• Chapter 21 •

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À l'aube, Mayla se réveilla et commença à se préparer. Cela faisait un bon moment qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de sa mère et cela la mettait dans une angoisse terrible. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? C'est vrai qu'Emma, son infirmière, l'en aurait informé mais à présent elle savait que sa mère n'était plus à l'hôpital. En effet, Mr Gordon avait, comme promis, payé les frais de l'hôpital et les traitements dont sa mère avait urgemment besoin pour son rétablissement. Elle devait se trouver actuellement chez sa meilleure amie, Anaïa, en convalescence. Sa mère souffrait d'insuffisance rénale à un stade avancé mais heureusement, elle s'en était brillamment sortie.
Mayla saisit donc son téléphone et composa le numéro de cette dernière.

Il ferait jour dans quelques heures à Al-Moha. Si elle voulait avoir une chance de parler à sa mère, c'était bien le moment vu qu'il faisait déjà jour à Chicago.

L'appel se coupait à chaque fois jusqu'à la 3e tentative. Il n'y avait pas de réseau dans sa chambre. Était-ce dû à la méfiance du Cheikh par rapport à elle? Elle était certaine qu'il était responsable de cette rupture de réseau dans sa chambre.

Mayla souffla et ne vit qu'une solution, sortir de sa chambre aux belles dorures orientales -merci à Saraï- pour rejoindre la cour. Il y'aurait certainement du réseau là-bas.

Mayla descendait les escaliers en sentant le regard des domestiques de chambre sur elle. En même temps, ils doivent bien se demander ce qu'elle faisait encore dans le palais après tout ce qui s'est passé..En effet, les nouvelles allaient vite dans ce palais et ils savaient tous que Mayla n'était pas une domestique comme elle l'avait fait croire.
Ceci étant le dernier de ses soucis, elle sortit par la petite porte arrière et tomba sans surprise aucune sur la grande cour arrière du palais. C'était la première fois qu'elle se rendait dans ce lieu, c'était de ce côté qu'on pouvait apercevoir le vaste desert.

Un vent frais balaya ses cheveux et un soupir de satisfaction s'empara d'elle.
Mayla était tout simplement éblouie et fascinée devant le magnifique tableau digne des plus grands peintres qui s'offrait à elle, et cela, gratuitement.

Le ciel prenait des nuances orangées annonçant le jour, tandis que les dernières étoiles scintillaient au loin. Et le tout, éclairé de loin par de timides rayons de soleil de couleur or qui se faisaient sentir.
Le magnifique désert ne restait pas en reste de ce tableau spécial. Le spectacle était à couper le souffle.
Mayla ne put s'empêcher d'immortaliser ce moment avec son appareil photo et d'apprécier le moment, oubliant instantanément tout ses problèmes. Elle était une grande fan de la nature et de ses merveilles. Voir ce magique lever de soleil était une chance incommensurable qu'elle avait.

Soudain un bruit vint l'extraire de sa rêverie. Elle baissa son regard du ciel et le posa sur les hautes dunes de sable qui s'envolaient dans les airs sous les violents coups de sabots d'un étalon noir.
Le cavalier avait un keffieh sur la tête, ne laissant apercevoir que ses yeux et était fermement assis sur la selle, ne sautant pas malgré les secousses que le cheval provoquait à cause de la vitesse.

Plus le cheval et son mystérieux cavalier se rapprochaient de l'entrée, plus les battements de cœurs de Mayla redoublaient. Qui était-ce? Devrait-elle partir d'ici? Et s'il s'agissait d'un ennemi du Cheikh ?
Malgré ces questions et la peur de l'inconnu qui la tenallaient, elle n'osa pas bouger d'un poil, comme scotchée par le regard qu'il dardait sur elle.
Elle reconnaissait ces yeux noirs.

Mayla maudissait ses jambes qui étaient comme collées au sol alors que son cerveau lui hurlait de fuir cet homme dangereux, car l'aura qui était autour de lui ne lui inspirait pas la douceur, bien au contraire.
Puis, il retira d'un geste sec et précis le keffieh qui masquait son visage.

Un visage si masculin qu'il semblait être le mâle incarné, peut-être même était-il le mal incarné..
Imposant, même sur le cheval, son charisme projetait une autorité naturelle qui la fit frémir même de loin. Jamais elle n'avait imaginé rencontrer un homme tel que lui, de son envergure. De loin elle pouvait percevoir ses yeux d'une noirceur profonde renforcée par ses épais sourcils aussi noirs de jais que l'étaient ses cheveux, qui étaient auparavant cachés par le foulard.
Ses traits ciselés affectaient cet air diabolique qu'elle devinait dans les lueurs émanant de son puissant regard. Sa silhouette était si massive qu'elle exhala un soupir proche de la peur.

Le Cheikh tira sur la corde et son étalon noir pur sang arabe s'arrêta dans sa course folle. Il vit la jeune femme qu'il avait aperçu depuis l'extérieur fermer ses yeux à cause de la poussière que le vent souleva.
Il descendit de l'animal sans la lâcher de son regard énigmatique. Une foule d'adjectifs se bousculèrent dans son esprit pour la décrire encore une fois.

Ses cheveux couleur de blé dansaient en arrière au rythme du vent, ce qui permettaient de voir plus nettement son visage au teint porcelaine. Dans le crépuscule, ses lèvres étaient rouges comme le sang et ses yeux illuminés par un filet d'or. Grâce aux flammes du soleil levant, quelques mèches de ses cheveux dorés prirent des nuances de miel.
Les mèches balayées par le vent retombaient sur la courbe de ses seins, la rendant irrésistible. Cette jeune femme était d'une beauté renversante, et le pire c'est qu'elle ne s'en rendait même pas compte.

Khalik serra les dents, cherchant à dompter la fureur du désir qu'elle provoqua involontairement en lui.

Mayla demeura immobile, perdue dans la contemplation du Cheikh. Son regard transperçait le sien avec une intensité qui lui coupa le souffle. Le faisait-il exprès ? Elle réalisa bien trop tard qu'elle paraissait stupide ainsi béate devant cet homme qui commençaient à lui donner des bouffées de chaleur.
Que lui arrivait-il bon sang!

Sa raison lui revint subitement et elle se souvint qu'elle devait appeler sa mère. Elle se retourna vivement après s'être rapidement inclinée, énervée d'avoir réagi comme une adolescent devant ce bellâtre qui la fixait étrangement.

- Combien de temps allez-vous passer à me fuir mademoiselle Steele? Lui demanda Khalil d'une voix de gorge.

Néanmoins, elle décéla un ton moqueur dans sa voix. Il se moquait d'elle ? Quel abruti.

Mayla se stoppa dans sa marche. Elle n'allait certainement pas le laisser la déstabiliser encore une fois. Pourquoi partirait-elle alors qu'elle avait besoin de réseau ?

- Je ne fuis pas. J'ai besoin d'intimité.

Un fin sourire moqueur fendit les lèvres du Cheikh.

- Pourquoi donc avez-vous besoin d'intimité ? Ne me dîtes pas que vous continuez vos cachotteries! S'enquit-il.

Mayla prit sur elle pour ne pas extérioriser ses émotions. Il commençait à l'énerver avec ces sous-entendus humiliants.

- Non votre Grandeur, je ne suis pas suicidaire.

- Me voilà satisfait. Répondit-il en s'avançant nonchalamment.

La jeune femme déglutit péniblement en suivant le Cheikh du regard tandis que ce dernier passait à côté d'elle. Ses bottes et ses vêtements noirs étaient couverts de sable. Qu'était-il aller faire de si bonne heure dans le désert ? Voulait-elle vraiment le savoir ?
De toutes façons il n'allait certainement pas le lui dire.

Il finit par tourner autour d'elle comme un prédateur observant sa proie sous toutes les coutures avant de se mettre en face d'elle.
Il la fixa sans vergogne pendant de longues minutes dans lesquelles Mayla eut l'impression d'avoir quelque chose d'anormal sur le visage ou sur le corps.
Puis il leva la main, voulant remettre ses mèches désordonnés en place mais se ravisa rapidement. Il serra les poings de frustration, tandis que la jeune femme le regardait avec incompréhension. Qu'est-ce qui lui prenait ?

- Bonne journée. Grogna t-il froidement en tournant rapidement les talons.

C'est certain.
Cet homme était bipolaire. Sinon qu'est-ce qui explique son changement soudain de comportement ? Mayla ne savait pas sur quel pied danser.

- C'est vous qui me fuyez votre Majesté. Rétorqua t-elle assez fort pour qu'il l'entende.

Mayla s'étonna elle-même de sa réponse. Où trouvait elle le courage de parler ainsi? Visiblement, le Cheikh faisait ressortir un caractère d'elle qu'elle découvrait, et cela n'était pas pour lui déplaire.

Il se stoppa net dans sa marche, pivota sa tête sur la droite sans pour autant bouger de sa position avant de lâcher :

- Ne dansez pas plus vite que la musique mademoiselle Steele, nul ne sait ce que l'avenir réserve.. Déclara t-il mystérieusement avant de partir pour de bon.

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