Chapitre 23 : Mother
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J'entends trois coups frappés contre la porte de la chambre d'hôpital, je me réveille et me redresse sur l'unique chaise de la pièce.
Je remarque qu'il fait déjà jour, ce qui veut dire que je me suis endormie assise.
Je vais ouvrir et tombe sur deux medecins accompagnés de l'infirmière qui s'occupe de cette chambre.
- Excusez-nous mademoiselle, commence l'un des hommes. C'est monsieur Cooper qui nous a envoyé. Il nous a dit que vous étiez déjà au courant, mais au cas où ça vous aurait échappé, nous venons de Martin Luther King Hospital. On est là pour le transfère de votre mère.
Je m'en souviens complètement.
Je regarde l'heure à travers l'horlogue accrochée au mur. Six heures du matin.
Wayne m'a avertit hier soir qu'ils allaient venir checher ma mère ce matin, mais je ne savais pas que ce serait aussi tôt et qu'il allait envoyé des exactement des médecins.
Je les laisse entrer et les regarde déplacer ma mère sur un lit mobile. Les mouvements le tirent de son sommeil.
- B...Brooke ?
Je m'approche d'elle et lui prends la main.
- Je suis là maman, ne t'inquiète pas.
Elle plonge ses yeux soulignés par des cernes dans les miens.
- Tu vas être transférée dans un nouveau hôpital, c'est là que tu seras opérée.
Elle commence à paniquer.
- Mais... avec quel argent ? Nous...
- Ne te préoccupe pas de ce details, la coupé-je. Tous les frais sont pris en compte par Wayne.
Je m'apprête à me corriger en plaçant "monsieur" devant le nom de Wayne quand elle me devance.
- Wayne, ton patron ?
Je hoche la tête.
Heureusement elle ne pose pas plus de question concernant la décision soudaine de mon cher patron, à lui payer son opération. Elle tourne la tête et s'emdort. Elle doit se sentir fatiguée.
Je lui fais un bisous sur le front et laisse les médecins l'emmener. Je prends nos téléphones et sors de la chambre à mon tour. Je demande à Paige de m'apporter des vêtements propres et plus confortables que la robe plaquée rouge, que j'ai mis pour me rendre au Lux hier soir, par message.
Elle et Wayne étaient bien obligés de rentrer chez eux, alors que moi c'était mon devoir de rester avec ma mère. J'ai mal dormi mais après tout ce que ma génitrice à fait pour moi, les douleurs que je ressens en ce moment ne sont rien.
Wayne m'a aussi promis qu'il allait venir me voir ce soir, après sa journée en famille. Vu qu'aujourd'hui est dimanche, il passe du temps avec ses enfants.
En parlant de ses enfants, je n'ai pas appelé Kyle. Je ne sais même pas où j'ai laissé sa carte, mais bon, j'en ai rien à faire. Je ne comptais jamais le contacter de toute façon.
J'entre dans l'ambulance après qu'ils ont monté le lit où se trouve ma mère, et le véhicule démarre.
***
- Merci ma connasse, tu me sauves la vie. dis-je en prenant les habits que Paige me tendait.
- Quand même ! Tu commencais vraiment à puer.
- Tu exagères, je viens juste de me laver. dis-je l'air boudant.
- Mais que serais tu sans moi ! s'éxclame t-elle en se laissant tomber sur l'un des sièges de la salle d'attente du nouvel hôpital.
- Je ne serais pas la copine d'un homme qui peut être mon père.
Elle rigole et me fait un doigt d'honneur.
- Sérieusement, ajouté-je en devenant serieuse. Je serais toujours entrain de galérer si tu n'étais pas. Je ne suis peut-être pas riche, pas encore. Mais c'est grâce à toi si ma mère va bientôt se faire opérer dans un hopital qui a l'air d'un hotel cinq étoile et dont un seul de son lit doit coûter plus que ma vie.
- Maintenant c'est toi qui exagère. rigole t-elle. Je t'ai peut-être parlé du terme sugar daddy mais c'est grace à toi et à ta beauté qui a fait vibré le grand Wayne Cooper, si tu en es là aujourd'hui. Souviens toi que si ça ne tenait qu'a moi tu ne l'aurais même pas rencontré.
Elle a raison, elle ne voulait pas que je m'embarque dans cet affaire au début. Mais cela n'empêche pas que c'est grâce à elle si moi et ma mère on est pas entrain de fouiller les poubelles de New York dans l'espoir de se trouver quelque chose à grignoter. Je suis peut-être encore loin du luxe, mais le plus important c'est que je n'ai plus besoin de travailler et que d'ici demain matin ma mère ne sera plus malade.
Donner son corps à un homme qui le prend pour une marchandise n'était et n'est toujours pas la solution. Je ne veux pas que les jeunes filles de mon âge me prennent pour exemple, mais dire que ça ne m'a pas aidé serait mentir.
C'est la réalité.
Je fais un sourire à ma meilleure amie et prends congée d'elle, pour pouvoir aller voir ma mère une dernière fois avant la chirurgie. J'enfile le jeans noir, le t-shirt blanc et la veste en cuire noire que Paige m'a apporté, et m'approche de la personne la plus importante dans ma vie.
- Maman, ça va être l'heure.
- Je sais ma chérie, je sais.
Elle me prend ma main gauche et l'entoure de ses deux mains.
- Reviens moi en pleine forme, d'accord?
Elle hoche la tête.
- Tu es une combattante, ce maudit cancer ne doit pas avoir raison de toi. Tu es une guerrière ma petite maman, ne l'oublie pas. Je t'attendrais dehors, je ne serai pas loin, et je serai la première personne que tu verras une fois que tu seras réveillée.
Elle hoche la tête encore une fois et elle se pince les lèvres, signe qu'elle va pleurer.
- Non maman, ne pleure pas.
Mon coeur se serre dans ma cage thoracique.
Mais je n'y peux rien et elle non plus. Les larmes quittent ses yeux pour venir s'échouer sur ses joues, puis son menton.
Je sens mes yeux me piquer. La vision de ma mère entrain de pleurer me fait l'effet d'une bombe à l'intérieur de moi. Ma vue se brouille et quelques secondes plus tard, le liquide salé vient mouiller mon visage triste.
- Ne sois pas triste ma chérie, dit ma mère en sanglotant. Je ne pleure pas parce que je suis malheureuse, loin de là. Ce sont des larmes de joie et de reconnaissance. Je suis juste heureuse d'avoir une fille aussi merveilleuse que toi Brooke, tu es ce qui me pousse à me battre chaque instant. Je remercie Dieu chaque jours de t'avoir à mes côtés.
Cette fois c'est trop, je ne peux plus me contrôler. Je pleure comme une madeleine et sanglote comme si on venait de m'enlever la chose la plus importante pour moi.
- Maman ! crié-je en venant la serrer dans mes bras.
Elle pleure et moi aussi, c'est la première fois quelque chose d'aussi fort et puissant se passe entre nous. Je peux ressentir et lire tout l'amour que ma mère me porte dans ses yeux. Et j'espère que c'est la même chose pour moi, parce que je ne le lui dis peut-être pas souvent, mais je l'adore ma mère. Elle est tout ce que j'ai, et je ne veux pas la perdre.
- Je t'aime ma petite fleur.
Ça fait longtemps qu'elle ne m'a pas appelé comme ça, elle avait l'habitude de le faire quand j'étais petite. Ça me fait chaud au coeur de l'entendre de sa bouche, j'ai l'impression d'être redevenue sa petite Brooke, la petite fleur qui fait la beauté du jardin de son coeur.
- Moi aussi je t'aime maman.
Et c'est la dernière phrase que je lui ai dit. Les médecins sont venus la chercher et l'emmener dans la salle d'oppération.
On se dit à bientôt et je sors de la chambre. Paige voyant que j'étais entrain de pleurer vient me prendre dans ses bras.
- Ça va aller, ça va aller. me dit-elle en passant sa main lentement dans mon dos, dans l'espoir de me reconforter.
Je l'espère Paige, je l'espère.
***
J'essaie de me calmer mais je n'y arrive pas. Mes pieds bougent de haut en bas et je n'arrête pas de me ronger les ongles. Je le fais seulement quand je stresse, et je suis rarement comme ça. Surtout à ce niveau.
C'est quand même ma mère !
Ça fait plus d'une heure que j'attends d'avoir des nouvelles, mais rien n'y fait. Je commence à perdre patience et la peur commence à m'envahir.
- Calme toi Brooke. me dit Paige.
- Pourquoi ça prend autant de temps? C'est normal si ça prend autant de temps?
Je bouge la tête dans tous les sens. Elle soupire puis vient m'entourer de ces bras. Normalement une chirurgie mammaire conservatrice est censée durer trente à quarante cinq minutes non? J'espère juste qu'il n'y a eu aucun inconvénient.
Le bruit d'une porte se refermant me fait tourner la tête, un medecin vient de sortir de la salle d'opération ou se trouve ma mère.
Automatiquement je me lève. Le docteur s'approche et je manque de m'évanouir quand je le vois s'arrêter face à nous.
J'ai envie de parler, de lui poser toutes les questions qui bousculent dans ma tête depuis plusieurs heures mais j'ai l'impression que je suis devenue muette.
Le docteur enlève son masque et souffle un bon coup.
C'est mauvais signe, non?
- Comment ca s'est passé docteur? demande Paige.
L'homme en bleu me regarde puis regarde mon amie avant de faire un grand sourire.
- Je suis désolé mademoiselle Miller, on a fait tout ce qu'on pouvait. Mais votre mère n'a pas survécu à l'opéra-
Le docteur n'a même pas besoin de finir sa phrase, j'ai deviné la suite. Cette suite qui me reste à travers de la gorge, difficile à avaler.
Ma maman chérie.
Non.
Ça ne peut pas être vrai.
Je viens de perdre la seule personne qui me donnait la force de continuer dans ce monde plus que cruel.
Pourquoi la vie continue de s'acharner contre moi ?
Je me cambre quand je sens une douleur vive broyer mes entrailles. En une fraction de seconde, je me sens seule au monde, et ce n'est pas juste une impression. Paige et le docteur ne sont plus là. Ma tête commence à tourner et ma vision se brouille. Je sens mon corps rencontrer brutalement le sol froid puis trou noir.
•••
NDA:
Pour me faire pardonner de vous avoir publié ce chapitre catastrophique, j'essaierai de vous donner un autre chapitre demain. Parce que soyons serieux, je ne peux pas vous laisser comme ça.
Merci beaucoup pour les 2k vues 😍 on l'a enfin eu !
Nouvelle couverture et nouvelle bannière, jolies non !?
Allez jeter un coup d'oeil à mon autre histoire "JE SUIS INNOCENTE" , il y a déjà le prologue et les 4 premiers chapitres.
Kiss ♡
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