Chapitre 36 : Mine
•••
- Bon vol Sylvie, dommage que tu ne puisses pas rester un peu plus.
- J'aurais aimé, mais bon, je suis bien obligée, répond cette dernière en haussant les épaules.
Tout s'est passé comme prévu. Wayne a fini par convaincre monsieur Eduardo Garcia de faire confiance à son entreprise, lui faisant comprendre qu'il ne pourra que gagner en acceptant de colaborer ensemble. Le contrat a été signé, Wayne et sa secrétaire ont terminé avec succès ce pour lequel ils s'étaient rendu en Espagne.
Mais alors qu'on profitait de cette nouvelle et dernière semaine, Sylvie nous apprend qu'elle va devoir partir plus tôt que nous. Puisqu'il était prévu qu'on reparte tous dimanche, le jet de Wayne ne pourra pas l'emmener. On a du lui réserver un vol d'urgence, et la voilà prête à quitter l'hôtel magnifico pour se rendre à l'aéroport.
Le chauffeur qui s'est occupé de nous à notre arrivé dans ce pays est celui qui est en train d'attendre Sylvie sagement, du côté conducteur.
- Adieu, je suis contente de t'avoir rencontré.
Et c'est la verité. On a fait connaissance, et pas une fois elle ne m'a demandée quel type de relation j'avais avec son patron. Elle doit sûrement s'en douter, mais ça se voit qu'elle n'est pas du genre à mettre son nez dans les affaire des autres et à les juger. Elle s'est contenté de faire son travail, et à parler avec moi quand il le fallait. C'est ce que j'aime chez elle.
- Moi aussi j'ai été heureuse de te rencontrer, dit la rousse en me faisant un sourire. Après tout, ce n'est peut-être pas un adieu !
Si Wayne m'emploie dans son entreprise comme prevu, ce ne sera pas un adieu.
- Merci d'avoir aidé Wayne à choisir la robe et les chaussures convenants la semaine dernière, pour que je puisse aller au gala de charité. ajouté-je. Je doute qu'il aurait pu faire d'aussi bon choix, sachant qu'il est un homme.
- Ah ça !
Elle rit.
- De rien.
Elle me l'avait informé alors qu'on passait du bon temps à la piscine, elle voulait savoir si j'avais aimé. La reponse ne pouvait pas être autre que oui.
- Bon, j'y vais.
Elle ouvre la portière de la voiture et pénètre à l'intérieur. Wayne me rejoint.
- Passez de bonnes vacances, dit-elle en posant son regard sur nous. Monsieur Cooper, je vous dis à lundi matin.
- Oui c'est ça, à lundi Sylvie, répond Wayne.
La voiture s'éloigne et on entre dans l'hôtel, mon bras droit enroulé autour de son bras gauche.
Comme me l'avait promis mon sugar daddy, il est tout à moi cette semaine.
On passe les journées ensemble, il ne me lâche pas d'une semelle et moi non plus. Après ce qui s'est passé entre nous, on est de plus en plus proche, Wayne n'a plus peur comme avant. Il m'embrasse tout le temps, m'affectionne comme jamais et n'hésite pas à me parler, sans que je ne lui pose une question. C'est comme si la barrière qui était entre nous s'est brisée après cette nuit, on est maintenant prêt à se donner corps et âme à l'autre. Bien qu'on ne se montre en publique toujours pas en tant que couple, mais entre nous, nous savons que c'est ce qu'on est.
Je ne suis plus une simple fille paumée qu'il a trouvée dans un bar, et il n'est plus un simple homme plein aux as à qui j'ai décidé de donner mon corps dans le seul but de remplir mes poches. Non, on est plus que ça, il y a un sentiment fort entre nous, et ça fait toute la différence.
Alors qu'on montait un puzzle -parce que oui Wayne a emmené une boite avec lui-, il m'a racontée que ça n'a pas toujours été rose pour lui. Il a grandi dans une famille pauvre, ses parents faisaient de leur mieux pour s'occuper de son frère et sa soeur et les envoyer à l'école. Il a commencé à comprendre que leur situation devait changer et que c'est à lui de prendre les choses en main, quand sa soeur est morte par manque de soin. Elle était malade et c'était impossible pour eux de l'emmener à l'hôpital. C'est ce qui lui a motivé à travailler dure à l'école, et après le lycée, il a eu droit à une bourse d'étude universitaire. Il se disait que plus jamais il ne laisserait quelqu'un qui lui est proche souffrir et mourir à cause de sa situation économique.
Et c'est comme ça que le petit Wayne est devenu un grand, et depuis, il n'a plus souffert à cause de ce morceau de papier qu'on nomme argent. D'après ce qu'il m'a dit, c'est grâce à lui si sa mère vit comme une reine à quelques kilomètres, en compagnie de son grand-frère Wyatt et sa famille.
En me racontant son histoire, je me suis retrouvée dedans. C'est grâce à lui si ma mère est maintenant en bonne santé, c'est comme s'il s'était racheté de ne pas avoir pu sauver sa soeur Bénédith en sauvant ma mère. Et ça me donne la force de continuer à travailler dure à l'université pour qu'un jour ma situation change à tout jamais.
***
J'enlève mes sandales et laisse le sable blanc chatouiller mes pieds. Ma main droite dans celle de Wayne, on se promène sur la plage.
On est jeudi, dans deux jours on sera chez nous. Mais pour l'instant, tout ce qu'on a à faire c'est de profiter du beau temps qu'il fait en ce moment et de la mer espagnole qui me rappelle les yeux de l'homme de mes rêves se tenant à côté de moi.
Je n'ai plus jamais croisé l'ex femme et la fille de Wayne. Quand je lui ai demandé ce qu'on devra bien pouvoir leur dire vendredi passé, si jamais elles nous voient ensemble, il m'a répondu qu'elles étaient rentrées. Apparemment, elles etaient en Espagne avant nous, et leur séjour ici a pris fin bien avant qu'une catastrophe se produise. Heureusement.
Concernant Candy, il faut dire qu'on se croise souvent. Le regard méprisant est toujours au rendez-vous, mais au moins, elle a arrêté de me faire chier après ce que je lui ai balancé à la figure. Heureusement que je suis rarement avec Wayne quand ça se produit, les deux seules fois qu'il etait là on marchait juste à côté de l'autre, comme deux personnes normales. Je ne crois pas que ça suffirait à ce qu'elle en déduise qu'il se passe quelque chose entre nous. Ce serait mieux si elle pense qu'il est mon père.
- C'est beau, tu ne trouves pas ? dit Wayne.
Il parle du soleil qui est en train de se coucher, et en effet, le spectacle est magnifique.
- Oui, ça l'est.
Il y a peu de monde à la plage, je peux les compter sur les doigts d'une main. Ce serait surement le contraire s'il était plus tôt puisque c'est une plage publique. Mais je trouve que c'est mieux ainsi, rien que nous deux, Wayne et moi.
On arrête de marcher et il s'approche un peu plus de la mer. Les petites vagues nous arrivent maintenant sur les pieds.
- Tu sais Brooke, commence Wayne les yeux rivés sur l'étendue d'eau salée. Je ne sais pas où nous allons tous les deux, mais étrangement, au fond de moi, je ne veux pas non plus le savoir.
Je tourne la tête vers lui.
- Tant que c'est avec toi, cela me suffit. C'est tout ce qui m'importe.
Cela devrait être interdit qu'il me parle comme ça, je ne sens plus mes jambes, j'ai l'impression de quitter la terre ferme, en direction d'une autre dimension. Voilà comment je me sens quand je suis près de Wayne, quand il me dit d'aussi belles paroles.
- Moi aussi Wayne, dis-je à mon tour. J'ignore complètement si c'est la bonne direction, mais tant que nos coeurs ne nous crient pas le contraire je suppose que ça l'est ?
Il soulève ma main avec la sienne et dépose un baiser dessus.
- Que m'as-tu fait, nom de Dieu ?
Cette question me donne la chair de poule.
C'est plutôt moi qui devrais te poser cette question Wayne Cooper, il faut croire que Paige et Wendy avaient raison. Et j'ai bien quitté le stade "entrain de tomber amoureuse", je suis bien loin derrière.
Je sursaute, ferme automatiquement les yeux et lâche la main de Wayne quand je sens de l'eau m'éclabousser. Je les ouvre une fois le choc passé et vois le coupable entrer dans la mer en courant.
- Ça ne se passera pas comme ça ! crié-je en me lançant à sa poursuite.
Ne se retournant pas, je saute sur son dos et on tombe tous les deux dans l'eau. Les rires de Wayne résonnent et c'est la plus belle chose que je n'ai jamais entendu. J'oublierai presque ma vengeance tellement il est mignon tout plein, mais je ne dois pas me laisser berner de la sorte.
On s'éclabousse l'un et l'autre éclatant de rire comme des enfants quand on reçoit une autre grosse quantité au visage, ou à force de prendre des vagues on n'arrive pas à garder l'équilibre et à rester debout.
- Aie ! fait Wayne en se bouchant l'oeil droit.
Je m'arrête net.
- Qu'est-ce qu'il y a ? T'as mal ?
Je m'approche de lui et ramène mes mains à son visage, il enlève la sienne et je remarque qu'il a du mal à ouvrir l'oeil en question.
- Je n'arrive plus à ouvrir mon oeil, peine-t-il à dire.
La panique commence à m'envahir.
- Laisse-moi voir.
J'approche mon visage du sien.
- Boo ! fait-il en ouvrant d'un coup l'oeil.
Je sursaute et fais deux pas en arrière, il me regarde en souriant en coin.
Il n'avait rien, il l'a fait exprès.
- Tu n'es qu'un-
Je n'ai même pas fini de dire ma phrase qu'il fait deux pas vers moi et me rapproche de lui, en passant son bras derrière mon dos.
- Je ne suis qu'un quoi ?
Son visage est à quelques centimètres du mien, tellement prêt que nos lèvres se frôlent.
Il sait très bien que je ne peux rien dire quand il est aussi près, il sait que je perds tous mes moyens et se joue de l'emprise qu'il a sur moi.
Je m'apprête à ouvrir la bouche mais il m'en empêche en posant un doigt dessus.
- Tut tut tut tut tut, ne dis rien.
J'obeis et lèche sensuellement son doigt en le regardant droit dans les yeux.
Il se mord la lèvre inférieure et j'en profite pour en faire un peu plus. Je m'empare de son doigt, l'entre dans ma bouche et le suce lentement, une image bien précis dans la tête.
Wayne grogne en me regardant faire, on dirait qu'il a lui aussi l'image en tête.
- Tu es une très très mauvaise fille, dit-il alors que je suis en train de passer ma langue sur mes lèvres, comme si je venais de déguster un bon plat.
- Et je peux l'être encore plus, si tu vois ce que je veux dire.
***
Je ne lui laisse même pas le temps d'allumer la lumière une fois nous trouvant dans notre chambre, que je le pousse jusqu'a ce qu'il tombe sur le lit.
- Attends-moi là.
Il hoche la tête sans protester, et je pars m'enfermer dans la salle de bain.
La tension sexuelle qui se dégageait entre nous pendant notre retour était à son comble, je n'arrêtais de lui caresser la cuisse alors qu'il conduisait une voiture qu'il a loué il y a deux jours. À chaque fois, il enlevait ma main, déstabilisé. Je pouvais bien voir la bosse dans son pantalon, lui non plus il ne pouvait plus attendre d'arriver à l'hôtel.
J'en ressors cinq minutes plus tard, habillé de mon string noir en dentelle. Je prends la pose, la main gauche sur ma hanche et celle de droite dans mes cheveux, telle une mannequin, et laisse Wayne me regarder de la tête au pieds. Il est bouche bée. Il a déjà tout enlevé, tout ce qu'il porte maintenant est un boxer.
Je m'approche de lui et monte sur le lit.
- Ce soir c'est moi la patronne, laisse-moi faire. dis-je de la façon la plus sexy qui soit.
Il hoche la tête et je fais rencontrer nos lèvres. Il cherche quelque chose en tatonant, dans le tiroir à coté du lit.
- Que cherches-tu ?
- Un préservatif.
- Laisse, je prends la pilule.
Il abandonne et plaque encore ses lèvres sur les miennes.
- Tu es à moi Brooke, pas vrai ? dit-il en me fixant droit dans les yeux, d'un regard de chien battu, comme s'il avait peur que la réponse soit négative.
Mais ce n'est pas le cas, ça ne le sera jamais.
- Je suis à toi Wayne, je suis à toi.
•••
NDA:
Ne me dites pas que vous vous attendiez à une autre fin ? 😆
Dans le prochain chapitre, Brooke et Wayne retournent chez eux. Qu'est-ce qui doit bien être en train de les attendre ? 😉
À suivre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top