Chapitre 14

Ethel

Je repérai enfin ma valise sur le tapis roulant. Dieu soit loué, elle n'était pas restée à Paris ! Je me voyais déjà porter les mêmes vêtements pendant une semaine.  Je l'attrapai et la posai au sol. Nous pouvions désormais sortir de cet aéroport. Le voyage avait été très rapide, ou du moins il était passé rapidement. Nous avions été surpris par la température qu'il faisait ici, je n'aurais jamais cru qu'il faisait aussi humide.

— On va où maintenant ? demanda Matteo.

Aucun d'entre eux ne savait qu'April était au courant. À vrai dire, je ne lui avais pas reparlé depuis. April était injoignable. J'en avais juste reparlé avec Benjamin pour le prévenir de notre arrivée à Greenville. Nous avions tout prévu : le magnifique hôtel, les billets d'avion, l'argent et ce que nous ferions au cas où April ne pourrait pas être avec nous durant cette quinzaine de jours.

— À l'hôtel, répondit Noémie en baillant grossièrement.

— Sans blague ! S'exclama Matteo de façon ironique. On y va comment ?

Charles soupira bruyamment, et lui tapa gentiment le crâne.

— En taxis !

Matteo marmonna quelque chose d'incompréhensible, il passa devant moi et essaya de nous devancer pour nous montrer la direction. Je pourrais mettre ma main à couper qu'il allait se tromper de chemin. Il avait un très mauvais sens de l'orientation !

— Je suis épuisée, dis-je à Stan.

Mon copain posa sa main sur le bas de mon dos, comme pour me réconforter et me poussa à avancer. Il faisait encore nuit à Greenville et à mon avis, le soleil n'allait se lever que dans seulement trois bonnes heures. Le temps de prendre une bonne douche et de faire une petite sieste.

— On va à l'hôtel poser nos affaires et ensuite on va chez April ? S'écria Antoine, les yeux brillant comme des étoiles.

Il était adorable, depuis qu'on était monté dans l'avion, il avait un immense sourire niais sur le visage et il était impossible de le lui décrocher. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi heureux.

— Il fait nuit Antoine, répondis-je morte de rire à cause de son excitation.

— D'abord, on va se reposer. T'inquiète pas, elle ne va pas s'envoler, lui dit son frère.

Il bougonna quelque chose et je m'esclaffai. Il était beaucoup trop mignon.

On sortit de l'aéroport, le vent chaud nous fouetta le visage et j'inspirai profondément l'air de cette ville. J'allais passer de superbes vacances. Stanislas et Matteo partirent à la recherche d'un taxis, nous laissant surveiller les valises tous les quatre. Je m'assis à même le sol et attrapai mon sac à main qui faisait trois fois mon poids. Je cherchai mon téléphone et quand je mis enfin la main dessus, je me dépêchai d'envoyer un message à Benjamin pour lui dire que nous avions bien atterri. Je glissai mon smartphone dans mon sac et relevai la tête vers Antoine qui semblait pensif.

—  Ça va Antoine ?

Il croisa mon regard et ses prunelles parlèrent pour lui. Il avait l'air tracassé. Antoine ne parlait pas énormément de lui en temps normal. J'avais appris à la connaître, certes petit à petit et je n'avais pas encore fini d'en apprendre à son sujet, mais j'y arriverai bien un jour ou l'autre. Mentalement, il ressemblait un peu à April. Sur quelques points, ils se complétaient et sur d'autres ils étaient exactement pareils. Sa façade de dur-à-cuire cachait une âme sensible, tout comme la jolie brune.

—  On ne s'est pas reparlé depuis qu'elle est partie. Si ça se trouve, elle va être déçue de me voir.

Je secouai la tête de droite à gauche. Il ne pouvait pas penser de telles choses ! Elle n'allait pas être déçue de le voir. Peut-être qu'elle n'aura plus les mêmes sentiments qu'avant, mais je savais qu'Antoine compterait toujours autant pour elle. April était une fille comme ça : lorsqu'elle s'attachait à quelqu'un c'était pour la vie, quoiqu'il arrivait.

—  Il se pourrait qu'elle n'est plus les mêmes sentiments pour toi, mais tu resteras toujours son Toinou. Fais moi confiance.

Il hocha la tête, je ne lui avais peut-être pas totalement remonter le moral mais au moins il avait encore envie d'espérer. L'espoir faisait vivre.

*

Nous arrivâmes dans le bel hôtel luxueux, que nous avions réservé pour notre séjour à Greenville. Il était sublime. J'étais fière d'avoir suggérée cet endroit. Je traversai le hall, suivie du reste de la troupe, et m'approchai du comptoir en marbre. J'interpellai une hôtesse pour qu'elle nous donne les clés de nos chambres. Je dormais avec Stan, Charles et Noémie avaient leur chambre à eux, et Matteo et Antoine partageaient la leur. Elles étaient toutes dans le même couloir, ce qui était assez pratique. Nous avions également accès à la piscine de l'hôtel, de la salle de sport et du buffet à volonté du petit déjeuné. J'avais déjà fait promettre à Noémie de m'accompagner faire du sport tous les jours.

J'arrivai dans ma chambre, qui en passant était magnifique, accompagnée de Stan. La décoration était simple mais de bon goût, la salle de bain était immense, il y avait même une baignoire, et il y avait une grande baie vitrée qui donnait vue sur un parc. J'avais hâte de pouvoir voir la vue ainsi que la ville en plein jour. Je me laissai tomber sur le lit et fermai les yeux. J'étais exténuée et j'avais envie de prendre un bon bain.

—  Stan ?

—  Oui, mon cœur ?

Je souris à l'entente de mon surnom. Je ne m'y ferai jamais. Cela faisait déjà un an et demi que nous étions ensemble et qu'il m'appelait tous les jours ainsi, pourtant j'avais toujours la même réaction qu'au premier jour : un sourire niais sur le visage.

—  Tu veux bien me préparer mon bain, s'il te plaît ?

Je l'entendis s'approcher de moi et il caressa mon visage.

—  Seulement si je peux venir dedans avec toi.

Je souris et ouvris les yeux pour croiser son regard. Il avait l'air de me regarder si amoureusement que ça m'en donnait des frissons.

—  La question ne se pose même pas. Tu es obligé de venir avec moi.

Il lâcha un doux rire et déposa chastement ses lèvres sur les miennes.

—  Plutôt brûlant, tiède ou frais le bain ?

—  Frais, il fait trop chaud ici !

Il hocha la tête et s'éclipsa dans la salle de bain. Je pris alors mon courage à deux mains et me relevai du lit qui était beaucoup trop confortable à mon goût. C'était le genre de lit qui était impossible à quitter. Je m'approchai de ma valise et sortis un léger pyjama ainsi que ma trousse de toilette. Je retirai mes vêtements, ne laissant que ma culotte et mon soutien-gorge et retrouvai Stan. Il lorgna sur mes sous-vêtements en dentelle noir puis s'approcha sauvagement de moi. Il me plaqua contre le mur opposé à la baignoire et déposa ses lèvres chaudes dans le creux de mon cou.

—  Tu as de la chance que je sois exténué a cause du vol, sinon je t'aurais fait l'amour sur le carrelage de cette salle de bain, Ethel.

Je croisai ses pupilles dilatées et me mordus là lèvre inférieur. Je n'aurais pas été contre. Il plaqua ses lèvres sur les miennes et m'embrassa violemment. Il me sourit et déposa ensuite ses lèvres sur mon front. Il se recula et je pus poser mes affaires sur les étagères qui étaient au dessus du lavabo. Je me retournai ensuite vers Stan, qui était déjà nu dans mon bain. Je me mordus une seconde fois la lèvre et à cet instant précis je me rendais compte à quel point j'étais amoureuse de cet homme et que je ne remercierai jamais assez April de m'avoir incité à lui pardonner l'erreur qu'il avait commise l'année précédente. Je m'empressai alors d'aller le rejoindre pour l'embrasser.

*

Antoine.

Je m'allongeai sur le lit, seulement vêtu d'un caleçon. Matteo prenait sa douche, j'étais donc seule dans la pièce. Mon regard scrutait les moindres détails du plafond : il y avait une tache marron, en forme d'épais nuage, sur le coin droit et une trace noir sur le côté gauche.

Je n'étais même pas fatigué. J'étais plutôt stressé et à la fois excité. J'avais envie de revoir mon April, de la prendre dans mes bras, de goûter une nouvelles fois ses lèvres charnues, de caresser des cheveux ébènes, de lorgner sur ses jolis sous-vêtements noirs et d'entendre son rire ainsi que sa voix.
Mais j'avais également un mauvais pressentiment. Elle avait sûrement dû retrouver son ex, je savais qu'elle était amoureuse de lui. J'espérais seulement qu'elle tenait un minimum à moi pour ne pas m'avoir oublié en seulement quelques mois.

J'entendis la porte de la salle de bain s'ouvrir et Matteo apparut dans la chambre, complètement à poil. J'écarquillais les yeux, ce mec était vraiment fou. Il n'était pas du tout pudique.

—  Quoi ? Tu ne pensais pas qu'elle était aussi grosse hein ? S'esclaffa-t-il.

Je manquai de m'étouffer, et secouai la tête.

—  C'est bon je rigole, t'es vraiment coincé des fois Antoine !

Je roulais des yeux et le laisser rigoler. Matteo m'exaspérait. D'un autre côté, je l'adorais, c'était un peu comme mon petit frère. Il attrapa un caleçon et l'enfila. Il vint ensuite prendre place à côté de moi et me reluqua.

—  Tu devrais dormir. April va avoir peur si elle voit ta tête.

Je lui demandais de se taire et il lâcha un rire grossier.

—  Qu'est ce que t'as mec ? T'es chiant depuis qu'on a atterri !

Je soupirais bruyamment et ne répondis pas. Il pouvait vraiment être insupportable quand il le voulait.

—  C'est parce que j'ai prononcé le prénom « April » ?

Il attendit que je réponde, mais enchaîna rapidement voyant que je n'ouvrirai pas la bouche.

—  On est ici pour profiter, pas pour se prendre la tête. Ne pense pas à votre relation et tu verras bien ce qu'il se passera.

J'haussai les épaules, sans prononcer le moindre mot. Matteo éteignit la lumière et me souhaita une bonne "sieste".

______________________________
NDA :

Hello tout le monde. Je m'excuse, je ne suis vraiment pas présente en ce moment ! Mais je suis de retour ! J'espère que vous allez bien ? Moi ça va, mis à part le fait qu'il fait vraiment froid en ce moment à Paris !

Sinon, parlons de ce chapitre : on retrouve le
French Bande !!! Elle m'avait manqué. Et Ethel encore plus !  J'espère que ce chapitre vous plait ? 

Je vais essayer de vous poster un chapitre avant Noël, sinon ça sera après haha ! Je vous souhaite de passer de bonnes fêtes de fin d'année, de profiter de vos proches le soir de Noël, de vous amuser le soir du nouvel an. Je vous remercie énormément d'avoir cru en mes personnages que j'ai créé en 2016, merci pour tout et à bientôt ❤️.
Laura.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top