Chapitre 2
April.
Je me réveillai doucement sur un transat. J'avais du m'endormir toute à l'heure, en sortant de la piscine, à cause du décalage horaire. Mon premier réflexe fut de vérifier si je n'avais pas pris d'énormes coups de soleil, étant donné que le soleil tape très fort, ici, en Caroline du sud. Je relevais la tête et remarquai qu'un parasol me faisait de l'ombre. Je fus immédiatement soulagée, je déteste les coups de soleil.
Une fois debout, je m'étirai en n'ayant bruyamment. Je me dirigeai vers la baie vitrée qui séparait la terrasser du salon et Paola me rejoignit toute contente.
— T'es réveillée ? Bien dormi ? Me dit-elle.
J'acquiesçai, cela faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.
— Tant mieux, Benjamin est dans sa chambre, il dort aussi. Tu avais oublié de me préciser que ton meilleur ami parisien était super beau et super sexy !
J'avais surtout oublié que Paola était très bavarde ! Son enthousiasme m'avait manqué.
— C'est super drôle à voir, la façon dont tu le dévores des yeux, la taquinais-je.
Ses joues s'empourprèrent et elle me lança un regard sévère. Elle me tapa gentiment l'épaule et secoua la tête.
— Chut !
J'explosai de rire.
— En plus, ça ne se voit pas tant que ça ! Se justifia-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.
J'arquai un sourcil, avec un sourire moqueur.
— T'es sûre ?
Elle hocha vivement la tête et je lâchai un petit rire moqueur.
— Brad ! M'écriai-je.
Elle hoqueta de surprise et s'empressa de plaquer sa main sur ma bouche.
— Ça va pas chez toi ! S'exclama-t-elle alarmée.
Je levai mes mains en l'air et explosai de rire.
— C'est bon, c'est bon, t'as gagné ! Abandonna-t-elle, en roulant des yeux.
Je la regardai, avec un petit sourire en coin.
— Quoi ? Me demanda-t-elle honteuse.
— Rien, rien, dis-je morte de rire.
Elle secoua la tête puis passa son bras autour de mes épaules et me fit un bisou sur ma joue droite.
— Ma meilleure amie m'a beaucoup manqué, lui chuchotais-je.
Son visage s'illumina et ses lèvres s'étirèrent pour former un magnifique sourire. Elle savait que quand je disais ce genre de chose, je le pensais réellement.
— Toi aussi, tu m'as manqué chérie.
Elle m'entraîna dans le salon. Elle portait une jolie petite robe noire à pois blancs, qui épousait parfaitement ses courbes.
J'avais toujours aimé son style, qui était un peu similaire au mien mais parfois totalement différent.
Brad était allongé sur mon canapé, un bière à la main, tout en fixant la télévision qui diffusait un match des Gamecocks. Il ronchonnait comme à son habitude, ce qui ne m'empêcha pas de rire.
Paola s'arrêta au bar de ma cuisine et me montra plein de petits bols qui contenaient tous des petites choses à grignoter. C'est vrai, qu'en y pensant, j'avais super faim.
— Il est quelle heure ? Demandais-je curieuse.
— 14 heures, je me suis dit que tu aurais sûrement faim.
J'acquiesçai vivement et m'assis sur un tabouret. Elle me tendit un verre de Coca que j'acceptai avec plaisir. Ici, le Coca, n'a pas le même goût qu'en France, et je vous avoue que je préfère largement celui des USA.
Paola s'assit en face de moi et piocha dans un des vols qui contenait des Cheerios. Elle le fourra dans sa bouche, puis continua à me regarder en souriant. Ses yeux me scrutaient, comme pour essayer de distinguer les choses qui avaient changé en un an.
— J'aime beaucoup la longueur de tes cheveux, me dit-elle en fourrant un crackers dans sa bouche.
Je baissai la tête pour regarder l'état de mes cheveux. Moi aussi, j'aimais la longueur. Par contre, ils étaient extrêmement abîmés, j'avais du les couper seulement une fois en un an.
— Ils sont trop abîmés, il faut que j'aille chez le coiffeur cette semaine.
— Je t'accompagnerai, rajouta-t-elle.
Je lui fis un petit clin et elle continua son observation, souriante.
— Ta frange te va encore mieux que quand tu es partie, me dit-elle.
J'étais d'accord avec elle. À présent j'adorais ma frange et je ne me voyais pas sans elle.
Paola continuant son observation, ses yeux divaguant sur mon maillot de bain, puis ils s'arrêtèrent nets et ses sourcils se froncèrent. Elle pointa mon flanc du doigt et releva la tête vers moi.
— C'est nouveau ça !
Je ne pus m'empêcher de sourire. Oui, c'était bel et bien nouveau. J'hochai vivement la tête. Elle se pencha pour mieux voir mon tatouage.
— Il est super beau, et je crois que je sais à qui cette phrase est destinée, me lança-t-elle avec un sourire en coin.
Elle me connaissait par cœur et savait très bien à qui j'adressai cette phrase. Je dégageai ma nuque et me retournai pour lui montrer mon second tatouage.
— Oh ! Il est magnifique !
Je fis volte face pour lui faire un petit clin d'œil.
— Pao, l'appelais-je.
— Oui ?
— Ça te dirait qu'on se fasse tatouer une petite lune sur le poignet ?
Son visage s'illumina et elle acquiesça. La lune a toujours été notre symbole, ou plutôt celui de notre amitié. On adorait toutes les deux, les astres mais la lune reste quelque chose que nous adorons toutes les deux.
— J'adorerai April.
*
Cela faisait une heure que je discutai avec Paola, de tout et de rien. On s'était racontée notre année, passée loin l'une de l'autre. Je lui avais parlé, d'Ethel et de Matteo, de la surprise qui m'attendait à Paris : la découverte de la double vie de mon père, je lui ai également parlé de mes demis-frères, et de ma relation atypique avec Antoine.
Paola n'avait pu s'empêcher de me demander comment s'était passée mon année avec mon père. Quand je lui avais annoncé que je partais, j'avais vidé mon sac à propos de mon père. Elle s'en était voulue de ne rien avoir remarqué. Pourtant elle ne devait pas, elle devait être fière car c'est en partie grâce à elle que je gardais la tête haute.
Elle m'avait ensuite parlé d'elle, de son année qu'elle a qualifié de merdique. Elle m'avait aussi dit que mon départ avait chamboulé Luc, et beaucoup plus que je ne le croyais. Il s'était beaucoup éloignée d'elle et de Brad et elle n'avait plus de nouvelles de lui. Puis elle m'a parlé de la petite amie de mon frère, qu'elle a déjà rencontré et qui, d'après elle, est superbe.
— Oh mon dieu ! J'ai oublié d'appeler Ethel ! Elle va me tuer !
Paola explosa de rire et me regarda l'air de dire "tu es dans la merde, chérie". Brad nous rejoint et déposa ses bières vides sur le comptoir.
— Tu veux que je l'appelle à ta place ? Me proposa Brad d'un air malicieux.
— Non merci, ris-je.
— T'en loupes pas une, toi ! S'exclama Paola en le foudroyant du regard.
— Qui ne tente rien, n'a rien, poulette, lui répondit-il accompagné d'un clin d'œil enjôleur.
— Imbécil ! Lui cracha-t-elle.
Je pouffai de rire dans mon coin et Brad roula des yeux.
— Benjamin dort encore ? Demanda Brad, pour changer de sujet.
— Je pense que oui.
— April, tu devrais aller le réveiller, il n'arrivera pas à dormir cette nuit sinon, me conseilla Paola.
— Dis plutôt que tu veux le voir Pao, la taquina Brad.
Elle soupira et secoua la tête.
— Occupe toi de trouver ton plan cul pour ce soir !
— Ah ! J'en étais sûre, il lui fait de l'effet ! S'écria Brad, mort de rire.
— Ça crève les yeux, ajoutais-je hilare.
— Je suis d'accord.
— Oh fermez la, tous les deux ! S'énerva ma meilleure amie.
On explosa tous les deux de rire devant sa mine agacée. Elle était trop mignonne.
— Je reviens, je vais le réveiller, dis-je.
Je me levai et Brad m'attrapa l'avant bras pour me ramener à lui. Ses bras m'encerclèrent et Paola nous rejoignit. On resta quelques minutes, comme ça, sans rien dire, juste à savourer nos retrouvailles.
— Tu nous quittes plus jamais, hein ? Laissa échapper Paola, la voix tremblotante.
— C'est promis.
Je me détachai d'eux après quelques minutes, et montait à l'étage, m'arrêtant au passage dans ma chambre pour envoyer un message à Ethel, juste pour ne pas l'inquiéter. Après avoir envoyer mon court message, histoire que ma rousse préférée de m'en veuille pas trop, je sortis de ma chambre et entrain tout doucement dans celle de Benjamin.
La lumière du jour était tamisée à cause des rideaux qu'il avait dû tirer. Je refermai doucement la porte derrière moi et regagnai son lit sur la pointe des pieds. Il dormait à point fermer et je vous avoue que le tirer de son profond sommeil m'emmerdait légèrement.
Je me glissai à ses côtés sous ses draps et caressai sa joue avec mon pouce. Il grogna quelques choses d'incompréhensible mais cela ne m'empêcha pas de continuer.
— Ben, réveille toi, lui dis-je doucement.
— Laisse moi dormir...
Je laissai échapper un petit rire.
— Non, réveille toi sinon ce soir tu ne vas pas réussir à fermer l'œil de la nuit.
Il soupirai bruyamment et me tourna le dos ce qui me fit encore plus rire.
— Ben ? L'appelais-je.
— Quoi !
— Je suis contente que tu sois venue avec moi, merci beaucoup, merci pour toute cette année.
Il se retourna les yeux grands ouverts et prit mon visage en coupe dans ses mains.
— Je pourrais tout faire pour toi, me murmura-t-il.
— Et tu sais que moi aussi ?
Il hocha rapidement la tête et je souris. On resta un moment comme ça, à se regarder, dans les bras l'un de l'autre sans rien dire. J'aimais beaucoup ce genre de moment avec lui, c'était très apaisant et le silence parlait pour nous.
*
J'étais dans la cuisine, avec Benjamin, Brad et Paola. J'étais assise sur un tabouret du bar à coté de ma meilleure amie, fixant les garçons qui faisait à manger pour ce soir.
Je ne pouvais m'empêcher de rire quand je les voyais tous les deux, qui n'arrivaient même pas à faire marcher les plaques électriques.
— Tu vas devoir lui apprendre à cuisiner, je ne sors pas avec un gars qui me laisse me demerder pour faire à manger, me chuchota Paola.
Je tournai ma tête vers elle et lui fis un clin d'œil.
— Tu as des nouvelles d'Antoine ? Me lança Benjamin après s'être remis de son fou rire avec Brad.
— Non, et je ne préfère pas en avoir, ça me briserait le cœur de savoir que je lui fais du mal.
Benjamin me sourit tristement. Il n'aimait pas particulièrement Antoine mais il avait appris à le supporter et il savait que les sentiments qu'il ressentait pour moi étaient très fort.
Un bruit qui provenait de l'entrée me sortit de mes pensées. On se regarda tous les quatre et d'un coup mon visage s'illumina. Je sautai de mon tabouret et courus jusqu'à l'entrée.
La porte s'ouvrit et un grand homme brun me fit face. Lorsqu'il me reconnut un sourire se dessina sur son visage et il ouvrit immédiatement ses bras. Je ne me fis pas prier et lui sautai dessus. Je m'agrippai à lui et le serrai aussi fort que possible. Il m'avait tellement manqué.
— Tu m'avais manqué sœurette.
Je me rendis compte que je sanglotai sur son épaule. J'essayai comme je le pus mes larmes et me détachai de mon frère. Il avait beaucoup changé en un an. Ses éternels cheveux en batailles étaient toujours présents, une barbe de trois jours était maintenant présente sur son visage, ses yeux verts pétillaient et son sourire était encore plus charmeur qu'avant. Il était beaucoup plus musclé qu'à mon départ.
— Tu as drôlement changé en un an, ce n'était pas aussi flagrant sur skype, me dit-il en passant son bras sur mes épaules.
Je lui souris et haussai les épaules.
— Bon, je vais me doucher et ensuite on reste coller pendant une éternité, ça te va ?
J'acquiesçai et il explosa de rire. Il s'approcha et me fit un bisou sur le front puis monta rapidement dans sa chambre.
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