💎 19
Adossé avec nonchalance contre le mur de pierre, Alban fixait la belle Ultime avec un sourire au coin des lèvres. Il s'approcha lentement d'elle, se délectant de la stupéfaction qu'il pouvait lire dans son regard.
— Tu vas empirer ton cas si tu le tues. Pas que ça me gêne mais pour ton bien, tu devrais le relâcher.
Le regard noir, Malia inspirait et expirait bruyamment ne sachant pas si elle devait relâcher ce monstre. Il méritait la mort, c'était un vampire psychopathe qui était coupable de torture, laisser vivre cet homme serait une erreur mais malheureusement, elle n'avait pas le choix.
Elle le jeta sur le sol tel un vulgaire chiffon et l'homme toussa à plusieurs reprises pour reprendre son souffle. La panique se lisait dans ses yeux et Malia ne pouvait qu'apprécier sa souffrance. Ce moment elle l'avait imaginé à maintes reprises et l'instant qu'elle attendait le plus, celui qui devait lui apporter le plus de satisfaction, venait d'être gâché par son roi. Celui-ci affichait l'un de ses sourires arrogants, qu'il maîtrisait à la perfection.
— En plus de gâcher mon plaisir à tuer cette chose, vous n'êtes qu'un lamentable menteur !
Alban, surpris fronça les sourcils ne comprenant pas sa réaction. Il avait pourtant tenu sa promesse de libérer Nina et s'attendait à un accueil quelque peu différent.
— Nina est libre, c'est bien ce que vous vouliez ?
— Et elle est morte !
— Qui vous a dit une telle chose ?! Nina est en ce moment même dans les bras de Messone !
Son regard dériva sur le sol, là où aurait dû se trouver Christian. Ses pupilles se posèrent dans chaque recoin de la pièce, mais le garde avait pris la fuite. Peu importe où il se trouvait, Malia comptait bien terminer ce qu'elle avait commencé. En attendant, le roi était son actuelle priorité, le vampire examinait les différents appareils de torture suspendus au plafond et entreposés sur le sol. Écarteur, cage de torture et autres lui rappelaient certainement des souvenirs désagréables qu'il avait enfouis loin dans son esprit.
Sa contemplation terminée, Alban se tourna vers les gardes et les soldats, rassurés par sa présence.
— Laissez-nous, je m'en occupe personnellement.
Malia haussa un sourcil et pouffa légèrement de rire, ses iris étaient toujours noirs pour le plus grand plaisir d'Alban qui appréciait l'audace de la jeune femme. Il lui passa une main dans le dos et ensemble ils allèrent dehors prendre l'air. Le roi savait pertinemment qu'elle n'avait plus posé un pied depuis de longs mois à l'extérieur du château et même si elle était toujours à Lazar, cette sortie lui ferait le plus grand bien.
— Rien n'a changé malheureusement.
—Parce que le sort des autres vous importe ? lui dit Malia d'un ton sarcastique.
Affichant de nouveau son légendaire sourire en coin, Malia leva son regard au ciel. C'était Alban, il était évident qu'il n'en avait rien à faire… encore une chose qui les éloignait. Il se fichait du sort des autres, alors qu'elle en faisait sa préoccupation. Malia soupira longuement et releva son visage en direction de ce maudit château. Le séjour du roi n'avait pas dû être de tout repos pour les gardes, Alban n'était pas aussi clément qu'elle.
— Pourquoi souriez-vous ?
— Je tentais d'imaginer votre séjour ici, je suis à peu près sûre que vous n’étiez pas aussi docile que moi.
Le vampire se mit à rire. Il avait été enragé à bien des reprises, infligeant dès qu'il en avait l'occasion, des blessures bien souvent mortelles.
— Pour tout vous dire, je n'ai pas subi autant de torture que les autres prisonniers. Ils avaient tous peur d'ouvrir la cage pour pouvoir m'y emmener car contrairement à vous, je n'hésitais pas à tuer dès que j'en avais l'occasion.
Malia connaissait parfaitement ce sentiment, elle aussi avait rêvé de leur arracher le coeur et plus d'une fois. Mais ses amis se battaient pour elle, alors elle devait en faire autant avec ses pulsions meurtrières.
— Pourquoi êtes-vous là? demanda-t-elle curieuse.
— Je tenais à vous dire que votre séjour devrait s'arrêter au prochain procès, c'est-à-dire dans deux jours.
Malia écarquilla les yeux de surprise. Son cauchemar était-il fini ? Allait-elle pouvoir partir et rejoindre ses amis ainsi que son âme soeur ? Elle peinait à y croire.
— Je doute que Stanley ait joué toutes ses cartes, cracha-t-elle durement.
— Ne craignez pas Stanley, je l'ai remis à sa place.
— Je ne le crains pas, il suffirait d'un duel pour le mettre à mort.
Alban haussa un sourcil surpris car le regard de la vampire était noisette. Son passage à Lazar l'avait changée, son ton était plus dur et son caractère plus vif. Elle s'était endurcie.
— Je n'en doute pas une seconde mais je ne vois pas ce qui pourrait jouer contre vous. Je suis presque certain que vous sortirez.
"Presque" : rien n’était sûr.
— Je dois partir, je ne devrais pas être là mais je voulais à tout prix vous rassurer.
Étrangement, elle ne voulait pas qu'il parte. Il était la seule personne à lui rappeler le monde extérieur et même si elle ne voulait pas l'avouer, sa présence la rassurait. S'enfuir avec Alban lui traversa l'esprit, mais rapidement elle se ravisa. La brune s'imaginait déjà la dispute atroce que Messone et Jessy lui infligeraient. Cela lui suffit à ne pas prendre le risque. Elle devait affronter son destin et ce, quoi qu'il lui en coûtait.
Ils marchèrent silencieusement jusqu'au château, Malia profita une dernière fois de cette liberté pour laisser ses pieds nus, caresser cette eau qu'elle regardait chaque nuit.
Devant les grandes portes qui la menaient tout droit en enfer, Malia arrima son regard à celui du roi.
— Lorsque je sortirai d'ici je détruirai cet endroit. J'en fais la promesse.
Alban sourit et de son pouce, lui caressa la joue.
— Nous le ferons ensemble, princesse.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top