Chapitre 22

April.

Je tournai à gauche et me garai sur le parking des Melvits. Je souris quand j'entendis Benjamin rire. Cela me faisait plaisir de le voir si heureux et je savais que Paola y était pur beaucoup.

—  On est arrivé, dis-je en éteignant le moteur.

Paola poussa un petit cri, ce qui ne manqua pas de me faire exploser de rire.

—  Antoine, tu peux me passer mon sac ?

Il hocha la tête et me donna mon sac à main sans oublier de me faire un bisou sur la joue. On sortit tous de ma voiture et on retrouva les autres, qui étaient déjà arrivés, devant l'entrée. Matteo, Stan et mon frère avaient l'air épuisé et je me demandais bien pourquoi.

—  Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Paola.

Matteo nous montra Charles et Noémie, d'un signe de tête. Ils étaient en train de se disputer, et sachant qu'ils étaient aussi têtu l'un que l'autre, cela devait être amusant à voir. Je m'approchai donc d'eux, et leur demandai quel était le motif de leur dispute. Noémie poussa un énorme soupire et roula des yeux.

—  Noémie s'amuse à draguer des mecs sous mon nez ! s'énerva alors Charles.

—  C'est faux, April ! Charles est juste jaloux qu'un mec vienne me proposer des Churros.

—  N'importe quoi, t'es vraiment de mauvaise foi parfois Noémie !

—  Ah non mais j'hallucine, tu es en train de me  piquer une crise parce que tu es jaloux et après tu dis que je suis de mauvaise foi ? T'es vraiment con Davy !

Je ne pus m'empêcher de me retenir de rire. Ils étaient vraiment drôles quand ils s'y mettaient. C'était pour des broutilles en plus. Ils se tournèrent donc vers moi, les sourcils froncés, puis explosèrent de rire à leur tour.

—  On y va ? nous proposa Antoine qui m'attrapa par la taille.

On approuva et on suivit les autres jusqu'au barrière pour présenter nos billets aux vigiles. J'adorais aller aux Melvits. Avec Paola, nous avions nos petites habitudes : nous allions d'abord acheter des snacks, puis on allait s'installer sur l'herbe, devant l'une des scènes d'un concert auquel on voulait assister, et on attendait patiemment que ça démarre en mangeant.

On alla donc faire la queue devant une baraque à frites, puis quand se fut notre tour on demanda six barquettes de frites aux vendeurs. Après avoir payé, on alla s'installer devant la scène d'un groupe que Paola voulait absolument voir. Elle avait tellement supplié mon frère, qu'il avait fini par céder.

Je tenais la barquette de frite que je partageais avec Antoine, et ce dernier s'amusait à essayer de me mettre de la sauce sur le visage. Si bien que je ressemblais très vite à un tableau de Picasso.

—  Tu as un peu de sauce sur le nez, attend je vais t'enlever ça, dit-il en riant.

Je lui coulai un regard blasé, ce qui le fit encore plus rire. Il s'approcha de moi et donna un coup de langue sur mon nez pour enlever la sauce.

—  Oh, t'en as sur les lèvres. T'es vraiment maladroite minette.

J'étouffai un rire et il se pencha vers moi pour déposer sur lèvres sur les miennes. Puis, il les décolla. Il attrapa mon visage en coupe et plongea ses iris dans les miennes.

—  Je t'aime.

—  Je t'aime aussi, Davy.

Il sourit avant de m'embrasser une deuxième fois.

C'était fou comme en à peine une semaine, je m'étais rendue compte que j'étais complètement amoureuse de lui. Notre relation était si mal partie que je n'aurais jamais cru qu'on tiendrait plus d'un mois ensemble. Désormais, je ne comptais plus le quitter, et je redoutais déjà le jour où ses vacances ici s'achèveront.

*

Il devait être quatre heure du matin, lorsque j'ouvris la porte de ma chambre en riant à gorge déployée à la blague stupide d'Antoine. Nous venions de rentrer des Melvits après avoir passé une excellente soirée. La bande était rentrée à l'hôtel, mon frère dormait chez Lucy et Benjamin chez Paola.

—  C'était vraiment pas drôle, lui dis-je les larmes aux yeux.

—  Pourquoi tu rigoles alors ?

J'haussai les épaules avant de repartir dans un nouveau fou rire, ce qui le fit sourire.

—  Tu vois que tu as trop bu, tu ne sais même pas pourquoi tu rigoles.

Je fis un non de la tête. J'avais seulement bu trois bières, c'était impossible que je sois dans un état d'ivresse.

—  Essaye de ne pas rire pendant au moins trente secondes alors pour voir.

Je repris immédiatement mon sérieux et mimai un soldat. La tête d'Antoine, avec son sourire moqueur, me fit beaucoup trop rire et je ne pus m'empêcher de repartir dans un fou rire.

Il s'approcha de moi, le sourire aux lèvres et me plaqua contre le mur de ma chambre. J'hoquetai de surprise et arrêtai subitement de rire. Ses deux mains étaient collées au mur de ma chambre, de part et d'autre de ma tête et de son pied, il referma la porte. Il effleura mes lèvres puis son regard remonta jusqu'au mien. Ses pupilles étaient dilatées, et je compris qu'il me désirait. La température avait augmentée d'un seul coup et je commençais réellement à avoir chaud. J'attrapai donc son visage avec mes mains et posai brutalement mes lèvres sur les siennes. Nous échangeâmes alors un baiser sauvage. Sa main vint retirer l'élastique qui retenait mes cheveux attaché et il le balança à l'autre bout de la pièce. Je gémis contre sa bouche lorsqu'il me mordit la lèvre inférieur.

Mes doigts attrapèrent les coutures de son t-shirt et je lui enlevai en l'espace d'une nanoseconde. J'avais envie de lui, là tout de suite. Je le poussai sur mon lit et m'allongeai au dessus de lui. Je lui offris un petit sourire et il m'embrassa. Mes lèvres descendirent ensuite dans son cou et déposèrent une ligne de baiser sur sa clavicule. Puis je relevai la tête vers lui et je l'ai contemplé. On se dévora des yeux pendant quelques minutes, juste avant de passer à l'acte. Il passa une main sur mon visage en me souriant.

Nous nous retrouvâmes ensuite, l'un dans l'autre, dans une bulle d'amour et de désir intense. Cette nuit-là, ce n'était pas nos retrouvailles qui aboutissait à l'aide du sexe , car le sexe ne servait pas à ça. Mais c'était une autre façon de nous dire « je t'aime » pour fêter nos retrouvailles.

Après ça, je m'allongeai à ses côtés, le souffle court et le sourire aux lèvres. Nos doigts étaient entrelacés et aucun de nous deux ne parlait. L'ennui quand je goutai au paradis comme celui-ci, c'était que tout le reste avait la saveur de l'enfer. Pourtant ce silence n'avait pas ce goût là. C'était un moment de pur détente et c'était tout simplement magique. Mais je ne pus me retenir de briser le silence, ayant horriblement envie d'entendre sa voix :

—  C'est quoi les rêves que tu aimerais réaliser ?

Il tourna d'abord la tête vers moi puis me répondit :

—  Passer le reste de ma vie à tes côtés.

Un sourire niais s'élargit sur mon visage et je m'approchai de lui pour l'embrasser. Puis je fermai les yeux et me laissai emporter dans le monde des rêves bercé par les doigts d'Antoine qui caressaient ma peau nue.

Le Antoine que j'avais retrouvé cette semaine, était une personne qui avait beaucoup changé. Premièrement car il avait réussi à faire le deuil de sa meilleure amie, et cela l'avait fait mûrir. Deuxièmement, car je sentais qu'il avait envie d'être sérieux et d'aimer. Plus particulièrement de m'aimer moi. Et j'avais énormément de chance.

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