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Assise dans sa cellule, Malia contemplait l'astre de la nuit qui ne dormait jamais. Elle brillait, scintillait sans jamais être cachée par d'épais nuages flottants. À Lazar le ciel était dépourvu d'étoiles et de nuages, il y avait seulement elle, la lune.
Les yeux rivés sur celle-ci, la jeune femme semblait avoir oublié le temps qui s'était écoulé. Quel jour étions-nous ? Elle n'en avait aucune idée, comment le pouvait-elle. Constamment plongée dans la nuit, il lui était impossible de compter les jours.
Alors ses pensées revenaient sans cesse à ses amis, que faisaient-ils ? L'avaient-ils oubliée ? Elle chassa rapidement cette idée de son esprit car c'était totalement absurde, même impossible, ce n'était pas de simples amis mais sa famille.
Malheureusement, ils ne pourraient certainement rien faire pour elle, le roi n'était plus là, il n'avait jamais donné signe de vie depuis ces derniers mois. Est-ce que cela la peinait ? Malia devait avouer que oui. Son regard de prédateur, la façon qu'il avait de la détailler et les surprises qu'il lui réservait lui manquaient. Elle ne devrait pas ressentir de tels sentiments à son égard mais son Ultime le réclamait, son côté sombre comme le disait Laeron était indéniablement attiré par cet homme. Une attirance que son Ultime à lui ne devait pas ressentir puisqu'il l'avait abandonnée.
Lenzo lui ne l'avait pas laissée malgré les récents évènement difficiles, qu'il avait traversé, sans son âme à ses côtés. Nul besoin de se voiler la vérité, la vampire n'avait pas été capable de le consoler ou bien même d'être là pour lui. Le regret la rongeait chaque jours qui s'écoulaient, c'était une véritable torture de ne pas pouvoir lui avouer combien elle était désolée, qu'elle voulait le serrer dans ses bras et sentir ses bras possessifs sur son corps. Son mensonge avait poussée son orgueil dans ses retranchements les plus profond et aujourd'hui encore, elle lui en voulait, mais la situation aurait dû la faire réagir. À présent, la peur rongeait son cœur meurtri, et si Lenzo ne voulait plus la revoir ? Elle l'avait délaissé et face à cette évidence, son cœur se comprima de douleur. Pourquoi sa vie était constamment semé d'embûches, ne pouvait-elle pas être plus douce et agréable à vivre ? Probablement pas, pensa la vampire en baissant les yeux sur son vêtement souillé.
Comment ne pas devenir fou dans cet endroit où seule la pensée était sa dernière liberté, une chose que personne ne pouvait lui enlever.
À Lazar, il n'y avait aucune occupation, il était même impossible de savoir à quoi vous ressembliez puisqu'il n'existait aucun miroir.
Mais Malia parvenait sans peine à imaginer ce à quoi elle pouvait ressembler. Son visage devait être souillé de taches noires, ses ongles étaient noircis par la saleté, ses vêtements pour le moment en bon état, étaient salis par la crasse qui régnait à l'intérieur de sa cellule.
Mais le pire pour elle était la soif, sa gorge était sèche et manquait cruellement d'hémoglobine. Sa peau devenait chaque jour de plus en plus blafarde, ses veines prenaient une teinte violacée de plus en plus voyante et tout ça dans le but de l'affaiblir.
Les gardiens affaiblissaient les détenus pour qu'ils perdent de leur force, ainsi ils étaient bien plus dociles et facile à gérer en cas de problème. Les vampires à Lazar ressemblaient d'avantage à des morts-vivants qu'à des êtres puissants. La torture était monnaie courante et tout type de persécution était permise. Les cris retentissaient dans le château, témoignant des souffrances qu'enduraient les prisonniers. L'électricité, la noyade, l'asphyxie et bien d'autres sévices faisait partie intégrante de Lazar. La vampire avait échappée à certaines d'entres elles, puisque personne ne voulait se risquer à l'approcher.
Les gardiens se chargeaient personnellement des détenus sans que personne ne puisse intervenir, s'ils décidaient de s'en prendre à l'une des victimes, alors ils le faisaient. Ils avaient carte blanche.
Certains méritaient leurs peines, d'autres étaient enfermés depuis trop longtemps. Elle soupçonnait Stanley d'avoir abusé de sa supériorité sur certains des détenus qui se trouvaient entre ces murs, mais malheureusement, elle ne pouvait pas leur venir en aide.
Elle ne pouvait même pas s'aider elle-même alors les autres, mieux valait ne pas y penser.
- Tout va bien ? S'éleva une voix derrière la porte de la cellule.
La vampire releva la tête et esquissa un sourire.
- Oui, et toi ?
Un silence pesant s'installa durant les quelques secondes où la vampire qui se trouvait derrière la porte refoulait ses larmes.
- Je n'ai pas été torturée aujourd'hui donc je dirais que oui, mais j'ai entendu les gardiens parler de toi.
- Qu'ont-ils dit ? Demanda Malia s'approchant davantage des barreaux qui l'empêchaient d'aller jusqu'à la porte.
- Un jugement, souffla la vampire, tu as le droit à un jugement.
Malia crut défaillir en entendant cette nouvelle qu'elle attendait depuis le début de son enfermement. Elle en perdit ses mots tellement elle était abasourdie par cette annonce.
- Je ne crie pas victoire trop tôt mais ce pourri de Stanley a visiblement raté son coup en ce qui te concerne !
- Merci Nina ! Pars maintenant, je ne voudrais pas qu'il t'arrive du mal par ma faute.
Les deux vampires se turent au moment où elles entendirent les rires des gardes se diriger vers elles.
- Il est trop tard pour ça mais ne t'en fais pas pour moi.
Les trois gardes se mirent à sourire en voyant Nina postée devant la porte de la cellule qu'ils étaient censés garder.
- Tu n'es pas croyable Nina ! Tu arrives toujours à te créer des ennuis, rit l'un d'eux.
Nina ne répondit rien sachant pertinemment que la pitié ne faisait pas partie de leurs qualités, à supposer qu'ils en possédaient.
- Ne la touchez pas ! Elle n'a rien fait de mal ! S'opposa Malia derrière la porte.
- La ferme ! Tu n'es rien d'autre qu'une détenue ici et tu n'as pas ton mot à dire !
- Tu sais ce qu'on va faire ? dit le soldat en s'approchant de Nina en lui prenant le visage et lui caressant du bout des doigts. On va la noyer durant plusieurs minutes et ensuite on s'occupera de toi.
Nina écarquilla les yeux car le châtiment de noyade était l'un des pires qu'elle avait pu vivre ici. Il était cruel et consistait à se noyer constamment, car un vampire ne pouvait pas mourir noyé.
- Venez chers soldats ! Je vous attends de pied ferme ! S'énerva Malia solidement accrochée à ses barreaux.
Le soldat ouvrit la porte et pour la première fois Malia vit sa nouvelle amie. Une grande blonde, au teint très blanc et des yeux bleus comme il en existait peu.
Malia n'eut pas le temps de la contempler plus longuement qu'elle reçut une balle dans le corps. Une douleur intense se propagea dans tout son être, une douleur vive qu'elle n'avait jamais ressenti jusqu'à présent. Sous la souffrance, les veines de la vampire devinrent noires et elle tomba au sol. Les cri de Nina s'élevèrent et la voix de son agresseur murmura :
- Ce n'est que le commencement.
Malia n'avait pas la force d'émettre le moindre son. Son corps lui faisait atrocement mal mais le pire était son esprit embrumé par la rage et la haine. Son regard abyssal reflétait sa colère mais ses paupières se fermèrent sur celles-ci. Chaques veines de son corps étaient noircis par ce poison démoniaque, faisant trembler son corps, jusqu'à ce qu'elle sombre dans les profondeurs du néant.
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