Chapitre 19
Antoine
Je me regardai dans le miroir et esquissai un sourire de beau gosse. Ethel passa sa tête par l'entrebâillement de la porte de la salle de bain et pouffa de rire comme une gamine.
— Ça va Antoine ? Pas trop beau ?
Je tournai la tête vers elle et lui fis un clin d'œil.
— Je suis magnifiquement beau, rectifiai-je. Je t'avais déjà raconté qu'une fille de mon équipe de natation me surnommait Apollon ?
Elle explosa de rire avant de me couler un regard blasé. Je souris et me retournai vers le miroir. J'attrapai ma bouteille de parfum et m'en aspergeai sur mon polo bleu nuit qui moulait mes muscles. Ethel se posta à mes côtés et m'observa le sourire aux lèvres. Elle était encore plus excitée que moi. Et dieu savait que quand Ethel était excitée, elle était invivable.
Depuis qu'April avait quitté Paris, je m'étais beaucoup rapproché de sa bande d'amis. Des personnes incroyables. Mais, la personne avec qui j'accrochais le mieux était Ethel. J'avais tout de suite adoré son côté mystérieux. Plus j'avais appris à la connaître, plus je m'étais rendu compte que c'était une fille extrêmement gentille. Son éternel sourire avait le don de me rassurer.
— Pas trop stressé ?
J'haussai les épaules. Si, je l'étais. Un peu trop, car même si j'avais embrassé April, je savais pertinemment que ce n'était pas encore gagné. April était une fille compliqué, et ne supportait pas qu'on lui donne l'impression qu'elle était acquise. Elle adorait voir quand un garçon se prenait la tête pour rester avec elle. Tant mieux, j'adorais sortir les rames quand il s'agissait d'elle.
— Ça va bien se passer, t'inquiète pas.
Elle me fit un petit clin d'œil puis son regard détailla ma tenue. Ses mains vinrent débouter les deux seuls boutons de mon polo puis elle releva la tête vers moi, satisfaite.
— Comme ça, c'est encore mieux !
Je secouai la tête en riant puis on sortit tous les deux de ma salle de bain. Je m'assis sur mon lit et regardai Ethel attraper un caleçon de Matteo, qui gisait sur le lit, en grimaçant et le lancer à travers la chambre. Matteo était extrêmement bordélique mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je n'étais pas un malade de la propreté qui faisait une crise d'angoisse devant la moindre poussière.
— Vous allez faire quoi ce soir ? demandai-je à Ethel après qu'elle se soit assise à mes côtés.
— On passe la soirée avec Paola, Brad et Benjamin. Ils veulent nous faire visiter la ville de nuit, puis on ira au cinéma.
— Une belle soirée en perspective.
— Effectivement, approuva-t-elle. Tu sais dans quel restaurant vous allez manger ?
— Dans son restaurant préféré. Un mexicain si je me souviens bien.
— Oh. J'adore la cuisine mexicaine !
— Espérons que ça me plaise, rigolai-je.
— Ce n'est pas très grave, tu auras sûrement droit à un petit grignotage à la fin du repas, dit-elle avec un petit sourire en coin.
Une image perverse apparut dans mon esprit et je me sentis tout d'un coup, légèrement serré dans mon caleçon. Ethel, toi et tes idées perverses, je vous détestais !
Malgré tout, j'adorerais avoir le droit à un petit grignotage à la fin du repas. Cela faisait plus de quatre mois que je n'avais pas couché avec quelqu'un, et la plupart de mes rêves étaient des rêves érotiques où April était l'actrice principale.
Je me ferais une joie de la plaquer contre le mur de sa chambre, d'embrasser son cou, de mordiller son lobe d'oreille et de goutter une nouvelle fois sa langue. J'aimerai énormément soulever son débardeur léger, détacher son soutien-gorge d'un seul geste, de palper un de ses seins et de lécher le téton de l'autre. Je rêverais de lui retirer sauvagement son jean qui lui faisait un cul d'enfer, de faire glisser son string, d'attraper ses fesses et de ne faire qu'un avec elle.
— Heho ? Tu m'écoutes Appolon ? S'énerva Ethel en claquant des doigts devant mes yeux.
Je repris mes esprits et lui affichai un petit sourire désolé.
— Tu peux répéter, s'il te plaît ? J'étais dans la lune.
— Je disais que ton taxis t'attend en bas de l'hôtel et que si tu ne te bouges pas le cul, il va aller chercher April sans toi !
Je me levai d'un seul coup, attrapai ma veste qui traînait sur le petit fauteuil gris de la chambre et me tournai vers elle. Je lui lançai la carte de la chambre en lui disant :
— Tiens, je te la file pour que tu puisses fermer la porte. Bonne soirée ma belle, lui dis-je.
— À toi aussi, profite de ton dîner. Et surtout bon grignotage !
Elle me fit un clin d'œil et pouffa de rire. Je souris amusé puis fis volte-face et sortis de la chambre. Je dévalai les escaliers de l'hôtel et sortis à la hâte. Je repérai mon taxis et entrai dans la voiture. Le chauffeur m'accueillit gentiment, et me salua poliment en anglais. Merde ! J'avais oublié ce détail. Je détestais parler anglais. Malgré tout, les américains étaient si adorable que j'avais tendance à me lâcher et à dire tout ce qui me passait par la tête.
Le chauffeur m'expliquait qu'il adorerait venir à Paris, lorsqu'il tourna à gauche et s'arrêta devant une maison où une jeune fille attendait sur le perron, joliment vêtue. Je la reconnus de suite et ne pus m'empêcher de sourire. Elle était encore plus belle qu'hier. À chaque fois que je la voyais, j'avais l'impression que je tombais encore plus amoureux d'elle. Vous trouvez peut-être ça dingue qu'à 18 ans, je sois autant amoureux d'une fille. Ce que j'aimais chez elle était sa maturité, elle n'avait que 16 ans pourtant j'avais l'impression qu'elle était beaucoup plus âgée que moi. J'aimais aussi le fait qu'elle soit compliquée et qu'elle ne se plaigne jamais. C'était la fille la plus courageuse que je connaissais.
Je sortis de la voiture, la contournai et m'approchai d'April qui me regardait avancer avec un petit sourire au coin des lèvres. Elle se leva et passa une main dans ses cheveux ébène. Je me permis de lorgner la tenue qu'elle portait. C'était une robe grise, qui moulait atrocement bien ses courbes. Je commençai déjà à bander alors que la soirée venait seulement de débuter. Je relevai la tête pour plonger mes yeux dans les siens avant de la saluer.
— Salut, minette.
Elle sourit, et voyant que j'hésitai à l'embrasser, elle s'approcha de moi, se hissa sur la pointe des pieds et déposa tendrement ses lèvres sur les miennes.
— Salut, souffla-t-elle à son tour.
Je l'attrapai par la taille et la poussai jusque dans le taxis. On s'assit tous les deux sur la banquette arrière et elle indiqua l'adresse de son restaurant préféré au chauffeur.
— J'ai très faim, lâcha-t-elle.
Je ne pus m'empêcher de penser au petit grignotage que j'avais extrêmement envie de faire en fin de soirée.
— Moi aussi, déclarai-je en chassant les idées perverses de mon esprit.
Elle laissa tomber sa tête sur mon épaule et sa main se posa sur ma cuisse. Mon cœur s'affola et un petit sourire niais pointa le bout de son nez sur mon visage.
*
April
Le serveur venait d'apporter le dessert que j'avais choisi de partager avec mon Antoine.
Ce dîner était étrange, je sentais qu'Antoine réfléchissait chaque fois avant de parler ou de faire quelques choses. Je l'avais connu sûr de lui, arrogant, et surtout agaçant. Maintenant, il n'avait plus confiance en lui, il était attentionné et calme. Il avait énormément changé et le nouvel Antoine me plaisait tout autant que l'ancien.
Quant à moi, j'étais dans la lune. Je pensais à Luc et à Antoine. Je n'avais presque pas dormi à cause de ça mais j'avais au moins trouvé mes réponses.
Depuis que j'avais embrassé Antoine au parc, j'avais beaucoup réfléchi. Et je m'étais rendue compte, que je n'éprouvais plus de sentiments pour Luc. J'étais passée à autre chose depuis que j'avais découvert sa relation avec Lexy, j'avais avancé et désormais je voyais ma vie future avec Antoine. Certes, Luc sera à jamais ancré dans mon cœur mais je pense qu'il était temps qu'on arrête de se faire du mal.
Je relevai la tête vers Antoine et il esquissa un petit sourire.
— C'est ultra bon, dit-il en enfournant une cuillerée du dessert dans sa bouche.
Je pouffai de rire et hochai la tête. Il avait raison. Un silence s'installa entre nous et on prit le temps de se dévorer des yeux comme avant.
— Je t'aime, lâchai-je d'une toute petite voix.
Ses yeux se mirent à pétiller et il sourit, laissant apparaître ses dents blanches. Il se pencha par dessus la table et réussi à poser ses lèvres sur les miennes.
— Moi aussi, je t'aime Fredson.
On décida alors de quitter la table et de payer. On s'approcha du comptoir et je m'apprêtai à sortir son portefeuille alors qu'il me devança.
— Hors de question que tu dépenses un seul centime ce soir, lâcha-t-il.
Je cédai devant son regard menaçant et il tendit sa carte bancaire au serveur qui se fit une joie de nous encaisser.
— À bientôt, April, me salua le serveur alors qu'on partait.
Je souris et lui fis un petit geste de la main. On sortit du restaurant mexicain et Antoine m'attrapa le poignet pour me rapprocher de lui. Ses sourcils étaient froncés et je me souvins que ceci ne me disait rien qui vaille.
— Je rêve ou le serveur te connaît plutôt bien ?
Je lui offris un petit sourire coquin et décidai de lui faire une petite blague.
— Oui, on se connaît, avouai-je.
— Vous vous connaissez intimement aussi ? pesta-t-il en contractant sa mâchoire.
— Assez pour que je puisse te dire qu'elle est plutôt grosse, continuai-je.
Il me repoussa d'un geste brutal et me foudroya du regard. Il s'apprêtait à retourner dans le restaurant pour aller tabasser le serveur alors que j'éclatai de rire. Il m'interrogea du regard et je secouai la tête, hilare.
— Tu verrais ta tête, ris-je.
Il soupira de soulagement.
— Tu n'es vraiment pas drôle.
Je me rapprochai de lui et mes mains se croisèrent autour de sa nuque. Je déposai rapidement mes lèvres sur les siennes et lui soufflai :
— Je n'ai couché avec personne depuis que je suis partie et je n'en avais pas l'intention.
Il sourit contre les lèvres et ses mains vinrent ses poser dans le creux de mes reins.
— C'est pareil de mon côté.
Je le décollai de lui et souris. J'étais contente que cela soit réciproque. Je n'aurais pas apprécié l'entendre me dise qu'il avait introduit sa langue dans le vagin d'une vulgaire fille.
— On y va ? lui demandai-je, tu viens dormir chez moi ?
Il hocha la tête et on appela un taxis.
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