Chapitre dix-huit: Prohibition


On est mardi soir, il est 23h30 et cela fait trente minutes que je suis devant le « Roses » l'un des bar les plus prisés de la ville. La devanture est entièrement vitrée mais l'intérieur est légèrement voilé par un mur de bouteille vide d'alcool prestigieux dans lesquelles ils ont intégré des guirlandes, ceux qui donne à la vitrine un éclairage aux couleurs rétro. Ce lieu s'inspire des années de la prohibition et il faut un mot de passe pour y rentrer, facilement trouvable sur les réseaux sociaux. Mais c'est surtout là que travaille Lou.

Elle n'est pas venu à la fac hier et m'a soigneusement ignoré et évité aujourd'hui. Je n'ai pas non plus de nouvelles de mon frère qui est rentré très tard dimanche et hier. Quand à Loïc, il a avoué qu'il avait du mal à gérer la situation et qu'il avait besoin d'un peu de temps pour digéré.
Bref, c'est le bazar.

Je lance un dernier regard à ma petite brune entre deux bouteilles du mur de verre et me décide enfin à aller la voir.

-Mot de passe! Me demande l'armoire à glace à l'entrée.

-Whisky sec.

-Une excellente soirée à vous gentlemen.

L'intérieur est à coupé le souffle, la décoration charleston donne l'impression de plonger dans l'univers de Fitzgerald et son œuvre « Gatsby le magnifique ».
Lou resplendit derrière le bar, elle est dans son élément ça se voit. Elle réalise les cocktails avec précision et un réel soucis du détail. Lorsqu'une des serveuse viens pour m'installe sur l'un des tabourets de bar luxueux en cuir, nos regard se croisent. Elle fin de ne pas m'avoir vu et s'adresse en tendant deux boisson de couleur rose et bleu, à l'un des serveurs en costume trois pièces façon « peaky blinders ».

Un barman vêtu de la même manière que le serveur vient vers moi.

-Avez-vous fait votre choix, monsieur ?

Je m'apprête à répondre, quand une voix familière l'interrompt. Sa voix.

-Amaury, laisse s'il te plaît. Il est avec moi.

-Oh, oui pas de soucis. C'est la première fois que tu amène quelqu'un. On échange nos côté si tu veux.

-C'est adorable. Le remercie t-elle avec un petit sourire et une main amical posé sur son épaule.

-Je te dois bien ça ma belle.

Il s'écarte, nous laissant seul.

-Tu as choisi? Me demande t-elle soudainement sans même me regarder.

-Je...

Face à mon hésitation, elle cesse de réarranger son nouveau poste de travail et plonge son regard persans dans le miens.

-On va dire que j'ai carte blanche, alors.

Je suis hypnotisé, chaque geste est rapide et sûr. Ses mouvements sont fluides on dirait presque une chorégraphie. Une minute plus tard, elle dépose délicatement devant moi, sur un dessus de verre l'élixir qu'elle a créé.

-Qu'est-ce que tu viens faire ici, Dimitri? Lâche t'elle sans crier gare alors que l'admire la boisson aux reflets dorés.

Elle ne semble pas en colère mais dans une réel incompréhension. Lou m'observe, le mains appuyées de part et d'autres de son évier en bronze et la tête légèrement sur le côté.

-J'avais besoin de te voir.

-Me voir? Je ne comprends pas. Je pensais que tu ne voulais plus jamais entendre parler de moi.

-Lou! On a une cliente qui demande le Betty Boop. Tu sais de quoi elle parle ? L'appel son collègue de bar et le serveur de tout à l'heure.

-Excuse-moi.

Elle se précipite vers eux et leur montre comment faire le cocktail, en deux temps trois mouvements le verre est sur le comptoir près à être envoyé.

-Lou tu devrais prendre un pause, tu n'en a pas prise depuis que tu es arrivé et en plus ton ami est là. Prend au moins cinq minutes. Lui annonce celui qui semble être son manager quand elle revient vers moi.

-Merci Fred.

Elle sort de derrière l'immense bar et me fait signe de la suite. Ma petite brune nous mène jusqu'à une petite cours intérieure. Elle s'assoit sur l'un des banc en bois en soupirant de soulagement. Ça doit être épuisant de travailler dans un tel endroit.

-Tu fini à quelle heure ?

-Deux heure.

Elle se redresse, pose ses coude sur ses genoux et prends sa tête dans ses mains.

-Je ne te comprend pas, vraiment pas. Tu viens ici comme si de rien n'était à me demander à qu'elle heure je finis. Alors qu'il y a trois jours tu me haïssais.

Je m'accroupis devant t-elle et lui relève la tête. Elle se laisse faire mais ses yeux sont si triste. Non Lou, ne me regarde pas comme ça s'il te plaît.

-Pardonne moi Lou. J'ai dit des choses horribles.

-Mais pourtant si vrai.

-Non c'est faux, j'ai dit ça sur le coup de la colère. J'étais...

-Ce n'est pas plus mal enfin de compte. On devrait continuer notre vie comme avant que je ne viennes te voir au salon.

-Non, ce n'est pas ce que je veux.

-Pourquoi? Tout serait plus simple. Je dois y retourner. Tu viens.

Elle se lève et me passe devant, laissant mes mains en suspension. Elle reprend son poste et moi mon siège.
Les commandes s'enchaînent ce qui laisse peu de place à la discussion mais nos regard se croisent de temps en temps. Lorsque je sens la dernière goutte du cocktail qu'elle a fait spécialement pour moi je réalise qu'elle a parfaitement identifié mes goûts. L'alcool dominant était le whisky. Pour le reste je serais incapable d'identifier ce qu'il y avait à l'intérieur si ce n'est de l'agrume. Mais il n'était pas trop sucré sans être acide pour autant et les notes d'amertume étaient en parfaite harmonie avec cette des épices.

-Lou, combien je te dois ?

-Rien du tout, c'est la maison qui offre.

-Oh, merci beaucoup.

Elle me sourit affectueusement, il est une heure trente presque tout les clients sont déjà partis. Et Lou a commencé à nettoyer son poste.

-Lou, j'aimerais qu'on finisse la discussion de tout à l'heure.

-Qui y a t'il à ajouter ?

-J'en ai besoin.

-Très bien. Elle fouille dans ses poches est en sort un trousseau de clé. Tiens, si tu veux, tu peux m'attendre chez moi. Il fait trop froid dehors.

-Je pensais à demain mais...

-Oh, je... Si tu préfères demain je... bégaye ma petite brune.

Nous rougissons tout les deux et après nous êtes dit au revoir je quitte les années 20 pour retourner au froid de la réalité. je commence à avancer vers chez moi quand une pulsion violente me force à faire demi tour. Il est bientôt deux heures du matin, il fait nuit et elle va rentrer toute seule. Hors de question c'est trop dangereux.

-Dimitri ? Mais...

-Finalement, ayons cette conversation ce soir.

Elle acquiesce dans mouvement de tête résignée et salue ses collègues avant que nous prenions la route ensemble. Le trajet est silencieux, son épaule frôle mon bras ce qui me fait prendre consciences que sa présence m'a manqué. Dix minutes plus tard nous voilà arrivé devant sa résidence.

En rentrant chez elle, un sentiment de bien être et une légère odeur familière m'envahit. C'est quand elle passe à côté de moi que je comprends, cette fragrance c'est celle de son shampooing. Quand ai-je commencé à assimiler son odeur à quelque chose de réconfortant?

-Installe toi, tu veux boire quelque chose ?

-Non ça ira, merci.

Elle vient s'asseoir à côté de moi et me regarde dans l'attente que je dise quelque chose je suppose.

-Je ne veux pas et ne peux pas faire comme si on ne se connaissais pas.

Ses yeux me demande « pourquoi ». Au moment où les miens dévient pour reprendre consistance, ils tombent sur un dossier avec écrit en gros « Stanford ».

-Alors ça y est, tu t'en vas ?

-Oui. Tu devrais être content.

-Comment le pourais-je. Je sais que c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour ton avenir et pour toi. Mais je n'arrive pas à m'en réjouir. Avouais-je les yeux fixés sur le dossier.

-Dimitri, si c'est pour Mika que tu t'inquiète. Tout ira bien, il vous a avec lui et il sait qu'il pourra me joindre à n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit.

-Je n'y avait même pas pensé. Mes réflexions sont bien plus égoïstes que ça.

-Égoïste ? Encore une fois je ne te comprends pas.

-On m'a dit qu'être direct avec toi, alors je vais l'être. Si je n'ai pas envie que tu partes c'est parce que j'aime les moments qu'on passe ensemble ça n'a rien à voir avec mon frère. Tu pars quand ?

-Fin mai.

-Ça nous laisse un peu de temps.

-Nous?

-Lou, je n'ai pas envie que tu prennes peur mais je ne vais pas te laisser m'abandonner comme ça, pas sans me battre. Pour la première fois, je désire quelque chose, en l'occurrence quelqu'un,tellement fort que ça me fait perdre mes moyens. J'ai même ressenti de la jalousie. Je ne comprends pas tout, et je ne sais pas ce qui m'arrive. Tu es constamment dans un coin de ma tête depuis que je t'es rencontré. Un mot ou un regard de toi et mon humeur change. Je suis perdu. Laisse moi te découvrir d'avantage.

-Je ne sais pas trop quoi te dire.

-Ne dit rien alors. Laisse moi juste être à tes côtés jusqu'à ton départ. Être là pour toi et t'épauler comme le ferait un ami.

-On est pas ami, on a franchis trop de limite pour être ami. J'ai déjà perdu Dylan en pensant qu'il était possible de concilier les deux mais je ne veux pas prendre le risque de te blesser à nouveau.

-Tu ne le fera pas. J'ai pas dit que je voulais être ton ami je te considère déjà plus que ça. Pourquoi ne pas vivre le présent sans ce soucier du lendemain?

-Parce que ça fera encore plus mal à l'arrivée.

-Mais on n'aura pas de regrets. Les regrets c'est le genres de choses qui te bouffe à vie.

Elle s'avance vers moi, j'étend mais jambe dans le canapé et Lou viens se faufiler entre elle le dos appuyé contre mon buste. Je l'a sert fort dans me bras et cale ma tête dans son cou. C'est si naturel, nos corps sont comme des aimants.

-Tu sais, ce que tu m'as dit l'autre fois ça m'a touché. Parce que j'avais l'impression d'avoir fait les choses bien avec toi et quand tu m'as dit ça. Ça a raisonné en moi.

Je resserre mon étreinte.

-Je suis vraiment désolé.

-La réalité c'est qu'au fond de moi je me sens responsable de ce qui arrive à ma famille. Sans moi le père de Loïc et ma mère ne se seraient jamais rencontrés. Et mon père ne serait pas l'épave qu'il est aujourd'hui. Mais je suis épuisé. J'ai jusqu'à mai pour mettre de l'ordre. C'est ma deadline.

-Laisse moi t'aider.

Elle se tourne vers moi et m'embrasse sur la joue. C'est ça façon d'abréger le sujet, elle n'est pas encore prête à m'en parler.

-On devrait aller se coucher, il est tard.

-Tu as raison, je ferai mieux de rentrer.

Nous nous redressons doucement, je sens que Lou est aussi perdu que moi. Et cette vision de la femme fragile qu'elle peut être m'attendrit énormément.

-Tu pourrait rester tu sais. Je ne vais pas te sauter dessus. Me dit Lou quand j'atteins la porte.

-Mais la réciproque ne te fait pas peur? demandais-je dans un léger rire.

Un rictus étire ses lèvres et ses yeux me défient. Elle me prend part la main et m'entraîne jusqu'à sa chambre.

-Est-ce que j'ai l'air d'avoir peur? Me nargue la belle brune en me poussant sur le lit.

Fini la Lou qui montre ses faiblesses, chasse le naturel et il revient au galop. C'est une vrai prédatrice que j'ai en face de moi. Elle m'enjambe et vient enrouler ses bras autour de mon cou.

-Lou, prenons notre temps.

-Mais on n'en a pas du temps.

-Bien sur que si, on en a suffisamment pour ne pas se précipiter.

-Dois-je comprendre que tu me rejette. fait-elle avec une moue boudeuse et détachant ses mains

Je viens lui attraper le visage et dépose un chaste baiser sur son front.

-Je reste seulement si tu me promets d'être sage.

-Très bien. Tu l'aura voulu.

Elle m'embrasse furtivement sur la joue avant de se relever. Lou prend quelques affaires et file dans la salle de bain. Elle revient cinq minutes plus tard en short et tee-shirts trop large. Ma petite brune s'allonge sur le grand lit et me sourit timidement.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Merci.

-Pourquoi ? Lui demandais-je en retirant mon jeans et me glissant au près d'elle.

-Je ne sais pas vraiment. Mais merci. Est ce que je peux m'approcher ou c'est chacun son côté avec frontière.

-Vient là. On peut même faire ça aussi.

Je la prends dans mes bras et l'embrasse tendrement, c'est fou à quel point ses lèvres mon manqué en seulement trois jours . Puis nous nous sommes endormis l'un contre l'autre. Dans quoi je me suis encore fourré?

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