Chapitre huit: Tu perds ton temps
Les deux sœurs sont devant nous et semble avoir totalement oublié notre présence. C'est la première fois que je vois Lou agir de la sorte, on dirait une enfant de cinq ans qui retrouve sa meilleur amie. Elle sourit, rigole à gorge déployée et son regard, qu'est-ce que je donnerais pour qu'on me regarde comme ça. C'est un regard protecteur, attendrit et chargé d'amour.
-Dim? M'appelle mon ami. Tu crois que Lou est énervée que j'ai proposé à Cassandre de venir avec nous? S'inquiète Loïc.
-Je pense que ça l'a surprise que tu fasses ça pour sa sœur, mais regarde comme elles ont l'air heureuses. Elle n'a rien qu'une personne énervée.
Cassandre se tourne alors vers nous, tout sourire. Ses petites nattes lui donne un air enfantin que la nouvelle génération a, il me semble, totalement perdu.
-Alors les gars dépêché vous, on vas rater la soirée que vous vous êtes donné du mal à organiser.
Loïc me regarde et esquisse un sourire visiblement rassuré par mes dire et le comportement de Cassandre.
-On arrive. Dit-il plus confiant.
En accélérant ma marche mon skate sous le bras, j'arrive à la hauteur de Lou et croise accidentellement son regard , ce qui me fait trébucher maladroitement. À mon plus grand étonnement c'est elle qui m'empêche de m'éclater contre le béton la tête la première.
-Tu devrait faire attention à l'endroit où tu mets les pieds. Me dit elle en me lâchant les épaules.
Son ton n'est ni un reproche, ni sarcastique mais légèrement moqueur.
-Merci. Avons-nous lâché en même temps.
Pourquoi me remercie t-elle? C'est elle qui m'a évité de tombé et pas l'inverse. Soudain Cassandre saute sur le dos de sa sœur.
-Aller ! Il faut y aller maintenant. S'enthousiasme Cassandre en riant.
C'est là que je comprend où veux en venir Lou, son regard passe successivement de moi à la masse qu'elle a sur le dos. C'est un "Merci, de prendre soins d'elle".
Nous arrivons enfin au lycée et surtout devant la table d'accueil, où nous attend Yann les bras croisés.
-Cela vous tuerai d'arriver à l'heure pour une fois? S'exaspère notre président bien aimé, les sourcils froncés.
-Aller Yann ne fait pas la ... commence Loïc avant que Lou ne l'interrompt en s'approchant .
-Je suis désolé Yann, c'est entièrement de ma faute, Je l'ai est fait attendre. Tu comprends je ne trouvais plus ma poudre blanche. Et Mercredi Adams sans le teint blafard ce n'est plus Mercredi.
-Hum ... d'accord c'est une bonne raison. Mais qu'est-ce que tu fais là, tu m'as dit que tu ne viendrais pas la dernière fois?
-Ma sœur voulais voir à quoi ressemble une soirée étudiante, d'ailleurs tu peux lui mètre le tampon des mineurs et sur le front si possible. Dit elle en jetant un œil sur sa petite sœur.
-Tu aurais pu me prévenir tout de même, mais bon je suis content de te voir. Lâche t-il tout rougissent. Les gars vous avez déjà vos entrées? Et tenez les filles c'est pour vous.
Apparemment je ne suis pas le seul sur qui Lou à de l'effet. Il nous demande de tendre le bras, y impose un tampon bleu sur le poignet de Cassandre et un rouge sur celui de Lou, Loïc et moi.
-Merci Yann, combien je te dois. Lui demande Lou en regardant le poignet de sa sœur.
-Rien du tout, vous êtes toute les deux mes invitées. Depuis le temps qu'on demande à ta sœur de venir aux soirées du BDE. Avoues t-il à Cassandre.
Les deux Mercredi le remercient à nouveau et nous faisons enfin notre entrée. Et dire que je ne savais même pas que Yann et Lou se connaissaient, et que veut-il dire part "depuis le temps qu'on lui demande" qui était ce "on". Je me pose bien trop de questions, j'ai besoin d'un verre.
-On va chercher à boire. Demain Loïc et Cassandre en même temps.
Loïc à vraiment l'air de bien s'entendre avec Cassandre, ils courent tous les deux au bar sans même nous attendre. Je m'apprête à les rejoindre mais je me rends compte que Lou observe partout d'un regard entre l'inquiétude, la nostalgie et la curiosité.
-Lou? Ça va ? Lui demandais-je.
Elle pose alors ses yeux sur moi, me souris et me fait un mouvement de tête en direction du bar comme pour me dire "on devrait les rejoindre". Nous nous frayons un chemin à travers la foule et je me surprends à prendre la main de Lou pour ne pas la perdre. Ce geste me viens d'un naturel, comme si je l'avais toujours fait, est-ce qu'elle ressent la même chose? Car elle ne me rejette pas, loin de là, je sens ses long doigts fin se refermé avec une certaine force.
-Ah! Vous voilà, on a tellement foncé qu'on pensait vous avoir perdu. Dit Loïc en nous voyant. Tenez je vous ai pris ça en attendant.
Loïc nous tend à chacun une bière bouteille. Cassandre, se retourne, un verre entre les mains et la paille à la bouche.
-Dit moi qu'il n'y a pas d'alcool là dedans!
-Ne t'en fais pas sœurette, j'ai un tampon bleu, c'est du jus de pomme. La rassure t-elle en lui montrant la marque.
Cassandre lève alors un sourcil et nous observe ensuite un air malicieux, c'est là que je constate que ma main n'a toujours pas lâché celle de Lou. Je desserre alors doucement mon emprise pour ne pas que Loïc ne s'en aperçoit, mais Lou intrigué pour mon geste penche la tête vers le bas. Elle ne s'en est pas rendu compte non plus apparemment.
-Oh! Pardon! Murmure t-elle pour ne pas attiré l'attention. Tu viens Cassandre je vais te présenter aux filles. Dit-elle en direction de sa sœur. Les gars on vous laisse, à toute.
Lou commence à avancer et Cassandre s'apprête à la suivre mais s'arrête à côté de moi en me regardant sévèrement dans les yeux.
-Tu perds ton temps, ça fait des années qu'ils sont nombreux a essayer. Me chuchote t-elle assez franchement pour que je comprenne la mise en garde.
Elle cours ensuite rejoindre sa sœur en se faufilant entre les étudiants qui dansent. Mon ami me regarde un peu perdu mais avant qu'il n'est le temps de me demandé quoique ce soit des mains nous interrompent.
-Whoua! Loïc tu es encore plus beau que d'habitude. Le complimente Mélanie une fille de son cursus en l'agrippant par le bras.
-Et tu n'es pas venu seul, c'est rare de te voir aussi accessible Dimitri. Ajoute Laura en s'accrochant également à mon bras.
-Passé donc la soirée avec nous, venez danser, ça sera amusant on vous le promets. Intervient Britanie en sautant sur le dos de Loïc.
Je regarde mon meilleur ami un peu paniqué mais celui-ci semble aimé la situation. Il faut dire que Laura, Mélanie et Britanie sont loin d'être repoussantes au contraire. Loïc me fait un clin d'œil et repose Britanie à terre.
-Aller Dim, profite de la soirée maintenant que tu es là, autant s'amuser. En plus avec une compagnie plus que plaisante. M'ordonne presque le squelette censé être Tate Langdon.
Voir mon meilleur ami dans cette état d'euphorie ne me fait pas hésité longtemps et je fini par les suivre sur la piste tiré par Laura.
C'est en faisant semblant de danser que je me rends compte que le travail que l'on a fourni n'a pas servi à rien. Les gens dansent, rigolent, discutent, boivent, ils sont tous déguisés et maquillée et le décore, les jeux de lumières, l'ambiance sombre sont parfaits. Je passe ma soirée à faire des aller retour entre la piste de danse et le bar, je commence même à ressentir les effets enivrant de l'alcool. Loïc est toujours entouré de ses groupies et moi j'ai du mal à me défaire de la mienne. Mais lorsque que je reviens parmi les danseurs je remarque que Cassandre et quelques filles de ma promo qui traînent habituellement avec Lou, on rejoint mon ami. Je fais directement demi tour, je ne sais pas trop pourquoi. De toute façon ils ne remarqueront même pas mon absence, de plus j'ai besoin de prendre l'air, il fait beaucoup trop chaud dans le gymnase. Je prends la première porte de sorti ce qui me mène aux escaliers, je m'apprête à faire marche arrière lorsque je pense à la fois où j'étais sur le toit avec Lou. L'air y était frais et à cette pensée je monte les marchés deux par deux. J'ouvre la porte avec précipitation totalement essoufflé, j'ai chaud et le vent froid du mois d'octobre qui vient me heurter me procure un bien fou.
-Ça fait du bien, pas vrais? Me fait sursauté une voix.
Elle est assise les pieds dans le vide des cinq étages qu'offre notre établissement, les cheveux au vent et le regard perdu devant elle.
-Lou?
-Tiens c'est toi Dimitri.
-Tu n'est pas avec ta sœur ?
La musique de la fête est tellement forte que l'on l'entend du toit. Lou tapote le rebord à côté d'elle pour me faire signe m'y asseoir. Mais je préfère m'asseoir dos au rebord plutôt que dessus, c'est certainement du à mon vertige. Nous restons comme ça, elle a le regarde vers l'horizon et moi vers les étoiles.
-Non, elle danse avec le groupe de Loïc. Souffle t-elle après quelques minutes. Et toi, tu as abandonné ton meilleur ami.
-Ouai, il danse avec Britanie et de manière plutôt explicites en plus. Soufflais-je.
Nous soufflons en même temps, ce qui nous fais partir en fou rire.
-Pardon, j'ai un peu bu. S'excuse Lou en souriant.
-Moi aussi, tu ne veux pas descendre, c'est dangereux. Dis-je en enroulant mon bras autour de sa taille de guêpe pour qu'elle descende.
Mais ça a l'effet contraire, elle repousse mon bras et se met debout sur la fine bordure du toit.
-Qu'est-ce que tu fais, c'est dangereux descend! M'énervais-je.
-Alors le badboy de l'université a peur du vide? Affirme Lou en rigolant.
-Ce n'est pas drôle, descend Lou!
-Essaye donc de me faire descendre pour voir. Me provoques t-elle en se penchant sur moi.
Elle semble oublié que je suis un homme et que vu son gabarit je suis bien plus fort qu'elle. Lou commence à danser sur le rythme de la musique, a t-elle au moins conscience du danger ? Je la regarde rire jusqu'à ce qu'elle tangue et feint la chut. On dirait mon frère, ils ont la même lueur dans les yeux.
-Tu aurais dû voir ta tête. S'esclaffe t-elle
Bien évidemment, elle l'a fait exprès mais s'en est trop. Je l'attrape par le bras et la tire violemment vers moi. Ce qui a pour effet de la faire tomber de son piédestal et de la retrouvée collé contre moi.
Mais apparemment elle n'a pas fini de joué? Car même si elle reste calme durant quelques secondes, je la sens tout d'un coup bouger ses mains sur mon torse.
-Qu'est-ce que tu fais encore ?
-Beaucoup de filles payeraient chère pour être à ma place. Elle se met alors sur la pointe des pieds et me murmure à l'oreille. Si tu voulais une fille contre toi il suffisait de demandé.
Ses mains froides sont passés sous mon déguisement et remonte doucement le long de mon dos, ceux-ci plus les chuchotements à mon oreille me font frissonner de partout.
-Arrête. Lui demandais-je sans vraiment le vouloir, ça fait tellement de bien.
-Pourquoi donc? Me répond t-elle avec un regard espiègle.
Ses doigts sur mes omoplates se referme brusquement et redescendent lentement en me griffant. Je me raidis sous cette douleur si agréable et elle le remarque, elle sais exactement ce qu'elle fait. Puis sans crier gare elle me lèche le cou comme un petit chat et souffle doucement dessus, le contact de l'air sur ma peau humide me fait monté à l'apogée du désir, des images de mes fantasmes me viennent en tête et ma respiration s'intensifie mais je ne bouge toujours pas.
Elle se défait brusquement de mon emprise, et ce fut la redescente la plus brutale de ma vie.
-Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, Dimitri? Me lâche t-elle en me regardant avec le sourire, très satisfaite d'elle même.
J'aurais dû m'en doutais, on reconnaît bien là le sadisme pervers de Mercredi Addams.
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