Fear

Tic tac tic tac. Le temps passe.
Plus vite qu'il ne devrait.
Tic tac tic tac.
Le temps enveloppe son cœur et l'oppresseur lentement. Elle a peur, peur de vivre, de mourir, du néant et du temps. Il se joue d'elle et la manipule.
Plus elle grandit plus elle voit sa vie se profiler. Elle aperçoit son destin se dessiner sous ses yeux, mais elle ne peut l'effacer.
La peur, toujours la peur ; elle vit dedans. Son âme s'y baigne et son cœur s'y noie.
Elle n'est pas seule.
Il est inondé par l'avenir incertain et l'impuissance. Car nous sommes impuissants et demeurerons indécis. Nous n'avons pas les moyens de changer. Nous ne sommes pas maître du temps.
La peur les a rapprochés, et leurs doux rêves s'y sont perdus.
Rien, il n'y a rien, excepté un océan d'angoisses sans fin. Elles s'étendent au fil du temps.
Ils observent les étoiles, qui elles, n'ont pas à se soucier du temps qui les raille. Elles demeurent hautes, fières, brillantes et immortelles, des étincelles de l'obscurité attrayante.
Elles seules entendent et comprennent les plaintes silencieuses des deux adolescents : ils ne se sentent pas à leur place. Quelque chose manque.
Un trou béant grandit dans chacune de leur poitrine. Rien ne peut l'arrêter ; il s'étend de plus en plus.
Les baisers et la passion sont leurs remèdes mortels.
Mais l'ardeur et les pulsions ne comblent pas le vide présent en eux. Pire, elles contribuent à l'étendre.

Lors d'une nuit paisible et calme, ils comprirent qu'il ne fallait pas chercher à dominer le temps qui court, mais se laisser submerger.
Cependant, leur phobie ne les avait pas pour autant délaissés. Elle s'était simplement cachée et dissimulée sous un masque. Elle était revenue à eux sous la forme de l'apitoiement.
Alors, par un beau matin d'été, elle surgit, ombre furtive, longue et sinueuse, et les attrapa. Ils ne pouvaient pas s'échapper. Aucune issue, aucune lumière ne venait les obscurcir.
La peur les enveloppa d'une terreur accueillante et d'une douceur hérissante.
Une brise légère soufflait quand ils sentirent qu'ils étaient au bout du tunnel.
Si jeunes.
"J'ai peur" souffla-t-elle
"Peur de quoi ?" demande-t-il avec douceur
"De vivre" chuchota-t-elle "Du temps qui passe"
"Alors envolons-nous."
Et les étoiles leur ouvrirent leurs bras.
Et le temps leur tira la langue.
Et la peur les salua, comme une vieille amie.
Depuis, deux étoiles brillent plus intensément dans le ciel, éclairant d'une ombre douce nos rêves enfouis dans nos âmes perdues.

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