• Chapter 4 •

- Votre Seigneurie, cela représente un challenge immense que d'interdire la diffusion de ce défilé dans le monde. Commença le conseiller du Cheikh, tandis que ce dernier se contentait d'observer l'agitation qui régnait dans sa cour depuis sa fenêtre.

- Je rajoute, si Sa Grâce le permet, que fermer les voies aériennes d'Al-Moha freine tant les journalistes que nos confrères qui souhaitent revenir au pays pour assister à l'événement.. Continua le ministre des affaires étrangères, Mokhtar Yûman, espérant décocher un mouvement du Cheikh stoïque.

- Ousmaël ? Appela le Cheikh de sa voix gutturale, toujours le dos tourné.

Son conseiller s'avança en s'inclinant gracieusement mais prudemment.

- Oui je suis toute ouïe.

- Remets-tu en question l'ordre que j'ai moi même donné il y'a trente et un jour de cela ?

- Aucunement. Si cela est votre dernière décision, veuillez m'excuser d'être revenu là-dessus.

- Parfait. Mokhtar ?

- O..oui Mon Seigneur.?

- Dois-je comprendre par ton intervention que tu souhaites d'une quelconque façon plaider pour tes rapaces de l'Amérique ?

Le ministre des affaires étrangères commença à suer. Ousmaël Redha le regardait avec méfiance suite à sa remarque tantôt. Heureusement que le Cheikh était un homme intelligent. Mokhtar Yûman était hypocrite et sournois, Ousmaël languissait de le voir déguerpir de la royauté mais il faisait confiance au nouveau Cheikh qui agira en temps voulu.

- Loin de moi cette idée je vous assure Votre Grandeur..si c'est ce que j'ai laissé entendre, vous m'en voyez désolé. Je veux..

Le Cheikh se retourna d'un petit mouvement et les mots du ministre fondirent dans sa bouche.

- Alors si tout est ok, j'aimerais bien que ce défilé commence un jour si vous n'y trouvez pas d'inconvénients par rapport à qui que ce soit, n'est ce pas Mokhtar ?

Le ministre émit un rire qui sonnait malgré tout effort, faux.

- Bien sûr que je n'y vois aucun inconvénient!

- Ousmaël, tu n'as pas à t'en faire pour les journalistes étrangers car les résolutions ont déjà été prises pour qui osera contrer cet ordre.

Ousmaël inclina respectueusement sa tête.

- Bien, Votre Majesté.

- Bon défilé messieurs.

Ils s'inclinèrent avant de sortir de son bureau. Khalil savait bien qu'Ousmaël Redha, du haut de ses soixante années est un homme qui pense bien faire. Inversement, ce Mokhtar ne lui inspirait rien d'autre que la méfiance. Il ne manquera pas de remettre de l'ordre parmis ses personnalités royales. Pour l'instant, il prend le temps d'observer chaque comportement.

L'ancien Cheikh Karym Al-Moha, son père, avait grandement trahi sa nation et par dessus tout, son fils. Khalil serra les poings en effaçant ce visage monstrueux de son esprit. Malheureusement pour lui, il est son portrait craché.
Se regarder dans le miroir est une épreuve pour lui car le reflet que renvoyait la glace lui donnait envie de la briser sans ménagement. Et les cicatrices sur ses phalanges en étaient la preuve. Même la chirurgie plastique ne pourra enlever ses traits de ressemblances avec son père et ennemi juré. Car oui, il y avait pensé.

Une fois couronné, Khalil mettra tout en œuvre pour retrouver ce père qui avait fuit plutôt que d'assumer ses horribles méfaits. Il n'aura pas de pitié pour lui comme lui n'en a pas eu depuis sa naissance.

Deux coups timides contre la porte se firent entendre. Il sortit de sa torpeur.

- J'ai expressément demandé à ne pas être dérangé. Grogna t'il en contractant sa mâchoire.

Puis plus rien. Il fixa la porte mais il ne sentait plus de présence de l'autre côté, comme si la personne s'était volatilisée.

Khalil inspira longuement pour faire descendre la pression qui pointait le bout de son nez avant de sortir de son bureau. Il était maintenant temps pour lui de se préparer et d'enfin, se présenter dans toutes les villes du pays.

Les têtes s'inclinaient gracieusement à son passage. Il n'en éprouvait aucune satisfaction personnelle, son rêve n'étant pas de devenir Cheikh. Mais il était loin d'être un lâche comme son père perdu dans la nature.

Khalil renvoya les gardes qui le suivaient avant de rentrer dans une des grandes pièces de l'aile ouest.

- Votre Grandeur. Le salua Saraï.

- Saraï, mes vêtements de dessus sont-ils prêts ?

- Bien sûr, votre caftan et votre keffieh n'attendent qu'à être enfilés, veuillez me suivre.

Ils rentraient donc dans une autre pièce adjacente où se trouvaient ses vêtements, ses chaussures et autres accessoires.

- Votre Grâce vous savez, nous pouvons emporter toutes ces affaires dans vos quartiers.

- J'en suis conscient mais vois-tu je n'ai plus de temps à perdre. Cela ne me dérange pas d'être ici.

Saraï fit la révérence et retira le beau caftan couleur or du cintre. De la couture à la broderie, le caftan respirait l'élégance et la raffinerie.

Khalil la laissa lui faire porter ce grand caftan sur les vêtements légers qu'il avait déjà sur lui. On lui fit enfiler les chaussures et la montre tandis que Saraï et des servants s'attelaient à ajuster le caftan. Une fois chose faite, il ne manquait plus que le keffieh.

- Le Keffieh ne se trouve pas sur le cintre Saraï. Chuchota une des servantes.

- Où se trouve Mayla ? C'est elle qui était chargée de le ramener ici. Ajouta une autre moins discrète que la première.

Le Cheikh fronça les sourcils en entendant le tapage qui se formait autour de lui.

- Saraï, y'aurait t-il un problème ?

Saraï commença à perdre ses couleurs, elle n'avait pas d'autres choix que de dire la vérité.

- Votre keffieh ne se trouve pas ici mais avec une des servantes qui s'est certainement perdue en chemin.

Khalil plissa ses yeux.

- Est-ce une blague Saraï ?? Quel est ce manque de professionnalisme que je ne te connais pas ?!

- Nous allons la retrouver immédiatement!

Elle ordonna à tout les bénévoles dans la pièce d'aller à la recherche de Mayla et par conséquent, du keffieh.

- À tout ces bénévoles je donne cinq minutes pour retrouver ce keffieh, faute de quoi ils pourraient disposer définitivement du palais.

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