Il y a quelques années, pour ne pas dire beaucoup, si vous m'aviez demandé quel serait mon métier plus tard, je vous aurais répondu : rêveuse.

Bien sûr, j'ai eu le droit à des regards désapprobateurs et à des rires moqueurs. Pourtant, j'ai persisté. J'adorais lire (et j'adore toujours) et je passais des journées entières à la bibliothèque de mon quartier, à dévorer des pavés au point que la bibliothécaire m'a demandé un jour si je lisais vraiment. Hum! Parce qu'à force de lire, ma vitesse de lecture a augmenté et en une semaine, je finissais cinq à six pavés. Autant dire que je revenais souvent emprunter des livres.

Les livres m'ont permis de rêver, de voyager et de m'évader très loin de ma chambre. J'ai rêvé des histoires de chevaliers et des histoires de monstres, j'ai rêvé des contes légendaires et des histoires de magies. J'étais totalement dans un autre monde et le soir, alors que tout le monde dormait, je restais cachée sous ma couette avec ma lampe torche (grosse consommation de piles à cette époque ;) ) à lire, lire et rêver.

Voyant que je n'avais aucune crédibilité dans mon envie de passer mes journées à rêver, j'ai donc changé de discours. Je voulais devenir astronaute. A nouveau, je me suis heurtée à des murs de contestations : « Il faut faire de longues études », « Tu es sûre de ton choix, ça n'est pas évident, tu sais ? » ou même « Et sinon, un métier plus abordable ? ». Comme si mes envies pour mon futur étaient inatteignables. Personne ne m'a dit « D'accord, c'est une bonne idée ». ET peut-être qu'aujourd'hui, je serais dans une navette en train de vous écrire des messages depuis l'espace.

Bon, en grandissant, j'ai vite compris où les adultes voulaient en venir, mais je trouve toujours que la manière indélicate de vous remettre dans le chemin qu'ils considèrent comme abordable, n'est pas adaptée aux rêves d'enfants. Après, c'est ma vision des choses. :)

Bref, astronaute n'était donc pas abordable pour la jeune enfant que j'étais. Avec du recul, je sais que je n'aurais pas pu en faire mon métier, mais c'était un rêve comme un autre. Comme certains veulent être docteur ou d'autres acrobates et finissent bibliothécaire ou ingénieur du son. Nos rêves évoluent avec le temps et les responsabilités et les influences de la vie font pencher la balance. Mais, tant que cela vous plaît, pourquoi remettre en question votre rêve?

La limitation de ce que vous voulez faire de votre vie n'a pas de frontière. Si vous avez envie d'être journaliste animalier spécialisé dans les crustacés, foncez ! C'est votre vie, votre avenir. Donnez-vous les moyens d'arriver au bout de vos rêves.

Bien sûr, il y aura toujours des gens ou des événements qui vous mettront des bâtons dans les roues. Des obstacles qu'il faudra surmonter pour arriver à vos fins et atteindre votre rêve. Je ne dis pas que cela sera facile, sinon ça serait trop simple :) Et puis, toute expérience est bonne à prendre, cela permet de se construire.

Bref, je m'égare un peu, pour ne pas dire beaucoup.

J'ai commencé à écrire parce que j'avais des bâtons dans mes roues et que c'était une manière comme une autre de me défouler. Aucun de mes textes n'était très joyeux mais ce n'était pas ça qui comptait pour moi. Ça me faisait du bien d'extérioriser des sentiments que je n'arrivais pas ou que je ne pouvais pas formuler à haute voix.

Finalement, ça m'a plu d'écrire. J'ai trouvé un certain réconfort dans les mots et c'est vite devenu une habitude. Je griffonnais un peu partout, des brides de phrases, des scénarios, des poèmes, des chansons...

Et là, j'avais trouvé. Peut-être que je n'en ferai pas mon métier parce qu'entre temps, j'ai trouvé autre chose, mais j'avais trouvé un nouveau moyen de rêver. Écrire me permet, au même niveau que la lecture, de m'évader, d'imaginer une foule incroyable de personnages, de mondes, de monstres ou de créatures improbables. Je les vois prendre vie dans ma tête ou devant mes yeux, et là, impossible pour moi de décrocher. Je suis ailleurs.

Il n'y a pas de frontière à l'imagination. Comme il n'y a pas de frontière pour vos rêves.

Les écrivains sont des rêveurs. 

Et vous, vous rêvez?  :)
De quoi?