Chapitre 20
April.
Des doigts qui caressaient ma peau, me tirèrent doucement de mon sommeil. Je grognai en enfonçant la tête dans mon oreiller et un rire masculin se fit entendre. J'ouvrai les yeux et j'esquissai un petit sourire lorsque mon regard se posa sur Antoine.
Après notre dîner, nous étions rentrés et nous nous étions directement couchés. Dormir dans ses bras m'avaient manqué.
— Salut, minette.
Ses doigts effleurèrent ma joue et attrapèrent une des mèches de mes cheveux pour jouer avec. Sa main descendit ensuite lentement jusqu'au creux de mon dos et me colla contre lui. Ses lèvres se posèrent sur mon front et mon sourire s'élargit. J'adorais ce contact, il me donnait l'impression qu'Antoine me prouvait tous les sentiments qu'il ressentait pour moi.
— Bien dormi ? lui demandai-je.
Il hocha de la tête et enfouit sa tête dans mon cou avant de rajouter :
— J'adore dormir avec toi.
Je ne répondis rien et me contentai de savourer la chaleur de son corps.
— Elle est cool ta chambre, lâcha-t-il quelques minutes après.
— Merci.
— T'as des toilettes dans ta salle de bain ?
J'acquiesçai et il se détacha de moi. Il se leva et s'étira pendant un long moment. Assez longtemps pour que je puisse le dévorer du regard. Il m'adressa un petit clin d'œil enjôleur et s'éclipsa au toilette.
Je me levai à mon tour et m'avançai près de mon miroir pour observer mon reflet. Je n'avais plus ces horribles cernes qui entouraient mes yeux pas plus tôt qu'il y a quatre jours. Je passai une main dans mes cheveux noirs et mon regard se porta sur la tenue extrêmement légère que je portais -soit une culotte et un débardeur assez transparent. J'ouvris mon armoire, attrapai un short en coton et un sweat, que j'enfilai.
Antoine sortit de la salle de bain et s'avança vers moi avec un sourire irrésistible aux lèvres. Il m'attrapa les hanches et me serra dans ses bras.
— On va manger ? J'ai faim, me plaignis-je.
Il me regarda avec un air moqueur avant de lâcher :
— J'avais oublié que tu étais un véritable estomac sur patte !
Je le foudroyai du regard et fis mine d'être vexée.
— C'est faux !
Il explosa de rire et je me fis violence pour ne pas céder et le suivre dans son fou rire.
— Oh c'est bon minette, je rigole !
Je grognai quelque chose d'incompréhensible et roulai des yeux. Il posa ses lèvres sur le sommet de mon crâne.
— Aller viens, on va manger.
Je souris à l'idée d'engloutir un bon petit déjeuner et l'entraînai hors de ma chambre. Mon frère était en train de déjeuner sur notre terrasse en bois, comme tous les matins. On le retrouva et je fus contente de constater que Lucy était également parmi nous ce matin. Je déposai un baiser sur la joue de mon frère et saluai sa copine.
Je m'affalai ensuite sur une chaise et Antoine fit de même.
— Tu veux manger quoi ? demandai-je à Antoine.
Il haussa les épaules et me répondit :
— Tu me conseilles quoi ?
— Sandwich peanut-butter/nutella, une tuerie !
— Et trois kilos en plus ! Rajouta Lucy.
Je pouffai de rire et elle m'imita.
— C'est ultra calorique comme truc, mais c'est tellement bon, dis-je pour le convaincre.
— Va pour le Sandwich, mais juste un, dit Antoine en se servant un verre de jus d'orange.
Je me levai et partis préparer son sandwich, ainsi que le mien, dans la cuisine. Je sortis du pain de mie et le mis à griller. Pendant ce temps, je décidai de me faire un smoothie. J'étais obsédée par cette boisson depuis mon plus jeune âge. Ma mère adorait m'en faire, premièrement parce qu'elle y mettait toute sorte de fruits et que cela m'apportait des vitamines et deuxièmement car c'était avant, le seul moyen de me faire boire. Je pris alors des bananes et des fraises, je les lavai et les mis dans mon mixeur.
Après avoir étaler le beurre de cacahuète sur une tranche de pain de mie, et du nutella sur une autre, je formai le premier sandwich. Je répétai l'opération pour en faire un deuxième. Je récupérai mon smoothie, retournai sur la terrasse et je tendis son assiette à Antoine qui n'arrêtait pas de me sourire.
— Merci minette.
Je me rassis et portai la paille de mon smoothie à la bouche.
— On va au festival des Melvits, après demain, ça vous dirait de tous venir avec nous ? proposa mon frère.
Je croquai dans mon sandwich avant de répondre la bouche pleine :
— Oh ouais !
Les Melvits étaient un festival qui n'était pas très loin de Greenville. À environ quarante minutes de route. Ce n'était pas un énorme festival, mais c'était super cool. Et puis, j'étais sûre que cela plairait à toute la bande.
— C'est quoi ? demanda Antoine en riant.
— Un festival, répondit mon frère.
— D'ailleurs on pourrait profiter de la journée d'aujourd'hui pour se trouver une tenue, étant donner que demain c'est le 31 octobre, il y aura beaucoup trop de monde dans les magasins, m'exclamai-je en pensant aux choses que je pourrais acheter.
Mon frère hocha la tête et je poussai un petit cri de joie. Je détestais faire les courses par contre faire du shopping était une passion que je pourrais mettre dans mon top 3 sans hésiter.
— On va se faire une petite journée entre filles alors. Lucy, tu viens avec nous ? lui demandai-je en me tournant vers elle.
— Pourquoi pas.
— Et moi ? pleurnicha Antoine.
Je secouai la tête de droite à gauche en essayant de me faire pardonner avec un petit sourire. Une journée entre filles, cela signifiait sans garçon.
— T'inquiète, on va aller faire un tour au centre commercial et puis on ira au bowling, lui dit mon frère. Ça sera beaucoup mieux que si tu restais avec elles !
Je brandis mon majeur devant les yeux de mon frère et celui-ci explosa de rire.
— D'ailleurs, en parlant de 31 octobre. Demain c'est la soirée de l'anniversaire de Luc, je pense que ça lui ferait plaisir que toi et les autres y soient.
Je perdis mon sourire et fixai mon frère qui paraissait très sérieux. Antoine s'était crispé à l'entente du prénom de mon ancien copain : il savait très bien qui était Luc.
J'étais partagée entre mon cœur et mon cerveau. D'un côté, je n'avais aucune envie d'y aller, sûrement par fierté, mais aussi parce que ça me rappellerait trop de souvenirs.
D'un autre côté, je pouvais très bien y aller, en tant que simple amie. Après tout, je voulais rester amie avec Luc, alors pourquoi ne pas aller à cette fête qui célébrait Halloween et son anniversaire ?
— Oui, c'est une bonne idée. Comme ça, je vous montrerai à quoi ressemble les fêtes américaines, dis-je en regardant Antoine.
Il n'avait pas du tout l'air enchanté à l'idée d'aller à cette soirée, pourtant il ne dit mot et se contenta d'approuver ma proposition. Il n'avait pas de quoi s'inquiéter, j'y allais en tant que simple amie qui désirait passer une bonne soirée et qui plus est souhaiter un joyeux anniversaire à Luc.
— Bon, je vais me préparer. Lucy, on se dit rendez-vous dans le salon dans un heure ? On passera chercher les filles à l'hôtel puis on ira directement au centre commercial.
La copine de mon frère approuva et je me levai donc de table. Antoine m'imita et on remonta tous les deux les escaliers dans un silence pesant. Il semblait en colère mais je n'essayais pas de comprendre. J'estimais qu'il était assez grand pour me parler des choses qui le préoccupaient.
Je poussai la porte de ma chambre et m'avançai dans la pièce pour aller tirer les rideaux lorsqu'Antoine m'attrapa fermement le poignet et me tourna vers lui. Sa mâchoire était contactée et ses yeux trahissaient son énervement. Je n'aimais pas quand il était comme ça et je m'attendais déjà à une scène de sa part.
Je me souvins de la fois où il m'avait trouvé dans un bar, accompagnée de Benjamin, Ethel et Stan, et qu'il m'avait piqué une crise. Nous nous étions disputés, et je lui avais clairement fait comprendre qu'il n'était pas mon frère et que je ne supportais pas sa sur-protection. Je me souvins même que ça l'avait mis dans un état pas possible. Pourtant juste avant de s'endormir, nous nous étions embrassés. Au départ, je m'étais mise dans la tête que c'était une erreur et que je n'aurais jamais dû faire ça, sauf que j'avais adoré l'embrassé. Et je ne regretterai jamais de l'avoir fait.
— Tu ne comptes pas aller à cette soirée, hein ? cracha-t-il. Dis-moi que tu n'y pensais pas ?
Il serrait fort mon poignet et je commençais à avoir mal.
— Bien sûr que si, pourquoi ? Tu vas adoré !m'exclamai-je faisant mine de ne pas comprendre la raison pour laquelle il était énervée.
— Évidement ! Je vais adorer te voir danser avec ton ex ! Si ça se trouve c'est encore ton copain et tu te fous de ma gueule, ça ne serait pas étonnant vu qu'apparemment on reproduit les erreurs de nos parents !
Je fronçai les sourcils, et dégageai violemment mon poignet. Je n'arrivais pas à croire qu'il pouvait croire que je lui étais infidèle et que je me moquais de lui. Il savait très bien que je l'aimais, je le lui avais dit hier et qu'à chaque fois que je faisais part de mes sentiments c'était parce que je les éprouvais.
La colère monta en moi et sans réfléchir je levai ma main et le giflai. Il ne s'attendait pas à ce geste et porta directement sa main à sa joue. Il était vrai que je n'y étais pas allée de main morte.
— Je n'arrive pas à croire que tu penses ce genre de choses de moi ! dis-je en serrant les dents. T'es vraiment qu'un con Davy !
Il s'apprêtait à répondre quelques choses et je le devançai :
— J'allais te dire, que je voulais te le présenter et que c'était important pour moi. Mais bien sûr, tu pars toujours au car de tour. Tu sais quoi, ne viens pas, ça ne servirait à rien mis à part que tu nous fasses passer une mauvaise soirée. Je te déteste.
Quand son visage se décomposa, je réalisai que j'y étais allée fort et je regrettai immédiatement ce que je venais de lui dire. Je ne le détestais pas, j'étais folle de lui.
Par contre je ne supportais pas qu'il puisse penser que je le trompais. Je n'adhérerai pas à la tromperie, tout d'abord car ma mère avait été triste un nombre incalculable de fois à cause de ça, mais surtout parce que je trouvais que cela n'avait aucun sens. Et tout cela, il le savait.
J'étais tellement en colère contre lui que je crus que j'allais pleuré d'énervement. Je lui lançai un regard noir auquel il ne répondit pas et me retournai. J'ouvris violemment mon armoire, attrapai un short, un body et des sous-vêtements. Je passai devant lui sans lui jeter le moindre regard et attrapai mon téléphone. Je sortis énervée, de ma chambre et allai me préparer dans la chambre de Benjamin.
*
— Je vous jure ! Il m'a dit que ce ne l'étonnait pas si je le trompais car d'après lui on reproduisait les erreurs de nos parents ! m'écriai-je en entrant dans la première boutique.
La vendeuse me regarda bizarrement et je lui offris un sourire hypocrite. Connasse !
Après ma dispute avec Antoine, j'étais allée me préparer dans la chambre de Benjamin et j'étais descendu une heure après, comme convenu. J'avais salué mon frère et ne lui avais pas parlé de ce qu'il s'était passé avec mon "copain". Il avait, malgré tout, remarqué que j'étais plutôt énervée, mais il n'avais fait aucun commentaire et m'avait souhaité de passer une bonne journée.
J'étais alors sortie avec Lucy, on était montée dans ma voiture et on était allée chercher Paola chez elle, puis Ethel et Noémie à l'hôtel. Dès qu'elles eurent poser leurs petites fesses à l'arrière de ma voiture, j'avais commencé à tout leur raconter. Durant tout le trajet, j'avais laissé parler ma colère et les filles m'avaient gentiment écoutées.
On s'approcha toutes les quatre du premier portant et Ethel repéra un magnifique chemisier jaune.
— Ça m'étonne d'Antoine quand même, je ne comprends pas pourquoi il t'a dit ça, lâcha Ethel en coinçant le chemisier sous son bras.
J'haussai les épaules, tant pis pour lui.
— Ça, c'est la April qui a une fierté grosse comme le cul de Kim K, rit Paola.
Je souris et secouai la tête. Elle m'exaspérait. Le pire était qu'elle avait raison. J'avais une trop grosse fierté, tout comme ma meilleure amie, pour faire le premier pas. Ceci dit, ce n'était pas à moi d'aller m'excuser. Je l'avais peut-être blessé mais c'était lui qui avait commencé. Oui, j'étais pathétique !
— T'es énervé contre lui ?
— Évidement qu'elle l'est ! Je la comprends d'ailleurs ! me devança Paola.
— Tu aurais peut-être dû le rassurer, dit Ethel.
— Comment veux-tu rassurer un Davy ! Ils sont tellement impulsifs. Ils foncent tête baissée, c'est impossible de les arrêter, répondit Noémie.
— Les filles ! Stop, ça suffit ! On arrête de parler de ça. On profite de notre journée entre filles et on en reparlera ce soir, ça vous dit ? trancha Lucy.
J'hochai de la tête, elle avait raison, je n'avais plus la tête à parler d'Antoine. Les filles sourirent et on commença alors à regarder les portants de la boutique.
Après que Noémie et Lucy aient repérés quelques pièces qui pourraient leur plaire, elles filèrent en cabine et je m'affalai alors sur le petit pouf face aux cabines. Paola m'imita et la vendeuse vint de suite nous voir pour nous proposer quelque chose à boire. Je m'apprêtai à refuser tandis que Paola me coupa la parole pour répondre :
— Avec plaisir mademoiselle.
La vendeuse repartit et je fis les gros yeux à ma meilleure amie. Je savais très bien que les vendeuses faisaient seulement ça par politesse.
— On ne refuse jamais de la bouffe. C'est une règle d'or qu'on avait fixé ensemble pourtant !
Je pouffai de rire et elle me fit un clin d'œil.
— Bon, je sais qu'on a promis à la copine de Georgy, qu'on ne te parlerait plus de ton nageur-ultra-mega-sexy, mais je veux connaître tous les détails !
Elle me regarda avec un sourire d'ange et je me mis donc à jouer avec mes sourcils. Elle me supplia de me dépêcher de tout lui raconter.
— Il ne s'est rien passé, déclarai-je en lâchant un petit rire.
Elle fronça les sourcils et l'information mit du temps à être digérée. Elle m'interrogea du regard.
— On a simplement dormi, expliquai-je comme si c'était étrange de dormir avec quelqu'un.
— Attend, tu es en train de me dire, que tu avais nageur-ultra-mega-sexy, qui en passant tu n'avais pas vu depuis longtemps, dans ton lit et tu ne lui as pas sauté dessus ! s'exclama-t-elle un peu trop fort.
Je la foudroyai du regard et elle roula des yeux.
— C'est bien Pao, tu es perspicace comme fille.
Elle me brandit son majeur en l'air puis rétorqua :
— Je te comprends plus Fredson. Moi, il suffit que Benji m'embrasse pour que j'ai carrément envie de lui.
— Beurk. Je n'ai pas envie de savoir ce que font mes deux meilleurs amis au lit.
Elle pouffa de rire.
— Je ne me voyais pas coucher avec lui hier soir. Ou plutôt je n'en avais pas envie.
— Je comprends plus rien là.
— Ça fait quatre mois qu'on ait séparé, j'ai envie de prendre mon temps. Et puis heureusement que je ne lui ai pas sauté dessus, si c'est pour que le lendemain matin il me dise qu'il n'a pas confiance en moi ! raillai-je.
— Ça t'a vexée ?
Je ne répondis pas. Elle connaissait déjà la réponse. Les filles nous interrompirent lorsqu'elles sortirent de leurs cabines. Ethel était vêtue du chemisier jaune, qui lui allait à merveille. Lucy, d'une robe blanche assez légère, avec un motif fleuri. Je me tournai vers Noémie et faillis exploser de rire. Elle avait essayé une robe, mais elle avait l'air de l'avoir prise trop petite.
— C'est moche, hein ? lança-t-elle.
On hocha toute la tête, elle ressemblait à un boudin dans cette tenue. Elle bredouilla quelque chose et retourna se changer. Les deux autres décidèrent d'aller payer leurs articles et ont sorti enfin de la boutique. Paola ne manqua pas de lancer une petite vanne à la vendeuse qui avait oublié de nous apporter nos boissons. Je le savais, que ces vendeuses ne faisaient ça que par politesse !
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