Chapitre 4
April.
J'ouvrai les yeux et m'étirai longuement. J'avais passé une excellente nuit, cela faisait un an que je n'avais pas aussi bien dormi. Je sortis de mon lit et m'approchai de ma grande baie vitrée. Je tirai les rideaux et admirai ce paysage qui m'avait tant manqué.
Je bayai bruyamment et passai rapidement dans ma salle de bain pour me rafraîchir le visage. J'attachai mes cheveux et sortis de ma chambre. Je longeais le long couloir et remarquai que la porte de la chambre de mon frère et de celle de Benjamin étaient ouvertes. Je me précipitai dans les escaliers, et les aperçus en train de déjeuner sur la terrasse.
Je m'y dirigeai, et saluai mon frère par un énorme câlin. Qu'est ce qu'il m'avait manqué.
— Bien dormi ?
J'hochai grandement la tête et déposai un bisou sur la joue de Benjamin. Je m'assis à leur table et attrapai le paquet de mes céréales Américaines préférées.
— Je n'aurais pas dû dormir hier... soupira Benjamin.
— Pourquoi ?
— Je n'ai presque pas dormi de la nuit.
— T'inquiète pas, le jetlag ne va pas durer, le rassurai-je.
Benjamin roula des yeux, ce qui lui valut un rire de la part de mon frère.
— Les gars, on est invité à une fête demain soir, nous informa mon frère.
— Oh trop bien ! M'exclamais-je aux anges.
Je me tournai vers Benjamin.
— Tu verras, les fêtes ici, elles sont vraiment mieux qu'en France !
Benjamin explosa de rire et secoua la tête.
— Parce que tu es allée en soirée, là-bas ? S'étonna Georges.
— Euh, oui, dis-je d'une toute petite voix.
Mon frère fronça les sourcils et regarda Benjamin.
— T'inquiète pas, je la surveillais, elle n'a fait aucune connerie, me défendit Benjamin.
Il me fit un clin d'œil discret, et je me retenais pour ne pas exploser de rire.
— J'espère bien.
Je me servis un verre de jus de pomme, que je bus d'une traite et haussai les épaules. De toutes façons, avant de partir, dès que mon frère avait le dos tourné je me ruai sur toutes les bouteilles d'alcool possible.
— Sinon, quand est-ce que tu me présentes la fameuse Lucy ? Demandais-je à mon frère, pour changer de sujet.
Son sourire s'agrandit et son regard pétillait de bonheur. J'adorai le voir comme ça.
— Demain soir, elle vient avec nous à la soirée.
J'hochai la tête, contente.
— Elle a hâte de te revoir, et de rencontrer Ben.
Moi aussi j'avais hâte de revoir Lucy. Je me souviens, il y a un an, ils étaient très proches et j'avais parié avec Luc qu'ils sortiraient ensemble tellement leur amour était évident.
— Bon, alors Ben, il va falloir qu'on parle de Paola, lâchai-je.
— Paola ? S'étouffa mon frère en écarquillant les yeux.
Je fis un grand oui de la tête et mon regard se braqua sur Benjamin. Celui-ci soupira et roula des yeux. Il avait intérêt à m'avouer la vérité.
— Oui bon j'avoue, que quand tu m'avais parlé d'elle, je m'étais imaginé une fille banale mais...
— Mais quoi ?
— Elle est magnifique, bien foutue, elle est drôle, gentille, elle est parfaite quoi.
Un large sourire illumina mon visage. Il était trop chou.
— Mec t'es amoureux, lui dit mon frère.
— Ferme-là toi, dis-je à mon frère. Ben, tu sais que tu as toutes tes chances ?
Benjamin fronça les sourcils.
— Comment ça ?
— Je ne dirai rien de plus, répondis-je avec un petit sourire en coin.
Je me levai de table et quittai la terrasse pour aller appeler Ethel. J'entendis mon frère dire quelque chose à mon meilleur ami.
— Fais-moi confiance, ça, ça veut dire que Paola ressent exactement la même chose, je vais mener mon enquête t'en fais pas !
*
Je descendis après avoir entendu la voix de Paola résonner dans la maison. On avait un rendez-vous chez le tatoueur pour aller se faire tatouer une lune. Après ça, nous avons prévu quelques heures de shopping, histoire de se trouver une jolie tenue pour la soirée de demain.
Mon frère était parti travailler, et Benjamin était sorti avec Brad. Benjamin et moi comptons bien nous trouver un job pendant l'été, histoire d'aider mon frère.
— Dépêche-toi princesse ! Je n'ai pas envie d'être en retard à notre rendez-vous !
J'attrapai mon sac à main et ma veste à la volée et me précipitai dehors. Je refermai la porte à double tour et je puis enfin constater que la jolie décapotable de ma meilleure amie était garée devant chez moi. Il fallait aussi que je songe à passer mon permis cet été.
— Elle est jolie, hein ?
Elle me pointa sa bagnole du doigt et j'acquiesçai. C'est vrai qu'elle était super jolie.
Je m'installai côté passager, et Paola démarra rapidement après s'être attachée. J'aimais beaucoup voyager dans une décapotable, c'était vraiment super sympa. Je n'appréciai pas vraiment le fait d'être enfermé dans une petite voiture.
— T'as dit à ton frère qu'on allait se faire tatouer ?
Je secouai la tête.
— T'es folle ! Tu veux qu'il me tue !
Elle éclata de rire et haussa les épaules.
— C'est vrai qu'on va éviter de lui en parler.
— Oui, je pense que ça vaut mieux, ris-je.
Le connaissant, il aurait pété un plomb. Mais bon, il a toujours été comme ça, il s'est toujours inquiété pour moi et s'assurait toujours que je ne manquais de rien. C'est pour ça que je ne lui raconterai jamais ce que mon père m'a fait vivre quand j'étais petite ou bien même cette année difficile. Je ne veux pas l'inquiéter. Il mérite d'être heureux et de profiter de sa vie.
On arriva rapidement au salon de tatouage. On avait décidé de se faire une petite lune au même endroit : sur le poignet gauche. Paola était passée en première. Au départ, tous les ustensiles qui étaient déposés sur un petit plateau devant le fauteuil où elle était assise, lui avait fait peur. Mais finalement là tatoueuse l'avait vite rassurée et elle n'avait ressenti aucune douleur. Elle avait même adoré se faire tatouer et comptait bien recommencer.
Pour moi, cela se passa comme la première fois, j'avais eu un peu plus mal qu'à Paris, mais la douleur avait été supportable. J'aimais beaucoup le résultat. C'était simple et mignon.
On remonta ensuite dans sa voiture pour aller au centre commercial de la ville. On voulait s'acheter une jolie tenue, ainsi que des jolies chaussures.
Après s'être garé devant le bâtiment que je connaissais par cœur -dû au fait d'y avoir passé un nombre incalculables d'heures avec Paola pour diverses raisons, on entra dedans et on se précipita dans notre boutique de vêtements de soirée préférée. On sélectionna quelques pièces et on alla les essayer en cabine. On craqua toutes les deux sur une robe, et on passa rapidement en caisse. On ressortit de la boutique avec nos sacs, et de larges sourires.
— Viens, faut que je te montre une nouvelle boutique de chaussures qui a ouvert ! Je suis persuadée qu'elle va te plaire, s'exclama Paola.
— Pao, avant de me la montrer, tu ne veux pas qu'on aille se prendre rapidement une boisson chez Starbucks, j'ai vraiment soif, la suppliai-je.
Elle soupira et roula des yeux.
— Bon d'accord, mais seulement parce que c'est toi, je t'assure que j'en ai marre d'aller chez eux pour finir avec dix kilos en plus !
Je la remerciais et lui fis un bisou sur la joue puis l'entraînai dans le café. Je commandai un thé glacé et Paola se contenta d'un simple café. On s'assit à une table à l'étage et on discuta un peu.
— Bon, on y va ?
— Oui, on y va, répondis-je en me levant.
Elle m'attrapa le bras et m'entraîna dans les allées du centre commerciale jusqu'à la fameuse boutique de chaussures qui allait soi-disant me plaire. On entra et les vendeuses nous saluèrent poliment. Il y avait beaucoup de monde et il y avait également beaucoup de choix.
— Regarde celle-là, elles sont vraiment horribles, rigola ma meilleure amie en pointant une paire de ballerine rose fluo.
Je la suivis dans son fou rire et m'arrêtai quand je vis une jolie paire de talon.
— Regarde Pao, elles sont canons celle-ci !
Je relevai la tête à la recherche d'une vendeuse, quand tout mon corps se paralysa. Je resserrai mon emprise sur la main de Paola et elle remarqua directement le problème.
Un frisson me parcouru la colonne vertébrale et je restai bouche bée. Mon ventre se noua et ma respiration se bloqua. Il avait tellement changé, il était encore plus beau qu'avant. Il ressemblait à un homme, et il était encore plus sexy qu'avant. Mais une chose me frappa, il n'était pas heureux comme à son habitude. Son visage était fatigué, triste et vide d'émotions. Je ne l'avais jamais vu comme ça et mon coeur se brisa. Il était si beau lorsqu'il souriait.
Il avança de quelques pas et je sentis des larmes perler sur mes joues. Ses yeux se voilèrent d'un sentiment d'inquiétude. Je lâchai la main de Paola et m'avançai également. Il ouvrit ses bras et je me précipitai à l'intérieur.
Mon cœur explosa et je me sentais de nouveau vivante. Il est clair qu'il m'avait manqué et que j'avais attendu ce moment pendant un an. Mes mains le serrèrent aussi fort que possible et ses bras me collaient à lui. J'humai son parfum qui m'avait tant manqué. Les battements de son cœur, qui étaient beaucoup trop rapides lorsque nous étions ensemble, m'avaient également manqué.
Je pleurnichai sur son torse et sa main me caressait le dos afin de me calmer. Je lui avais brisé le cœur et c'était lui qui me consolait. J'étais vraiment horrible.
— Luc...je...je... suis désolée, bafouillais-je.
— C'est pas grave, mon ange, c'est fini.
On resta un long moment, comme ça. Comme si le temps s'était arrêté. Nous étions dans notre petite bulle, et j'étais bien.
Je me décrochai enfin de lui et pus l'admirer. Il était encore plus beau que dans mon souvenir. Il me sourit tristement et essuya mes larmes avec son pouce.
— Tu m'as tellement manqué, c'était horrible sans toi, murmurais-je en baissant la tête.
— Je crois que tu n'imagines même pas à quel point j'ai souffert sans pouvoir te voir, me dit-il tristement.
Je lui offris un sourire pitoyable et reniflai bruyamment. Je ne savais même pas quoi dire. J'avais envie de lui crier que je l'aimais mais ça serait égoïste de ma part.
Une fille aux cheveux rose bonbon nous interrompit, en me regardant de travers.
— C'est qui celle-là ? Dit-elle d'un air hautain.
— Parle autrement Lexy, lui cracha Luc en la foudroyant du regard. April je te présente une amie, Lexy voici April.
Elle parut surprise de la phrase de Luc mais je n'y prêtais pas vraiment attention. Ce n'était pas le genre de gens que fréquentait Luc mais je ne préférais rien dire. Après tout, je n'avais pas mon mot à dire.
— Bon, je vais devoir te laisser, finis-je par dire à contre-coeur. Luc, j'aimerai te revoir, ça te dérangerai que je passe te voir ?
— Tu sais bien que tu ne me dérangeras jamais, souffla-t-il en replaçant une mèche de mes cheveux derrière l'oreille.
Je lui souris et rejoignis Paola avec un petit pincement au cœur. J'étais chamboulée, j'étais toujours folle amoureuse de lui. Mais je ne pouvais pas me permettre de revenir dans sa vie. Cela serait trop égoïste, c'était à mon tour de souffrir. Je ne le méritais pas et il méritait quelqu'un de beaucoup mieux.
— Ça va ? Me demanda Paola une fois sortie de la boutique.
Je secoua la tête de droite à gauche et éclatai en sanglots.
— Pas vraiment...
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