Chapitre 18 : Haine
Assis à la terrasse d'une brasserie près de la plage, je fixe mon thé encore fumant, le regard perdu sur les vagues de la plage. Les rires des passants sont comme un murmure lointain, presque irréel. Je sors de ma veste la carte de Feelings que Brave m'avait confié, la dépliant sur la table. Je l'observe un moment, passant mes doigts sur les contours des quartiers et des chemins dessinés en me murmurant.
— Où est-ce que tu as bien pu passer, Brave ?
Je scrute la carte, mes yeux fixant particulièrement le côté nord, là où se trouve le ranch de la famille de Gaffe. J'essaye de comprendre, de relier les points, mais tout me semble flou. Je lève la carte, en la tenant des deux mains pour essayer d'y trouver une réponse, mais quand je la baisse, c'est pour tomber nez à nez avec Malice. Elle se tient là, un sourire narquois sur le visage. Je pousse un soupir, agacé en fronçant mes sourcils.
— Que fais-tu là ?
— Bonjour à toi aussi, Haine, répond-elle d'un sourire séducteur. Je me dirigeais vers le cinéma pour regarder un film, et puis j'ai vu un mec si beau et si ténébreux assis là, tout seul. Tu sais, exactement que je ne peux pas résister. Alors, je suis venu te saluer.
Je l'écoute à peine, la jugeant intérieurement. Ce sourire suffisant sur ses lèvres me donne la nausée.
— Sérieusement, Malice, tu veux quoi ? Tu n'as pas d'amis ou quoi ? Autrefois, tu étais la reine du lycée, à semer la terreur partout où tu passais. Tu vas me dire que t'as gardé contact avec personne ?
Elle hausse les épaules, feignant l'indifférence.
— Une reine, comme tu dis, n'a pas besoin d'amis, juste de pions.
— Feelings est immense, et pourtant, je n'arrête pas de te croiser. Tu me suis ?
— Loin de là, cette idée, tu n'es pas aussi important que tu le penses. Peut-être qu'on est juste destinés à se croiser, qui sait ?
Je serre les dents, ma patience s'effiloche.
— Cesse de jouer à ce petit jeu avec moi, Malice. Tu veux quelque chose, c'est évident. Mais je ne suis pas d'humeur pour t'accorder du temps.
Elle fait mine de regarder la carte que je tiens encore dans la main.
— Oh, tu fais une chasse au trésor ? Je peux la faire avec toi ?
Sans un mot, je plie la carte et la range dans ma veste en cuir, mon regard se durcissant vers elle.
— Tu veux jouer aux exploratrices, maintenant ? Tu es ridicule, Malice. Cette carte n'est pas pour toi. Retourne donc à tes petits jeux de manipulation et laisse les vrais problèmes aux adultes.
Son sourire s'élargit, mais j'arrive à voir une ombre de frustration dans ses yeux.
— Tu as bien tort, j'aurai pu t'être d'une grande aide.
Je me penche légèrement vers elle, laissant mon ton se faire plus froid, plus tranchant.
— M'aider ? Comme tu as pu le faire l'an dernier en me faisant passer pour le méchant ? Ne te fais pas d'illusions. Tu ne fais pas partie de ma vie, et tu ne le feras jamais. Alors va chercher quelqu'un d'autre à embrouiller. Avec moi, ça ne prend plus.
Elle me fixe un moment, son sourire se transformant en une grimace presque imperceptible, avant de tourner les talons et de s'éloigner. Je la regarde disparaître dans la foule, mon esprit déjà ailleurs, retournant à ma quête, bien décidé à ne pas laisser sa fourberie empoisonner mes pensées. Elle n'est qu'un parasite, un obstacle insignifiant sur ma route. Rien ni personne ne m'empêchera de retrouver Brave, et certainement pas Malice. Alors que je m'apprête à me lever, à payer et à partir, une force inattendue me cloue à ma chaise. Des mains appuient fermement sur mes épaules, m'obligeant à me rasseoir. Je tourne la tête pour voir qui ose me retenir lorsque je tombe face à Rancunière. Elle passe derrière et s'installe face à moi. Je soupire une nouvelle fois, exaspéré.
— Que veux-tu, toi aussi ?
La brunette me fixe, les yeux perçants.
— Tu revois la fille de la salle de sport ? Je ne savais pas que tu avais aussi le projet de tromper Anxieuse.
Je fronce les sourcils, surpris par cette attaque.
— Elle ? Pour rien au monde, je voudrais me remettre avec elle. Elle me suit comme un chien suit son maître, c'est tout.
Rancunière arbore un sourire faussement innocent.
— C'est vrai qu'en t'entendant lui parler, tu étais loin d'être doux. Attends, mais c'est donc elle, ton ex, celle qui t'a poussé à changer de lycée ?
Je la regarde droit dans les yeux, cherchant à cacher mon irritation.
— Les nouvelles vont vite, j'aimerais mieux changer de sujet, Rancunière.
Elle fait semblant d'acquiescer, son sourire toujours présent.
— D'accord, comme tu veux. Mais dis-moi, tu comptais dire quant au reste du groupe que toi et mon frère êtes allés rendre visite à Dégoût ?
Mon cœur rate un battement, je ne m'attendais pas que Rancunière soit au courant.
— Putain, il ne pouvait pas se taire, celui-là, je peste intérieurement, pensant à Protecteur et son incapacité à garder un secret.
Rancunière continue, mais je la coupe nette.
— On avait besoin d'informations sur ces résistants, et c'est ce qu'on a eu. Je comptais vous en parler, mais le jour du départ.
— Si, Anxieuse apprend que tu as été voir Dégoût
Sous ces mots, je ne réponds pas tout de suite, avant, je me lève brusquement, déposant quelques émos* à côté de la tasse de thé pour payer. Puis une fois debout, je lance un regard sombre à Rancunière en m'adressant à elle.
— Anxieuse peut bien me détester encore plus si elle le veut. On n'est plus ensemble. Après l'erreur qu'elle a commise, sa réaction est le dernier de mes soucis. On se verra demain, dès sept heures à la sortie de la ville, ne soit pas en retard.
Rancunière semble être figée par la cruauté de mes paroles. Un sourire insolent aux lèvres, je glisse mes mains dans les poches de ma veste en cuir et m'en vais sans un regard en arrière. Je marche d'un pas lourd vers la mairie, tout ce qui occupe mon esprit, c'est cette foutue conversation avec Rancunière. Je continue d'avancer, serrant les poings dans mes poches. Anxieuse... Comment peut-elle encore hanter mes pensées alors que je tente du mieux que je peux de ne plus penser à elle. J'ai une rage si grande envers elle et je me rends compte que j'ai beau vouloir la chasser de ma vie, tout me pousse à revenir vers elle. Mais c'est la dernière chose que je compte faire, revenir vers quelqu'un qui m'a fait souffrir, que ce soit Anxieuse ou bien Malice. Je vais écraser cette pensée et l'enterrer encore plus profondément. Je suis le grand Haine, et il est hors de question que je m'affaiblisse. Pas maintenant, pas après tout ça.
En y repensant plus, je tourne à l'angle d'une rue, les hauts murs de la mairie apparaissent enfin devant moi. Je pousse les portes de la mairie, jetant un rapide coup d'œil autour de moi. Par chance, le personnel d'accueil est bien trop occupé pour remarquer mon entrée. En m'orientant vers l'ascenseur, je m'apprête à appuyer sur le bouton de l'ascenseur, une odeur familière me parvient. Ce parfum... Je tourne la tête instinctivement et là, je la vois, Anxieuse.
Elle se tient là, en tenue de femme d'affaires, elle porte une chemise satinée blanche ainsi qu'un pantalon tailleur de couleur noir. Elle parle à un homme, visiblement occupée, sans même me prêter attention. Son bref regard dans ma direction ne fait que raviver ma colère. Mon regard, la suit un instant, la curiosité piquée à vif, mais je me ressaisis. Qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Nous ne sommes plus ensemble après tout. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, me sortant de mes pensées. Je descends à l'étage du bureau de Rage. En accédant au couloir, je passe devant des employés affairés, des dossiers sous les bras. Toute cette agitation m'énerve. C'est exactement ce que je déteste. Je m'arrête un moment devant une grande salle vitrée. À l'intérieur, une réunion bat son plein, avec Furieux, mon père, à la tête de la table. Il parle fort, les poings serrés sur la table, comme toujours. Je le fixe un instant, essayant d'imaginer si j'aurais un jour ma place ici, parmi eux. Cette pensée me dégoûte.
— Pourquoi tu ne m'as pas prévenue que tu serais là ?
Rage apparaît soudain à mes côtés, me tirant de mes réflexions.
— Salut Rage, ce n'est pas grave, je serai venu à ton bureau. Je lui réponds en concentrant mon attention sur elle. Tu peux me montrer cette salle dans laquelle tu as trouvé le livre ?
Elle jette un coup d'œil autour d'elle avant de m'inviter à la suivre.
— Oui, viens, mais on ne traîne pas. Il ne faut pas qu'on nous voit là-bas.
Nous avançons dans un couloir sombre, isolé. Une caméra attire mon attention.
— Elles fonctionnent encore les caméras ?
— Non, elles ont été coupées cet été, en même temps qu'ils ont retiré les armes à décharge électrique.
Nous arrivons devant une petite porte se trouvant près d'un local d'entretien. Rage l'ouvre pour moi, et j'entre dans une pièce mal éclairée. L'ampoule clignote faiblement, et je lâche un ricanement insolent.
— Ils pourraient investir dans des ampoules, non ? C'est la mairie quand même !
Rage, concentrée, n'entend pas ma remarque et fouille dans la pièce, et alors que je l'observe, mon pied heurte quelque chose. Je me baisse et découvre des armes et des gilets pare-balles.
— Ce n'est pas vrai... Vous avez gardé tout ça de l'an dernier ?
Rage se retourne et semble aussi surprise que moi.
— Je ne savais pas qu'ils en avaient gardé.
Je prends un gilet et une arme, un sourire en coin.
— Ça pourrait nous être utile pour la quête de demain.
Rage me dévisage, méfiante.
— Tu ne comptes pas vraiment t'en servir contre quelqu'un, hein ?
— Non, juste pour se défendre, ne t'inquiète pas. Je ne vois pas qui pourrait en faire les frais.
Elle paraît sceptique, mais ne dit rien. Puis, elle trouve enfin le livre et me montre la page où l'écriture change. Je prends une photo avec mon téléphone pour la montrer à la bande, demain.
— Tu avais raison, l'écriture est clairement différente. Ç'a été rajouté.
En sortant, elle retourne dans son bureau avant de revenir avec un sac de sport pour y cacher les armes et les gilets.
— Ne montre ça à personne ici. Cache-les bien jusqu'à demain.
— Ne t'inquiète pas, je gère.
Je mets le sac sur mon dos et retourne vers l'ascenseur. Alors que je m'avance vers l'ascenseur, les portes s'ouvrent, laissant passer un homme d'entretien avec un chariot bancal. Sans faire attention, il renverse plusieurs produits et des balais qui s'écrasent contre moi. La colère me monte instantanément.
— Non mais sérieux ! Vous ne pouvez pas faire attention ?! Je crie à l'homme, posant mon sac à terre.
L'homme, visiblement nerveux, se penche immédiatement pour ramasser les objets, bafouillant des excuses.
— Oh, je suis désolé, jeune homme, vraiment... Je n'ai pas fait exprès.
Je serre les poings, sentant ma rage monter en flèche.
— Vous pensez que ce sont vos excuses qui vont régler ça ? Vous bloquez le passage avec votre chariot pour ensuite me renverser votre matériel sur moi ! Vous savez qui je suis ?! Je peux décider de votre sort d'un claquement de doigt ! Dis-je, ma voix devenant plus tranchante.
L'homme, toujours à genoux, s'agite pour ramasser les derniers produits.
— Je... Je suis réellement désolé, monsieur. Je vais tout remettre en place.
Je le dévisage, les sourcils froncés. Il finit par se relever, et c'est à ce moment que je le reconnais. Il s'agit du père de Malice. Ça ne m'étonne pas qu'il soit aussi incompétents que sa fille. L'homme évite mon regard insistant et tente de reprendre son chariot, mais j'en décide autrement. Je frappe son chariot avec rage, faisant tomber tout son contenu sur le sol. À cet instant, c'est plus moi qui me contrôle, mais une force intérieure beaucoup plus forte que moi, je perds le contrôle. Je regarde l'homme qui me regarde avec incompréhension.
— Eh, vous n'avez pas fini de nettoyer !
Il semble perdu, et répond doucement, presque timidement.
— Mais... c'était propre ici...
Je le fixe, les dents serrées, la rage bouillonnant en moi.
— Vous n'avez pas envie de bosser ? Je peux mettre fin à votre contrat, tout de suite.
Je joue les durs, je sais que je le dépasse. Tout ça, c'est pour évacuer la haine que je ressens, la douleur que je n'arrive pas à maîtriser. En réalité, ce n'est pas cet homme que je vois, c'est Malice. C'est elle et tout ce qu'elle m'a fait vivre l'an dernier. Mais c'est aussi Anxieuse que je revois sans cesse avec un autre. Et ça me rend dingue. Puis, soudain, je sens une main ferme m'attraper par le bras. Mon père. Il me lance un regard sévère.
— Haine ! Bon sang ! Arrête ton jeu, qu'est-ce qui te prend à la fin ?!
Je lui renvoie un regard noir, mais il ne flanche pas. Il se tourne vers l'homme de ménage, encore sous le choc, et s'excuse à ma place.
— Je suis désolé, monsieur. Mon fils... n'est pas lui-même aujourd'hui. Laissez, je vais vous aider.
Je reste là, figé, à regarder mon père ramasser ce que j'ai fait tomber. La honte me submerge d'un coup. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Cette colère s'est emparé de moi, je n'arrive plus à me reconnaitre. Lorsque je détourne le regard de cette scène, je l'aperçois de nouveau. Anxieuse. Elle est là au loin. Elle a tout vu. Son regard est plein de tristesse. Elle sait, elle voit ce que je suis devenu, combien je suis changé, consumé par cette haine qui me ronge. Je sens un poids énorme peser sur mes épaules, une douleur qui devient insupportable. Je prends le sac de sport à mes pieds, je n'ai plus rien à dire. Je serre les sangles dans mes mains et, sans un regard pour quiconque, je me dirige vers les escaliers. Les ascenseurs ? Hors de question, je dois fuir, je dois m'échapper de tous ces regards. Je dévale les marches, une par une, le cœur battant à tout rompre. Je descends à toute vitesse, sans m'arrêter, sans même penser à respirer. Puis, j'entends des cris m'appeler. C'est la voix d'Anxieuse. Elle tente de me rattraper. Sûrement pour s'expliquer, mais je ne peux pas. Je ne veux parler à personne et encore moins à elle. Je suis un feu que personne ne peut éteindre même pas Anxieuse.
Je m'échappe, accélérant encore plus, mes jambes en feu, mais la douleur n'est rien comparée à celle que je ressens à l'intérieur. Une fois dehors, l'air froid frappe mon visage, mais ça me fait du bien. Je me fonds dans la foule, je veux juste disparaître. Je marche vite pour rentrer chez moi, fuir cette réalité qui me déchire de l'intérieur. Plus de cris, plus de regards, juste me retrouver seul. En rentrant chez moi, la rage qui bouillonne en moi éclate finalement. Je me sens incapable de contrôler mes émotions. Depuis l'abolition de la loi, j'ai toujours eu du mal à gérer mes émotions, mais avec l'erreur d'Anxieuse et le retour de mes souvenirs néfaste avec Malice et ce masque de colère que je porte au quotidien. Je ne sais plus comment gérer mes émotions, tout m'échappe. La colère est constante, et je sens qu'elle me consume. En gagnant ma chambre, je sens mon téléphone vibrer. Je jette un coup d'œil : c'est Joviale. Je n'ai pas envie de parler et sans hésiter, je lance le téléphone à l'autre bout de la pièce. Il se cogne contre le mur et tombe sur le sol. Je ne veux rien entendre, rien sentir. Je n'en peux plus. Je ne contrôle plus rien. Je commence à tout détruire autour de moi. Les meubles, les cadres, tout y passe. Je frappe contre les murs, les poings nus, sans réfléchir. La douleur monte dans mes mains, mais ça ne suffit pas. J'ai besoin de plus, de faire sortir cette rage qui me dévore de l'intérieur. Le son des objets se fracassant contre le sol, mes hurlements de douleur. Mes affaires, mes meubles, tout part en morceaux.
Je frappe encore et encore, sans m'arrêter. Mes poings s'écrasent contre le mur, et je sens la douleur monter. Ça brûle, mais je continue. Je frappe plus fort, et soudain, je sens quelque chose couler le long de mes phalanges. La douleur est aiguë, vive, et quand je regarde, je vois du sang. Ma main droite est en sang, mais je ne m'arrête pas. C'est comme si cette douleur physique était la seule chose que je pouvais ressentir pleinement, la seule chose qui me rappelle que je suis encore vivant. Je m'effondre à genoux, au milieu de ce chaos que j'ai moi-même créé. Je respire difficilement, les larmes commencent à couler, brouillant ma vision. Je contemple le désastre autour de moi, réalisant l'étendue de ce que j'ai fait. Ma poitrine se serre et je me sens submergé, comme si j'étais en train de me noyer dans un océan de tristesse et de colère. Puis, soudain, je perçois une ombre, une silhouette que je connais bien se tenir à l'encadrement de la porte que j'avais laissée ouverte. Joviale se tient là, à l'entrée, choquée du désordre, mais surtout de mon état. Je croise son regard, plein de peur et d'inquiétude. Mes larmes continuent de couler, et malgré tout, elle ne recule pas. Au contraire, elle s'avance vers moi.
Je tente d'essuyer mes larmes en la voyant s'approcher, mais je suis trop épuisé. Elle se met à genoux devant moi, au milieu de ce chaos, et pose doucement sa main sur la mienne. Sa présence, bien que surprenante, ne me repousse pas. Au contraire, elle apaise quelque chose en moi. Elle essaie de me prendre dans ses bras, et au départ, je résiste. Mais finalement, je me laisse aller. Pour la première fois, je me sens vulnérable, incapable de masquer ma douleur. Je me laisse tomber contre elle, les larmes coulant sans fin. Joviale me serre tendrement, comme pour dire que tout ira bien, même si je n'y crois pas vraiment.
Le grand Haine, ténébreux, celui qui était toujours fier et inébranlable, aujourd'hui, ne parvient plus à contrôler ni sa colère ni ses émotions...
Emos : Monnaie de Feelings.
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