Chapitre 14 - EVA
- Eva, tout va bien ?
Eli m'interpelle et honteusement, je me rends compte que je n'ai pas parlé ni bougé depuis la révélation d'Isaac.
- Oui, pardon.
Le serveur arrive avec nos pizzas et ça a l'air dingue. Comme en Italie.
- Et toi, tu habites à Paris depuis longtemps ? me demande Isaac.
Il est plus détendu qu'hier et heureusement.
- 4 ans et demi.
- Et avant ?
- Je n'habitais pas en France. Je vivais au Maroc.
- Ah bon, tu es née là-bas ? Tu parles arabe ?
- Non pas du tout, mes parents voyageaient beaucoup pour leur travail. Nous avons emménagé à Rabat quand j'avais 15 ans.
Je me dévoile un peu plus que d'habitude. J'espère qu'ils en feront autant.
Le reste de la journée est légère. Nous visitons l'incroyable chapelle du King's College et nous nous rendons dans le deuxième hôtel. Comme la veille, ils inspectent chaque recoin et sont hyper professionnels. Je sais pertinemment ce qu'ils ont fait pour arriver à une telle ascension mais ce sont des bosseurs, des perfectionnistes, des visionnaires. C'est indéniable. Eli est semblable à lui-même et Isaac est un peu moins fermé.
Une fois sur la route, je reçois un message de Laïla. Un prénom et un nom. C'est tout ce que j'attendais. Mon cœur pompe soudainement plus vite, dans un mélange d'excitation et d'appréhension.
Nous rentrons à Londres et je mets mes écouteurs pour me reposer un peu. La journée a été longue et il fait déjà noir. Je voudrais encore effectuer des recherches ce soir alors je ferme les yeux et m'autorise cette pause. Maintenant que j'ai l'identité de ma cible, tout va s'accélérer et je suis bien contente que les Farès me servent de couverture.
La musique est trop forte et j'ai beaucoup trop bu. Je déambule entre les invités présents dans l'appart de rêve de Ben. Je sens une main sur mon épaule et découvre un visage familier. C'est certainement quelqu'un de la fac. J'essaie d'échanger quelques banalités mais je me sens de plus en plus étourdie. Je monte et me dirige vers la salle de bain. Je m'y enferme et je profite du calme qui y règne. La musique n'est plus qu'un bruit sourd et lointain. Je me lave les mains et les passe sur ma nuque afin de me réveiller un peu. Je souris bêtement à mon reflet. Je suis complètement saoul en fait ! Je tire sur ma robe vert foncé, j'enlève à l'aide d'un mouchoir le mascara qui a un peu coulé sous mes yeux et j'en profite pour brosser mes longs cheveux bruns. Après tout, je suis la petite amie de l'hôte. Je me dois de faire bonne figure. J'observe le bracelet « clou » tout en or que Ben m'a offert avant la soirée. Il est magnifiquement assorti à ma peau, à mes yeux et à ma robe. D'ailleurs où est-il ? Ça doit bien faire une demi-heure ou une heure que je ne l'ai pas vu. Je m'apprête à partir à sa recherche quand je crois entendre des gémissements qui viennent de la chambre d'à côté. La chambre d'ami. J'espère que des inconnus de sont pas occupés à baiser... beurk. Je m'approche de la porte qui n'est pas tout à fait fermée. Elle est posée contre le battant et oscille légèrement au gré du vent. Je pose sans un bruit ma main dessus et je la pousse aussi discrètement que possible. Je ravale un hoquet de dégout devant le spectacle immonde qui se joue devant moi. J'ai l'impression que le sol s'ouvre sous mes pieds.
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