Chapitre 26 : Home


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Je ramasse mon bol par terre et nettoie les dégâts. Si je savais que ça allait se passer comme ça, je n'aurais pas laisser mes céréales tomber. Quel gâchis !

Wayne est assis sur mon lit et ne dit plus rien, je le comprends.

Non seulement on s'est embrassé, on a fait des choses inattendues et on a failli franchir une limite. Je suis sûre qu'on serait allé plus loin si Marie ne nous avait pas interrompu.

Est-ce que je lui en veux? Je ne sais pas.

Je ne sais pas si ce qu'on allait faire était bien ou pas, je ne sais pas comment réagir à ce qui vient de se passer.

Mais même vu sous cet angle, le mot "erreur" n'est pas approprié. Je suis d'accord, on ne s'est pas contrôlé, c'est comme si on avait perdu toute logique, on s'est laissé emporté par je ne sais pas quoi.

Le désir ?

Peut-être.

Je suis quand même heureuse le fait qu'on s'est embrassé, ce moment était vraiment magique. Je sens toujours ses lèvres sur les miennes, et je souris comme une débile en ce moment. Bien sûr, Wayne ne peut pas le voir puisque je suis dos à lui. J'espère juste qu'il ne va pas réagir comme il l'a fait la dernière fois que je me suis rendue chez lui.

J'ajoute du lait et des céréales dans un autre bol et pars m'assoir sur le lit. Je monte le volume de la télé et enfui une cuillère dans ma bouche tout en ayant les yeux rivés dessus.

Un bruit de grattement de gorge se fait entendre, je tourne la tête vers la seule personne me tenant compagnie et vois la tête de Wayne près du mien, la bouche grande ouverte.

C'est sa façon de me demander de le lui en donner un peu. On dirait un enfant.

Je prends une cuillère de céréales et l'approche de sa bouche, mais une fois que je m'apprête à la mettre à l'interieur, je fais de mi tour et l'enfui dans ma bouche. Laissant Wayne toujours dans la même position.

Il fronce les sourcils et se redresse. Je pince les lèvres contre la cuillère pour ne pas rigoler la bouche pleine.

- Tu veux jouer à ça ? dit Wayne, amusé.

Je m'éloigne de lui en trainant les fesses mais il s'approche de moi. Je m'éloigne encore une fois et il m'imite. Mon dos se retrouve collé au mur et je ne peux plus m'enfuir. Il approche son visage du mien et ouvre sa bouche.

- Ah, fait-il. Aller, j'attends.

Je ramène mon bol contre ma poitrine.

- Non !

- T'en es sûre ?

Il me chatouille les côtes et je sursaute, ne m'y attendant pas.

- Arrête, tu vas le renverser encore une fois ! m'exclamé-je tenant le bol plus fermement.

- La décision est entre tes mains.

Il me fixe avec un sourire sournois sur le visage, et approche ses mains dangereusement de mes côtes.

- D'accord, d'accord ! me resigné-je.

J'éclacte de rire et prends une cuillère de céréales pour pouvoir le mettre dans sa bouche. J'adore ce Wayne, il peut se comporter comme un enfant quand il veut. Et c'est comme ça que je me retrouve à partager ma nourriture avec lui, lui donnant à manger comme s'il était un bébé.

- Je t'enverrai un livre de maison à vendre demain, comme ça tu pourras choisir le type de maison que tu veux.

C'est super !

- D'accord. répondé-je simplement.

- Bon, j'y vais.

Il se lève et detire son t-shirt vers le bas

- Déjà ? fais-je sans m'en rendre compte, en levant la tête pour le regarder.

- Oui.

J'aimais bien sa presence, mais bon ce n'est pas ici sa maison.

Je l'accompagne là ou j'ai l'habitude de prendre le bus et suis surprise de voir qu'il préfère prendre un taxi au lieu d'appeler Will. On se dit au-revoir, il monde dans la voiture orange et je le regarde s'en aller.

Ce n'était pas si mal, il a bien pris le fait que j'habite sur une aire de camping car. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter.

***

- Regarde maman, et celle là?

Je lui montre la maison du doigt et elle grimace.

- Elle est de couleur jaune, je déteste le jaune.

- Tu n'es pas entrain de prendre trop la confiance, par hasard? rigolé-je.

Maintenant qu'on peut choisir nous même notre maison, sachant que l'argent ne sortira pas de notre poche, elle fait des caprices. Alors qu'avant tout ce qui l'importait c'est d'avoir un toit ou dormir, peu importe si cette maison n'a ni lit, ni fenêtre.

- Vu que c'est ton patron qui va payer, je ne vois pas pourquoi je vais me priver de ce qui me fait vraiment plaisir.

J'ai appris à ma mère que Wayne a décidé de nous offrir une maison, elle était choquée mais impossible de refuser un cadeau pareil. Ce serait absurde. C'est la chance d'une vie ce qui nous arrive.

- Bien que je ne comprends vraiment pas pour quelle raison il fait tout ça, pour des gens qui ne lui sont pas proches en plus. ajoute ma mère en feuilletant le livre. Mon opération, et ensuite ça ? Il y a t-il quelque chose entre toi et Wayne, Brooke ?

Je suis prise au dépurvu, c'était bien trop beau pour être vrai. Ma mère n'est pas conne, elle n'aurait jamais laissé ça passé comme ça. C'est trop suspect.

- Bien sûr que non maman, il n'y a rien entre nous !

Ça me fait du mal de lui mentir, et même si je dis ça chaque jour je ne peux m'en empêcher, je ne vais pas quand même lui dire que je sors avec un homme qui a trente cinq ans de plus que moi. Même ma mère n'a pas encore cinquante cinq ans, elle est encore dans la quarantaine.

- C'est juste qu'il est un homme très généreux, poursuivé-je, il ne supporte pas de voir des gens dans le besoin et de ne pas faire quelque chose pour les aider. Il n'a pas toujours été riche tu sais, alors il sait ce qu'on endure.

Ma mère s'arrête sur une maison rose et elle a l'air de l'aimer, vu comment elle la regarde.

- Il me considère comme un bon employé, alors quand il a su pour ton opération et l'endroit où on habite il a tout de suite voulu faire quelque chose pour changer ça. Notre relation n'est rien d'autre que professionnelle, prend ça comme une oeuvre de charité.

- C'est quand même suspect, dit-elle. Ça me gêne de voir qu'il dépense autant pour nous alors qu'on ne peut rien lui donner en retour. Juste des remerciements.

Je sais maman, moi aussi.

- T'en dis quoi de celle là?

Il me montre la maison sur laquelle elle s'est arrêtée.

- Elle n'a pas de piscine et la couleur rose fait trop maison de poupée pour fillette.

- Et c'est toi qui disait que je prenais trop la confiance.

Je ris.

J'ai toujours eu envie d'avoir une maison avec piscine, maintenant que je peux réaliser ce rêve, je ne vais pas m'en dissuader.

Je tourne la page et tombe sur une maison de couleur blanche et grise, avec piscine à l'avant. Elle est splendide, je pense que c'est la bonne.


- Et celle là? questionné-je à ma mère. Moi j'aime bien.

Elle l'analyse un moment et hoche la tête.

- J'avoue qu'elle est superbe.

Elle regarde le prix.

- Deux cent mille dollars, c'est beaucoup !

Et encore, elle fait partie de celles qui sont les moins chers, elle n'est rien en comparaison à celle qui coûte un million. J'aurais pu choisir une villa mais je ne nous vois pas habiter dans une si grande place, rien qu'a nous deux. C'est trop, on ne veut pas abuser non plus, ce n'est pas parce que c'est Wayne qui paie qu'on doit choisir sans réfléchir. Je préfère une maison normale dans laquelle je n'ai pas l'impression d'être dans un labyrinthe.

- On la prend ? elle me demande.

- On la prend.

***

Je ferme la troisième valise et les transporte tant bien que mal à l'extérieur.

- C'est dommage que vous partiez, vous n'êtes même pas resté un mois. dit Marie, l'air triste.

- Je sais Marie, mais c'est comme ça, on ne peut rien y faire.

Je dépose les sacs par terre.

- Merci de nous avoir accueilli.

- Oh de rien, Olivia va me manquer, et toi aussi.

Je souris.

Je n'avais pas l'habitude de beaucoup lui parler, mais elle et ma mère s'étaient liées d'amitié en quelques semaines seulement. Je lui en suis reconnaissante de nous avoir hébergé lorsqu'on avait nul part où aller, je le serai toujours. Habiter dans un camping car n'était pas si mal, mais mon rêve ce n'est pas de vivre ainsi pour le reste de ma vie. Je dois déménager.

- Voilà, dis-je en lui tenant l'argent du loyer. Tu peux garder la monnaie.

On n'est pas resté un mois mais je lui paie le double, pour son hospitalité et de la remercier de s'être occupé de ma mère quand je n'étais pas là.

Elle me remercie, je lui remets les clés et elle ferme la porte du car. Il sera loué à une autre personne.

Will vient m'aider avec les valises et les met dans la voiture. Wayne lui a chargé de le faire et de m'emmener dans ma nouvelle maison. Je ne l'ai pas encore vue de mes propres yeux, mais je sais que je ne serai pas déçu.

- Tu déménage ? demande quelqu'un.

Je me retourne, Killian se rapproche.

- Tout a fait, dans une vraie maison cette fois. répondé-je.

- Tu vas me laisser tout seul ? C'est vraiment pas gentil.

Il fait semblant de bouder.

- T'inquiète pas, Candy ne te laissera pas seule elle.

Je lui fais un clin d'oeil.

- Dommage, on n'a pas vraiment eu le temps de faire connaissance.

- Qui te dit que j'avais envie de te connaitre ?

- Je le sais, je le sens au plus profond de mon coeur. dit-il en se touchant l'emplacement de l'organe en question.

- Ouais, c'est ça. rigolé-je. Et ce n'est pas comme si j'allais voyager dans un autre pays, quand même.

- On peut s'échanger nos numéros?

Il sort son téléphone de la poche de son jeans

- Et pourquoi ça?

Je croise les bras sous ma poitrine.

- Pour garder contact quoi ! s'écrit-il en passant sa main droite dans ses cheveux, en souriant. Pour parler de la pluie et le beau temps, et surtout, le bonheur d'être à l'université.

- Mademoiselle Brooke, tout est prêt. me dit Will en ouvrant ma portière.

- T'as ton propre chauffeur, waouh ! Les choses ont changé on dirait.

- Non, c'est le chauffeur de...

Je m'apprêtais à dire que c'est celui de Wayne mais je me resigne, il va me demander qui c'est.

- Bon, tu me passes ce téléphone oui ou non ?

Il me donne son portable et j'enregistre mon numéro dessus. Je monte dans la voiture et Will ferme la porte.

- Au-revoir Brooke. me dit Killian accompagné du geste.

- À plus Killian.

Et la voiture dérape.






•••

NDA:

J'espère que vous avez aimé. C'est Killian en média !

À plus pour un autre chapitre !

Kiss

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