• Chapter 14 •

Mayla était ébahie par la beauté des jardins, éclairés par des lanternes de couleurs rouge et or.
Le vent frais et les senteurs qu'il faisait parvenir à son odorat la firent fermer les yeux et inspirer profondément. Si bien qu'elle en oublia presque ce qui l'avait poussée à venir ici.

Elle sentit soudainement un autre parfum se mélanger à celui des fleurs. Une odeur musquée et virile emplit ses narines à tel point qu'elle sentit sa poitrine se serrer. Mayla noua ses mains contre son ventre en commençant à redouter l'origine de ce parfum. Elle déglutit péniblement et masqua son trouble en se retournant avec un sourire détendu sur le visage.
Alors qu'il n'en était rien à l'intérieur d'elle.

La première chose qu'elle vit fut le torse massif de l'homme. Comment était-elle censée savoir qu'il s'était tant rapproché d'elle? Ce n'était pas le moment de montrer un quelconque signe de faiblesse alors elle recula avant de jeter sa tête en arrière tant il était grand. Son mètre quatre-vingt-dix de puissance et de virilité accentuait son regard intimidant.
Elle reconnu encore une fois la beauté terrifiante qui s'émanait de lui.

En effet le Cheikh était beau, encore plus dans ce costume noir trois pièces à la veste croisée sur laquelle scintillaient des paillettes. Ainsi debout sa carrure était large, forte et sillonnée de muscle. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait mais elle ne put s'empêcher de frémir devant cet homme malgré elle.
Consciente de la tension qui s'installait entre eux à force de se dévisager sans dire mot, Mayla tenta de partir du jardin pour calmer son tumulte intérieur. Elle fit donc un pas pour commencer à s'enfuir..

Malheureusement pour elle, le Cheikh n'était pas de cet avis. Il leva sur sa gauche son bras pour lui bloquer le passage, puis saisit d'une douceur insoupçonnée son avant-bras qu'il tira sans trop d'effort afin de la ramener devant lui.
Mayla avait la bouche ouverte, tardant à comprendre ce qui venait de se produire.

- Vous essayez de fuir mademoiselle Steele ?

Une chaleur insidieuse se logea dans sa poitrine lorsque le timbre grave de la voix du Cheikh lui parvint à l'oreille. Elle leva la tête pour croiser son regard suffisant alors qu'il avait les mains croisées derrière son dos, l'air des plus détendus.

- Pas le moins du monde Mon Roi.

Elle s'inclina avec un trop d'entrain, ce qui arracha un rictus moqueur au Cheikh.

- Mon Roi. Vous vous croyez au IXe siècle ? Répondit-il le sourcil levé.

Mayla s'offusqua de sa réponse.

- L'on vous appelle bien 'Mon Seigneur', pourquoi cette appellation vous paraît-elle dépassée ? Rétorqua t-elle sans ciller.

- C'est que c'est fort cérémonieux. Je suis un Cheikh, le terme 'Roi' ne me sied guère.

- Et pourtant vous l'êtes. Durant toute votre enfance, vous avez certainement été éduqué pour.

- Je n'ai décidé de quoi que ce soit à l'inverse de vous.

- Moi? De quoi sommes-nous en train de parler Votre Majesté?

- Vous avez décidé d'être quelqu'un que vous n'êtes pas pour une raison qui m'échappe. À moins qu'elle ne soit pas si cachée que cela.

- Je vous avoue que je ne comprends rien à ce que vous êtes en train de dire.

- Vous voulez que le Roi se répète ?

- Vous acceptez donc le fait d'être Roi.

- Ne changeons pas de sujet voulez-vous?

- De quoi parlions nous?

- De vous. Qui êtes vous?

- Simple aide à Mme Einar. Je ne vois pas en quoi mon humble personne pourrait intéresser son Altesse.

- Vous vous croyez maligne mademoiselle Steele ?

- Pas le moins du monde Votre Grandeur.

La spontanéité de cette femme capta la curiosité de Khalil. Elle mentait très bien et s'il n'avait pas de preuve, il la croirait presque. Elle n'affichait aucune panique sur son visage d'ange si bien qu'il se demandait s'il était bien devant la femme qui le fuyait depuis son séjour dans ce pays.
Il essayait de perdre du temps pour éviter de rentrer de sitôt dans cette salle pleine de monde qui l'attendait. Mais il s'avérait que cette jeune femme sous couverture était bien plus surprenante qu'elle laissait entrevoir.

- Trève de plaisanterie. Je sais que vous êtes journaliste.

Mayla recula sous le choc. Elle savait qu'il se méfiait d'elle mais elle ignorait qu'il avait déjà découvert son manège.

- Je..je ne vois pas pourquoi vous pensez que j'en suis une.

La combativité que le verre de vin qu'elle avait bu plus tôt lui donnait commençait à diminuer progressivement. Le Cheikh la regarda de haut alors que son visage s'était décomposé.

- C'est tout ce que vous trouvez à dire ? S'enquit-il, satisfait de son coup.

- Vous n'avez pas de preuve de ce que vous avancez.

- Que faisiez-vous dans cette salle de conférence ce matin ?

Son ton avait changé, il était vindicatif et méprisant. Elle avait l'impression que ce n'était pas le même homme qu'il y'a deux minutes.

- Je n'y étais pas. Madame Einar elle-même pourra témoigner.

- Cessez ces mensonges! Vous me prenez pour un amateur ? Que vous êtes naïve.

Il mit ses mains dans ses poches sans se delaisser de son regard devenu mauvais. Il avançait pas à pas tandis qu'elle aussi reculait, pas à pas.

- J'ai accès à tout ce qui est outil informatique mademoiselle Steele, un de mes hommes a piraté votre ordinateur sous ma demande. J'ai vu vos notes, écouté vos conversations et vous voir ce matin n'a fait que renforcer ce que je pensais de vous. Il marqua une pause dans laquelle il esquissa un sourire moqueur. Le dossier pleins d'informations sur mon pays nommé "Mayla Steele", c'était malin je dois reconnaître.

Mayla n'arrivait pas à sortir un seul mot. Pourtant il le fallait. Il en valait de sa sécurité et de celle de son patron. Mais que diable pouvait-elle répondre devant les dires du Cheikh ? À croire qu'il l'avait démasqué depuis le jour où il a posé ses yeux sur elle.

- Je..je..

- Vous avez perdu de votre audace ? Dit-il méchamment.

- Je veux rentrer. Laissez moi passer.

- Vous passerez quand je l'aurai décidé.

- Nous sommes observés. Répondit Mayla en voyant des personnes indiscrètes se rassembler à quelques pas d'eux.

Elle le vit serrer les mâchoires en regardant autour d'eux. Ils étaient étrangement proches et cela pouvait facilement prêter à confusion.

- Je reporte cette conversation, ne croyez pas vous en sortir. Je vais réfléchir à votre cas. Termina t-il avant de se retourner et de marcher gracieusement jusqu'à la salle.

Oh Mon Dieu..dans quel pétrin je me retrouve ? Soupira Mayla en se laissant tomber lentement sur un banc, les deux mains sur le front.

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