Chapitre 18
Gabriel s'approcha de Lenzo qui maintenait toujours son père entre ses mains. Sa colère était telle que même les mots de son oncle avait dû mal à l'apaiser.
- Écoute-moi Lenzo, il n'en vaut pas la peine, lui intima Gabriel qui s'était rapproché de lui lentement.
- Il ne s'arrêtera jamais! Hurla ce dernier.
Il relâcha son père d'un coup sec et se tourna vers Gabriel qui continuait de le calmer.
Mike prit appui sur un arbre et se releva difficilement tout en souriant et regardant l'homme qui se trouvait en face de lui.
- Mon cher frère, comment vas-tu ?
- Mieux que toi on dirait, tu n'as pas changé, toujours à mettre ton nez dans les affaires qui ne te concernent pas.
- Ce qui concerne mon fils me regarde aussi, toi en revanche tu devrais t'occuper un peu mieux du tien, les décisions qu'il prend son totalement absurdes.
- Je suis fier de mon fils, comme je le suis tout autant du tien. Si mon fils a trouvé son âme soeur qu'elle soit vampire ou autre ne me regarde en rien, je suis heureux pour lui.
Les paroles de son père réchauffa le cœur de Jacke mais il ne laissa rien paraître. La haine qu'il ressentait pour son oncle était trop présente dans son esprit. Lenzo en revanche bouillait d'une rage incontrôlable.
- Tu as toujours eu cette faiblesse toi aussi, siffla-t-il durement.
- Attention Mike...
- Ne me dis pas que tu acceptes cette Ultime ! Elle est une vampire ! Alors quoi, une vampire va régner sur les loups ?! Te rends-tu compte de ce que ça représente ! Notre lignée d'Alpha sera perdue à tout jamais ! Ni ton fils, ni le mien ne pourrait avoir de descendance !
- J'y ai bien réfléchi, je suis d'accord sur le fait qu'ils ne pourront pas avoir d'enfants mais c'est leur choix pas le nôtre. En ce qui concerne la lignée, je te signale que mon fils Laeron pourra toujours l'assurer, puisque son âme sœur est une louve. À présent, cesse tes enfantillages et laisse cette fille tranquille.
Mike émit un rire tout en s'essuyant le filet de sang qui s'échappait de ses lèvres.
- Voyons Gabriel, tu ne penses pas ce que tu dis ? Ne me prends pas pour un imbécile ! Tu sais très bien qu'elle est sienne ! hurla t-il.
- Tu es borné et tu ne vois plus la réalité en face.
- Nous verrons bien, dit-il le sourire narquois.
Lenzo voulut le battre une seconde fois mais Gabriel l'en empêcha, il était temps pour eux de partir.
- Les gars on y va. Mon frère, j'espère que je n'aurais plus jamais à te revoir.
Les quatre loups quittèrent à la hâte cette meute qui ne leur inspirait aucune confiance et regagnèrent leurs voitures. Lenzo allait monter avec Jacke mais Gabriel l'interpella pour qu'il le suive dans son propre véhicule. Lenzo leva les yeux au ciel, sachant déjà ce qui allait se passer dans cette voiture. À peine fut-il à l'intérieur qu'il reçu une tape derrière la tête.
- Tu es complètement con ma parole! Tu as eu exactement la réaction qu'il recherchait ! Il t’a envoyé un message et toi tu fonces tête baissée ?! Bon sang mais que t'ai-je enseigné!
Le regard rivé vers le paysage extérieur, Lenzo eut bien du mal à lui répondre sans pour autant paraître pour un faible.
- Je ne voulais pas qu'il s'en prenne inutilement à elle.
- Ton père a bien des défauts mais pas celui d'être idiot, enfin quand il le veux. Le fait que tu te sois précipité pour plaider la cause de ton âme soeur, que ton cœur s'emballe à chaque fois que l'on parle d'elle, ces réactions excessives bien que méritées, prouvent que cette femme est bel et bien ta moitié. Tout comme ce sourire niais que tu affiches en ce moment même.
Gabriel esquissa un sourire en voyant son neveu se passer une main sur le visage. Lenzo se rendit compte à quel point les décisions qu'il avait prises était d'une grande stupidité et pas digne de lui.
- L'amour nous rend parfois idiot, souria Gabriel.
- Tu lis dans les pensées maintenant ?
- Non loin de là, mais je connais ce sentiment.
- Oui, tu es passée par là avant moi.
Gabriel se crispa, les mains sur le volant et le regard braqué sur la route, il mit plusieurs secondes avant de répondre, car cet aveux lui rappelait son douloureux passé.
- Lana est mon âme sœur et je l'aime profondément, du moins, j'ai appris à l'aimer car mon cœur a toujours aimé une seule et unique femme.
Lenzo était surpris, jamais il n'aurait pensé que son cœur puisse battre pour une autre femme que son âme soeur. Le regard rivé sur son oncle, Gabriel semblait nerveux et hésitant, mais il était grand temps qu’il apprenne la vérité même si lui avouer ne ferait qu’attiser sa colère et ce à juste titre.
- Elle s'appelait Flora. C'était ta mère.
Le choc de cette révélation était tel qu'il en eut la respiration coupée à son tour. Il regardait son oncle sourcil froncés et posa ensuite son regard sur la route mais face à lui, se trouvait un brouillard. Son esprit lui renvoyait des images de sa mère en larmes, de la peur qu’elle ressentait à chaque fois que son père se décidait à revenir à la maison. Toutes les fois où elle le cachait pour qu'il puisse se remettre de ses blessures avant d'en subir de nouvelles, au visage angélique et bienveillant de la femme qui jadis il appelait mère, celle qui fût la seule à se dresser contre ce monstre qu'il avait pour père.
Son regard étincelait à mesure que sa rage grandissait en lui, une boule au creux de son estomac se forma tel un vortex et cette sensation se transforma rapidement en un sentiment de fureur qu'il se devait d'expulser le plus rapidement possible.
Gabriel ayant ressenti son mal être, s'arrêta près de son territoire pour qu'il puisse apaiser sa colère.
Lenzo s'éclipsa à toute vitesse à travers la forêt suivit du reste de la famille.
- Qu'est-ce qu'il a père ? S'informe Jacke visiblement inquiet pour son cousin.
- Je lui ai dit pour Flora.
Jacke eu un mouvement de recul et finit par secouer la tête avec un air réprobateur. « Tu avais raison » murmura Gabriel. Le loup avait eu à maintes reprise des disputes avec son père sur ce sujet houleux. Jacke voulait absolument que son cousin sache cette vérité mais Gabriel avait toujours refusé, mais à présent, il comprenait les mise en garde de son fils. « Plus tu attends et pire se sera » l’avait il prévenu.
Lenzo courut le plus rapidement possible à travers les arbres de la forêt, les images de sa mère souffrante hantaient son esprit et tout ce qu’elle lui avait dit sur cet homme qu’elle avait un jour aimé, devenait plus clair. C’était lui, Gabriel était l’homme qu’elle n’avait jamais oublié.
Assis près d’un ruisseau à pleurer en silence, un petit garçon au cheveux châtain laissait sa tristesse dévaler le long de ses joues rougies par les coups que son père venait de lui porter. Une femme arriva précipitamment vers lui et le pris dans ses bras logeant sa tête au creux de son cou, elle parsema sa frêle epaule de baisé réconfortant et lui caressa le dos tout en murmurant « pardonne moi d’être aussi faible » lenzo qui n’était qu’un jeune garçon releva la tête et observa de son regard émeraude celui de sa mère. Il ne prononça aucun mots et rapprocha son front du sien, un léger sourire apparut sur son visage enfantin et de ses petites mains, essuya les larmes de sa mère.
Elle le reposa quelques minutes après au sol et commença par lui retirer ces vêtement déchiré et souillé de sang.
-N'oubli pas mon fils que l’amour est un sentiment puissant, si tu le laisse te guider alors il te rendra plus fort, bien plus que tu ne peut l’imaginer. En revanche si tu laisse l’amour déserter ton coeur, alors ta vie sera de glace et sans joie. Certe, l’amour peu faire souffrir mais lorsqu’il est sincère et partagé, il fera de toi un homme meilleur.
Lenzo acquiesça sous son regard brillant de fierté mais aussi de tristesse, car même lorsqu’elle souriait, son regard était triste.
Lenzo leva la tête vers le ciel, la tristesse ainsi que la déception avait pris le dessus sur la colère qu’il ressentait envers son oncle. Alors c’était lui, pensa t’il en voyant son oncle. L’homme qui se cachait derrière cette souffrance était tout simplement l’homme qu’il admirait le plus et à qui il avait pourtant souhaité une mort lente et douloureuse.
-Lenzo écoute moi, demanda Gabriel en maintenant une distance entre eux.
-Tu l’a détruite, rétorqua t’il simplement d’une voix brisé.
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, crois-moi si tu connaissais l'histoire tu ne jugerais pas aussi durement.
- J'ai tellement haï cet homme, J'ai même souhaité sa mort, TA mort Gabriel!
Son pouls s’emballa de plus belle, il passait de la colère à la tristesse et de la tristesse une nouvelle fois à la colère. Ces sentiments se bousculaient dans son esprit et les contrôler devenait difficile, même s’il savait qu’il ne s'en prendrait jamais physiquement à lui.
- C'est compliqué, laisse-moi t'expliquer, réussit-il à articuler.
- Je connais la fin de l'histoire, il rencontra son âme sœur et la laissa seule, le coeur brisé.
Alors que Lenzo était sur le point de partir, Gabriel se mit à lui conter sa propre fin de l'histoire.
- ELLE, rencontra son âme soeur qui se trouvait être le frère de l'homme qu'elle aimait, bien sùr refusa le lien, mais ton père se sentant humilié, lui promit que si elle ne le suivait pas, il la tuerait de ses propres mains.
- Alors toi l'Alpha Suprême à renoncé à la femme que tu aimais à cause de ton frère ?!
- Je n'ai pas fini ! À cette époque c'est mon père qui était l'Alpha Suprême et qui m’a promis que si je ne la laissais pas partir, il me tuerai moi, ainsi que ta mère. Je n'avais plus le choix, je préférais la savoir en vie que morte. Lorsque j'ai tué mon père et prit la place d'Alpha Suprême, j'ai voulu récupérer ta mère, mais elle n'a jamais voulu revenir avec moi, elle m'a dit qu'elle était avec ton père et qu'elle était heureuse.
- Heureuse? Il la battait, la trompait, l'humiliait.
La voix tremblante, Lenzo contenait difficilement sa peine. Les souvenirs douloureux de son enfance brisé qu'il avait tenté d'enfouir au plus profond de lui, revenait en flash dans sa mémoire.
- Je l'ai appris bien plus tard et lorsque je suis revenu, il était malheureusement trop tard. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse lui faire subir ce genre de choses, elle ne me l'a jamais dit. Elle était sa moitié, comment a-t-il pu... Je ne comprends pas...Dit-il en se passant une main lasse sur le visage.
- C'est pour cette raison que tu es venu me chercher ?
- Je me sens coupable et me sentirai coupable toute ma vie, j’ai compris bien trop tard que si elle n’était pas venu avec moi, c’était tout simplement parce qu'elle ne voulait pas me séparer de mon âme-soeur. Mais la vérité est que je l’aurait quitté sans aucune hésitation pour elle. Ensuite, je me suis fait la promesse de m'occuper de toi puisque j’ai échoué avec elle.
Lenzo sentit la pression se relâcher et ses jambes sur le point de flancher. Il se mit face à un arbre et tenta de calmer le martèlement incessant de son cœur, car il ne devait pas se montrer faible. Il serra les poings avec force et serra la mâchoire, son père lui avait appris à masquer ses émotions et malgré lui, son éducation coulait toujours dans ces veines. C'était presque un réflexe d'agir comme son père le lui avait appris car les coups qu'il lui avait portés étaient gravés en lui.
Gabriel s'approcha de lui dans l'espoir de lui faire comprendre à quel point son cœur meurtri était lacéré de part en part. Il avait appris bien trop tard les sévices qu'ils leur avaient fait endurer et jamais, jamais il n'aurait pu imaginer qu'il pouvait leurs faire autant de mal.
La voix tremblante, il mis une main sur son épaule pour qu'il le regarde.
- Si tu savais à quel point je l'aimais, je me haïs tous les jours de l'avoir abandonné. J'aurais dû insister pour la récupérer mais elle était si entêtée à vouloir rester avec lui que j'ai fini par accepter qu'elle soit tomber amoureuse de lui. Je suis tellement désolé, jamais Lenzo, jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse lui faire subir de telles atrocités, elle était sa moitié, je ne comprends tout simplement pas.
Lenzo observait chaque trait déformé de son visage. La douleur lui semblait insupportable Même si il ne pleurait pas et son regard brillait de chagrin et aussi de haine, une haine qu'il partageait aujourd'hui envers le même homme. Il lui en voulait de ne pas lui avoir dit plutôt mais le voir dans cette état lui fit comprendre que le simple fait de se remémorer la femme qu'il avait aimé et perdu, lui procurait une douleur, que seul un cœur meurtri pouvait comprendre. Il se mit alors à penser à la femme qu'il aime et à la douleur qu'il pourrait endurer si jamais elle venait à quitter ce monde. Le simple fait de l'imaginer, comprima son organe vital, alors il ne pouvait qu'imaginé ce que son oncle pouvait endurer en ce moment même. C'est seulement à cet instant, en se mettant à sa place qu'il comprit que Gabriel avait fait une erreur, il avait cru qu'elle en aimait un autre et avait fuit. Chose que lui ne ferait pas, ni devant le roi des vampires ni personnes, car Malia était sienne.
Déterminé, il s'adressa à son oncle préférant mettre les histoires de famille de côté pour se concentrer sur son âme.
- Qu'allons nous faire pour protéger Malia ? demanda Lenzo en refoulant une fois de plus sa douleur.
- Nous allons nous battre et s’il doit mourir, alors il mourra.
Les pupilles de Gabriel prirent une teinte fluorescente car enfin, la vengeance avait sonné.
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