• Chapter 17 •

Mayla avança rapidement au sein de l'aéroport en essayant de ne pas paraître paniquée. Elle devait patienter encore quelques minutes avant d'embarquer. Le personnel lui indiqua une salle d'attente où les autres passagers du vol en direction de Chicago attendaient.
Elle ne put s'empêcher de repenser aux paroles du conducteur à propos de l'histoire d'Al-Moha.







Flash-back, taxi, 25 minutes plus tôt.




- Vous savez, vous n'êtes pas dans l'obligation de me croire car après tout, ce que je pense reste l'avis du grand nombre. Il y'a certainement des pièces du puzzle qui nous échappent.. S'enquit le chauffeur en la regardant par le rétroviseur.

- Je peux vous comprendre. Répondit-elle en inclinant la tête pour le mettre en confiance.

- Sa Majesté l'ancien Cheikh est maintenant exilé car le peuple s'est retourné contre lui. Il a commit des atrocités par pur égoïsme. Il se foutait complètement de ce que son peuple pouvait ressentir. Il n'en prenait plus du tout soin. Et comme si ce n'était pas assez, cet homme insatiable s'est allié avec des personnes moralement condamnables pour augmenter son compte en banque jusqu'à le faire exploser. Et croyez moi ce n'était aucunement de l'argent obtenu légalement. Il arrachait sans vergogne des pauvres enfants à leurs parents et les exploitait sur des terrains de mine à perte de vue.. rien qu'à y penser, j'ai envie de rendre mon petit-déjeuner. Bref, nous souffrions sous son immonde règne.

Mayla écouta son récit d'une oreille très attentive. Elle commençait peu à peu à comprendre pourquoi Saraï ne voulait pas aborder le sujet de l'ancien Cheikh. C'était un homme qui ne méritait même pas qu'on parle de lui. Elle déglutit quand elle le vit hocher négativement la tête, elle s'apprêtait déjà à apprendre d'autres actions de cet homme répugnant.

- Et ça, reprit-il, c'est seulement ce que le palais a décidé de faire connaître à ses habitants.

- J'imagine.. fut ce qu'elle trouva à dire pour exprimer sa compassion.

- Quand l'actuel Cheikh Khalil était encore en bas âge, une rumeur circulait selon laquelle son père, Karym, refusait catégoriquement de le voir. Il n'est pas revenu sur ce refus jusqu'à ce que le Cheikh ait 15 ans.

Mayla fronça les sourcils d'incompréhension. Quel genre de père ferait ça à son propre enfant? Il devait sûrement avoir une raison à cette sordide décision, mais rien n'explique le fait de refuser de voir son propre sang! L'ancien Cheikh était donc méchant à ce point ? Mayla n'en croyait pas ses pauvres oreilles.

- Après, cela reste des rumeurs. De simples paroles amplifiées et déformées par le bouche à oreille.. et si cela était vrai, personne ne connaît la véritable raison pour laquelle cet homme avait refusé de voir son propre fils pendant une dizaine d'années. Et on le saura certainement jamais comme tant d'autres secrets inconnus..

Cette assertion aiguisa non seulement la curiosité de la journaliste qu'elle était, mais aussi son âme de jeune femme sensible. Elle se fit la silencieuse promesse de découvrir ce secret. Un début d'excitation se mêla à la satisfaction qu'elle ressentait d'avoir enfin quelques informations. Elle pourra encore plus nourrir son dossier.

Ils arrivèrent enfin à destination. Elle paya le trajet en remerciant le conducteur pour ses précieuses informations.

Retour à la réalité, aéroport, salle d'attente.

Mayla soupira une énième fois en se levant une fois de plus pour arpenter le couloir adjacent à la salle d'attente. Pourquoi cela prenait il si longtemps ? Ils auraient dû embarquer depuis une demie heure maintenant.

- Mademoiselle, regagnez votre place s'il vous plaît.

Elle souffla en acquiesçant aux paroles du personnel de l'aéroport.
Les minutes étaient comme bloquées et les secondes, interminables.

- À votre attention mesdames, mesdemoiselles et messieurs. Se fit entendre une voix aiguë à travers les amplificateur de voix.

Les oreilles se dressèrent, notamment celles de Mayla. Enfin on allait leur annoncer leur départ!

Ce n'est pas trop tôt..songea t-elle en commençant à rassembler ses affaires quelques peu éparpillées par ses allées et venues stressants.

- Nous sommes dans l'obligation de vous informer la suspension de tout les vols de ce jour jusqu'à nouvel ordre. Merci pour votre attention, vous pouvez en savoir plus sur cette...

Mayla ne prit plus la peine d'écouter cette voix après ce qu'elle entendit. La suspension de tout les vols ? Mais c'est quoi cette histoire ?

Les personnes qui étaient dans la salle d'attente commencèrent à sortir pour revenir plus tard dans la journée.
Mais elle, elle était toujours assise à essayer d'assimiler ce qui se passait sous ses yeux. Pour quelle raison diable avaient-ils suspendus les vols? Pourquoi c'était à son tour qu'ils faisaient cela?! Elle était à deux doigts d'échapper à ce Cheikh bon sang!

Puis un bouton s'alluma dans sa tête.
Et si...?

Mais oui!
C'est évident bon Dieu!
Elle écarquilla ses yeux en se rendant compte que ce n'était pas un hasard si les vols avaient été suspendus à cet instant précis. C'est forcément un ordre du Cheikh lui-même.

Mayla se tapa le front en soupirant de déception. C'était un échec cuisant de sa part. Elle n'avait pas pensé une seule seconde qu'il irait jusque là pour l'empêcher de s'échapper d'Al-Moha. Il était décidément très déterminé à lui faire payer.

- Qu'est ce que je vais faire à présent? Contacter Saraï? Non elle ne pourrait m'aider quitte à désobéir au Cheikh.. réfléchissait-elle en constatant que la salle d'attente était maintenant vide.

Elle se leva tant bien que mal en se rassurant du mieux qu'elle pouvait. Si elle se cachait pendant de nombreuses heures -pourvu qu'elle trouve un endroit- le Cheikh sera bien obligé de revenir sur son ordre car elle ne le croyait pas capable de fermer les voies aériennes indéfiniment.

Mayla enfila une paire de lunettes opaque et rassembla ses cheveux blonds dans un bonnet gris qu'elle trouva dans une poche de sa valise. Puis elle porta son sac à la hâte et tira sa valise pour sortir par la petite porte en toute discrétion.

Elle tomba sur des hommes ressemblant fortement à la garde royale parler un peu plus loin dans le couloir. Son cœur rata un battement en comprenant que le Cheikh était déjà à sa recherche.

Elle se retourna vivement pour éviter qu'ils la voient et pire, qu'ils la suspectent.
Il y'avait un petit entrepôt où l'on gardait les outils de ménages, c'était sa seule chance si elle voulait lui échapper.
Ni une ni deux, elle se dépêcha jusqu'à être à quelques mètres de l'entrepôt à la porte ouverte.

À sa grande surprise, un homme d'un certain gabarit apparu brusquement sur son chemin et poussa la porte qui se referma dans un bruit sec. Emportant tout espoir qu'elle avait de se cacher.

- Rassurez-moi, vous ne cherchez pas à fuir quelqu'un. N'est-ce pas mademoiselle Steele? S'enquit cette voix qu'elle redoutait le plus au monde.

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