Chapitre 12
Lorsque Brave m'annonça que c'était Haine qui m'avait amenée à l'hôpital, je ne le croyais pas. C'était impossible. Haine m'aurait laissée pour morte au bord d'une route. Pourquoi il aurait fait ça sachant qu'un peu plus tôt il m'avait annoncée qu'il ferait de ma vie un enfer. Ce n'était pas cohérent. Je ne réagis pas face à cette nouvelle des plus étonnantes. J'essayai de me lever du lit lorsque Joviale fit son apparition dans la chambre avec un ballon à la main et un milk-shake au chocolat :
— Joviale, je ne me suis pas faite opérer. Je ne compte pas résider à l'hôpital
— Mais ! Malgré le malaise t'es toujours aussi négative. Regarde comment il est beau mon ballon rose. Et je t'ai pris un milk-shake au chocolat comme tu les aimes.
— Merci, c'est gentil à toi.
— Tu nous as tous fait ressentir une nouvelle émotion. Enfin tu nous as fait ressentir ton émotion, on s'est vite repris ensuite sinon on aurait fait un changement collectif.
— Dis, Joviale, comment ça s'est passé ? Les pompiers m'ont amenée ici ?
— Et bien, lança Joviale en passant une main sur sa nuque.
— Brave m'a dit que c'était Haine qui m'avait amenée ici. Mais je n'y crois pas du tout, ce n'est pas logique vu qu'il me déteste.
— Anxieuse, il a raison, c'est bien Haine qui t'a amenée à l'hôpital. Ce n'est pas une blague.
— C'est la prof qui a dû lui demander dans ce cas.
— Non, Anxieuse, la prof était partie chercher l'infirmière.
— Mais.
— Je t'explique afin que tu ne crises pas à nouveau. Quand tu t'es évanouie, Brave est parti chercher son téléphone dans les vestiaires. Rancunière t'as bien affichée sur les réseaux. M'enfin elle, on s'en fiche. L'infirmière mettait du temps à venir et quand Brave est revenu, il a appelé les pompiers qui ont mis un temps fou à venir. Puis Haine s'est ramené d'un coup vers toi. Il a commencé à dire que le temps que les secours viennent tu serais déjà morte. Il s'est mis à te porter. Brave s'est mis sur son chemin pour l'empêcher de passer. Haine lui a demandé de se décaler, qu'une vie était en jeu. Après réflexion Brave s'est mis de côté et a laissé passer Haine. Il t'a mise sur la banquette arrière de sa voiture et il t'a amenée ici ensuite. Et nous y voilà.
— Je n'arrive pas à y croire. Pourquoi il a fait ça ?
— Je t'avoue, il nous a tous surpris. Je pense qu'il contribue à ce qu'on fasse tous un changement d'émotion.
— Non mais sérieusement Joviale, tu connais Haine. Tu sais comment il est, surtout avec moi. Pourquoi il a fait ça ? Il faut que je le vois !
— Je n'ai pas la moindre solution face à son action, c'est surprenant. Il faut croire que les gens peuvent changer. Enfin non pas tous les gens, Rancunière ne changera jamais.
— Elle aussi, il faut que je lui parle par rapport à Inquiet.
— Ce n'est pas plutôt ton frère que tu veux voir ? Ne prends pas le taureau par les cornes après ce qu'elle t'a fait.
— Oui enfin tu m'as comprise. Aide-moi à sortir d'ici s'il te plaît. Attends, mes parents sont au courant ?
— Malheureusement oui et d'ailleurs ton frère est dehors.
— Tu l'as appelé ?
— Non, ce sont tes parents qui l'ont envoyé car ils sont très occupés.
— J'aurais préféré mes parents. Inquiet va me poser un million de questions.
— Au moins je serai ton joker.
— Ce n'est pas drôle Joviale.
En sortant de l'hôpital, Inquiet était assis sur un banc qui se trouvait à proximité de l'entrée de l'hôpital. Il m'aperçut et s'avança en ma direction :
— Anxieuse ! Comment tu vas ? Tu as mal quelque part ? C'est dû à quoi ?
— Inquiet ! Calmes toi, une question après l'autre, je t'en prie.
— Comment tu vas ? Tu m'as foutu une peur bleue.
— Mais pourquoi tu n'es pas rentré ?
— J'étais au téléphone avec ma copine.
— Ta copine ?
— Oui.
— Hum, je vais bien. Ne t'en fais pas, j'ai fait une crise d'angoisse assez forte mais tout va bien.
— J'espère bien, les parents sont avertis mais ils n'ont pas pu se déplacer.
— Je comprends. Je vais retourner au lycée si tu veux bien nous accompagner Joviale et moi.
— Pas de soucis.
Joviale ouvrit la portière arrière de la voiture d'Inquiet. Je la suivis à l'arrière. Une fois les ceintures attachées, Inquiet prit la direction du lycée lorsque Joviale prit la parole :
— Du coup Inquiet, tu as une copine ?
— Oui, on se fréquente depuis peu mais je ne veux pas la présenter à mes proches encore. J'aimerais voir si ça va loin entre nous.
— Je comprends, sage initiative.
— Et toi Joviale, tu as un copain ?
— Oui, Protecteur, c'est l'homme de ma vie. Il souhaite déjà me présenter à ses parents, lança Joviale en applaudissant de joie.
— Protecteur, le frère de Rancunière ?
— Oui, c'est bien ça.
— Le monde est petit décidément.
— Abuse pas Joviale. C'est peut-être juste ton amour de jeunesse et rien de plus, lançais-je à ma meilleure amie, qui me tapa l'épaule.
Inquiet nous déposa devant l'entrée du lycée. Il nous fit un signe de main en guise d'au revoir. Je m'approchais de l'entrée. Joviale me prit par le bras et me lança :
— Tu penses que c'est qui sa copine ?
— Curieux m'a dit que Rancunière sortait avec un gérant de salle de sport. Je ne sais pas s'il parlait de mon frère.
— Pourquoi tu ne lui as pas demandé à Inquiet ?
— Parce que ça se trouve, ce n'est pas lui. Je ne veux pas l'accuser pour finalement que ce ne soit pas lui.
— Je vois.
En ouvrant les portes du bâtiment principal, Joviale aperçut Protecteur au loin. Elle s'élança vers lui, ce qu'il fit également. Je m'arrêtai à mon casier pour prendre un sweat que j'avais déposé afin d'éviter leurs embrassades. Joviale se rapprocha de mon casier en compagnie de Protecteur qui me lança :
— T'es devenue une star désormais.
— Comment ça ?
— Ma sœur, elle t'a prise en vidéo devant ton malaise.
— Super, qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?
— Elle t'a créé une réputation maintenant.
— Je m'en fiche.
— Joviale, on file manger, j'ai faim, s'adressa Protecteur à Joviale.
— Non je vais manger avec Anxieuse.
— Elle n'a qu'à venir.
— Tiens c'est nouveau de t'entendre dire ça.
— Oui, profite car ça ne se reproduira pas souvent.
— Qu'est-tu en dis Anxieuse ? Me lança Joviale.
— Avec plaisir je vous rejoindrai plus tard au réfectoire.
Joviale s'en alla bras dessus, bras dessous avec Protecteur. Quant à moi, je pris la direction du stade dans le but de faire le tour du terrain. En arrivant, j'aperçus une silhouette masculine que je reconnus immédiatement. Brave était assis dans les gradins, seul. Je montai afin de le rejoindre. Il remarqua ma venue et se leva d'un bond :
— Anxieuse ? Mais tu ne devais pas te reposer ? Que fais-tu ici ?
— J'ai voulu sortir pour libérer un lit car c'est juste un malaise que j'ai fait et puis je vais mieux.
— D'accord.
— Tu fais quoi seul ici ?
— Rien, j'avais besoin d'être un peu seul.
— Tu veux que je te laisse ?
— Non, tu peux rester.
— Je vois bien que tu ne vas pas bien. Tu veux m'en parler ?
— C'est juste, je me sens coupable. Quand tu t'es évanouie, je n'ai rien fait. Mes parents m'ont fait apprendre les gestes de secours tant de fois, je les connais par cœur et au lieu de les réaliser j'ai préféré chercher mon téléphone pour appeler les secours. Ils ont mis énormément de temps à venir. Je n'ai rien fait, j'aurais pu t'aider, j'aurais pu te secourir, faire quelque chose mais non. Et c'est Haine qui est sorti de nulle part et qui t'a aidée, t'a amenée à l'hôpital et moi je n'ai rien fait. La bravoure, le courage coulent dans mes veines et pourtant je n'ai rien fait de plus. Je me sens tellement coupable. Je suis toujours prêt à aider mon prochain qu'importe le risque que je puisse prendre et pourtant là, je l'ai juste regardé te prendre et t'emmener à l'hôpital. Je me dis que je sers à rien finalement.
— Brave, tu n'as pas rien fait. Tu es allé chercher ton portable dans le but d'appeler les secours. Ce n'est pas comme si tu avais simplement assisté à la scène sans te bouger. Te rend pas mal pour ça.
— Je suis vraiment désolé.
— Tu ne peux pas être un héros tout le temps, Brave.
— Je sais bien, mais c'est comme ça, j'ai le devoir d'aider les gens. C'est limite une obligation de toujours vouloir être là pour eux.
— Mais qui sera là pour toi ?
— C'est une bonne question à laquelle je n'avais jamais réfléchi. Je ne sais pas vraiment, toi peut-être ?
— C'est une évidence, mais il y a Blessée aussi ?
— Ouais pas faux. D'ailleurs j'ai appris que ses parents tenaient un restaurant dans le centre commercial.
— Oh trop bien, tu pourras l'inviter du coup ?
— J'avais prévu de t'inviter.
— Oh ! Eh bien, j'en serais ravie, ça me ferait très plaisir Brave.
— Je passe te chercher demain soir ?
— Oui, d'ailleurs demain je ne serai pas au lycée. Ma présence est requise pour un repas avec les grands membres fondateurs. Du coup je serai absente.
— Ne t'en fais pas, je préviendrai les profs et je prendrai les cours histoire pour que toi et Joviale ne ratent rien.
— Merci.
— Mais du coup tu seras avec Haine ?
— Oui j'imagine, je n'ai pas le choix.
— M'enfin, tu as mangé ?
— Non, je devais rejoindre Joviale au réfectoire.
— Et moi je devais rejoindre Protecteur, on y va ?
— Je te suis.
Tout en parlant, on arriva au réfectoire qui était assez bondé comme à son habitude. Je pris un plateau et me servis de différents plats. Brave s'installa à une table qui se trouvait au centre du réfectoire. Autour de cette dernière se trouvaient Protecteur, Rancunière, Joviale et Curieux. Je m'installai à mon tour à cette table entre Brave et Joviale. Mon arrivée énerva Rancunière, qui m'avait vue arriver au loin :
— Tu fais quoi à notre table ?! Le réfectoire est trop petit pour que tu viennes poser tes fesses ici ?
— Ferme-là Rancunière ! S'exclama Brave.
— C'est mon droit de ne pas vouloir d'elle.
— C'est moi qui l'ai invitée et puis la table ne t'appartient pas, tu peux t'en aller.
— Bref.
Après un long silence, Curieux lança un sujet de discussion qui attira les regards vers lui :
— À ce que j'ai compris, c'est Haine qui a amené Anxieuse à l'hôpital ?
— Exactement, lui répondit Joviale.
— Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Qu'il déteste tout le monde et puis là, il fait un acte héroïque. Vous pensez à la même chose que moi ?
— À quoi tu penses Curieux ? L'interrogea Brave.
— À un changement d'émotion.
— Et bien s'il fait un changement d'émotion, je serai le premier à le dénoncer, ce crétin, lança Protecteur.
— Tu veux te venger du coup qu'il t'a mis l'autre jour à votre bagarre dans le couloir, s'exclama Rancunière.
— Pas que. Il se croit tout permis juste parce que ses parents sont des membres fondateurs.
Durant leurs échanges, je me concentrai sur mon plateau tout en remuant ma jambe. Je ne me sentais pas à l'aise parmi eux. Je ne souhaitais qu'une chose, fuir. Joviale remarqua mon silence et m'envoya un message.
Joviale: Tu veux qu'on s'en aille ?
Anxieuse: Oui !
Joviale: Je vais prétexter une excuse.
Joviale se leva et annonça à Protecteur qu'elle devait aller préparer un travail. Elle rajouta qu'elle avait besoin de moi pour le réaliser. Je pris mon plateau et le posai sur la pile du réfectoire avant de m'en aller avec Joviale. Une fois dehors, on s'installa sur un banc dans la cour. Joviale se mit à rigoler en me disant :
— Je t'ai jamais vue aussi mal à l'aise qu'aujourd'hui.
— J'avais l'impression d'être assise à une table en enfer.
— Avec Rancunière en première ligne.
— Merci de m'avoir secourue.
— Mais de rien très chère. Tu as rencontré Brave du coup avant de venir manger ?
— De base, j'étais sur le terrain afin de réaliser le tour que je n'ai pas pu finir et Brave était dans les gradins. Il m'a dit qu'il se sentait coupable d'avoir rien fait.
— Mais il a fait quelque chose. Ce n'est pas comme s'il n'avait rien fait comme Rancunière.
— Oui, c'est ce que je lui ai dit, figure-toi.
— Et il s'est passé quoi ensuite ?
— Je l'ai rassuré en lui disant qu'il ne fallait pas qu'il se fasse du mal alors qu'il a quand même fait quelque chose. Ensuite il m'a parlé de Blessée encore une fois. Il m'a dit que ses parents avaient un restaurant au centre commercial.
— Un autre ?
— Mais non, celui auquel on a mangé Joviale.
— Ah d'accord et ensuite ?
— Je lui ai dit que c'était super comme ça il pourra l'inviter à manger sauf que là il m'a répondue que c'était moi qu'il souhaitait inviter.
— Quoi !?
— Mais oui, je n'ai pas compris. Soit il joue sur deux tableaux entre moi et Blessée soit il m'apprécie vraiment. Je le comprends plus, je t'avoue.
— Mais il n'est pas clair là Brave. Je suis trop contente pour toi. Au moins tu pourras lui demander ses sentiments envers toi.
— Oui j'essaierai. La sonnerie va bientôt retentir. Il faut qu'on aille en cours de mathématiques, je n'ai pas envie d'y aller.
— On finit à quinze heures, tu peux tenir je pense.
— Oui, c'est vrai. Il faut que je trouve Haine, tu ne l'aurais pas vu par hasard ?
— Non, mais il a cours avec nous.
La sonnerie se mit à retentir. On se dirigea vers l'enceinte du bâtiment pour le cours de mathématiques. Le professeur ouvrit la porte et on s'installa à nos places. Je guettais les élèves de la classe qui défilèrent sous mes yeux dans le but d'apercevoir Haine. Après quelques minutes, le cours commença. Haine était absent...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top