Chapitre 39 : News


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En gros, Wayne Coooper, le futur sénateur de la république a été aperçu hier après-midi, revenant de son voyage en Espagne, accompagné de sa fille Ashley Cooper. Plusieurs questions lui ont été posées mais le millionnaire n'a pas décidé de répondre. La même chose dans le cas de l'adolescente de seize ans à qui les journalistes ont demandé son avis à propos de la candidature de son père aux élections.  

Moi, seize ans ?

Je sais qu'ils pensent que je suis Ashley, mais j'aimerais bien savoir si j'ai l'air d'une adolescente moi. Même la fille de Wayne ne fait pas son âge, je lui aurais donné dix-huit ans.

Vraiment cette famille n'arrêtera jamais de me surprendre. Les parents qui ont l'air jeunes malgré leur âge, les enfants qui sont tout le contraire. Je suppose que Kyle non plus ne doit pas avoir mon âge comme je l'ai pensé quand je l'ai rencontré, ça ne me surprendrait pas s'il avait vingt-cinq maximum.

- Brooke, m'appelle ma mère.

Ce qui me ramène à la realité.

Je m'étais complètement egarée, mon problème actuel est plus grave qu'une histoire d'âge.

Je pose mes yeux sur elle et la vois une main sur sa hanche, attendant mes explications. Au moins, je suis maintenant convaincu qu'ils n'ont pas pigé que j'étais en faite la petite amie cachée de Wayne, mais ça ne va pas tarder. Que vais-je faire quand ça arrivera ?

- C'est un mal entendu, dis-je.

- C'est tout ce que tu as à dire ?

J'essaie de rester la plus impassible possible.

- Bah oui... ils nous ont pris en photo alors qu'on sortait de l'avion, ils savent que Wayne a une fille, nous voyant ensemble, ils ont tout de suite deduit que j'étais Ashley Cooper, c'est tout. Wayne a la cinquantaine, il pourrait être mon père, et en plus, on a tous les deux les yeux bleus.

J'en ai trop dit, je n'aurai plus l'air crédible à force.

Ma mère me fixe les yeux à moitié fermés comme si elle essayait de me sonder pour voir si je mens ou pas. Ce qui me gêne c'est que même Killian me regarde comme s'il ne croyait pas un mot de ce que je viens de dire.

Mais c'est logique, il n'y a pas de raison pour que maman n'y croit pas.

- Je croyais que tu travaillais en tant que babysitter chez les Cooper ? ajoute ma mère après quelques minutes de silence. D'après les journalistes, Ashley a seize ans, elle est trop grande pour qu'on paye la garder.

J'avais oublié ce petit détail.

- Wayne n'a pas qu'un seul enfant, répondé-je. En plus, les paparazzis ignorent qui ils sont, la preuve, ils m'ont pris pour sa fille. Ce n'est pas une famille qui aime se retrouver sous les projecteur, ils font juste tout ce qui leur passe par la tête pour pouvoir soutirer des informations aux gens. 

- Pourquoi je ne vois que vous deux dans la video ? Où sont sa femme et ses enfants ?

- Ils étaient restés à l'intérieur de l'avion jusqu'à ce que les paparazzis partent, Wayne et moi étions les premiers sortis, on ne pouvait plus faire de mi tour. Ils nous ont surpris.

- D'après ce que je vois, vous vous tenez la main. s'écrit-elle.  

- Maman, tu vois bien qu'on était encerclé par ces journalistes, il fallait qu'on s'eloigne le plus vite possible, c'est pour ça que Wayne m'a pris la main, j'etais trop lente, je n'avais pas l'habitude.

Un silence s'installe, personne ne dit plus rien.

Je ne sais pas d'où me vient toute cette inspiration, mais j'ai tellement menti à ma mère que ça vient tout seul, je suis devenue une professionnelle en ce domaine. Et c'est triste de le dire.

Pardonne-moi maman, quand tu apprendras la vérité, tu auras toutes les raisons de m'en vouloir. Mais pour l'instant, je ne suis pas prête à quitter Wayne, ça vient juste de commencer.

- Bon, fait Killian en frappant des mains, brisant le silence gênant qui avait pris le salon en otage. Je crois que je vais y aller, merci de m'avoir aussi bien accueilli madame Miller.

- Oh non, je ne suis plus mariée, c'est Rhodes maintenant. Mais tu peux m'appeler Olivia. répond cette dernière.

D'une part, le fait que ma mère pense que Killian est mon petit-ami m'a beaucoup aidé, ça l'empêchera d'imaginer une quelconque ambiguïté entre Wayne et moi.

- Je t'accompagne, dis-je à l'intention de Killian.

Il faut à tout pris que je sorte de cette maison, sinon j'ai l'impression que chaque seconde passée près de ma mère est une chance de plus pour qu'elle découvre mon secret.

Elle m'oublie un peu, je suis le brun alors qu'il monte prendre son téléphone et converses dans ma chambre.

- Mais d'ailleurs, t'as dormi où ? lui demandé-je.

- Bah ici, j'ai attendu que tu t'endormes pour remonter du lit après que tu m'ait poussé. répond-t-il comme si de rien n'était.

J'ouvre la bouche de surprise.

- Sale pervers.

- T'as cru que j'allais dormir par terre, t'es folle toi.

Il porte déjà ses vêtements d'hier, je comprends donc qu'il a déjà mangé et pris une douche. Avant Paige, personne d'autre n'avait le droit d'être aussi à l'aise chez moi.

- J'y vais belle maman, dit l'intrus une fois retourné dans le salon. 

Il fait la bise à ma mère.

- Reviens quand tu veux mon grand.

Ça c'est hors de question, c'est ce que j'ai envie de dire. Mais je ne veux pas me faire remarquer, alors je me tais.

- Je n'y manquerais pas !

Je souffle.

On quitte la maison et on commence à marcher en direction d'un stop pour que Killian puisse prendre le bus.

- Je crois que t'a mère m'aime bien, dit-il en enfouant ses mains dans les poches de son jeans.

- Tu m'étonnes, je ne vois même pas pourquoi. Un emmerdeur aussi...emmerdeur que toi.

Il rit.

Ma mère lui a tellement posé de question hier que maintenant je sais qu'il a un grand frère et qu'il portait des lunettes quand il était enfant. Je ne vous dis pas le regret qu'elle a ressenti en apprenant que Killian habitait au même endroit que nous il y a quelques semaines: l'air de camping car. Mais qu'ils ne soient jamais croisés.

Moi je pense que c'est déjà arrivé, mais qu'ils n'avaient juste pas fait attention. Si on s'intéresse à tous les gens qu'on croise sur notre chemin notre memoire n'aurait plus d'espace.

- Tu sais que tu es une bonne menteuse ? lâche Killian.

- Comment ça ?

Je tourne mon visage vers lui.

- Pas si bonne que ça enfaite, puisque moi je t'ai cramé.

- Et je peux savoir ce que t'as compris exactement ?

- Que tu as menti à ta mère concernant les nouvelles à la télé.

- Ça ne sert à rien si tu ne sais pas exactement ce que je lui ai caché, donc je m'en fou. dis-je l'air de rien.

J'espère que c'est juste ça.

- Tu connais le terme sugar daddy ?

C'est pas vrai...

- Non, c'est quoi ? mentis-je.

Je baisse la tête pour pouvoir regarder mes pieds se poser un par un sur le sol cimenté. Le fait qu'il pense savoir ce que je manigance ne veut pas dire que tout est fini, il n'a pas de preuve, tant que je nie les faits, il ne se passera rien.

- Ce nom est donné aux hommes âgés qui paye des jeunes filles de ton âge pour sortir, et même coucher avec eux.

- Vraiment ? C'est comme de la prostitution alors ?

- On peut dire ça.

- Waouh, ça existe vraiment ? m'exclamé-je étonnée.

- Arrête de faire ta petite fille naïve et innocente, je ne suis pas con Brooke. dit-il en arrêtant de marcher pour se tourner vers moi.

- Mais non, pourquoi tu penses ça ? fais-je faussement serieuse en m'arrêtant aussi.

- Alors tu ne sors pas avec ce Wayne Cooper par intérêt ?

- Non, je ne vois pas de quoi tu parles.

- Ça expliquerait toutes ses choses que tu as commencé à avoir d'un coup. Donc, cette grande maison ne t'a pas été offerte par lui?

- Bah non.

- Ce voyage en Espagne n'était pas en réalité des vacances en couple ?

- Pas du tout.

Il soupire et reprend sa marche.

- Alors je crois qu'on n'a plus rien à se dire.

Je le suis.

- Tu vois que t'es con, si t'arrives à penser même une seule seconde que j'ai une liaison avec Wayne. Il pourrait être mon père quand même.

- Ça n'a pas l'air de te gêner plus que ça puisqu'en me voyant chez toi t'as tout de suite pensé que ta mère et moi étions ensemble.

- Mais j'ai dit ça pour rigoler, je ne le pensais pas !

- Quelle drôle façon de blaguer.

- Roh !

Il est entrain de me faire une crise là, je me trompe ? Tout ça parce que je ne veux pas lui faire des confidences.

- On est ami non ?

- Oui, des récents amis.

- Le nombre de temps n'est pas important, je te fais confiance, je pensais que c'était le cas, mais apparemment non.

Il a l'air vraiment serieux quand il dit ça, ça me fait de la peine, j'ai l'impression d'être le mechant loup et lui un petit cochon sans défense. Mais j'ai aussi envie d'eclater de rire et ne plus m'arrêter. Je ne sais pas si ça arrivera un jour, mais il n'est pas au niveau de Paige, celle à qui je raconte tout ce qui me passe par la tête. C'est encore trop tôt, je n'oublie quand même pas que c'est un ancien ami de Candy.

- Franchement, j'ai clairement tout enoncé et tu t'entêtes à nier. Tu ne sais pas que je ne suis pas du genre à juger ? Regarde, je t'ai dit que j'étais ami avec Candy et ses potes juste par intérêt. Tu ne devrais pas avoir peur de tout me dire.

Et voila, il me fait vraiment une crise. C'est mignon mais ennuyant en même temps. Il va me laisser en paix oui.

On est déjà arrivé, à destination, on attend juste le bus. En parlant du loup, un est en train de s'approcher. Tant mieux !

- Puisque tu ne veux toujours pas me faire confiance, je vais te révéler un truc que tu ne sais pas. ajoute-t-il.

Le bus s'arrête devant nous.

- Candy te deteste parce qu'elle est jalouse de toi.

Il s'apprête à monter mais je lui prends le bras.

- Comment ça ? Elle est jalouse de moi, mais c'est impossible.

- Figure-toi que non. Elle te trouve trop belle, et le plus important, ça l'énerve de te voir sourire même quand tu n'as pas d'argent pour pouvoir acheter un feuillet d'examen.   
- Hein ? fais-je abasourdie. Mais...mais...

- Qu'est-ce que tu veux ? Elle est riche mais elle n'est pas heureuse pour autant, t'as déjà vu Candy sourire si ce n'est pas lorsqu'elle te fait la misère ?

En y repensant, c'est vrai ça. Je n'y avais pas pensé.

Le chauffeur lui dit d'entrer une bonne fois pour toute, me poussant à le lâcher. Il me dit à bientôt et le vehicule s'éloigne.

Alors la, cette fin de conversation m'a laissée sur le cul.

***

Alors que je rentre chez moi, j'ai comme une impression que quelqu'un est entrain de m'observer. Je regarde derriere moi, mais rien.

Et alors que je m'apprête à retourner la tête pour continuer mon chemin, mes yeux tombent sur quelqu'un caché derrière un arbre à quelques mètres de moi, à ma gauche. Si on n'y fait pas vraiment attention, impossible de le voir.

J'arrête de marcher un instant et plie les yeux, mais ils finissent rapidement par s'écarquiller après avoir vu l'homme me prendre en photo avec une caméra.

Et merde.


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