• Chapter 6 •
La foule de gens la pressait de toutes parts, la bousculant pour ne rater aucune miette du défilé. Heureusement qu'elle avait mangé avant d'arriver ici sinon elle se serait évanouie sous la pression humaine.
Sa légère robe volante à bras minces lui permettait de ne pas trop sentir la chaleur du vent.
Bien entendu au loin tout portait à croire qu'il s'agissait de la fameuse démonstration de force du grand et puissant Cheikh. Il l'avait déstabilisé dans le mauvais sens tout à l'heure qu'elle en était encore perturbée. Elle avait peur, c'était le cas de le dire, mais il lui fallait plus de force et de courage si elle voulait arriver au bout de sa mission.
Mayla se fondit dans la foule pour observer de loin, mais les points de passage lui bloquaient la route.
Les sabots des chevaux claquant contre le sol dur et soulevant la poussière l'incita à se retourner. Elle voulut prendre discrètement sa caméra mais elle se sentait ballottée de partout.
Le cœur bien accroché, Mayla avait serré son sac tout en se faisant petite quand le Cheikh, plus terrifiant que jamais, arrivait peu à peu. Une violente chaleur lui était montée aux joues. Malgré la distance on pouvait apercevoir ses traits ciselés sur la petite partie visible de son visage bronzé et sévère couvert par le keffieh. Une fois plus proche, elle découvra avec intimidation son caftan noir qui mettait en valeur sa puissante carrure.
Elle se remercia de ne pas l'avoir regardé pendant qu'elle lui plaçait le keffieh sinon elle n'y serait jamais arrivée.
Comment j'ai pu survivre à ce moment des plus stressants ?..se questionna t-elle.
Ce Cheikh ressemblait à un caverneux fier de ce qu'il dégageait.
Elle devait avouer qu'il méritait les flashs des photographes. En effet, son charisme était indéniable. Il devait certainement être d'une beauté terrifiante..Mayla chassa ce détail dans un coin de sa tête, sûrement elle l'intégrera dans son rapport ou même lorsque ses collègues voudront un peu plus de détails..
À mesure qu'ils avançaient, elle réussit tant bien que mal à se rapprocher de la route avant de saisir sa caméra et à filmer depuis son sac. Une fois seule plus tard, elle vérifiera les prises.
Le cortège arrivait à son niveau. Aucune émotion se lisait dans les yeux du gracieux Cheikh. Droit comme le marbre sur son cheval noir pur sang arabe, il avançait dignement sans un regard en arrière. On aurait dit qu'il n'entendait pas la foule huer sa fierté de l'avoir comme nouveau dirigeant.
Mais soudain, il avait détourné son regard figé. Le pool palpitant elle aurait voulu s'évanouir quand son regard dur s'était hasardeusement posé sur elle. Mayla lâcha son appareil qui retomba dans son sac et s'engouffra dans la foule.
Se pourrait-il qu'il l'ait reconnu ? Ou pire encore qu'il ait aperçu sa caméra ?
Plusieurs heures plus tard le défilé du jour tirait à sa fin. Mayla apprit grand nombre de choses en peu de temps en posant des questions anodines qui lui ont permit d'avoir quelques informations. Elle était très impressionnée par l'armée, les chants, et la culture de ce pays. Elle n'oublie pas pour autant qu'elle pourrait être démasquée à n'importe quel moment.
Elle se dépêcha donc de prendre la route du palais pour commencer son travail.
Heureusement l'architecture gigantesque et historique du palais se démarquait facilement de l'entourage, elle réussit donc à trouver son chemin.
Une fois arrivée, elle se sentait presque seule dans cette immense tour de pierre. Les servants qui étaient restés n'étaient pas nombreux.
- S'il-vous-plaît, c'est vous mademoiselle Steele ?
Elle serra son sac contre elle avant de se retourner.
- Oui c'est moi.
Un homme vêtu d'une tunique blanche s'approchait, il devait avoir la quarantaine révolue.
- Je suis Mohammadi et je m'occupe des bénévoles pour la parade de notre Cheikh. Je peux vous être utile ?
- Ah je vois merci beaucoup. Et oui vous pourriez m'aider s'il-vous-plaît, je n'ai pas encore eu de chambre.
- Aucun soucis, venez avec moi.
Elle le suivit donc tandis qu'il montait l'escalier en colimaçon.
- Mr Mohammadi, j'aimerais une chambre isolée si ce n'est pas trop vous demander..
L'homme semblait réfléchir avant de sourire.
- Pas de soucis, je pense avoir ce qu'il vous faut.
Ils arrivèrent donc en haut des escaliers où plusieurs portes se dressaient devant eux.
- Cette aile est réservée aux visiteurs comme vous. À votre accent on devine facilement que vous n'êtes pas d'ici alors faîtes vraiment attention, le Cheikh ne voulait aucun étranger sur ses terres pour son défilé.
Mayla déglutit encore une fois mais elle sentait qu'elle pouvait faire confiance en cet homme.
- Merci beaucoup, je tâcherai de ne pas l'oublier.
Il inclina sa tête et ils reprirent la marche jusqu'au fond du couloir. Ils arrivèrent devant une porte adjacente peu exposée.
Mohammadi l'ouvrit et la pièce conquit immédiatement Mayla.
La chambre contenait une fenêtre, un lit, un bureau, une petite penderie et une douche.
- C'est l'idéal pour moi, je vais m'y installer.
- Parfait. Vous n'avez pas de valises?
- Euh..je les ai oublié à l'hôtel..
À vrai dire, quand elle sortait de l'hôtel elle n'avait pas imaginé venir séjourner dans ce palais hors du temps.
- Hum je pense pouvoir vous trouver des vêtements neufs en attendant que vos valises n'arrivent, si vous êtes d'accord.
- Je vous en serai très reconnaissante mr Mohammadi.
- Ne vous en faîtes pas ma fille, c'est mon travail. Bon je vous laisse vous habituer à la chambre et je vais voir ce que je peux vous trouver. La salua t-il en lui remettant la clé de sa nouvelle chambre.
Mayla la prit d'une main et le salua en retour en souriant. Une fois seule, elle boucla la porte à double tour et installa son sac sur le lit.
Elle se dépêcha de filer sous la douche avant de fondre sous cette chaleur écrasante. Le soleil l'avait bien tapé lorsqu'elle regardait le défilé. Elle en était devenue toute rouge.
Après sa douche, elle resta enroulée dans la serviette qu'elle avait trouvée lorsqu'une domestique lui apporta de nouveaux vêtements de la part de Mohammadi.
Ils étaient légèrement plus ample mais ce n'était pas pour lui déplaire compte tenu de la chaleur.
Elle ouvrit donc sa fenêtre, laissant le vent frais aérer la belle pièce avant d'y rapprocher le bureau. De cette façon, elle pouvait observer -sans qu'on ne la surprenne- ce qui se tramait dehors tout en commençant les premières lignes de son article tant attendu..
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