Chapitre 31 : Nightmare


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Je me fige et agrippe ma chaise comme si ma vie en dependait.

- Vous avez perdu quelque chose ?

Sa voix stricte me sort de mes pensées, je me rends compte que j'étais toujours en train de la fixer. Elle me regarde de haut en fronçant les sourcils.

- Je... Oh non non, tout va bien. bégayé-je.

- Alors arrêtez de me déshabiller du regard comme si c'était le cas, c'est de insolence. crache la femme de Wayne. C'est écoeurant de voir comment les jeunes d'aujourd'hui sont irrespectueux.

Elle me lance un regard méprisant et se retourne gracieusement, tout en mettant ses lunettes de soleil.  

Wow, je reste bouché bée. Elle vient de littéralement me clouer le bec là.

Je suis consciente que je n'aurais pas dû la fixer de la sorte, mais quand même, pas besoin de faire tout un plat. C'est sûre et certain que Wayne est le seul à ne pas péter plus haut que ses fesses, sa femme et ses enfants sont tout le contraire. Ils agissent comme s'ils étaient les rois au monde et ne manquent pas de te rappeler de quel rang social ils viennent.

Enfin, c'est son ex femme, puisqu'ils sont divorcés.

Le pire c'est qu'elle a parlé avec classe, j'aurais eu la honte de ma vie s'il y avait d'autres personnes aux alentours.

Mais que fait-elle là ? Quelle probabilité il y avait-il pour que la femme de Wayne voyage dans le même pays,et réserve une chambre dans le même hôtel que nous ?

C'est étrange, je doute que ça soit juste une grande coïncidence. Ce n'est pas possible. 

J'espère que Wayne n'a rien à voir avec ça. Savait-il qu'elle serait là ? Pourquoi ne m'a-t-il pas prévenue ? Ils ne sont peut-être plus ensemble, mais ça ne change pas que l'homme avec qui elle était marié et a deux enfants de mon âge, est maintenant mon sugar daddy.

Calme toi Brooke, elle ne sait pas qui tu es, rien de grave ne va se passer.

Je souffle un bon coup et me détends. Je me place correctement sur ma chaise et ferme les yeux pendant un moment.

Je dois admettre qu'elle est très belle, elle a l'air jeune, comme si elle avait la trentaine. Mais si on regarde bien son visage, on se rendra compte qu'elle ne l'est pas du tout. Ce corps, on dirait celui d'un mannequin, je me sens comme une crotte de nez comparé à elle. Tout comme son ex mari, elle a de bonne gêne. Cette couleur de cheveux lui va à ravir, le blond platine est rayonnant et magnifique. Je ne crois pas que c'est naturel, si je me fis aux cheveux blonds simple de sa fille Ashley.

Donc Wayne doit aimer les blondes, d'abord sa femme, puis moi. En tout cas, je peux comprendre pourquoi elle l'avait attiré, si je ferme les yeux sur sa personnalité. Elle m'a plutôt l'air hautaine.

L'idée de prendre quelques photos me vient en tête, je m'empare de mon téléphone à côté de moi et entre dans camera.

C'est la première fois que je me prends en photo avec un de mes nouveaux bikinis, et je dois dire qu'elle me va très très bien. 

Je souris en regardant les clichés et decide qu'il serait peut-être temps d'aller goûter un peu la piscine.

- Ah, t'es là maman ? J'ai failli ne pas te trouver, wesh.

Non, ce n'est pas vrai.

- Ashley, c'est quoi ce langage ? Wesh ? Que veut dire ce mot grossier ?

C'est un cauchemar, je dois être en train de rêver, il n'y pas d'autre explication.

La fille de Wayne s'approche de nous une serviette sur son bras droit et un téléphone dans sa main gauche. Je detourne rapidement la tête, m'empare de mon téléphone portable et prends mes jambes à mon cou. Tant pis pour ma boisson et ma crème solaire, il ne faut pas qu'Ashley me voit.

Je m'éloigne d'eux presqu'en courant, bousculant au passage quelques personnes, tout en m'excusant. Je me fiche si elles me regardent bizarrement et ne comprennent pas pourquoi je suis partie. Le pire ce serait qu'Ashley me reconnaisse, raconte à sa mère qu'elle m'a vue à moitié à poils chez son père et qu'elles font le lien entre ma présence ici et celle de Wayne. Pas question de déclencher une troisième guerre mondiale dans un pays qui n'est pas le mien, en plus quoi que je dise, je serai toujours en tort.

Je serais une vulgaire escorte girl aux yeux des gens.

J'entre dans l'hôtel et monte dans ma chambre à la même vitesse. Et voilà, une journée de gachée, je n'ai même pas eu le temps de me baigner à la piscine. Je ne pourrai pas descendre tant qu'elles seront là. Me voilà emprisonnée dans une piece alors que ce voyage était censé être des vacances.

Wayne, tu ne perds rien pour attendre.

***

Couchée sur le lit telle une larve, un pot glace à la main, je regarde la télévision.

Heureusement qu'il n'y a pas que des chaines en espagnol ici, parce que c'est sûre que je me serais vite lassée. Essayer de comprendre rien qu'avec des images n'est pas vraiment pratique.

Je remarque que mon pot de glace va bientôt finir, ce qui me pousse à soupirer. J'ai failli perdre patience tout à l'heure en commandant, aucune façon pour moi de faire comprendre à l'homme au bout du fil que j'ai besoin d'une glace.

- Un pot de crème glacée à la vanille. 

- ¿ Comò ? No entiendo señorita. demandait-il perdu.

- Un...un poto, un poto de crema ? tentais-je comme une conne.

- Un protector solar ?

- No, no, pas une crème solaire ! criais-je. Ice cream ? Ça vous dit quelque chose ?

- Ah, ice cream, un helado ! Bueno, te traigo eso.

Je vous jure, c'est comme le sport cette langue, fatiguante.

J'allume mon téléphone, il est bientôt seize heures et Wayne n'a pas encore pointé le bout de son nez. Il a dit qu'il rentrerai à quatorze heures, pas plus, je commence à vraiment m'impatienter. Avoir passé ma journée dans une chambre alors qu'il fait beau dehors, et la presence de son ex femme et de sa fille ont suffit pour me mettre en colère.

Peut-être qu'il est avec elle en ce moment même ? Peut-être qu'ils sont en train de planifier de se remettre ensemble et à force, il m'a oubliée ?

En même temps, qui suis-je ? Une simple sugar baby, pas si importante que ça. Une copine dont il a honte, même pas officielle. 

J'entends quelqu'un frapper à la porte, les battements de mon coeur accélèrent.

Wayne n'aurait pas frappé, il a les clefs. Et si c'est sa femme ?

Trois autres coups résonnent, me faisant sursauter.

- Señorita Cooper ? fait la voix d'un homme.

Est-ce qu'il vient de m'appeller par le nom de Wayne ?

Je vais ouvrir et tombe sur un jeune homme habillé de la même façon que les porteurs de bagages de l'hôtel, il tient une robe enveloppée dans du plastique et une boite de chaussure en mains.

- Oui ?

- Esos son de parte de señor Wayne Cooper, me dijo que te los diera. déclare-t-il en me les tendant.

Je n'ai pas besoin de google traduction pour comprendre, le simple fait d'entendre le nom de mon sugar daddy suffit voir que c'est qui les a envoyé. 

- Graçias. dis-je en les prenant.

Le jeune homme hoche la tête et s'en va, je ferme la porte et les dépose sur le lit. J'ouvre la boite à chaussure et trouve un morceau de papier dans lequel est écrit un memo, à l'intérieur. 

"Désolé Brooke, mais le rendez-vous a duré plus longtemps que prevu, je ne pourrais pas rentrer de si tôt. J'espère que tout va bien. Cette robe et ces chaussures sont pour toi, fais-toi belle. On est invité à un gala de charité qui sera organisé dans la grande salle de conférence de l'hôtel, ce soir à dix-sept heures. On se verra là bas."

Je relis le message plusieurs fois pour être sûre et certain d'avoir bien compris, je n'arrive pas à y croire.

Alors il me laisse seule et il n'a même pas pris la peine de m'appeller ? On dirait qu'il parle à sa secretaire, je ne perçois aucune affection particulaire dans son mémo. 

Je soupire.

Je commence vraiment à croire qu'il m'a laissée tomber pour son ex femme, ce serait le comble si elle participait à ce gala. Mais je ne crois pas, ce serait une trop grande coïncidence. Sauf s'il savait qu'elle serait en espagne et qu'il m'a juste invitée parce qu'il se sentait obligé, mais pas pour qu'on puisse vraiment passer du temms ensemble ? Si ?

Il va falloir qu'on parle.


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