Chapitre 5


Le coup de sifflet de la prof marquant la fin du cours de sport retentit à travers tout le stade, je bousculai l'ensemble des filles pour prendre mon sac que j'avais laissé dans les vestiaires pour vite rattraper Haine afin d'avoir une discussion avec lui. J'empruntai le sentier pour rentrer dans le bâtiment principal du lycée. Je bousculai plusieurs personnes et jetai un coup d'œil parmi la foule d'élèves dans le but de trouver Haine. Je me mis de côté pour reprendre ma respiration lorsque j'aperçus le grand brun ténébreux en train d'ouvrir son casier. Je me rapprochai :

— Je sais que c'est toi, tu t'en es pris à la voiture de Rancunière, lui lançai-je en croisant mes bras sur mon buste.

Il se retourna, ferma son casier d'un coup sec ce qui me fit trembler. Il m'ignora et se mit à marcher. Je le rattrapai en marchant à la même vitesse. Tout en m'ignorant du regard, il me lança :

— Tiens, tiens, tu viens me parler toi maintenant. Et quelles sont tes preuves ?

— Je n'en ai pas encore mais je t'ai vu rentrer hier dans le local de sport.

— Donc, tu viens m'accuser mais tu n'as aucune preuve.

— Pour l'instant.

— Si ça avait été moi, je m'en serais pris directement à elle comme je l'ai fait à la soirée. Jamais j'aurais détruit une voiture. J'attaque directement la personne.

— Alors pourquoi tu es rentré dans ce local hier ?

— Tu m'espionnes maintenant ? Je t'ai vue me mater ce matin à travers la fenêtre et à présent j'apprends que tu m'espionnes. Tu es vraiment une parano, tu fonces droit dans le mur.

J'allais répondre à ses propos lorsqu'il rentra en salle de cours. Il s'assit au fond de la classe et je me mis au deuxième rang. En pleine réflexion, une pensée m'apparut. Et si je me trompais ? Et si j'accusais un innocent ? Le cours d'histoire débuta lorsque quelqu'un toqua à la porte. Le professeur se pressa pour ouvrir et la proviseure ainsi qu'un agent de police apparurent. Le prof nous demanda de nous lever par signe de respect. La proviseur nous remercia et nous demanda de nous asseoir et puis nous informa :

— Bonjour à tous, si je suis devant vous aujourd'hui, c'est pour vous parler de ce qui s'est passé ce matin. La voiture de votre camarade Rancunière a été retrouvée détruite au plus haut point. Nous sommes toujours dans l'incompréhension, c'est pourquoi nous sommes à la recherche du coupable de cet acte. Si vous avez des informations sur l'identité de cette personne, il faut que vous nous en informiez dans les plus brefs délais. Merci à tous.

À la fin du discours de la proviseure, je me retournai afin de croiser le regard de Haine. Celui-ci rencontra mon oeillade, puis il le détourna pour se reconcentrer sur la suite du cours. Tout se mélangea dans ma tête, tant de pensées, je commençai à remuer ma jambe droite, tout en jetant mon regard dans le vide. Quand soudain, le prof m'interpella ce qui me fit sortir de mon océan de pensées :

— Anxieuse, vous êtes avec nous là ?

— Oui, désolée monsieur, j'étais ailleurs.

— Soyez plus présente à l'avenir. Nous avons besoin de votre présence et de votre esprit en classe et non ailleurs.

— Oui monsieur, encore une fois désolée.

Le cours reprit et j'essayai de me concentrer. Une heure plus tard, le cours toucha à sa fin, je me dirigeai vers mon casier pour prendre des affaires quand Joviale me rejoignit :

— Coucou ma grande et super meilleure amie, alors ton cours d'histoire ?

— La proviseure est venue nous parler par rapport à la voiture de Rancunière. Elle cherche à savoir qui est le coupable... Et toi ton cours d'art dramatique ?

— Nickel pour mon cours, mais toi j'imagine tu as déjà une petite idée de qui ça peut être ?

— Je t'aurai dit oui il y a quelques heures mais maintenant je ne sais plus. J'ai parlé avec Haine et il m'a dit... Enfin, il m'a fait comprendre comme quoi il n'avait rien fait. En même temps, je n'ai pas vraiment de preuve.

— Et tu le crois ? On parle de Haine, le gars qui s'est servi de toi à la soirée.

— Non je ne le crois pas. Je sais que c'est lui, je le ressens surtout dans nos échanges de regard.

— Vos échanges de regard ? Je m'absente le temps d'un cours et vous avez déjà créé quelque chose, tu oublies vite Brave.

— Non mais ne pense pas n'importe quoi, Brave est l'élu de mon cœur depuis tant d'années. Je vais arriver à coincer Haine.

Il était quinze heures et la journée toucha à sa fin. Les nuages dominaient le ciel et des gouttes d'eau se mirent à tomber petit à petit. Je me dirigeai vers mon chemin habituel en marchant assez rapidement. Je n'avais ni parapluie ni capuche. Je mis mon sac sur ma tête en guise de couvre-chef. J'arrivai devant un virage lorsqu'une voiture luxueuse arriva à vive allure en brûlant un feu rouge. La voiture roula sur une crevasse où l'eau de pluie avait trouvé refuge. Je reçus celle-ci qui me mouilla entièrement. Je restais figée. Deux jours à la suite que je me faisais arroser. Pas de la même manière, mais arrosée quand même. Je lâchai un cri de nerf.

Après quelques minutes de chemin, trempée et fatiguée, j'atteignis enfin l'entrée de la maison lorsque j'aperçus la voiture qui m'avait arrosée sur le chemin. Elle était garée devant la maison de la famille de la colère. Je fis le rapprochement dans ma tête et me rendis compte qu'il s'agissait sans doute de Haine. Je mis mon sac de sport sur le palier de ma porte d'entrée, pris le peu de courage que j'avais et me dirigeai vers la maison de Haine. La famille de la colère avait une maison contemporaine avec une façade en béton noir. Ils avaient sûrement investi auprès d'un bon architecte ou d'un bon designer. Une fois atteint le pallier de sa luxueuse maison, prise d'angoisse, je rebroussai chemin lorsqu'une porte s'ouvrit :

— Bonjour je peux t'aider ? Me lança une grande dame élégante, habillée d'un tailleur rouge.

— Euh je suis votre voisine, je fais partie de...

— Ah oui, la famille de la peur et tu es ici pour quelque chose en particulier ?

— Simplement vous souhaiter la bienvenue dans le quartier.

— Oh un bonjour mouillé. Rentre donc, je ne veux pas que mon palier soit rempli de pluie. Je vais te donner une serviette afin que tu te sèches.

Elle me fit entrer et referma la porte derrière moi d'un coup sec. Le hall d'entrée était très accueillant malgré la couleur rouge et noir qui dominait. Le mobilier était vraiment luxueux et spacieux. La dame en tailleur s'éclipsa dans une salle à l'étage. Je me rendis dans la salle de séjour, où l'ensemble des meubles étaient très modernes et très sophistiqués. La richesse se ressentait au sein de leur maison. Une porte était entrouverte, je penchai ma tête vers l'intérieur de cette pièce lorsque Haine en sortit. Il fut étonné, serra ses poings. Il était en train de se décomposer. Il me gueula alors :

— Non mais j'hallucine ! Mais qu'est-ce que tu fous ici ?!! Qui t'a permise de rentrer ?!!

— C'est toi qui m'as arrosée tout à l'heure. J'ai reconnu ta stupide voiture dehors.

— Preuves ?

— Arrête de me demander des preuves, je t'ai reconnu !

— Les vitres sont teintées, tu n'as aucune preuve. Tu es venue jusqu'à chez moi pour m'accuser, non mais t'es une malade ! Vas-t'en immédiatement !

Prise de peur, je reculai mais ce dernier s'avançait vers moi lorsqu'une voix féminine se fit entendre :

— Haine, voyons, je t'ai mieux élevé! Sois gentil avec notre nouvelle voisine.

— Qu'est-ce qu'elle fout ici ?

— Elle est venue nous souhaiter la bienvenue et puis vu le temps, je l'ai faite rentrer. As-tu un problème avec ça ?

— Fais ce que tu veux.

Haine fronça ses sourcils tout en me regardant. La dame en tailleur qui, je suppose, devait être sa mère me tendit la serviette et je me séchai avec. Puis elle me tendit une tasse chaude de thé et me questionna :

— C'est la pluie qui vous a tant mouillée ?

— Non, c'est une voiture qui est passée à vive allure et qui m'a arrosée de la tête aux pieds, lui répondis-je en pointant mon regard vers Haine. Ce dernier me dévisagea.

— Décidément les gens sont pressés quand il se met à pleuvoir, s'exclama sa mère en regardant Haine.

Je jetai un coup d'œil sur l'heure. Je me levai aussitôt en m'adressant à sa mère.

— Je vais devoir rentrer, mes parents vont commencer à s'inquiéter.

— Ce n'est pas ce qu'ils font déjà au quotidien ? S'inquiéter ? Me lança-t-elle en ricanant.

— Oui, c'est vrai, merci pour la serviette et le thé, madame.

— Appelle-moi Nerveuse, je ne supporte pas madame.

— D'accord Nerveuse.

Je me dirigeai vers la porte d'entrée et Haine me suivit. Il m'ouvrit la porte en s'exclamant :

— Toi, je ne sais pas à quoi tu joues ! Mais tu joues à un jeu dangereux. Fais gaffe à toi, tu es sur un terrain glissant et tu vas perdre.

Il me ferma la porte au nez. Je regagnai ma maison en prenant mon sac que j'avais laissé à l'entrée. Chance pour moi, mes parents n'étaient pas de retour du boulot. Je filai à la douche afin d'enlever cette fatigue et cette odeur de pluie. Après une douche bien chaude, je me mis en pyjama et allai saluer mes parents qui venaient de rentrer. Le reste de la soirée se déroula comme à son habitude. Toutefois, l'affaire de la voiture de Rancunière était parvenue jusqu'aux oreilles des membres fondateurs. Après le repas, je me dirigeai vers la cuisine pour faire la vaisselle. Je m'occupais de la nettoyer et mon père de la ranger lorsqu'il s'exclama à propos de la voiture de Rancunière :

— J'ai entendu dire qu'on s'en est pris à la voiture de ta camarade ?

— Oui, c'était ce matin quand je suis restée à la maison parce que j'étais migraineuse.

— D'après son pére, ils sont en train de chercher le coupable à ce que j'ai compris.

— Oui, la proviseure nous en a informés et j'espère qu'ils le trouveront. C'est une des raisons pour laquelle je ne veux pas aller au lycée en voiture. Je risque de ne pas la retrouver telle quelle à mon retour.

— Bien dit, ma fille.

— Je vais monter me reposer, bonne nuit à toi Papa.

Je montai me coucher en passant faire une bise à ma mère. Une fois dans ma chambre, je préparai mes affaires pour le lendemain et fis mon sac avant d'aller me coucher.

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