Chapitre 38


Lorsque Rage ouvrit les rideaux, je n'osais pas croire ce qui était devant moi. Des dizaines d'écrans qui montraient en temps réel Feelings. Sur l'une d'elle, j'aperçus le lycée Feel. Sur une autre, l'allée de ma maison. Sur une, j'aperçus le parc à proximité du lycée. Une vraie tour de contrôle était installée dans cette pièce. Sous l'incompréhension, je m'exclamai en l'interrogeant :

— C'est quoi tous ces écrans ?

— Tu lui as demandé ce qu'il faisait durant son absence. Eh bien, il faisait ça. Depuis qu'il a disparu, il n'a jamais cessé de te surveiller, il a toujours eu un œil sur toi. Il a hacké toutes les caméras de la ville ainsi que celles du centre de Feelings. Tu ne le voyais peut-être pas mais Haine a continué d'être là pour toi.

— Ça confirme tous mes doutes, c'est un vrai psychopathe !

— Il a fait ça pour te protéger ! C'est de cette manière qu'il a vu que tu étais en danger. Il a pas hésité une seconde à revenir en ville pour te porter secours. Il a pas pu revenir avant car il a réfléchi à plusieurs plans afin d'abolir cette loi mais toujours en vain. On espère d'ailleurs qu'avec ton aide on pourra trouver un plan pour en finir avec cette loi et retrouver la paix à Feelings. Il faut que tu nous aides pour que chaque personne puisse ressentir l'émotion de son choix sans crainte de se faire arrêter.

— Je ne peux pas. Je suis incapable de décider un quelconque plan. Je ne suis pas la bonne personne pour ça. Je suis désolée.

Suite à mes propos, le regard de Rage était vide. Une voix grave nous surprit :

— Rage ! Que fait-elle ici ?! Pourquoi tu lui as montré cette pièce ?!

— Haine, il le fallait ! Il fallait qu'elle sache la vérité ! Tu as disparu durant plus de trois semaines, elle se posait des questions ! Tu ne comptais pas lui dire ?!

— C'était à moi de lui montrer et de répondre à ses interrogations ! Lança Haine, le regard noir.

— Je vais y aller ! Je vous laisse régler vos différends.

Je m'éclipsai alors pour rejoindre ma chambre. Le soleil s'était couché, l'obscurité était présente dans le chalet. Après avoir rejoint ma chambre, j'en profitai pour fermer la porte lorsque j'aperçus Haine défiler devant celle-ci. En ouvrant à nouveau la porte, je penchai ma tête par curiosité afin de voir où ce dernier allait se rendre. Haine poussa assez fort la porte au bout du couloir ce qui la fit claquer contre le mur assez violemment. En la refermant, je me rapprochai de sa chambre pour avoir enfin une discussion avec mon voisin ténébreux. En rentrant dedans, sa chambre était un peu plus petite que la mienne. Il y avait de grandes baies vitrées avec des rideaux de couleur noirs qui étaient de chaque côté des vitres. Un lit assez imposant en bois se trouvait au centre de la pièce. La couverture était de couleur bleu marine, les oreillers quant à eux étaient blancs. Un bureau était inondé de feuilles. Sûrement des dessins ou des documents. Une salle de bain était intégrée à sa chambre tout comme la mienne. En refermant la porte derrière moi, je fis apparaître Haine qui était rentré dans la salle de bain. Ce dernier s'était séparé de son tee-shirt. Il était à présent torse nu face à moi. Les courbes de son torse avaient tant manqué à ma vue. Ses abdos si bien dessinés et sa musculature me faisaient toujours autant d'effets. En me reconcentrant sur son visage, il s'approcha tout en gardant une distance. Haine fronça alors ses sourcils en s'exclamant d'un ton insolent :

— Ce n'est pas ta chambre ici ! Je t'ai expliqué où elle était. Ici c'est ma piaule !

— Je sais très bien que c'est ta chambre ! Je suis venue pour te parler.

— Je n'ai rien à te dire ! Ma sœur s'en est déjà chargée ! Tu peux retourner d'où tu viens.

— Non, elle ne m'a pas tout révélé. Tout à l'heure, tu m'as dit que tu avais besoin de moi, je ne l'ai pas oublié. Est-ce que c'était vrai ?

— Bien sûr que non ! Je t'ai dit ça pour que tu montes dans la voiture car on était pas en lieu sûr. Ce n'est pas parce que je t'ai sauvée que tu dois penser que je ressens des choses pour toi. Je ne suis pas compatible avec une parano comme toi. Maintenant sors de ma chambre ! Lança Haine en me menaçant du regard.

— Ah bon ? Alors pourquoi tu as passé trois semaines à me surveiller ?! Pourquoi tu es venu me sauver ?! Pourquoi tu t'es fait du mal pour une pauvre fille comme moi ?! M'exclamai-je en me rapprochant de son visage.

— Parce que si je ne l'avais pas fait, qui l'aurait fait ?! Ton blondinet qui a rejoint l'armée des traqueurs ? Personne l'aurait fait si je n'avais pas agi. Tout ça je l'ai fait pour mon égo.

— Et dire que je pensais que tu étais quelqu'un de bien après tout ce temps. Toutes ces fois où tu es venu à mon secours, il y en a tellement eu. J'avais espoir malgré ce que tu me faisais baver. J'avais espoir que tu étais un gars bien. Mais t'as toujours fait ça pour alimenter ton égo. Tu es misérable, tu n'es qu'un monstre !

— Tu sais quoi, tu as raison. J'aurais dû te laisser te faire attraper, ils t'auraient tous envoyé des dizaines de décharges, ça t'aurait remis les idées en place ! Tu le mérites vraiment ! Me gueula Haine, tout en me fusillant du regard.

Je sentis les larmes me submerger. J'avais si mal au cœur. Sans réfléchir, sans parler, je revins sur mes pas en sortant de la chambre de Haine. Je dévalai les escaliers en larmes. Soudain, j'entendis un grondement se faire retentir, celui de l'orage. Je n'en revenais pas. C'était trop dur à encaisser, ça me faisait si mal. Je sentis mon cœur tambouriner si vite dans ma poitrine, des tremblements me traversaient le corps. Je pris la fuite en ouvrant la porte d'entrée. Une fois dehors, un nouveau grondement retentit dans le ciel bleu-gris accompagné d'une pluie battante. Je me dirigeai en direction du lac. Il était agité par le vent, les éclairs, l'orage ainsi que la pluie. Je laissai les gouttes de pluie ruisseler le long de mon corps. Les vagues créées par ces aléas venaient se cogner contre les rives du lac, sans vraiment réfléchir, je me dirigeai sur le ponton qui était mouillé par l'eau de pluie. En marchant dessus, je sentis certaines planches grincer. Le tonnerre se fit retentir ce qui me fit trembler de peur, je ne savais pas ce que je faisais sur ce ponton. Je tentai de faire demi-tour lorsque je sentis un début de crise d'angoisse me traverser le corps. J'étais tétanisée à l'idée de bouger. Soudain, j'aperçus au loin Haine se précipiter à toute allure vers moi. L'orage fit chuter une branche d'arbre qui tenait à peine, cette dernière s'écroulait pile sur l'emplacement dans lequel se trouvait Haine. Ce dernier se jeta vers l'avant en se couchant au sol afin d'esquiver cette branche. Dans la seconde même, il se releva assez vite et se rapprocha du ponton. En montant dessus, ce dernier grinça davantage. J'avais froid. J'étais tétanisée et mes larmes se mélangeaient aux gouttes de pluie. Il m'était impossible de faire le moindre pas. Haine tenta de s'avancer en faisant de légers pas. Il se mit à crier :

— Anxieuse, viens vers moi ! Fais un effort, je t'en prie !

— Non ! Je ne viendrai pas vers toi, pas après ce que tu m'as dit ! Gueulai-je du peu de voix qu'il me restait.

— Anxieuse, je t'en prie ! Viens vers moi ! Ce n'est pas le moment de parler de ça ! Viens !

Au moment où je fis un pas, l'orage éclata de nouveau ce qui fit trembler de peur Haine. Il recula d'un pas. Soudain, le ponton se fit emporter par le courant agité. Je perdis l'équilibre et tombai à l'eau. J'essayai tant bien que mal de remonter à la surface, quand d'un coup je me cognai à une planche du ponton. Cette dernière m'assomma. Inconsciente, je me mis à couler vers le fond du lac. Je n'entendais rien. De l'eau avait sûrement fait irruption dans mon organisme. Ça m'était égal de décéder dans un lac. Au moins je serais partie avec la confirmation que Haine ne m'appréciait pas. La confirmation d'être qu'un changement d'émotion pour mes proches et que Feelings se porterait mieux sans moi. Je me sentais partir petit à petit. Je m'envolai vers la lumière même si la ville ne serait pas en paix. Au moins, ce serait moi qui la connaitrais, cette paix.

Je ne savais pas combien de temps j'étais restée au fond de l'eau mais tout doucement, j'entendis un bruit qui m'était familier. Un crépitement. Petit à petit, j'ouvris un œil, puis dans la seconde suivante, j'ouvris l'autre. Je m'aperçus qu'il s'agissait d'un feu de cheminée. Les crépitements venaient du feu en contact avec les bûches de bois. J'aperçus que j'étais allongée avec un peu de hauteur sur le canapé du centre de la salle de séjour mais je ne sentais pas la matière de ce dernier. En baissant ma tête, j'aperçus que j'étais habillé d'une longue couverture chaude rouge à carreaux. Sous cette dernière, je portais un tee-shirt noir, sûrement un de Rage qui se trouvait dans l'armoire de ma chambre. Je sentis une respiration chaude. En levant délicatement ma tête derrière mon épaule, j'aperçus Haine endormi. En soulevant la couverture, je me rendis compte de ses bras. Il avait enroulé ses bras autour de moi et me serrait contre lui me donnant l'impression d'être pour lui la chose la plus précieuse au monde. Je me frottai alors les yeux afin de voir si cette scène était vraiment réelle. En bougeant légèrement ma tête, je sentis un mouvement venant de celui qui me faisait office de canapé. Je compris ensuite qu'il venait de se réveiller. Il murmura aussitôt :

— Ne me refais plus jamais ça.

— Je suis désolée. Je ne voulais pas faire ça. Je ne sais pas ce qui m'a pris.

— C'est ma faute, je n'aurais jamais dû te parler de la sorte. Je ne pensais pas ce que je t'ai dit. Si je ne t'avais pas mise hors de toi, jamais, tu aurais commis cet acte.

— Ce n'est rien, c'est juste la colère. Je ne t'en veux pas. Haine, tu m'as encore une fois sauvée et cette fois, tu as bravé le danger. L'orage t'effraie, je t'ai surpris une fois apeuré par les grondements de l'orage. Tu es venu me sauver malgré cette peur qui te hante.

En posant ma main sur son torse, je sentis son cœur battre la chamade à travers son sweat-shirt. Je ne compris pas pourquoi ce dernier battait à une vitesse aussi folle. Je chuchotai alors en le questionnant :

— Haine, pourquoi ton cœur bat aussi vite ?

— Parce que malgré ma peur des orages, j'ai eu vraiment peur pour autre chose.

— Peur de quoi ?

— J'ai eu peur de te perdre.

En entendant ces mots, je ne réalisai pas que ces derniers venaient d'être énoncés par Haine. Un long silence s'installa afin que je puisse délecter ce court instant qui résonnait comme un écho dans ma mémoire. Haine tenta de se lever. Je me redressai afin de me mettre dans le coin du canapé à la place de mon voisin ténébreux. Haine alla chercher une tasse de thé et me la tendit. Ce dernier s'installa à mes côtés tout en fixant le feu. En buvant le thé, je me tournai face à Haine. Il s'exclama en fixant le crépitement du feu de cheminée :

— Je n'ai pas été clair avec toi depuis le début, Anxieuse. Il est temps que je te dise la vérité.

— Quelle vérité ?

— Tout, je dois tout te raconter depuis le début.

Il repositionna son regard vers la cheminée puis s'exclama :

— Je pense que tu as eu plusieurs doutes sur ça mais tu as toujours su que c'était moi. C'est bien moi qui m'en suis pris à la voiture de Rancunière. Je l'ai fait parce que j'ai assisté à ton humiliation au réfectoire et je ne pouvais pas laisser passer ça. Je te poussais à bout pour un but précis mais elle, elle le faisait par plaisir. Alors, j'ai séché les cours un matin pour pouvoir mettre mon plan à exécution. J'ai pris des barres de fer utilisées par les sportifs du lycée en salle de musculation. Le commissaire n'aurait jamais pu trouver le vrai coupable parmi toutes les traces de doigts de différentes personnes.

— Pourquoi tu as fait ça ? Rancunière a toujours été une mauvaise personne avec moi. Je m'y suis faite.

— Parce que tu ne mérites pas ça. Je te faisais assez vivre l'enfer et je ne voulais pas qu'on t'embête de tous les côtés. Ensuite, j'ai voulu t'éloigner de ce blondinet. Je savais qu'il te ferait souffrir. Je savais qu'il ne te regardait pas comme moi je te regarde. Je t'ai avertie plusieurs fois que tu perdais ton temps car il ne ressentait pas la même chose que toi.

— Oui, je l'ai vite compris, affirmai-je.

— Concernant le repas à la mairie, j'ai vu la panique dans ton regard. J'ai ressenti ton angoisse. Je me suis levé instinctivement pour t'aider. Je ne voulais pas qu'on s'approche de toi. Je ne pouvais pas les laisser t'emmener loin de moi.

— Comment ça se fait que tu ais pu ressentir ma peur ? Tu es un colérique à moins que tu...

Il me fixa du regard puis décida d'enlever son sweat-shirt noir pour laisser apparaître son torse nu. Ce dernier se tourna afin d'être de dos. J'aperçus ce tatouage qui m'avait tant intriguée auparavant mais dont je n'étais jamais arrivée à apercevoir ce que c'était. Haine avait un tatouage au centre du dos, entre les deux omoplates. Il s'agissait d'un cercle fin noir où à l'intérieur se trouvait quatre têtes de mort à différentes émotions. Une qui représentait la colère, une autre la joie, la surprise et la peur. Je posai délicatement ma main afin de caresser ce tatouage. Haine, sentant la paume de main sur son dos, s'exclama alors :

— Je ne veux pas être simplement une émotion. Je veux pouvoir ressentir de la colère, avoir peur, être drôle et être heureux. Je veux pouvoir ressentir différentes émotions et pouvoir les montrer.

— Je te comprends. C'est exactement ce que je souhaite mais je ne sais pas comment faire pour y arriver.

— Je ne sais pas comment on va faire également mais ce que je peux te promettre c'est que je serai toujours là pour toi. Je ne veux plus te perdre de vue.

— Ça me fait tellement bizarre de t'entendre me dire ça, toi qui me faisais vivre un enfer. Je te détestais tellement depuis le jour où tu es rentré par effraction dans ma voiture. Tu as réussi ton coup à faire de ma vie un enfer car lorsque tu es parti, ma vie ressemblait à un enfer. Je m'imaginais te revoir au coin de la rue mais ce n'était qu'une illusion. Je n'ai jamais cessé de penser à toi. Je ne voulais pas croire que tu ne reviennes plus jamais. C'était si dur après ce qu'on avait vécu ensemble. Nos regards insistants, nos moments, notre colère, enfin mes excès de colère.

— Je sais que c'est dur de le croire mais je garde tant de choses en moi depuis très longtemps. En partant, tu as été ma première pensée. Je savais qu'en partant, cela allait beaucoup t'atteindre. Au fond de moi, j'espérais que tu essayerais de m'oublier mais en même temps, je ne voulais pas que tu m'oublies. Je souhaitais que tu ne cesses de penser à moi tout comme je continuais de le faire. En arrivant au chalet, avec Rage, on a décidé d'installer ces écrans afin de surveiller la ville mais mon but était de toujours garder un œil sur toi. Je savais pertinemment que c'était de la colère et non des excès. Je savais depuis le départ que tu ressentais différentes émotions.

— Je te rassure, je ne t'ai jamais oublié malgré les nombreux conseils de mes amis pour t'oublier. Mais il y a une chose que je ne comprends pas Haine. Pourquoi on raconte que tu as poussé une fille à la dépression jusqu'au suicide ? Est-ce vrai ?

— Eh bien, avant que je vienne au lycée Feel, j'étais dans un autre lycée à l'autre bout de la ville. Je n'étais ni le plus populaire ni l'intello mais comme à Feel, je n'avais pas forcément d'amis. Une fois, une fille que je n'aimais pas a commencé à faire preuve de gentillesse envers moi. Ce n'était pas son émotion mais j'ai préféré ne rien dire et garder son secret. Je me suis rapproché de cette fille. Je m'étais plus ou moins attaché à elle. Et puis un jour, je pensais compter pour elle. Je voulais qu'elle le sache et lorsque je lui ai annoncé, elle m'a fait passer pour un monstre, pour une pure brute. Elle a fait courir une rumeur que je m'en étais prise à elle physiquement. Alors que jamais, j'aurais pu la toucher. J'ai toujours pensé que mes parents avaient choisi de m'appeler Haine parce qu'ils voulaient que je sois la pure représentation de la colère, quelqu'un de mauvais. Ses parents ont juré de porter plainte si mes parents ne m'enlevaient pas de ce lycée. Mon père n'a pas vraiment cherché à comprendre. Il voulait à tout prix garder sa réputation donc pour que cette dernière ne se dégrade pas, il m'a changé d'établissement. Entre-temps, il avait reçu une mutation à la mairie. On a ainsi décidé de déménager et en changeant de lycée, il m'a fait passer pour le coupable sans connaître la vérité. J'ai ainsi atterri ici à Feel.

— Haine, tu n'es pas un monstre. Je te le dis, tu n'es pas un monstre, lançai-je en posant ma main sur la sienne.

— Si tout le monde a décidé de me voir comme quelqu'un de mauvais et de colérique. Pourquoi essayer de se comporter autrement. Même mes parents, même ceux en qui j'avais confiance ont été d'une extrême cruauté envers moi. Et pendant très longtemps, je n'ai connu que ça.

— Haine, regarde-moi s'il te plaît.

Il tourna sa tête à la suite de mes paroles, il plongea son regard dans le mien tout en baissant le regard. Je posais mes mains sur son visage et lui chuchotai :

— Haine, tu n'es pas un monstre, tu n'es pas une mauvaise personne, tu vaux tellement mieux que ça, tu comprends ? S'il te plaît ne pense pas ça. Tu te prénommes certes Haine qui n'est pas la meilleure des émotions, je reconnais. Mais un jour, tu m'as dit que je n'étais pas que les symptômes de mon émotion. Et bien oui Haine, tu ne représentes pas ton émotion, tu peux être plus, bien plus. Ça me détruit tant que tu pense ça de toi alors que tu n'es pas du tout ce que tu imagines. Haine, tu es celui qui m'a fait changer. Tu m'as fait changer d'émotions tant de fois. Tu as changé ma vie. Tu m'as rendu plus vraie, plus vivante. Tu m'as sortie des abîmes afin de me mettre au-devant de la scène. Tu es si important pour moi, tu es celui qui me calme de mes angoisses. Tu es mon médicament, tu m'es vital. Je n'arrive pas sans toi, je ne peux pas vivre sans tes regards insistants et tes sourires. J'ai besoin de ta présence à mes côtés. J'ai besoin de toi Haine.

Haine passa de mes yeux à mes lèvres tout en hésitant quelques secondes. Il prit mon visage dans ses mains et posa délicatement ses lèvres sur les miennes. Ses lèvres étaient brûlantes comparées aux miennes mais je finis par me réchauffer à son contact. Je fermai les yeux sans réfléchir. Je n'avais jamais embrassé quelqu'un auparavant. Mon cœur se mit à battre assez vite. Je ne savais pas vraiment comment faire. Je n'avais jamais suivi de cours ou bien regardé des vidéos m'expliquant comment embrasser quelqu'un. Mon angoisse augmenta légèrement. Haine s'éloigna de mes lèvres et me chuchota :

— Non mais je n'y crois pas. Même là, tu laisses parler ton angoisse ?

— J'essaye de ne pas stresser.

— C'est angoissant, pas vrai ?

—Haine, ferme-la et embrasse-moi, c'était si bien parti.

— Je te taquine. Ferme les yeux Anxieuse et laisse-toi aller.

C'était tout nouveau pour moi. Je décidai de me rapprocher de Haine et de me laisser faire comme il me l'avait demandé. Je posai à mon tour mes lèvres sur celles de mon voisin insolent. Ce dernier s'avança vers moi tandis que je m'allongeai sur le canapé. Mon dos entra en contact avec la matière du canapé, Haine fit descendre le col de mon tee-shirt sur mon épaule de façon à ce que mon cou soit visible. Tout en le regardant, je plongeai dans le fond de ses yeux, il plongea dans la profondeur de mon regard. Aucune parole n'était énoncée mais nos regards en disaient énormément. Il posa à nouveau délicatement ses lèvres sur les miennes. Je répondis à son baiser. Il embrassa le creux de mes lèvres tout en passant sur ma joue droite. Il remplit de baisers le long de mon cou. Sentir son souffle chaud sur ma peau me fit frémir. Cette sensation était nouvelle et me faisait tant de bien mais savoir que l'auteur de ces baisers n'était autre que Haine me rendait particulièrement heureuse. Il colla son front sur le mien en fermant les yeux. Nous étions dans notre bulle. Rien ni personne ne pouvait nous enlever de ce moment complice. Je ne voulais être nulle part ailleurs qu'ici avec lui.

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