Malia se tenait à l'embrasure de la porte, le regard étincelant d'amour en observant Lenzo s'amuser avec une petite tête brune. C'était incroyable ce qu'une petite fille de deux ans pouvait faire endurer à son père. Lenzo avait des pinces roses dans les cheveux et sa fille, munis d'un joli peigne de la même couleur, le coiffait sans grande délicatesse. 

L'alpha Suprême venait d'être réduit au rôle de poupée par un tout peut-être. Malia pouffa de rire et Lenzo en profita pour se défaire de l'emprise de sa fille, mécontente qu'il retire les nœuds et les barrettes qu'elle s'était appliquée à lui poser soigneusement. 

— Regarde qui est rentrée. Dit-il en la prenant dans ses bras. 

— Maman ! 

La petite fille tendait les bras en direction de sa mère qui s'empara d'elle avec affection. 

— Tu m'as manqué princesse. 

Malia embrassa ces jolies joues rebondies, pendant que Lenzo encercla sa taille affectueusement. 

Face à elle se trouvait un grand miroir reflétant ce moment magnifique, une bulle de bonheur réchauffant son cœur d'amour presque irréel. Oui le mot était juste, cette scène était bien trop parfaite pour faire partie de son monde. 

Malia se sentait si différente, elle s'approcha du miroir et observa plus attentivement son regard. Ce dernier était noisette, un simple marron commun à tout les mortels, mais Malia était une vampire, une Ultime et son reflet lui était humain. Elle ne ressentait plus son Ultime, se poids qui pesait lourdement sur ses épaules avait lui aussi disparu. Elle se tourna vers Lenzo dont les pupilles émeraudes n'étaient pas aussi étincelantes qu'elle étaient habituellement, lui aussi était un humain. 

Ce fut le tour de sa fille, dieu qu'elle était belle et l'amour qu'elle portait à ce petit ange dépassait tout ce qu'elle avait imaginée. Malheureusement, elle n'était pas réelle et comme une évidence, le miroir se fissura dans un craquement strident. La chaleur des bras de son époux devint aussi froid qu'un vent d'hiver, Malia se tourna pour lui faire face, mais Lenzo avait disparu. 

Confuse, son regard se posa à nouveau sur la belle petite fille. Elle était le portrait de son père, une véritable poupée en porcelaine. Ses traits angéliques devenait de moins en moins visibles, la petite semblait s'évaporer à mesure que les secondes s'écoulaient. 

Malia la serrait de plus en plus fort, un torrent de larmes se déversait sur son visage déformé par la douleur de la perdre. Cette impuissance qu'elle ressentait était dévastatrice, la vampire voulait que ce cauchemar s'arrête et profiter à nouveau de sa famille, mais lorsqu'elle observa son reflet à nouveau, la petite avait disparu, comme si rien n'avait existé. Comme si le regard si réconfortant de cette petite fille n'avait été qu'un songe, un rêve inatteignable qui l'a fit atrocement souffrir. 

Soudain une vive douleur pris possession de son corps, Malia leva les mains et vit que ces dernières étaient ensanglantées. Le regard écarquillés d'incompréhension, elle s'approcha du miroir et contempla son regard abyssal. Sa force et son fardeau pesait à nouveau sur ses épaules, un sourire incontrôlable naquit sur son visage qui reflétait une ombre maléfique. 

Son reflet était la réalité, ce qu'elle était vraiment, le mal incarné. Du sang tapissait le sol, dégoulinait le long du miroir, ses vêtements étaient tachés d'hémoglobine tout comme son visage, la réalité était sous ses yeux. 

Le reflet de Lenzo portant dans ses bras leur petite fille réapparu, mais cette fois-ci, le beau brun semblait apeuré par la vision de Malia, il protégeait son enfant en la serrant contre lui, mais l'insoutenable se trouva dans le regard du petit ange. Elle avait peur, peur du monstre qui lui faisait face et de petite larmes se mirent à dévaler son beau visage. 

S'en était trop, Malia ne supportait plus la douleur lancinante de leur regards, c'était une véritable torture alors avec toute sa force et toute sa rage, la vampire hurla en abattant son poing sur ce miroir de malheur. 

Malia se réveilla en sursaut le cœur battant à tout rompre. Inspirer profondément, son regard faisait des vas et viens autour d'elle sans rien voir, elle était emprisonnée par une violente crise d'angoisse. Instinctivement, la vampire observa ses mains là où quelques secondes plus tôt, se trouvait son enfant, puis tout ce sang. À présent elles étaient vides, comme si tout n'avait été qu'un rêve ou plutôt un cauchemar. Pourtant, cela semblait si réel, Lenzo, sa fille, cette magnifique petite princesse aux cheveux d'ébène. 

Malia posa une main sur son visage lorsqu'elle sentit une perle d'eau salée. Le regard de la petite file ne la quittait pas, c'était une véritable torture de revoir constamment ses deux pupilles la fixer avec autant d'intensité, autant de craintes. 

Ce n'était qu'un rêve, se répéta Malia comme pour se convaincre. Un rêve ou un cauchemar peu importait, mais ce n'était pas réel, tout simplement impossible. La vampire ferma les yeux et inspira profondément pour calmer son corps et son esprit tendu à l'extrême. Les premiers essais échouèrent, Malia sanglotait sans savoir comment arrêter ces affreuses images, hanter son esprit. Elle le fit plusieurs fois, encore et encore, jusqu'à sentir ses muscles se détendre et les battements de son cœur reprendre un rythme normal. 

— Ce n'était qu'un cauchemar, dit-elle en expirant longuement une dernière fois.

Lorsqu'elle ouvrit les paupières à nouveau, ses pupilles n'étaient pas noir, mais légèrement assombri. L'aide de son Ultime lui était indispensable si elle voulait se défaire de ce cauchemar. 

Malia prit enfin conscience de l'endroit où elle se trouvait. C'était une grande chambre, vraiment très grande, les murs étaient revêtus d'une tapisserie blanche brodée d'or. Des chandeliers ainsi que des moulures décoraient chaque recoin de la pièce, ainsi qu'une magnifique coiffeuse en bois massif toujours teintée d'or. Ce goût pour cette couleur lui rappela le logement du roi. Le roi ! Malia se releva précipitamment pour observer par les grandes fenêtres et tomba sur un paysage vallonné de verdure. La vampire avait visé juste, cette demeure aussi magnifique soit-elle appartenait au roi des vampires, celui même qui lui avait planté une dague dans le dos. 

La jeune femme toucha l'endroit où le pieux avait lacéré ca chère avec l'étrange impression de s'être faite trahir par cet homme. Elle s'était jetée aveuglément sur Stanley, oubliant de surveiller ses arrières. Messone lui aurait passé un savon qu'elle aurait cherché à fuir, mais aujourd'hui, Malia donnerait n'importe quoi pour entendre sa voix. Cette pensée réanima sa tristesse qui rapidement se transforma en une sombre colère.

Si jamais Alban était à l'origine de cette mort, Malia n'hésiterai pas une seul seconde à se confronter à lui. Peu importe sa puissance, elle aussi était doté d'une force inimaginable et cette fois, elle le tuerai lui et son acolyte Stanley. 

Les portes de sa chambre s'ouvrirent à la volée, Alban entra avec toute son assurance et esquissa un sourire en découvrant la belle Ultime en position d'attaque, le regard aussi noir que les abysses. 

Il allait devoir trouver les bons mots, le mensonge était un art qu'il avait appris à la perfection, mais pour le moment, Alban allait devoir maîtriser cette furie et cette perspective n'était pas pour lui déplaire. Au contraire, l'excitation gagna chacun de ses muscles et à son tour se positionna pour combattre, le sourire aux lèvres.

— Allons-y princesse.. 

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Jones vous souhaite à tous un merveilleux Noël ❤❤