Chapitre 4

Le lendemain matin, dès les premiers rayons du soleil, la fatigue de la veille se ressentait dans mon corps. Ma mère toqua à la porte de ma chambre, en se demandant pourquoi j'étais toujours dans mon lit, elle s'approcha de moi en me lançant.

— Ma puce, tu vas bien ? Pourquoi t'es encore au lit ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

— Je me sens faible maman, j'ai une migraine, je pense que je devrais rester à la maison aujourd'hui pour me reposer. Joviale s'occupera de me donner les cours, ne t'en fais pas.

— Je n'aime pas que tu rates les cours. Tu sais qu'il faut que tu fasses bonne figure sachant que nous faisons partie des membres fondateurs de ton lycée. Repose-toi pour aujourd'hui, mais demain je ne veux pas que tu t'absentes encore une fois.

— C'est promis maman, ne t'en fais pas.

— Tu sais que je suis de nature stressée. Même si tu me dis de ne pas m'en faire, je vais quand même m'inquiéter.

— Oui, mais là, tout est sous contrôle. Je me repose et ça ira mieux, tu peux partir travailler tranquillement.

— Bon, je te fais confiance.

Ma mère ressortit de ma chambre aussitôt. Je tirai la couette jusqu'au bout de mon nez, fermai les yeux, le temps d'attendre que mes parents sortent de la maison. Lorsque j'entendis le claquement de la porte d'entrée, je fis un bond de mon lit jusqu'à mon placard. Je me changeai, mit un ensemble composé d'un jogging gris et d'un haut de la même couleur. Je fis mon lit en vitesse, j'ouvris la fenêtre et rangeai un peu le désordre qui se trouvait dans ma chambre. Au même moment, j'entendis un boucan qui provenait de la fenêtre voisine, je décidai d'y jeter un coup d'œil. J'aperçus ce crétin de Haine, faire des aller-retours dans sa chambre en déplaçant des meubles. Je n'y prêtai pas attention et continuai mon ménage lorsque j'entendis un bruit qui me stoppa dans ma lancée. Je me rapprochai de la fenêtre où j'aperçus Haine, torse-nu.

Il avait une musculature digne d'un guerrier, je le fixai de loin jeter des cartons par sa fenêtre. Soudain, il croisa mon regard, il fronça les sourcils et se retourna. C'est à ce moment, ou je remarquai un tatouage dans son dos, un cercle qui contenait plusieurs formes à l'intérieur mais j'étais trop loin pour en savoir plus. Il mit un t-shirt noir et en profita pour fermer sa fenêtre. Je reculai et terminai mes tâches ménagères.

Je m'étais levée tard, l'horloge sonna les coups dès midi. Je descendis pour me concocter quelque chose à manger. Une de mes passions était la cuisine, dès mon plus jeune âge, nos parents nous ont initiés à la cuisine. Lorsque je cuisinais, mon frère était toujours derrière moi à faire attention à ce que je ne me coupe pas, ne me brûle pas, ou ne pas cramer le repas. Inquiet ne vit plus à la maison depuis maintenant deux ans, ça fait toujours un vide. Il vit au centre-ville désormais. Quand mon frère est de retour à la maison, un silence règne souvent, mon père n'a jamais accepté le fait qu'il lâche ses études pour se concentrer sur une passion. Et lorsqu'il a pris cette décision, il n'en a averti personne. Un beau jour, mon père l'a vu faire ses valises, tout le monde a pensé qu'il s'envolerait vers l'université lorsqu'un jour, en pleine circulation, mon père aperçu un panneau publicitaire pour une salle de sport avec pour affichage mon frère exposé en grand. Depuis ce jour, c'est devenu électrique entre eux. Après avoir mangé, je m'installai sur le canapé du salon, avec mon ordinateur portable pour commencer cette fameuse lettre de motivation qui me trottait en tête lorsque mon téléphone se mit à vibrer, m'annonçant la réception d'un message.

Joviale : Anxieuse, j'espère que tu passes une belle journée ! Tu me manques !

Anxieuse : Comment ça se passe au lycée ?

Joviale : Il y a eu quelque chose d'incroyable, mais surtout de surprenant.

Anxieuse : Ah bon ? Quoi donc ?

Joviale : La voiture de Rancunière, quelqu'un s'en est pris à elle ! Elle était intacte ce matin et en sortant des cours à la pause déjeuner, elle était toute cabossée, les vitres explosées, les pneus dégonflés, du verre par milliers au sol.

Anxieuse : C'est vrai ? Mais qui a pu faire une chose aussi horrible ?

Joviale : Et bien tout le monde te suspecte comme tu as eu un différend avec elle hier.

Anxieuse : Mais ça ne peut pas être moi, puisque je ne suis pas sortie de la maison.

Joviale : Oui, je sais bien, mais ça, c'est toi qui le dis, eux vont peut-être penser autrement.

Anxieuse : Je ne sais pas qui c'est qui pourrait faire ça. Qui déteste autant Rancunière à part moi ?

Joviale : Et si c'était ton voisin ?

Anxieuse : Non ça ne peut pas être lui puisque...

Je me stoppai d'un coup, le temps de m'imaginer un possible scénario. Quand Haine était en train de s'habiller et s'il se préparait pour aller s'en prendre à la voiture de Rancunière. Mais pourquoi ferait-il ça ? Dans quel but ? Telle était la question. Je devais percer ce mystère, sinon la faute me reviendrait, les gens penseront que mon absence était un coup que j'ai calculé afin de pouvoir mettre mon plan à exécution.

Joviale : T'es toujours là ou t'es en train de te créer des films ?

Anxieuse : Tu me connais vraiment toi.

Joviale : Je ne suis pas ta meilleure amie pour rien. Arrête de trop penser, tu vas te rendre malade.

Anxieuse : Il faut que je trouve qui a pu faire ça, sinon la faute me retombera dessus.

Joviale : Tu viens cet après-midi pour le sport ?

Anxieuse : Je pense oui, le plus tôt possible sera le mieux.

Joviale : Oh oui, reviens, c'est dur sans toi. Il faut que tu profites de ma dose de bonne humeur.

Je mis mon téléphone sur la table basse du salon, filai jusqu'à ma chambre pour me préparer. J'enfilai ma tenue de sport, me fis une queue de cheval, préparai mon sac et sortis en un coup de vent. J'envoyai un message à ma mère pour la prévenir de mon départ vers le lycée, ce qui l'enchanta. Sur le chemin, je sortis mes écouteurs afin d'écouter un morceau de musique, quand j'entendis une voix, je me retournai et ce fut Brave.

— Hé Anxieuse, je ne t'ai pas vue ce matin, où étais-tu ?

— J'étais migraineuse, j'ai préféré rester chez moi et toi, c'était bien les cours ?

— Pour moi oui, mais pas pour la voiture de Rancunière, elle a vachement souffert ce matin.

— Joviale m'en a informée, je me demande qui pourrait faire ça ? Qui pourrait ressentir autant de méchanceté envers cette pauvre voiture ?

— Je t'avoue, beaucoup pensent que c'est toi, mais ce n'est pas ton genre de faire ça, surtout que celui qui a fait ça doit avoir une sacrée force, je doute que tu aies cette force ou alors tu as un sacré talent.

— Je m'en doute, je sens que je vais recevoir tous les regards à nouveau pointés vers moi, rien que le fait d'y penser me stresse et me rend vraiment mal.

— Ton niveau d'anxiété doit être au maximum depuis ces derniers jours, j'imagine. Si je trouve celui qui a fait ça, je lui ferais payer pour te rendre aussi mal, je peux te le promettre.

— Merci Brave, c'est gentil à toi.

Il me sourit, ce qui me causa des frissons. Je repensais à ce que Haine m'avait dit comme quoi Brave n'était pas intéressé par moi. Certaines actions ne mentent pas. Sa manière de se comporter avec moi, ses regards posés sur ma personne, l'attention qu'il m'accordait... Toutes ces petites choses qui, je pense, créent sûrement une attirance. Je n'étais pas sûre à cent pour cent, mais je gardais espoir. Arrivée au lycée en compagnie de Brave, de nombreuses personnes se trouvaient autour de la voiture de Rancunière et une voiture de police se trouvait également sur les lieux. Brave me demanda de rejoindre le stade de l'autre côté pour éviter les regards accusateurs. J'exécutai et empruntai un autre chemin.

Une fois atteint le stade, je me dirigeai vers les vestiaires, où Joviale sortit de nulle part et me sauta dessus.

— Enfin te voilà, tu m'as vraiment trop manqué !

— Calme-toi, j'ai manqué une matinée, pas une année.

— Oui, c'est vrai, j'ai tendance à abuser, mais la joie sert à diffuser notre vitalité, notre bonheur et notre énergie alors ne m'en veux pas.

Je mis mon sac sous le banc du vestiaire et la prof nous demanda de rejoindre le stade pour faire l'appel. Une fois sur le terrain, en pleine discussion avec Joviale, la professeure nous fit un signe pour qu'on arrête de parler et qu'on écoute les consignes du sport qu'on allait réaliser. Puis la prof me fit signe pour venir, elle me demanda d'aller chercher le matériel dans le local au fond du stade. Une fois dedans, je pris le matériel demandé par la prof et m'en allai lorsqu'un des plots me glissa de la main. Je me penchai pour le ramasser quand j'aperçus des barres en fer posées à terre. À ce moment précis, un flash-back m'apparut, celui de Haine en train de forcer la porte de ce local. Et si c'était lui qui avait pris les barres de fer pour s'en prendre à la voiture de Rancunière. Pour quel autre but se serait-il rendu ici ? Je sortis du local en tenant le matériel, je m'avançai vers le groupe et de la prof qui m'attendait pour disposer le matériel. Au même moment, les garçons firent leur entrée sur le terrain. Parmi eux, se trouvait Haine, je le fixai au loin, il détourna son regard vers le local de sport puis sur le mien.

Il avait compris...

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