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Malia tourna vivement la tête vers Jacke, à quoi jouait-il? pensa-t-elle. Confuse, elle considéra Sandrea qui observait le loup en silence.

- Expliquez-vous, ordonna Lory.

- Nous étions en pleine partie de chasse avec mes amis et Malia, lorsque nous avons vu plusieurs vampires qui évidemment pour ne pas changer m'avaient pris pour cible. Nous les avons pour la plupart mobilisés mais il en restait un, un vampire que j'avais déjà croisé quelques années auparavant, qui m'avait attaqué car moi et ma femme vampire ici présente, vivons notre amour au grand jour sans se cacher des autres, et pour nous le faire payer, il a voulu me tuer. J'ai eu le dessus et je l'ai tué.

- Ils ont donc pénétré votre école et vous ont attaqué, nous sommes bien d'accord ? demanda Lory.

- Nous sommes d'accord.

Lory fit un signe de tête, alors qu'Emile soupira, déjà ennuyé par ce procès.

- La question que je me pose, dit Sandrea en se levant, c'est pourquoi votre école est soudainement assaillie par des attaques alors que tout se passait normalement avant. Mise à part les conflits loups / vampires internes à l'école, je ne comprends pas qu'il puisse y avoir autant de problèmes, surtout depuis que vous, dit-elle en arrimant son regard à celui de Malia, vous êtes là.

- Je suis une Ultime, rétorqua Malia sèchement, et ce cher Stanley ici présent a peur que je détrône son roi, chose totalement absurde car je ne désire en rien le trône de sa majesté.

La voix froide et le ton détaché qu'employait la jeune femme agaçaient Alban au plus haut point. Elle parlait de lui comme s'il était absent ce qui l'énervait d'autant plus. Si seulement elle pouvait voir en lui, comprendre que seule sa liberté comptait à cet instant précis.

Lenzo quant à lui, ne savait pas comment réagir. D'un côté, il se réjouissait que son âme soeur soit aussi froide avec le roi mais d'un autre, cela voulait aussi dire qu'elle espérait quelque chose de lui. Qu'elle prenait mal le fait qu'il n'avait plus donné signe de vie.

Savoir que son âme soeur était reliée à un autre homme était une chose qu'il peinait encore à accepter. Pourrait-il l'accepter un jour ? Probablement pas, et lorsque le roi apprendrait à qui elle appartenait réellement, les véritables problèmes commenceraient, comme le disait Messone. Lenzo contrairement au reste du groupe, attendait ce moment avec impatience, il voulait crier au monde que cette femme était la sienne et qu'il la protégerait au péril de sa propre vie.

- Tu m'entends Lenzo ?

- Comment ? s'exclama ce dernier qui n'avait pas entendu Lory qui était assise à côté de lui.

- Tes griffes, murmura-t-elle.

L'alpha baissa son regard sur ses griffes plantées sous les tables et retira discrètement sa main.

- Je pense comme toi tu sais, je n'aime pas du tout ce vampire.

- C'est à cause de lui si elle se trouve dans cette prison, cet homme devrait être mort depuis longtemps.

- Je m'en chargerai avec plaisir, si il n'était pas protégé par son Altesse royale, dit-elle en insistant sur ses derniers mots.

Lenzo et Lory se mirent à sourire ce qui n'échappa pas à Malia qui sentit un feu ardent de colère monter en elle. Lenzo étant lié à la jeune vampire ressentit sa jalousie lui comprimer l'estomac. Son regard se posa dans le sien qui prenait une teinte foncé et si d'habitude cela l'aurait sourire, aujourd'hui son devoir était de la rassurer, lui montrer qu'il n'appartenait qu'à elle. Ses pupilles s'encrèrent à ceux de sa belle et ce simple geste suffit à l'apaiser et lui montrer que seule cette femme habitait ses pensées.

- Alors d'après vous, continua Sandrea en la sortant de sa torpeur, tous vos soucis viennent de Stanley, le conseiller de votre roi.

- C'est exact, cet homme ou du moins ce qu'il en reste, n'est qu'un poison. Tout le monde le sait, mais comme sa majesté le soutient et le défend à travers ses agissements, Stanley est tout simplement intouchable. Du moins, reprit-elle, pour le moment.

Malgré toute sa bonne volonté, Malia ne put empêcher son Ultime de venir se montrer. Les pupilles aussi noires que les abysses, toisaient Stanley qui afficha un sourire narquois. Elle venait de se créer des problèmes en le menaçant publiquement.

Alban en fit de même, comme s'ils étaient connectés.

- Nous allons suspendre l'audience pour aujourd'hui et dans une semaine nous reprendrons à nouveau.

Les gardes hésitèrent à s'approcher de Malia puisqu'ils savaient très bien qu'elle pouvaient les balayer d'un seul coup de pied. Ils avancèrent mais lorsqu'elle tourna vivement la tête dans leurs directions, les soldats reculèrent de quelques pas.

- Vous êtes beaucoup plus courageux lorsque je me trouve derrière les barreaux, dit-elle armée d'un sourire à faire froid dans le dos.

- Malia, l'appela une voix qui lui serra le coeur.

Messone s'approcha d'elle d'un pas assuré, il la connaissait par coeur et savait qu'il ne risquait rien.

- Tiens bon ma belle, on ne va pas te laisser là-bas je te le promets.

Il lui caressa les cheveux et ses amis vinrent lui faire une accolade, Méline l'embrassa sur le front et Malia chercha au plus profond d'elle-même pour ne pas laisser aller son chagrin dans les bras de sa tutrice, cette femme si chère à son coeur.

- Ne vous inquiétez pas, ils ne me maltraitent pas, du moins je ne suis pas torturée donc je ne m'en sors pas si mal que ça.

Méline colla son front à celui de la jeune vampire et dans un murmure lui souffla :

- Tu n'as jamais su mentir.

Méline quitta la pièce avec rapidité, sans dire un mot de plus.

- C'est particulièrement dur pour elle de te voir ainsi, surtout que nous sommes impuissants.

- Vous faites de votre mieux Jacke, je ne pourrais jamais assez vous remercier pour tout ce que vous faites.

Jacke lui sourit et rejoint Méline dehors. Messone la serra contre lui et Malia pensa à Nina. Devait-elle lui dire ? Avec Stanley dans les parages, Malia se ravisa et choisit de se taire pour le moment.

- Je n'abandonnerai pas, lui dit le vampire et la fixant.

- Je n'en doute pas Messone mais...

- Il n'y a pas de mais.

- Messone ! s'éleva la voix de Sandrea, il est temps.

Le vampire abdiqua et quitta la pièce à son tour. Jessy quitta la pièce au bord de la transformation, ses yeux verts devinrent fluorescents signe qu'il allait exploser. Malia ne chercha pas à l'apaiser elle savait qu'aucun de ses mots n'apaiserait son meilleur ami, heureusement, Dae ne le lâchait pas.

- Messieurs, dit Sandrea en s'adressant aux soldats, ramenez Malia dans sa cellule.

Voyant que ses soldats étaient toujours hésitants, le roi se leva.

- Je vais m'en charger.

Il se rapprocha d'elle et la prit par le bras, la vampire se laissa faire car c'était exactement ce qu'elle voulait. À l'abri des regards, il la retourna vivement vers lui.

- Je ne désire pas votre enfermement ! s'énerva Alban sentant sa colère monter en lui.

- Vous êtes aussi pourri que votre conseiller !

- Je jure de tout faire pour vous libérer au plus vite !

- Et pour Nina ?

- Nina ? répéta-t-il confus.

- Vous ne vous rappelez même plus de qui vous enfermez à tort ! Savez-vous ce qu'est cet endroit !

- Je le sais aussi bien que vous ! cria-t-il en se rapprochant subitement d'elle.

- Vous êtes une pourriture, je n'ai aucune confiance en vous.

- Malia, siffla-t-il en serrant la mâchoire.

- Qu'allez-vous faire ? Me battre ? rétorqua-t-elle avec défi.

Alban se rapprocha d'elle, il était si près qu'elle pouvait sentir son souffle chaud caresser son visage.

- J'ai envie de beaucoup de choses princesse mais pas de vous battre.

Malia perdit ses moyens en plongeant à nouveau dans son regard, ce regard noir, si profond qu'elle s'y était perdu plus d'une fois. Mais cette fois il ne s'agissait pas seulement d'elle. Alors elle se recula légèrement.

- Sortez Nina de cet enfer et de cette manière, je saurai si vous avez changé ou non. Elle devra rejoindre Messone avant mon prochain procès et si ce n'est pas le cas, alors ne m'adressez plus jamais la parole.

La porte s'ouvrit sur Lenzo dont le regard se mit à luire dangereusement.

- Je dois lui parler, insista l'Alpha sèchement.

- Nous avions fini, répondit Malia en s'écartant du roi.

Le vampire quitta la pièce en lançant un regard assassin à l'Alpha qui lui répondit par le même regard.

La tension qui était déjà palpable dans cette pièce devint rapidement électrique.

Lenzo ferma la porte et s'approcha de Malia qui leva sa main pour le stopper. Lenzo sentit une douleur lancinante lui serrer le coeur mais cette sensation ne venait pas de lui.

Malia le regardait de ses beaux yeux noisette et n'importe qui aurait pu y lire la souffrance qui s'y reflétait.

- Tu me manque tellement, dit elle en relevant le regard larmoyant.

Lenzo s'approcha et captura ses lèvres avec fougue. Malia sentit son coeur battre avec force, son sang bouillir dans ses veines et son ventre se tordre de désir pour son âme soeur.

La sensation de revivre à nouveau combla tout son être. Malheureusement, son bonheur fut de courte durée lorsque Lenzo se défit de ses lèvres rougies par ce baiser passionné.

- Si je le pouvais je t'arracherais de cet endroit.

- On irait où? dit-elle en souriant timidement.

- Dans notre clairière secrète, celle qui nous appartient, souffla-t-il avec douceur.

Malia ferma les yeux faisant échapper quelques perles d'eau salées. Elle revoyait ce paysage magnifique et le bonheur qu'ils avaient partagé dans ce merveilleux endroit.

- Nous allons entrer ! dit un soldat en frappant sur la porte.

Les deux amants se quittèrent à contrecoeur et lorsque Lenzo mit la main sur la poignée, Malia lui dit :

- Toi, et pas un autre.

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