Chapitre 13

Benjamin

Debout au milieu de sa chambre, j'observai Paola se démaquiller. Ses long cheveux bruns étaient attaché et elle portait un léger débardeur et un short en coton.

Cette très jolie colombienne me rendait fou d'elle. Ce matin, quand j'étais passé la chercher chez elle, elle m'avait embrassé en me soufflant qu'elle m'aimait. C'était la première fois qu'elle me le disait depuis un mois et une drôle de sensation s'était emparée de moi. Nous n'avions rien dit à April, mais nous ne faisions pas que réviser lorsque nous étions que tous les deux. Je connaissais chaque partie de son corps par cœur et j'adorais dévorer ses lèvres. Nous voulions attendre avant d'en parler à April, au cas où cela ne fonctionnerait pas entre nous, pour ne pas la mettre dans une histoire qui opposerait ses deux meilleurs amis.

Elle attrapa un flacon bleu, l'ouvrit et versa du produit sur un coton. Elle le posa sur son œil droit et commença à frotter en faisant des mouvements circulaires. Elle tourna sa tête vers moi et me sourit.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? me demanda-t-elle.

Je devais sûrement avoir un sourire niais sur le visage mais je m'en fichais. Paola me rendait si heureux. Je fis quelques pas et l'attrapai par la taille pour déposer mes lèvres dans le creux de son cou.

— Tu es magnifique, soufflai-je.

Elle laissa échapper un petit rire et se détacha de moi pour me regarder. Elle caressa mon visage avec sa main.

— Ça ne répond pas à ma question, rétorqua-t-elle.

— Si. Je te regarde parce que tu es magnifique.

Ses yeux s'illuminèrent et elle posa brutalement ses lèvres sur les miennes.

— Je t'aime, dis-je contre sa bouche.

Elle décolla ses lèvres des miennes.

— On devrait peut-être songer à le dire à April ?

— Oui. Tu as raison.

Nous n'avions plus besoin d'attendre, je savais qu'elle m'aimait et pareil de son côté. Je lui fis un bisou sur le front et m'éloignai d'elle.

— J'y vais Pao. À demain.

Elle me fit un petit geste de la main et je sortis de chez elle. Je m'apprêtais à écouter de la musique avec mes écouteurs quand je m'aperçus qu'Antoine m'avait envoyé un message.

De Antoine :
Salut Benjamin. C'est Antoine. Tu pourrais dire à April de m'appeler ce soir ? Elle me manque.

Je soupirai. Le pauvre, j'avais mal au cœur pour lui. J'avais bien remarqué qu'April ne pensait plus trop à lui ces derniers temps. Luc accaparait ses pensées.

À Antoine :
Ouais. Pas de soucis. Je lui dis.

Parfois je repensais à mon ancienne vie parisienne. Elle me manquait un peu. La seule chose qui ne me manquait pas était ma famille. J'étais bien content de l'avoir fuit.

Néanmoins, les gens m'avaient extrêmement bien accueilli ici. Ils étaient tous d'une extrême gentillesse. Puis, il y avait Paola. Elle rendait le monde moins terne, mon sourire plus heureux et mon rire plus franc. Elle me rendait joyeux. Mais ce qui me plaisait le plus, c'était de voir comment April se plaisait dans cette ville.

*

J'arrivai devant ma nouvelle maison et gravis les marches jusqu'à la porte de l'entrée. J'enfonçai la clé dans la serrure et ouvris la porte. Je la refermai derrière moi et m'avançai dans le salon. Personne. Pourtant la voiture d'April était devant la maison.

— April ? criai-je. T'es là ?

Aucune réponse. Je soupirai une nouvelle fois. April ne répondait jamais au téléphone. Que ça soit par message ou bien par appel, elle était injoignable. J'allais donc passé la soirée tout seul, ou du moins une bonne partie.

Je montai les marches jusqu'à ma chambre quand j'entendis des bruits. Ils provenaient de la chambre d'April. Je fronçai les sourcils et m'approchai de sa porte. Je collai mon oreille. April était en train de pleurer, j'en étais sûr. J'ouvris violemment la porte et me précipitai sur elle. Elle était recroquevillée dans son lit, avec une vingtaine de mouchoirs usagés autour d'elle. Elle tourna doucement la tête vers moi et lorsqu'elle me reconnus, elle éclata une nouvelle fois en sanglot. Cette scène me déchira le cœur.

Je m'approchai d'elle et la pris dans mes bras. Je la serrai contre moi et elle laissa parler sa tristesse sur mon épaule.

—  Qu'est-ce qu'il y a April ?

Elle renifla bruyamment et réussi à articuler quelques choses entre deux sanglots :

—  Il a une copine.

Je fronçai les sourcils. Je ne comprenais rien, de qui parlait-elle ?

—  Qui ça ?

—  Luc...

Je ne savais même pas quoi dire. Cela n'avait pas de sens. Il avait l'air si amoureux d'elle, Paola me l'avait même confirmé.

—  Je n'ai pas cessé de culpabiliser depuis mon départ. Et quand je rentre, il ne me dis pas qu'il sort avec quelqu'un, non il préfère m'inviter à un concert !

D'un autre côté, leur relation était légèrement compliqué. April avait elle-aussi quelqu'un d'autre.

—  Ça te dit de regarder un film et de manger un bon pot de glace ? Car glace répare, glace remplace, lui dis-je.

Elle lâcha un petit rire et essuya ses larmes. Elle hocha vivement la tête et je me levai du lit. Je m'apprêtai à sortir de sa chambre mais je reculai et tournai la tête vers elle.

—  Antoine aimerait t'avoir au téléphone. Tu devrais l'appeler.

Elle acquiesça et je sortis de sa chambre.

*

Luc

Je la regardai s'enfuir. Je n'avais même pas la force de la rattraper. J'avais honte de moi. Je faisais n'importe quoi.

—  Oh, mais c'est April ! s'exclama Lexy. Qu'est-ce qu'elle a ?

Je soufflai d'agacement. Elle m'énervait. Je ne la supportais plus, je me demandais même pourquoi j'avais accepté de la rejoindre dans ce parc maudit.

—  Tu sais ce qu'elle a ?

Je lâchai un juron, elle était vraiment débile parfois !

—  Tu veux que je te dise ce qu'elle a ? m'énervai-je en me retournant vers Lexy. On s'est embrassé ce week-end, il y a deux semaines et il y a un an !

Lexy écarquilla les yeux et laissa tomber son sac à main au sol. Elle tremblait et elle paraissait complètement détruite. Son regard était devenu glacial et pendant un instant j'avais cru qu'elle me giflerait.

—  Pardon ? articula-t-elle.

—  Je vais pas te faire un dessin quand même ! Je suis raide dingue de cette fille depuis deux ans Lexy !

Ses yeux se gorgèrent de larmes et je devinai qu'elle se forçait de ne pas pleurer. Je ne voulais pas lui faire du mal, pourtant là, je n'y étais pas allé de main morte. Elle n'y était pour rien et je venais de me défouler sur elle.

—  Je suis désolé Lex, bafouillai-je.

Elle me foudroya du regard, se baissa vulgairement pour reprendre son sac à main et se releva. Elle passa devant moi en me bousculant et s'éloigna de moi. Je la regardai s'enfuir. Elle marchait plus vite qu'à son habitude.

Qu'est-ce que j'étais con !

Je marchai en direction du parking et m'assis au volant de ma voiture. Je me tapais la tête plusieurs fois contre le volant. April m'en voudra toute sa vie. On avait passé une si bonne soirée ce week-end et je venais de tout gâcher. Je venais de lui briser le cœur, je le savais. Je comprenais mieux pourquoi il y a deux ans, elle faisait tout pour me repousser. Elle ne voulait juste pas souffrir. Tomber dans une chute lente et douloureuse.

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