Chapitre 27
En entrant dans l'amphithéâtre, la proviseure avait déjà commencé son discours. Je trouvai alors rapidement un siège dans la rangée du fond. En m'asseyant, je pris en cours de route la suite du discours émis par la proviseure. Cette dernière annonça alors aux élèves et au personnel enseignants :
— À chacun d'entre vous, si vous connaissez le suspect qui a réalisé cet acte criminel au sein de notre établissement, veuillez m'en informer rapidement. Si vous avez des informations sur son identité, je vous prie de nous en informer. Si vous êtes l'auteur de cet incendie, je vous invite à vous rendre immédiatement. Et si vous ne souhaitez pas encourir de graves sanctions, veuillez vous dénoncer. En vous rendant, la peine sera moins lourde, je vous le promets.
Quelques secondes après le discours de la proviseure, je me retrouvai alors en dehors de l'amphithéâtre, au milieu d'une foule d'élèves allant dans diverses directions du bâtiment principal. Je pris le chemin du cours de mathématiques. La porte de la salle était fermée. Sûrement que personne n'était encore arrivé, pas même le prof. Les élèves défilaient sous mes yeux mais je reconnus une tête familière, un grand gaillard, au teint lumineux avec quelques tâches de rousseur apparentes sur sa figure. Son regard était avenant avec une lueur de tourments. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés avec des reflets blonds. Il portait une chemise à carreaux bleus ouverte sur un tee-shirt blanc. En s'arrêtant devant moi, il s'exclama :
— Anxieuse ? C'est bien toi ?
— Oui, c'est bien moi. Salut Curieux.
— Je t'ai aperçue lors du bal et je t'ai trouvée sublime. Mais je t'avoue que cette coupe te va à merveille. Ce sont les flammes qui t'ont rendue si attirante ?
— Dis-moi ce que tu veux, Curieux ? Abrège, je t'en prie, lançai-je en soupirant.
— Je souhaitais te parler par rapport à quelque chose. Mais ça peut attendre, ne t'en fais pas. Je te laisse, ma classe est sur le point de rentrer en cours.
— Tu es sûr ?
— Ne t'en fais pas, ce n'est pas si grave.
— Très bien, à plus.
Curieux était un ami proche de Rancunière, je ne compris pas sa venue. Je le considérais seulement comme une connaissance, ce qui était réciproque pour lui. Enfin, c'est l'idée que je m'étais faite. J'ignorais de quoi il souhaitait me parler mais le connaissant il a dû dénicher une dernière info, peut-être l'auteur de cet incendie ? De toute évidence, cette personne allait bientôt être retrouvée. Peu de temps plus tard, le professeur apparut dans le couloir en tenant à la main des copies. Ce dernier m'aperçut et s'exclama alors :
— Anxieuse ? Mais que faites-vous ici ?
— Et bien j'attends le cours ? C'est bien dans cette salle ?
— Du tout, nous sommes dans une salle à l'étage. Venez avec moi, vous avez sans doute pas été mise au courant. Des changements de salles ont été effectués pour aujourd'hui.
— Je n'en savais rien.
Je suivis alors le professeur jusqu'à la salle en question. Une fois dedans, je localisai alors une place qui se trouvait à côté de ma meilleure amie. Cette dernière me jeta un regard douteux ce que les autres élèves firent également. Joviale me questionna alors :
— Coucou, tu es nouvelle ici ?
— Joviale, c'est moi, Anxieuse.
— Mais qu'as-tu fait à tes cheveux si jolis ?!
— Je voulais du changement, tu aimes ?
— J'aimais beaucoup tes longs cheveux. Mais je dois reconnaitre que cette coupe fait de toi une femme fatale.
— Cette coupe me plait mais également à Haine.
— Haine, attends depuis quand tu t'intéresses à l'avis de ce crétin ?!
— Depuis cet après-midi.
— Oh ! Tu ressens des sentiments pour lui ?
En comptant répondre à ma meilleure amie, cette dernière reçut un avertissement venant du professeur afin de stopper tout bavardage. Elle s'excusa et se reconcentra sur le cours. Le prof expliqua alors la nouvelle leçon en vue d'un prochain contrôle. En écrivant, je sentis plusieurs regards se poser sur moi. Je répondis par un sourire aux regards de Brave et Haine. Mon ami aux mèches blondes me fit également un sourire tandis que Haine esquivait. Cela ne m'étonnait pas venant de mon voisin insolent. Soudain quelqu'un se mit à toquer à la porte. La proviseure apparut et s'exclama en pointant son regard sur moi :
— Anxieuse, tu veux bien me suivre ? J'aimerais m'entretenir avec toi. Prends tes affaires, je pense que ça va durer un peu de temps.
Sous l'incompréhension, je pris mes affaires et rejoignis la proviseure à l'extérieur de la salle de classe. Pensait-elle que j'étais l'auteure de l'incendie ? Cela n'avait aucun sens sachant que j'étais évanouie au milieu des flammes. En arrivant dans son bureau, la pièce était lumineuse avec un grand bureau en bois massif disposé au milieu. En guise d'arrière-plan, une grande vitre était installée lui donnant un panorama agréable. Elle passait alors derrière son bureau, pour s'y asseoir. La proviseure était grande et blonde ressemblant à un mannequin que l'on voit dans les magazines. Elle avait un teint frais et portait une robe blanche avec comme motifs des cerises. Un style assez printanier. Elle m'invita alors à m'asseoir sur l'un des sièges disposés devant son bureau. Elle me lança en me regardant droit dans les yeux :
— Comment tu vas Anxieuse ? As-tu encore des douleurs suite à cet incendie ?
— J'essaye de me porter comme je peux, je ne dois pas m'exposer au soleil mais sinon je suis sur la voie de la guérison d'après le médecin.
— En espérant que tu guérisses au plus vite. Si je t'ai convoquée Anxieuse, ce n'est pas pour te faire peur, je pense qu'avec ton émotion cela suffit largement. Je t'ai convoquée car comme tu l'as entendu dans l'amphithéâtre, nous sommes toujours à la recherche de celle ou celui qui a commis ce grave incident qui a failli te coûter la vie. Je souhaiterais savoir si tu as une identité sur la personne qui aurait pu commettre cet acte ou bien un détail qui nous aurait échappé ?
— J'ai senti l'odeur de brûlé alors je me suis orientée vers cette odeur et c'est à ce moment que j'ai vu que la salle de musique était en feu. J'ai tenté d'étouffer le feu à l'aide d'une veste trouvée dans la salle mais je n'ai vu et entendu personne. Je suis désolée.
— Oui en effet, on a trouvé cette veste dans un sale état. Les agents de police l'ont prise au poste, je n'ai pas plus d'informations. Tu es sûre ? Tu n'as pas vu quelqu'un rentrer dedans auparavant ? Réfléchis-y bien, s'il te plaît.
Je pris un instant pour me remémorer la soirée du bal, le moment que j'ai passé auprès de Haine dans la salle de musique, une multitude de moments complices, d'échanges de regards inondaient alors mes pensées. Je revins à la réalité en faisant face aux yeux noisettes de la proviseure qui me fixait avec attention, attendant la moindre émotion de ma part. Je m'exclamai alors :
— Vous savez, j'ai vécu un événement traumatisant, je n'ai que de vagues souvenirs. Comme je vous l'ai dit, j'étais toute seule face aux flammes. Je n'ai vu et entendu personne, pas le moindre bruit.
— Très bien, je te remercie. Tu peux aller à ton prochain cours, la sonnerie va bientôt retentir. Si toutefois tu as une information, merci de m'en prévenir.
— D'accord madame.
Je pris mes affaires de cours et sortis du bureau de la proviseure. Au même moment, la sonnerie se mit à retentir dans l'enceinte du lycée. En marchant vers le prochain cours, celui de sport, j'aperçus la salle de musique fermée. Les murs à proximité étaient devenus noirs cendrés. J'ouvris la porte afin de voir l'étendue des dégâts. Je regardai derrière moi pour ne croiser personne. Pas le moindre élève malgré le premier coup de sonnette indiquant la fin des cours. En observant la salle de musique, je découvris avec stupeur les dégâts causés par le feu. Les instruments à cordes étaient dans un piteux état. Les sièges, les bureaux, les percussions ne ressemblaient plus à rien. Les cadres, posters et murs avaient viré couleur cendre ce qui donnait l'impression que le bonheur avait disparu de la salle de musique.
En portant mon regard vers le fond de la salle, j'avais le cœur serré en découvrant mon piano qui ne ressemblait plus à un piano mais à une épave. Les touches blanches avaient viré aux jaune. Le feu avait enflammé le pupitre, le couvercle, l'immensité du meuble en bois, le clavier ainsi que les pédales. En voyant ce désastre, les larmes s'installèrent sur mon visage sans même que je retienne quoi que ce soit. Le feu avait pris avec lui ce qui me restait de mes grand-parents. C'est comme si j'assistais à un deuxième enterrement. Je m'écroulai alors au sol mettant mes mains sur mon visage. La tristesse s'emparait de moi comme le feu s'était emparé d'une partie de mon être en s'attaquant au piano. À ce moment, plus rien ne comptait pour moi, changement d'émotions ou non. J'aurais pu me faire arrêter, cela m'aurait été égal. En plein sanglots, je sentis une présence derrière moi, j'ignorais qui ça pouvait bien être. Cette personne restait silencieuse durant quelques secondes avant de s'approcher vers moi pour poser une main sur mon épaule. Ce qui me surprit, je me levai automatiquement face à ce geste afin de savoir de qui il s'agissait. En me retournant, je fis face à mon voisin ténébreux qui me faisait tant d'effets. Il me regarda alors avec assurance. Il s'avança vers mon piano dans le but de poser une main dessus. Il laissa alors sa main pendant quelques secondes, telle une main sur un cercueil en guise d'adieu. En un geste, c'est comme s'il avait compris ce que je ressentais à l'instant même. Tout en regardant agir Haine de la sorte, je restai sans voix. J'essuyai mes larmes apparentes et fixai alors le ténébreux. Il se retourna et me frôla afin de quitter la pièce dans le silence le plus total. Son acte pouvait être futile pour beaucoup de personnes mais pour moi, cela représentait énormément. Haine avait ressenti mes émotions et m'a montré une sorte de soutien ce qui était choquant venant de lui. Plus les jours passaient, plus il me montrait une facette de sa personne qui me plaisait davantage.
Je pris une grande inspiration pour expirer, mis la main sur le clavier de mon piano et lui chuchotai :
— Merci, pour tes loyaux services et pour tous ces moments. Adieu mon ami.
En sortant du bâtiment pour aller vers le stade où le cours de sport allait commencer, j'aperçus Joviale qui me fit un grand sourire puis s'arrêta en apercevant la mine que j'avais. Elle se rapprocha alors en me demandant :
— Anxieuse ? Tout va bien ? Tu as les yeux humides, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Tout va bien. C'est juste que je suis passée à la salle de musique et j'ai vu l'étendue des dégâts.
— J'ai entendu dire qu'ils allaient mettre les instruments endommagés à la casse dont ton piano. Je sais à quel point il représente beaucoup.
— Je n'ai qu'une hâte, c'est qu'on découvre qui est l'auteur de cet incendie. Je vais tellement le haïr.
— Fais gaffe Anxieuse que cette haine ne soit visible par personne. Je pense qu'on aura des nouvelles prochainement. J'imagine que c'est pour ça que la proviseure t'as convoquée ?
— Exactement, je lui ai dit que je n'avais aperçu personne dans la salle
En parlant à Joviale, les garçons firent leur entrée sur le terrain du lycée. Le groupe s'arrêta alors au centre de la pelouse laissant sortir du lot une tête blonde. Ce dernier s'avança vers Joviale et moi en nous faisant un signe de la main en guise de bonjour. Il se posta alors devant moi en s'exclamant :
— J'ai affaire à la nouvelle Anxieuse, c'est bien ça ? Sympa ta coupe, ça te change !
— Exactement, merci, Brave. Comment ça va ?
— C'est plutôt à toi que je dois demander ça. Comment tu te sens après ce que tu as vécu ?
— Je me sens un peu mieux, merci.
— J'imagine. Tu as encore des images de ce que tu as vécu. J'espère qu'avec le temps ça ira.
— Oui, je pense également. Dis, tu ne saurais pas par hasard qui aurait pu faire cet acte ?
— Durant le bal, j'étais avec Blessée pendant toute la soirée, mis à part lorsque l'on s'est parlé avec ton cavalier, Drôle il me semble. Je n'ai rien vu mais d'après mon père, ils ont trouvé une pièce à conviction, c'est tout ce que je sais, je pense qu'on saura bientôt à qui appartenait cette veste sans doute.
— J'espère.
Les yeux bleus de Brave ne me quittaient plus. Je me sentais vraiment traquée par son regard. Je décidai alors de m'éclipser de son champ de vision en me dirigeant vers la prof de sport pour lui dire que je ne pouvais pas reprendre le sport suite à cet incident. Je me dirigeai alors vers les gradins pour voir la globalité du stade. En regardant mes camarades, j'aperçus Haine faire son entrée sur le terrain. Il s'était changé pour mettre sa tenue de sport, un débardeur noir et un short de la même couleur. Il orienta son regard vers les gradins où je me trouvais. À ce moment, je reçus un message sur mon téléphone de Drôle :
Drôle : Salut Anxieuse, je t'envoie un message pour prendre de tes nouvelles. En ce moment avec les cours, je suis très pris, j'espère tout de même que tu te portes bien. Je passerai te voir dès que j'ai du temps libre. Je pense fort à toi. Bises.
Je ne ressentais rien pour Drôle mais c'était tout de même une personne importante. Il était ce genre de personne à être présent pour vous à n'importe quelle heure. Il fallait que je sois claire avec lui, il fallait que je lui dise la vérité car je ne ressentais pas la même chose que lui. Durant le bal, Drôle avait tenté de m'embrasser, ce que j'avais esquivé. Je ne voulais pas lui donner de faux espoirs alors il fallait que je lui parle au plus vite avant que ses sentiments ne s'amplifient. Au moment où je m'élançai pour répondre à Drôle, une ombre apparut près de moi. Je n'aperçus pas de qui il s'agissait. Les rayons du soleil m'aveuglaient. Je levai alors la tête pour regarder qui ça pouvait être. Haine était près de moi. En me regardant, il prit une bouteille d'eau qui se trouvait sur la même estrade. Je m'exclamai alors :
— Donc ça ne te suffit pas de juste me regarder, il faut que tu viennes à mes côtés. Je n'en demandais pas tant de ta part.
— Calme toi la parano ! Ce n'est pas toi que je regardais ! Je cherchais où était ma bouteille d'eau. Ne fais pas de ton rêve une réalité ! Tu risquerais d'être vite déçue ce qui enchainerait sur un changement d'émotion. Ce n'est pas bon pour toi.
— Ferme-la Haine.
— Je n'ai pas parlé, c'est toi qui veut créer la conversation avec moi sauf que moi ça ne m'intéresse pas de te parler, j'ai mieux à faire.
— Tout comme moi, j'ai mieux à faire.
Je repris alors la conversation avec Drôle que j'avais laissé ouverte.
— Tu lui passeras le bonjour de ma part à ton pauvre clown !
— Ce sera fait ! Entre guignols vous vous comprenez non ?!
Haine fronça alors les sourcils en ma direction puis redescendit les escaliers pour atteindre la pelouse du stade. Après une longue heure à m'être assise dans toutes les positions possibles dans les gradins, je descendis pour la fin du cours. J'attendis ma meilleure amie devant les vestiaires. Une fois sortie, elle me prit par le bras et allâmes nous installer sur un banc dans la cour du lycée. Une fois assise, Joviale me demanda subitement :
— Alors, il se passe quoi entre toi et Haine ?
— Je ne saurais pas te dire ! Je ne peux pas poser des mots sur cette relation ! Il me provoque, il me cherche, il fait de ma vie un enfer et pourtant à côté il est présent à des moments où j'en ai vraiment besoin. Il est la lumière de mon enfer et quand je pose mon regard sur lui, c'est comme si plus rien autour existait. Je me sens si bien quand je suis près de lui. Je pense que tu dois penser que je délire. C'est peut-être un effet du traumatisme que j'ai vécu avec l'incendie.
— Je suis ta meilleure amie, je me permettrais jamais de te juger ! Je pense que tu commences à tomber amoureuse de lui et que c'est réciproque sauf que Haine reste Haine. Il veut peut-être pas te montrer que c'est si facile d'être avec lui.
— Certainement. Et en même temps ce qui me fait peur, c'est qu'il fait partie de la famille de la colère, surtout ce qu'il a fait à cette pauvre fille dans son ancien établissement. Ça ne me donne pas envie d'être proche de lui. Pourtant quand je le vois, je vois que lui et personne d'autre.
— Laisse-toi du temps, tu sais, j'ai fait des erreurs auparavant. J'ai mis de côté ma meilleure amie pour un gars qui n'en valait pas la peine. Et pourtant elle m'a pardonnée. Pourquoi tu ne ferais pas pareil pour Haine ?
— Je ne sais pas, un côté me dit de l'accepter et l'autre de me méfier. Je dois tenir ça de mon père.
— J'imagine que ça ne s'est pas arrangé avec tes parents ?
— On change de sujet ?
— Pas de soucis, tu as retrouvé ton carnet de notes d'ailleurs ?
— Impossible de mettre la main dessus. Je sais pas où il est. J'espère qu'un jour je vais retomber dessus et que mes parents ne l'ont pas.
En pleine conversation avec ma meilleure amie, la sonnerie retentit annonçant la fin des cours. Je saluai alors Joviale qui s'avança pour rejoindre une amie. Quant à moi, je pris la direction de la sortie du lycée. En sortant de l'établissement, je me mélangeai à la foule d'élèves qui se précipitaient vers la sortie lorsque des voitures de police arrivèrent de tous les côtés sur le parking du lycée. Des agents de police en sortirent. En se dirigeant vers moi, mon cœur se mit à battre plus vite que la normale, des sueurs dégoulinèrent sur le haut de mon front, des tremblements firent leur apparition. Les agents s'avançaient dans ma direction en me frôlant. Je me retournai alors pour voir où allaient ces derniers. Ils tenaient une personne. Impossible pour moi de voir qui ça pouvait être. Des élèves et membres du personnel se trouvaient devant moi. En parvenant à me frayer un passage, je vis la personne que les policiers avaient menottée contre la porte d'entrée du lycée. Je sentis alors un pic au cœur si désagréable que j'avais la sensation qu'il se détruisait sans que je puisse dire où faire quelque chose. J'étais figée. Les policiers venaient de menotter et d'embarquer celui qui me soutenait sans me dire le moindre mot, celui qui me rassurait en un seul regard, celui qui m'était si étranger et pourtant si proche.
Les policiers emmenèrent Haine dans leur voiture en lui récitant les droits qu'il avait. Les élèves assistaient à cette arrestation sans vraiment comprendre. Haine monta alors à l'arrière de la voiture sans riposter. C'était comme s'il était vraiment coupable de l'acte commis. Je bousculai alors quelques personnes qui se trouvaient devant moi afin de me rapprocher de la scène. En apercevant Haine à l'arrière, je laissai mon regard figé sur sa personne, en espérant qu'il capte mon attention des plus insistantes. C'est seulement au démarrage de la voiture que mon voisin, insolent, me remarqua. Il me jeta un regard d'incompréhension et de vide, me donnant l'impression qu'il était véritablement le coupable et qu'il en était désolé. Ce ne pouvait pas être Haine, ça ne pouvait pas être celui dont j'étais tombée amoureuse...
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