fit rire. À contrecoeur, il laissa sa place à son ami qui entra peu de temps après. Ce moment avec son loup l'avait mise de très bonne humeur ce qui n'échappa pas à Jessy.
- Tu as l'air beaucoup mieux, dit-il sur un ton taquin.
- Humm oui.
Jessy leva les yeux au ciel et lui prit la main pour lui faire visiter les lieux commençant par la magnifique maison dans laquelle il vivait.
*
L'Alpha rejoint ses Bêtas qui l'attendaient dans son bureau, il se doutait déjà des recommandations qu'ils allaient lui faire.
- Un problème les gars ?
- On est inquiet de savoir qu'elle puisse être aussi proche de toi, elle pourrait très bien perdre la tête à tout moment.
- Pourquoi voudrais-tu qu'une telle chose arrive? Elle s’est toujours bien comportée, se défendit Lenzo.
- Elle a tué plus d'une fois et son comportement de tout à l'heure était étrange, on a bien remarqué que quelque chose n'allait pas.
Énervé qu'ils puissent remettre ses choix en question, Lenzo faisait de son mieux pour ne pas laisser sa colère exploser.
- Serais-tu prêt à tuer si une personne s'en prenait à toi ?
- Bien sûr.
- C'est ce qu'elle a fait, elle s'est simplement défendue. Elle n'est pas une menace pour nous, Jessy et elle sont très amis, elle ne laisserait personne lui faire du mal. Elle ne ressent aucune haine envers notre espèce ce qui lui a souvent apporté des moqueries mais elle les ignore cherchant plutôt à faire comprendre son point de vue plutôt que de se ranger du côté de ses vampires qui nous haïssent.
- Nous resterons quand même sur nos gardes et s'il te plaît fais attention toi aussi.
- Elle t'a tapé dans l'oeil ou quoi? Lui demanda Damian en souriant.
Tout le monde se mit à rire ce qui dėtendit l'Alpha.
- Non, dit-il en essayant de rester le plus impassible possible.
- Non ? Insista-t-il, moi je ne serais pas contre.
-Moi non plus, rétorqua un autre de ses Bêtas.
S’en suivit de remarques masculine sur le visage de sa belle et c’est les poings serrés que Lenzo luttait pour ne pas les frappés un à un. Heureusement, Daé entra dans la pièce.
- Je peux te parler ?
Il acquiesça et tous ses amis sortirent de la pièce les laissant seuls. Lenzo se leva et regarda par la grande vitre de son bureau ou la vue était imprenable, il observait sa belle accompagnée de Jessy qui lui montrait chaque recoin de la meute. La sorcière s'avança près de lui, tendue.
- C'est risqué de la faire venir maintenant surtout dans son état.
- Il était hors de question que je la laisse seule, justement dans son état.
- Si jamais elle venait à apprendre ce qu'il s'est passé entre...
- Je le sais très bien! S'emporta le loup, je vais tout lui dire dès que possible.
- Ce n'est pas le moment Lenzo.
- Daé... gronda-t-il.
Poings serrés, mâchoire contractée, l'énervement se lisait sur son visage et pour la première fois de sa vie, un nouveau sentiment naquit en lui, celui de perdre la femme qu'il aime par sa faute.
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