Nous sommes tous réunis à la fac pour faire part de nos avancées à nos professeurs. Le temps passe trop vite. J'avance dans mes recherches mais pas aussi bien que d'habitude. On pourrait se demander pourquoi et comment quelqu'un s'y prend pour faire disparaitre des dossiers et étouffer des affaires. Pourquoi, c'est assez évident : le fric. Wellington, le journaliste aux mains baladeuses et tant d'autres doivent bien allonger un paquet d'argent pour éviter la case procès ou prison. Si j'arrive à trouver qui est leur contact, un scandale au plus haut niveau de l'état éclatera. Qui ? Aucune idée.. une ou plusieurs personnes soit, dans le domaine de la justice soit, au sein même du gouvernement ou les deux. Je suis peut-être complètement barge et obsédée par cette histoire de corruption, j'ai l'impression que c'est ce que pense Laïla. Mais là, c'est une évidence. Je suis certaine qu'il y a un point commun entre les personnes sur lesquelles nous devons enquêter...

Madame Coulon, un professeur de l'équipe s'avance vers moi et je souris à sa venue :

- Bonjour Eva ! Comment vas-tu ? Alors, ça avance avec tes cibles ? me demande-t-elle joyeusement.

- Bonjour Madame. Et bien, à vrai dire, oui ! J'ai obtenu le papier, le reportage et l'interview en exclusivité.

- Mais c'est super Eva ! Ils n'ont jamais accordé aucun... disons « crédit » à la presse. Je ne sais pas comment tu t'y es prise, mais ça a fonctionné, me répond-elle en me touchant de manière complice le bras. Quel angle va prendre ton article ?

Je réfléchis à toute vitesse. Si j'ai accepté leur offre, c'est parce que je n'ai pas eu le choix et je préfère voir ça comme une opportunité d'en apprendre plus sur leur monde. Je lui réponds en priant pour qu'elle me croit :

- Oh, heu, et bien je vais parler de, de leur ascension et de leur nouvelle marque. C'est une chaîne d'hôtels.

- Bon boulot, Eva !

Le professeur demande l'attention de l'auditoire. Elle est accompagnée par deux de ses collègues et ils prennent le temps de nous exposer les différentes échéances de remises de nos travaux et répondent aux questions posées par mes camarades.

Mon téléphone sonne marquant l'arrivée d'un message d'un numéro inconnu.

T'as un passeport ?

Je pense savoir qui m'écrit mais je réponds quand même :

?

Demain, on part pour Londres.

On se connait ?

Mets la nuisette rose du Lux dans ton sac 😊 .

Je suis quasiment certaine que c'est Isaac et qu'il cherche juste à me provoquer, comme avec l'enveloppe. Il pense peut-être que je me prostitue. Peu importe, s'il veut jouer...

On s'est rencontré hier soir et tu veux déjà m'emmener en wk ? Je suis flattée

??????

Je ne réponds plus pendant que les messages s'enchainent :

Comment ça ? Hier soir ?

Tu donnes ton numéro à des gars du Lux ?

C'est Isaac.

Isaac Farès.

Il m'appelle à présent. Deux fois de suite. Je suis plus forte que lui à son petit jeu et je m'en réjouis. « Mets la nuisette rose du Lux dans ton sac »... quel malade.

Réponds putain

Je suis en cours, je peux pas répondre.

Quand tu pensais parler à ce fils de pute tu répondais

Je me crispe. Pour qui il se prend ?! J'ai accepté leur offre, c'est vrai et je sais dans quoi je m'engage. Ils ont commis délits et crimes même si leur apparence les ont rendu un peu moins dangereux. Ce n'est pas parce qu'ils ont l'air de s'être rangés dans leur building blanc qu'ils sont moins nuisibles. J'ai appris à mes dépens que derrière certains masques avenants se cachaient de véritables monstres.

Alors t'as un passeport ou pas ?

Oui.

Tu vois c'était pas difficile.

Demain, 9h devant chez toi.