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Le chemin du retour se fit sans un mot. Stanley était sur la banquette arrière du véhicule et Alban sur le siège passager. Hermès qui conduisait la voiture n'avait pas eu besoin d'assister à la réunion pour savoir que quelqu'un avait contrarié son maître, et à voir la tête de ce très cher Stanley, Hermès se faisait une joie de savoir qu'il allait passer un très mauvais quart d'heure.
Arrivé au manoir, Alban se dirigea directement dans son bureau, Stanley sur ses talons. Le roi s'installa sur son canapé le regard sombre, mais pas totalement noir, ce qui rassura le conseiller qui faisait en sorte de ne pas montrer sa peur.
— Je te laisse diriger mon royaume en mon absence et voilà ce que je retrouve à mon retour ? demanda Alban calmement.
— Tout est sous contrôle votre altesse, l'Ultime ne peut plus vous nuire, rétorqua-t'il le plus normalement possible.
— Ne te joue pas de moi ! hurla le roi en colère.
— En aucun cas je me joue de vous.
Le roi perdant patience, l'attrapa par le cou pour le propulser contre le mur qui se fendit à son contact. La tête du conseiller cogna fortement le mur et retomba au sol. Il se releva difficilement face au roi, qui luttait pour ne pas le tuer ici et maintenant.
— Vous semblez avoir perdu confiance en moi Sir. Pourtant, c'est bien vous qui étiez d'accord pour que je m'en occupe.
— À quel moment je t’ai demandé de l'éliminer ?!
— Je ne l'ai pas éliminée, elle est enfermée en attendant son jugement. Vous m'avez demandé de ne pas la toucher et c'est ce que j'ai fait.
— Sais-tu ce qu'est Lazar Stanley ?!
— De réputation seulement.
— Alors laisse-moi te le détailler, insista le roi en se perdant dans ses pensées. Lazar est une île rattachée par un pont de pierre qui conduit à une parcelle de terre tapissée de sable noir. Au centre de l'île se trouve un château construit il y a de cela des siècles. Lorsque tu pénètres dans cet endroit tu as l'impression que l’on te pose un sac de plusieurs kilos sur les épaules, l'air te manque et la seule chose à laquelle tu penses, c'est quitter cet endroit, chose impossible puisque personne n'a jamais réussi à s'échapper de Lazar. Seuls les gardiens peuvent entrer et sortir de l'île, un détenu en est incapable. La seule solution est la mort ou la libération. On perd toute notion du temps puisque Lazar est constamment plongée dans l'obscurité, seul les rayons de la lune apportent de la clarté à l'intérieur des cellules. On ne te nourrit presque plus, tu perds tes forces et tu deviens une loque, tu perds l'esprit et tu deviens dément, on te torture et tu deviens une ombre. Des cris, des larmes, des plaintes et rarement le silence, berceront t'es nuits.
Le roi reprit constance sous le regard sombre de son conseiller, il n'imaginait pas ce lieu si sordide mais au plus profond de lui, il se réjouissait de savoir que Malia souffrait.
— Tu me déçois beaucoup Stanley.
— Nous avons des points de vue différents en ce qui concerne cette vampire, je suis sûr qu'elle causera votre perte mais vous ne m'écoutez pas.
Le roi émit un rictus amer.
— Ce n'est pas à moi d'écouter mais à toi.
— Je pensais agir pour le bien de la couronne, rien d'autre.
— Je suis là maintenant et nous allons faire en sorte qu'elle quitte l'île au plus vite.
— Malheureusement Sir, les témoins ont déjà été convoqués, nous ne pouvons plus intervenir.
— Ce sont mes hommes non ? Je trouverai le moyen de les faire taire.
Stanley faisait de son mieux pour se contenir mais ses muscles se raidirent un à un.
— Y-a-t-il d'autres témoins ? Des choses dont je devrais être mis au courant ?
— Non, j'ai dit tout ce que je savais.
— Très bien alors pars. Mais attention Stanley, prévint le roi de son regard abyssal. Plus le droit à l'erreur.
Le conseiller fit une courte révérence et quitta la pièce d'un pas rapide pour rejoindre ses appartements privés.
Une de ses malheureuse esclave se trouvait devant lui et sans aucun remord, il la vida de son sang, la laissant vulgairement tomber au sol tel une moins que rien.
— Alors ? Retentit une voix féminine.
— Il est complètement fou ! s'écria Stanley énervé. Ce n’est pas lui qui parle, je ne le reconnais plus !
— Tu penses qu'il est épris d'elle ?
— Je le pense ? Non ! J'en suis sûr ! Son regard je ne l'ai que rarement vu refléter ce sentiment qui est l'inquiétude. Il va tout faire pour la sortir de Lazar.
Megan bouillait de rage, son coeur martelait sa poitrine avec force. Comment était-il possible que cette vampire lui soit passée devant ? Impossible, elle devait mettre fin à toute cette mascarade au plus vite.
— Nous allons faire en sorte qu'elle ne sorte pas de cet enfer, nous allons devoir redoubler d'efforts pour la faire disparaître ! pesta la jeune femme en marchant dans la pièce et réfléchissant à ce qu'elle allait faire.
— Il faut faire en sorte qu'elle ne ressorte pas vivante de Lazar.
— Il faut s'en prendre à ses amis, nous étions à deux doigts de tuer Meline, si seulement cette imbécile d'Irina ne s'était pas faite avoir avant !
— Ils ne sont pas si faciles à atteindre, surtout que l'Alpha Suprême se trouve régulièrement avec eux. Cette sale bête m’a causé des ennuis aujourd'hui ! Si seulement je pouvais tous les éradiquer.
— Quand a lieu le premier procès ? Demanda Megan qui ne l'écoutait qu'à moitié.
— Sept petits jours, maugréa le vampire qui semblait en proie à la nervosité.
— Alors ne perdons pas de temps à bavarder et trouvons de quoi ralentir le procès. Il doit bien y avoir une faille quelque part, à nous de la trouver.
— En ce qui me concerne, je suis sur la sellette, je ne peux plus prendre le risque d'intervenir pendant le procès.
— Il est clair que je ne peux pas le faire non plus mais je suis confiante, j'arrive bien souvent à mes fins et je compte bien l'écarter définitivement de mon chemin.
Megan quitta le bureau de Stanley plus déterminée que jamais à faire croupir Malia dans cette prison des enfers. Peu importe les sacrifices, elle y arriverait.
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