• Chapter 31 •

Mayla finit de saluer Saraï et lui souhaita une agréable nuit avant d'ouvrir la porte de sa chambre d'une main, l'autre étant occupée à porter le sac rempli de beaux souvenirs qu'elle et Saraï avaient achetées dans les différents marchés où elles sont allées. Elle était complètement épuisée mais cette journée intense en découvertes restera gravée dans sa mémoire à tout jamais. Elle referma la porte puis posa le sac sur la petite table qui faisait face à son lit, se promettant de ne pas l'oublier lorsqu'elle partira. Ses valises déjà faites jonchaient le sol de sa chambre.
Mayla soupira en tombant sur son lit douillet.

- Bonsoir Mayla.

La jeune femme sursauta violemment et se leva instantanément du lit. Elle regarda dans le coin sombre après sa fenêtre et c'est à ce moment qu'elle le vit.

Assit en maître suprême dans la chaise qui semblait avoir du mal à supporter son poids. Il tenait un verre contenant un liquide ambré qu'il fixait en le faisant tournoyer. Mayla avait du mal à respirer tant cette vision paraissait irréel. Le Cheikh était doté d'une beauté terrifiante. Certes sa présence dans sa chambre la troublait énormément mais Dieu qu'elle aurait tout donner pour avoir ce tableau juste pour elle. Elle se gifla intérieurement en s'interdisant d'embellir la situation qui se produisait actuellement. Mayla recula d'un pas lorsque Khalil se tint debout.

- Qu'est-ce que vous faîtes dans ma chambre ? Demanda t-elle en serrant ses poings.

Khalil observa sa réaction avant de poser son verre sur la commode.

- Je te sens sur les nerfs.

Elle arque un sourcil offusqué. Il la tutoyait depuis le Harem. Et comment osait t-il lui faire cette remarque comme s'il n'était pas présent dans sa chambre sans son consentement et en plus à une heure aussi tardive ? Qu'est-ce qui le prenait ? Était-il-il ivre ?
Elle l'observa de haut en bas et il tenait correctement sur ses deux pieds, les bras croisés au niveau de son torse, la fixant comme bon lui semblait.

Elle était toujours énervée contre lui en effet. Pas parce qu'il l'avait embrassé mais surtout parce qu'il l'avait laissé dans le Harem comme si rien ne venait de se produire. Et maintenant il se pointait comme si de rien était qui plus est dans sa chambre.

- Je tiens à m'excuser pour ce qui s'est produit dans le Harem. Cela ne devait jamais avoir lieu. Ce n'était rien d'autre qu'une erreur qui ne doit plus se reproduire.

Mayla sentit son estomac se contracter douloureusement. Ce n'est pas vraiment les excuses qu'elle attendait.

Elle accusa le coup en serrant les poings sur sa robe.
Mais en même temps, à quoi s'attendait t-elle ? Il était le Cheikh, un dirigeant puissant. Qu'est-ce qui pourrait bien lui trouver à elle ? Qu'est-ce qui la rendait différente des autres femmes qu'il a eu à rencontrer ?

Sa gorge la brûlait. Terriblement. Elle se sentait comme un objet qu'il utilisait selon ses humeurs, et elle s'en voulait réellement pour cela.
Elle aurait voulu le gifler. Le traiter de tout les noms. Lui cracher dessus.
Au lieu de tout cela, elle déglutit péniblement et garda la tête haute.

- Très bien Votre Altesse. Excuses acceptées. Vous pouvez sortir de ma chambre à présent.

Rien ne le différenciait des autres hommes finalement. Elle qui croyait qu'il avait ressenti la même passion qu'elle lors de ce baiser, elle s'était trompée sur toute la ligne.

" rien d'autre qu'une erreur "

Elle n'était rien d'autre qu'une erreur. Mayla sentit de profondes larmes lui monter progressivement mais elle se mordit la langue pour les retenir. Elle s'interdisait de pleurer devant lui, encore moins pour une situation comme celle-ci. Si il dit s'être égaré, pourquoi ne pouvait t-elle pas considérer qu'elle s'était elle aussi égarée ?

- Je partirai quand je le déciderai, je te rappelle que cet endroit fait partie de ma propriété. Claqua t-il subitement énervé.

Contre qui était-il en colère ? Si ce n'est contre lui-même ?
Comment pouvait-elle penser à ses émotions alors que lui n'en avait que faire des siennes ? Mayla se décevait de plus en plus ce soir.

Khalil se rapprocha d'elle en deux pas calculés mais Mayla se mit immédiatement de côté, comme pour le laisser passer.
Droite, elle fixait le mur devant elle tandis qu'il avait mâchoire extrêmement serrée.

- Demain très tôt sur le tarmac, je ne supporte pas le retard. Bonne nuit mademoiselle Steele. S'enquit-il d'une voix dure avant de la dépasser puis de sortir complètement de sa chambre.

Mayla n'attendit pas une seconde pour s'effondrer sur son lit, ses larmes coulant instantanément. Comment a t-elle pu être aussi naïve ? Penser que le Cheikh avait une attitude différente avec elle ?
Elle s'était lamentablement leurrée. Il n'était rien de plus qu'un bourreau sans cœur.

"rien d'autre qu'une erreur"

Mayla cessa ses sanglots en prenant la ferme décision de ne plus laisser ses émotions empiéter sur son jugement. Ce Cheikh ne méritait rien d'elle, même pas son amitié. Il ne méritait rien du tout.
Elle se promit de faire ce qu'elle avait à faire lors de la mission pour pouvoir rapidement se séparer de lui. Elle ne voulait plus le revoir.
Elle enfila des vêtements plus légers et s'engouffra dans son lit.

{...}

Au petit matin, Mayla n'eut guère le temps d'assimiler le remue-ménage qui se jouait autour d'elle. Elle apercevait au loin le gigantesque engin volant qui les conduirait à l'autre bout du monde. On portait ses valises pour les emmener dans la soute à bagages.
Heureusement qu'elle avait porté un manteau, le temps était réellement glacial. Le soleil devrait se lever dans trois heures minimum.

Elle s'avança sur le tarmac et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouva assise sur l'un des sièges en cuir du côté du hublot, ceinture de sécurité autour d'elle. Tout dans ce jet respirait l'opulence, ce qui ne l'était pas car son propriétaire n'était pas à négliger.

Une dizaine de minutes pendant lesquelles Mayla était plongée dans ses pensées, le jet se lança dans les airs. Elle aurait aimé voir Saraï une dernière fois mais cette dernière se reposait certainement de la veille, il était encore trop tôt.

Mayla poussa un long soupir en posant sa tête sur la vitre du hublot.
C'est seulement à ce moment qu'elle réalisait qu'elle était proche de retrouver sa vie d'avant. Elle songeait déjà à démissionner de son travail non seulement pour manque d'assistance - car on l'avait complètement abandonnée à son propre sort - mais parce que Mr Gordon n'était qu'un lâche de première. Ce qu'elle aurait aimé pouvoir le lui dire en face.

- Mademoiselle ? L'appela une voix fluette.

Mayla tourna sa tête sur la gauche pour voir qui l'appelait et tomba sur une hôtesse vêtue de son uniforme blanc et or, assortie aux tons de l'intérieur du jet.

- Oui ? répondit-elle en se redressant.

Elle aperçut alors la table garnie de toutes sortes de petit-déjeuner qui puissent exister. Des brioches, des croissants, des macarons, des chaussons aux pommes, du jus d'orange, de pomme, d'ananas, du café et du thé. Tout cela pourrait presque la tenter si son estomac n'était pas aussi noué qu'il l'était actuellement. Elle se sentait vraiment pas dans son assiette. Peut-être à cause de son altercation avec le Cheikh la veille, elle refusait d'y penser.
L'hôtesse posa la table en face d'elle et s'apprêta à repartir.

- Oh s'il vous plaît, je crains ne pas pouvoir manger tout ça. J'aimerais juste un peu de café. Lui répondit-elle en forçant un sourire.

- Je ne peux repartir avec tout ceci mademoiselle. Répondit l'hôtesse d'une voix désolée.

Mayla fronça les sourcils en interrogeant l'hôtesse du regard.

- Pourquoi ? Finit t'elle par demander devant le mutisme de l'hôtesse.

- En fait c'est le Cheikh lui-même qui a demandé à ce qu'on vous serve. Répondit-elle comme si cela lui coutaît.

Le sang de Mayla ne fit qu'un tour dans son corps. Quel était son problème à ce Cheikh ? Pour qui la prenait t'il ? Après l'avoir traité d'erreur, il venait jouer aux attentionnés ?
Qu'est-ce qu'il espérait de sa part ? Son pardon ? Il pouvait se mettre le doigt dans l'œil jusqu'aux coudes.

- Eh bien dîtes au Cheikh que je refuse tout ceci, merci. S'enquit t'elle sans attendre de réponse avant de reprendre sa position initiale, tête contre hublot.

Du coin de l'œil elle vit l'hôtesse décamper sans demander son reste. Mayla arqua son sourcil, se disant que c'était plus facile qu'elle ne l'aurait cru, mais tant mieux. Elle ne se voyait pas discuter au risque de s'emporter contre la pauvre hôtesse.

- Pourquoi tu ne me le dirais pas directement malaki ? Entendit t'elle de cette voix qu'elle maudissait depuis son réveil...

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