9 🍂 Le vol des copies
° On a tous les deux des raisons de s'en vouloir à en mourir mais nous n'avons pas tous les deux la maturité de savoir les mettre de côté. °
☆
Taehyung
Je ne retiens jamais les leçons. En CP, ma maîtresse m'a recommandé de ne pas courir sur un trottoir étroit. Je ne l'ai pas écouté, j'ai fini le bras dans le plâtre. En troisième, maman m'a expliqué une rois qu'on ne mélange pas les couleurs dans la machine. Pressé par le temps, je n'ai pas écouté et j'ai été récupéré mon diplôme avec une chemise rose délavé. Hier, mon corps m'a prévenu que j'allais souffrir si je continuais à dormir dans cette position. Je n'ai pas écouté, devinez la suite ?
J'ai bloqué mon épaule droite.
Le jour où j'aurais un réveil potable, il va pleuvoir. Le bus sera en bas dans vingt minutes. Je n'ai pas terminé ma valise de la semaine, mon uniforme est encore dans la machine à sécher et j'ai un mal fou à me lever.
Toute cette semaine, j'ai dormi sur un matelas dur comme la pierre. J'ai donc trouvé une position dans laquelle me reposer mais elle ne colle plus à mon lit moelleux. C'est un cercle vicieux.
Une main sur l'épaule, je me force à me redresser. La maison est vide, je le sais alors je ne prends pas la peine d'enfiler un pantalon ou un tee-shirt. Je descends au rez-de-chaussé me débarbouiller et soulager ma vessie. Je fais un crochet dans la buanderie pour récupérer dans un panier mon dûe. Le silence est assourdissant. Je ne mets jamais de musique car c'est important de s'entendre penser mais je réalise qu'à l'internat, il y a toujours un bruit de fond. Comme une télévision qu'on aurait oublier d'éteindre . Ça peut-être Jamal, Liam et Jungkook qui rient dans la chambre d'à côté ou des idiots qui s'amusent dans les couloirs.
L'absence de ma mère m'a lié au silence. Je me pensais heureux à l'idée de le retrouver ici mais voilà que ma seule pensée se dirige vers le fait de fuir et de rentrer à l'internat.
Je remonte en vitesse enfiler mon uniforme et boucler ma valise avec mes nouveaux vêtements. Je ne coiffe pas mes cheveux car je n'aime pas ça. À la place, je dépense mon énergie à vérifier si j'ai pris mes nouveaux surligneurs pour ma bible. Ils sont bien dans mon sac. Je pose ce dernier sur mon épaule gauche afin d'éviter de solliciter la colère de la droite.
Alors que je ferme ma maison, mon téléphone vibre. J'y mets du mien pour extraire l'appareil de mon pantalon trop serré à la taille. Je m'attends à l'appel matinal de ma mère mais c'est le nom de Jane qui s'affiche. Clés à la main, je rejoins la ruelle en décrochant.
— Tae ?
— Ce que tu veux.
J'entends à sa voix qu'elle est dehors aussi. Le klaxon des voitures la trahi.
— J'ai un événement de dernière minute, ce qui m'oblige à remonter à Montréal. Tu penses pouvoir prévenir Jamal pour moi ? J'ai vraiment la flemme qu'on s'embrouille.
— Il ne devrait pas te reprocher une telle chose.
— Oh mais il ne le fera pas. Il se contentera de me dire que ça ne le dérange pas avec sa voix remplie de déception. C'est moi qui m'en veut pour le coup. J'aimerais qu'on puisse rester ensemble tout le temps tu vois ? Mais je peux pas.
— Ok, ok. S'il me demande, je lui dirai mais s'il te plaît, ne te sens pas coupable. C'est génial ce qu'il t'arrive.
Jane a un milliard d'opportunités mais une se distingue. Un producteur aimerait collaborer avec elle pour une série sur la vie d'une influenceuse. Elle pourrait réaliser son rêve d'être productrice. Je comprends que ça passe avant les études. Ma meilleure amie n'a techniquement pas besoin d'un diplôme. Elle gagne sa vie depuis qu'elle a seize ans. Elle enchaîne les contrats et malgré son apparence instable, son métier, lui permet d'investir où elle veut. Si j'étais à sa place, je ne viendrais même plus en classe. Malheureusement pour moi, à part parler de Jésus, je ne sais pas faire grand chose de mes journées alors je monte dans le bus en direction de l'école.
J'ai le réflexe idiot de chercher Jungkook du regard. Il n'est nul part. Parfois le lundi, il est au fond du bus et à d'autres moments, il prend celui d'avant. La déception ridicule qui survient me donne à penser que malgré mon appréhension, je voulais le croiser.
Ce que je lui ai chuchoté dans ce même bus il y a deux jours était déplacé. J'ai vu sa main trembler deux fois après un frôlement de ma part. Je l'ai charrié comme s'il n'était pas capable de me coller un coup de poing devant témoin. C'était idiot de ma part.
J'ai l'espoir qu'il soit passé outre après le message de la dernière fois. Je ne pensais plus jamais recevoir cette notification. Je croyais même qu'il avait bloqué mon numéro. Pourtant, il l'a gardé et m'a même proposé de faire équipe.
Nos deux cerveaux ensemble pourraient créer un jeu intéressant. Jungkook est l'élève le plus intelligent de l'école. Je ne suis pas loin derrière dans le classement, peut-être une vingtaine de places plus bas, qu'importe. Je vais me ressaisir cette année, là n'est pas la question. Je pense qu'une collaboration pourrait aider l'un de nous à gagner la partie.
Là où j'ai peur, c'est là où réside son lunatisme. Il a peut-être déjà changé d'avis. Saura-t-on échangé deux mots sans se sauter dessus ? On a tous les deux des raisons de s'en vouloir à en mourir mais nous n'avons pas tous les deux la maturité de savoir les mettre de côté.
Je reste persuadé de mon côté que Dieu a pour souhait une réconciliation entre nous. Personnellement, je ne crois pas ça possible. C'est idiot car Dieu est omnipotent. Il peut tout. Mais Jungkook, n'y mettra pas du sien et j'ai encore trop de rancœur pour y mettre du mien.
Si ce n'est pas pour le chambrer, je ne veux pas lui parler. Après tout, il est le premier flocon de mon effet boule de neige.
C'est par Jungkook que ma vie commence.
***
Je crois qu'Arthur m'évite. Je l'ai vu dans la queue, je lui ai fait signe, il a à peine répondu. Depuis le baiser, il ne répond plus à mes messages non plus. Je ne sais pas ce qui s'est mal passé. Je ne l'ai pas mordu, si ? Puis c'est sexy une morsure sur la lèvre si elle est légère. Quand je suis revenu de ma conversation avec Jungkook, il était retourné sur la piste de danse. Il n'y a pas eu d'autres baisers mais j'étais loin de me douter qu'une fois rentrer, il allait m'éviter.
J'écrase ma purée pleine de grumeaux sans le moindre entrain. Seul sa touffe rousse au fond du réfectoire parvient à retenir mon attention. C'est dommage, c'était bien parti. C'est toujours comme ça avec lui de toute façon. Deux pas en avant, dix en arrière.
— Donc !
Un sursaut me fait lâcher ma fourchette dans la purée lorsque Jungkook claque son plateau en face de moi.
— T'es chiant.
— Dit-il.
Visage serré, il s'installe sur le banc d'en face. Ni Jamal, ni Maya ne l'accompagnent. J'en déduis que nous allons parler de la mission. Je me décale donc un peu de la personne à côté de moi. Ça ne suffira pas.
— On va nous entendre.
— Oui mais c'est maintenant ou jamais. Eh ? On peut échanger de place ?
La fille à côté relève les yeux vers Jungkook et retire son écouteur. Il répète sa question, elle répond qu'elle aura terminé de manger dans deux minutes et qu'il suffit d'attendre. Je pouffe au ton dédaigneux utilisé, monsieur roule en boule sa serviette en papier et me la jette.
— Très mature de ta part, rétorqué-je.
— Dit-il.
Je continue de touiller ma purée pendant les minutes où l'élève à ma gauche finit de manger la sienne. Non sans un sourire narquois pour nous, elle ramasse son plateau et s'en va. Jungkook fait le tour en quatrième vitesse, oubliant même sa nourriture en face.
Une friction sur mon jean m'indique que nos cuisses se frôlent, je recule avant de ressentir ce frisson débile que je prédis. Je suis fébrile en sa présence. Cela n'a jamais été un secret.
— Tu mets définitivement trop de parfum, Cannelle.
— Arrête ta fixette avec mon parfum et arrête avec ce surnom débile.
— Non.
— Parle.
Je ne vais pas m'étaler sur le surnom. Si Jeon Jungkook trouve un moyen de m'emmerder, il le multipliera, je n'en doute pas. Je choisis donc de garder ma salive pour ce qui a de l'importance. Fearless.
— Alors, le plan est le suivant.
Ma respiration s'arrête une micro-seconde en sentant son souffle contre mon oreille. Il ne m'a jamais parlé de si près. Pour ne pas avoir à faire face à la réaction de mon corps face à cela, je cherche un point d'ancrage droit devant.
— Si moi je suis là-bas, ça nous donnera une-
— Tu peux recommencer, s'il te plaît ? Je n'étais pas concentré.
— C'est l'effet que je te fais ? singe-t-il.
Génial, ça allait forcément ressortir Je force un sourire agacé.
— Concentre-toi, on a qu'une chance. J'ai dit que c'est monsieur Bow qui gère la salle de colle aujourd'hui. Il a dit qu'il avait terminé de corriger. Il va les rendre demain alors elles doivent être avec lui. Quand, je te ferais signe par message, tu devras aller distraire les profs dans la salle des profs. Pendant ce temps, je prendrai les copies dans son casier.
Le plan est assez flou. Qu'est-ce que je pourrais faire qui ferait sortir tous les profs de leur salle ? Absolument rien. Simuler une crise d'angoisse ? Courir dans le couloir à poil ? Je ne ferais aucune de ces choses là.
— Ce qu'il nous faut, c'est des alibis. On doit vraiment être rapide. Si tout le monde sort de la salle des profs, perso, j'ai pensé à renverser son café sur la chemise du prof. Bref, je vais le faire sortir et filer dans la salle des profs. Toi tu seras avec les autres et monsieur Bow pensera que je suis resté sagement dans la salle de colle. Si on arrive à faire ça, on sera jamais soupçonné.
J'évite le pire. Ce n'est pas moi qui irait récupérer les copies. Ce qu'il me faut en revanche, c'est une distraction béton et ça, c'est loin d'être facile à trouver. Je me tourne pour lui chuchoter à mon tour mes pensées mais rencontre la chaleur de son souffle face à mes lèvres. On se racle la gorge avant que chacun regarde devant soi. C'était sacrément gênant. À un mouvement près, on s'embrassait. C'est vraiment mon dernier souhait.
— Mais t'as le code du casier de monsieur Bow au moins ?
— C'est le père de Maya.
— Et alors ? Elle te le donnera ?
— T'occupes. Le plan te va ou pas ?
— Dans la forme oui mais-
— Parfait. Attends mon message.
Avec la même allure qu'à son arrivée, Jungkook disparaît, plateau à la main. Je vais devoir gérer cette partie seule.
🍂
Cent dollars canadien. C'est ce que me coûte cette mission. Devant le terrain de foot, j'attends le message de Jungkook. J'ai mis Rauw et Logan sur le coup. Ils auront cinquante dollars chacun s'ils simulent une bagarre dans le couloir sud. Un autre est payé dix dollars pour filmer et envoyer une vidéo sur le groupe du lycée pour que j'aille la montrer aux professeurs.
Je ne les connais pas bien mais nous avions fait un travail d'histoire ensemble l'année dernière. C'est donc vers eux que je suis allé naturellement.
Le temps est doux aujourd'hui donc attendre dehors ne me dérange pas. S'il pleuvait, la chanson aurait été différente. Je fais défiler les applications inutiles sur mon téléphone impatient de recevoir le signal. Cinq minutes plus tard, il arrive.
Jungkook : Je renverse dans cinq minutes. Tu as cinq minutes pour les faire sortir.
Les petits points s'affichent à nouveau mais ils disparaissent. Pressé par le temps, je siffle en direction des garçons et leur fait de grands signes avec la main. Ils hochent la tête. Je retourne dans l'école en vitesse et traverse le bâtiment sud pour rejoindre le bâtiment nord. Si le sud est souvent vide, l'autre est toujours bondé, ce qui me ralentit. Pendant ma course, une vibration caresse ma cuisse. Ce doit être la vidéo. Je ne m'arrête pas avant d'être devant la salle des professeurs. Je toque à la porte avec mon air le plus paniqué. Un homme chauve que je n'ai jamais eu en cours entrouvre. Je fais mine de le bousculer pour entrer.
Trois. En le comptant, il y a trois professeurs. Madame Chaal que j'ai eu en science l'année dernière. Monsieur Martin, prof de sport et lui.
— Euh, il y a une bagarre dans le bâtiment sud. Sur le groupe, ils disent qu'il y en a un avec un couteau.
Je sors mon téléphone en tremblant et ouvre le message dans le groupe. L'inconnu me le prend des mains et montre avec horreur la vidéo à ses collègues. Le professeur de sport se lève tout de suite. Les deux sortent de la salle en courant après avoir posé mon cellulaire sur une table haute. Je le récupère, priant pour que la dame se lève.
— Ils m'auront tout fait ces gosses, siffle madame Chaal.
Elle dépose son thé sur la table basse, prend le temps de lisser sa jupe et sort de la salle. Elle tire la porte derrière elle. Son âge ne lui permet pas de trottiner. Je suis sa marche rapide, stressé à l'idée que Jungkook ne réussisse pas. Il a intérêt à être rapide et subtil. On s'est donnés rendez-vous vers dix-sept heures près de l'internat. Le connaissant, il va me faire languir longtemps avant de me dire s'il a réussi.
— Non mais pourquoi ils résolvent tout par la bagarre ? C'est insupportable, ajoute-t-elle en me tenant la porte du second bâtiment.
On rejoint vite la scène de crime. Je suis surpris de voir comme la bagarre a duré. Visiblement, ils voulaient vraiment ces billets. Le professeur tente d'en canaliser un qui ne lâche rien. Ils se donnent des coups qui me surprennent pour une simulation. Quelques élèves les encerclent, d'autres filment pour de vrai mais madame Chaal fonce sur les caméras.
Stratégiquement, je m'approche pour qu'ils voient que je suis toujours là.
— Rauw, lève-toi tout de suite ! Ce n'est pas comme ça que ta mère t'a éduqué !
Rauw à ma grande surprise obéit à madame Chaal. L'homme chauve en profite pour le ceinturer et l'éloigner. Logan tente de revenir à la charge mais est rattrapé par le professeur de sport qui lui hurle qu'il risque gros s'il ne s'arrête pas de suite.
Tout le monde a conscience de la blague cachée derrière ces paroles.
Notre présence ici est la preuve de l'argent de nos parents. S'ils ne veulent pas que l'on soit exclus, ils sauront faire le nécessaire pour qu'on ne le soit pas. Rauw et Logan ne risquent rien, si ce n'est de la colle et un avertissement.
— Dans le bureau de la directrice ! Circulez vous tous. Allez, oust, ajoute-t-elle.
Les élèves se dispersent. Elle me fait un clin d'œil qui m'encourage à faire de même. Je file me mettre dans un coin du couloir pour écrire à Jungkook que les professeurs ne vont pas tarder à revenir. Il ne me répond pas. Le message n'est même pas inscrit comme lu.
Il ne reste plus qu'à prier pour ne pas qu'il se soit fait prendre.
🍂
Dites-moi que sa tête de déterrée est dûe au fait de me voir plutôt qu'à un échec. Assis sur les marches devant l'internat, je le vois s'approcher. Il s'arrête un peu avant et me fait un signe de la tête. Il revient sur ses pas et tourne vers les tables de pique-nique près du parking. Impatient d'en savoir plus, je me remets sur pieds et m'empresse de le rejoindre.
— Tu les as ? dis-je arrivé près du banc en bois.
— Tu crois quoi ? On en fait quoi maintenant ?
Bonne question. Elles doivent être dans son sac et c'est risqué de se balader avec. Fearless n'a pas précisé s'il fallait qu'elles soient visibles ou non. On devrait les mettre dans une poubelle lointaine mais il est un peu tard pour sortir de l'enceinte de l'école et rentrer à nouveau.
— Une seconde.
Je sors mon portable de ma poche qui vibre une fois de plus.
FEARLESS : Joueur Taehyung, jetez-les dans le lac avec votre binôme et vous validerez la mission.
— C'est une blague ?
Effrayé, je me tourne à gauche puis à droite à la recherche d'une personne ayant potentiellement entendu. Comment le modérateur sait-il qu'on hésite sur l'endroit où les jeter ? Je tends le portable à Jungkook. Il écarquille les yeux à son tour et est saisi par un réflexe identique au mien.
Le soleil est sur le point de se coucher. Il ne reste déjà plus que sa teinte dans le ciel. Il faut qu'on soit rapide si on veut en finir avec ce défi maudit.
— Tu crois qu'on est sur écoute ? chuchoté-je.
Jungkook me rend mon portable et hausse les épaules. Ce serait vachement effrayant. Si c'est le cas, je pense changer de téléphone et ne garder celui-ci que pour les missions.
— Suis-moi, faut qu'on se dépêche.
Je range l'appareil dans ma poche comme s'il était une bombe prête à exploser. Jungkook se met à trottiner sur l'herbe. Je cours à sa suite. Alors que nous traversons le bâtiment principal, je suis pris d'une réalisation désagréable. Je cours avec Jeon Jungkook pour un objectif commun ? Même dans un cauchemar, ça n'arrive pas.
— Plus vite.
J'accélère, encore perplexe. On rejoint la cour où résident les tables de ping-pong. Derrière le mur au fond, il y a le lac de nénuphar blanc. Aucun professeur dans les alentours, seulement deux élèves avec leurs raquettes. On ralentit la marche histoire de paraître naturels et une fois à l'abri des regards, la rapidité reprend. Jungkook sort de son sac le bloc de copies.
On va vraiment faire ça ?
La lumière du ciel se reflète sur le lac. C'est sublime. Je n'ai aucune envie de jeter du papier dedans et d'abîmer les nénuphars.
— Mets-les de ce côté-là.
— Pourquoi ?
— Mais pour les nénuphars ! m'exclamé-je, choqué que ce ne soit pas évident pour lui.
— Depuis quand tu te soucis des-
— Roh, donne-moi ça.
Je lui arrache le paquet des mains et le lâche dans une partie du lac où les nénuphars ne sont pas. L'eau les compresse immédiatement mais elles flottent toujours au-dessus. Je ne les quitte pas du regard, conscient que je suis le responsable.
Mon Dieu ? Pourquoi je me suis inscrit à ce jeu déjà ?
— Valide la mission.
Pour une fois, sans broncher, Jungkook sort son portable et obéit. Je sors aussi le mien et imite son texto. La seconde d'après, on obtient une réponse.
FEARLESS : Félicitations, joueur Taehyung, vous venez de réussir avec succès votre mission pour la première fois.
FEARLESS : + Quinze points.
— C'est bon, on a nos premiers points !
Dans l'euphorie, Jungkook lève la main vers moi. Il réalise son geste immédiatement et la range. Un rire fugace passe la barre de mes lèvres. Ce n'est pas un check qui atténuera notre haine mutuelle. Ma bouche porte toujours la trace de son coup.
Ce que nous devons admettre en revanche, c'est que réaliser les missions seuls, ce n'est plus possible. On va vraiment devoir faire équipe.
— On fait équipe pour de bon ? lâché-je en fixant notre travail.
Jungkook soupire. Je m'attends alors à ce qu'il s'en aille comme à son habitude. Au lieu de quoi, il me lâche :
— On déchire tout et après, on ne s'adresse plus jamais la parole. C'est bon pour toi ?
Son bras se tend vers moi. Un miracle se produit ? Non. Miracle et Jungkook, ça ne colle pas. Il n'est pas ce qu'on demanderait sous un sapin de Noël. Disons que c'est un moment d'égarement de sa part. Quoi qu'il en soit, ça me va. J'attrape sa main, décidé à faire équipe avec lui.
— Ok. C'est bon pour moi.
🍂
Fin de chapitre !
Enfin ils font équipe ! Vous allez voir que les prochaines missions vont leurs donner du fil à retordre ! Hâte de vous montrer tout ça !
On se dit à samedi ?
Kiss, kiss <3
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