Chapitre 20
Mot de l'autrice : Bonjour, bonsoir à toutes et tous ! Déjà le chapitre 20... Honnêtement ça me rend un peu émotive. J'ai retrouvé une passion et une productivité ces derniers mois que je pensais avoir perdu pour de bon. Je suis tellement heureuse de pouvoir vous proposer une suite à cette histoire qui me tient tant à cœur et je vous remercie de me lire.
Pas de panique, ce n'est pas encore la fin, notre groupe d'amis a encore quelques aventures à vivre et j'espère que vous resterez jusqu'au bout pour les découvrir !
Bonne lecture à vous !
— Tu quoi ? bafouilla Akaashi.
— Je t'aime. Je suis fou de toi. Ma vie a changé depuis que je t'ai rencontré. J'ai refusé de voir la réalité en face, j'ai pas arrêté de me trouver des excuses pour justifier ce que je pouvais ressentir pour toi mais c'est terminé maintenant. Je fuirai plus, même si mes sentiments ne sont pas réciproques. Je peux pas vivre en sachant que j'aurais été lâche et que j'aurais peut-être perdu l'occasion d'être avec toi.
Akaashi était ébahi. La mâchoire décrochée et les yeux écarquillés, il n'arrivait pas à aligner deux pensées cohérentes. Bokuto l'aimait ? Bokuto voulait de lui ? Bokuto avait sauté dans le premier train pour l'empêcher d'aller à son rendez-vous arrangé ?
— Kei...– Akaashi ? Est-ce que ça va ?
Il allait l'empêcher de se marier à une autre ? Il l'aimait à ce point ?
— OK, là tu commences à me faire un petit peur...
Son cœur s'enflamma pour déverser un torrent brûlant dans tout son corps. Il reprit ses esprits et capta enfin le regard paniqué de Bokuto. Il l'aimait. Lui. L'angoisse qui lui pesait sur l'estomac depuis son arrivée à Tokyo s'envola.
— Je t'aime aussi Koutarou.
Les joues du sportif s'empourprèrent alors qu'il plaquait une main sur sa bouche.
— Oh mon Dieu.
— Quoi ?
— Je pensais que t'allais me mettre un râteau. Je sais pas comment réagir.
Keiji fronça les sourcils et l'autre homme le remarqua tout de suite.
— Pardon, c'est très maladroit ! Je suis si heureux mais je me sens paralysé, je sais pas ce que je dois faire. Je... tu m'aimes. Oh bon sang.
Il se mit à faire des allers-retours devant le brun qui l'observa quelques secondes avant d'éclater de rire. Il attrapa sa main pour le tirer à sa suite.
— Pour l'instant on va essayer d'avoir le train de retour et ensuite on avisera sur ce qu'on fait.
Bokuto se laissa faire en posant un regard doux sur lui.
— Ça me va, répondit-il en souriant.
*****
*Ding*
Tendou mit en pause le film qu'il regardait sur son ordinateur et se tourna vers son four. Accroupi, il inspecta l'aspect du gâteau qu'il avait mis à cuire. Une fine croûte s'était faite et il était bien gonflé. Tout en se décalant, il ouvrit la porte et une bonne odeur de chocolat emplit la cuisine, lui mettant l'eau à la bouche. Il attendit quelques secondes que la vapeur sorte pour tirer la grille sur laquelle était le moule d'une main et y planter un couteau de l'autre. Il le ressortit sans aucun résidu, signe qu'il était temps de le sortir du four. Il récupéra un plat adapté et sortit le gâteau du moule pour le poser dessus.
Il était parfait. Ce n'était qu'un simple cake au chocolat et éclats de pralines mais il n'en fallait pas beaucoup pour que Tendou soit heureux. Il attendit une petite dizaine de minutes, le temps de finir le film, et s'en coupa une part. Moelleux à souhait.
Alors qu'il allait enfin pouvoir le goûter, son téléphone se mit à sonner et du coin de l'œil, il vit le nom de Kuroo s'afficher.
— Tiens ?
Son ami ne donnait que rarement des nouvelles lorsqu'il était chez sa petite-amie et ce n'était que par message. Il n'était pas un grand adepte des appels alors voir son nom sur son écran lui fit froncer les sourcils.
— Allô ?
— Salut Tendou ! Comment ça va en mon absence ? Je ne manque pas trop à Kyanma
— Euh, non ?
— Hein ? s'offusqua Kuroo d'une voix suraiguë.
— Enfin, je veux dire que j'en sais rien.
Il se pencha pour voir sous la table et la vue du Ragdoll allongé sur le dos, les quatre pattes écartées et tranquillement endormi le fit sourire.
— Le connaissant il doit juste dormir toute la journée pour recharger ses batteries en attendant ton retour, broda-t-il. Vous vous amusez tellement tous les deux.
— J'ai bien compris que tu te fichais de moi, pas besoin d'en rajouter.
— Non mais plus sérieusement, tout va bien ? Tu téléphones jamais quand tu es avec Alisa.
Le jeune homme pouvait sentir la tension émaner de son téléphone.
— Je voulais savoir si tout se passe bien. Bokuto ne répond plus à mes messages depuis hier soir et quand j'ai voulu l'appeler, je suis directement tombé sur son répondeur.
—Alors ça ! Il faut que je te raconte, c'est enfin devenu un homme !
— J'aurais pourtant juré qu'il n'était plus puc...–
Tendou claqua la langue contre son palais.
— Arrête de tout rendre salace. Il a sauté dans le premier train aujourd'hui en direction de Tokyo pour avouer ses sentiments à Akaashi !
— QUOI ? Et il ne m'a même pas prévenu ?! Il va m'entendre celui-là quand je vais rentrer, quand je pense que j'essayais de l'appeler pendant qu'il était en train de se bécoter avec Keiji...
— On ne sait pas si c'est le cas, peut-être que le petit bibliothécaire lui a mis un râteau et qu'il erre, complètement perdu dans Tokyo.
— Pas à moi, je t'en prie. C'est évident qu'il a répondu positivement à sa déclaration.
— Bon, dans tous les cas, ce qu'il faut retenir c'est qu'il a enfin arrêté de se voiler la face et ça c'est cool. J'avais peur qu'il s'enfonce trop dans son mensonge envers lui-même. Mais c'est vrai qu'il pourrait donner des nouvelles ce sauvage, tout ce que je sais, c'est qu'il est arrivé entier là-bas.
— C'est déjà ça.
— Et pour de vrai, c'est quoi la raison qui t'as poussé à téléphoner ? Ça doit être sacrément important pour que tu essaies de contacter Koutarou à tout prix.
Sa remarque sembla refroidir Kuroo qui ne décrocha plus un mot pendant plusieurs secondes.
Habitué à ce comportement, le cuisinier ne se démonta pas et commença à manger sa part de gâteau. Délicieux. Le brun avait intérêt à vite lui répondre sinon il sentait que sa pâtisserie allait perdre en saveur.
— C'est beaucoup moins drôle et plus délicat...
— Koutarou serait ravi d'apprendre que tu décris sa vie amoureuse comme ça.
— Oh ça va, tu vois ce que je veux dire ! C'était tout doux et tout mignon, c'est évident que ce qu'il ressent et réciproque et Keiji ne pourra qu'apporter de la stabilité et de la joie dans sa vie.
— Je vois que tu as étudié la question, s'esclaffa Tendou.
Un soupir résonna dans le combiné.
— Tendou...
Son ton était devenu plus grave et le jeune reposa le morceau de cake qu'il s'apprêtait à engloutir.
— Je t'écoute.
— C'est Alisa... Elle est enceinte.
Enceinte ? Enceinte. Alisa enceinte ? D'un bébé ? D'un bébé de Tetsurou ? Ils allaient être parents ? Parents ? Sans vivre ensemble ?
Tendou papillonnait des yeux en réfléchissant à toute vitesse. La voix de son ami était indéchiffrable et il se retrouvait dans cette position délicate que toute personne redoutait : fallait-il le féliciter ou compatir ?
— Eh bien, c'est une sacrée nouvelle...? tenta-t-il.
— Ça je te le fais pas dire, c'était pas du tout prévu.
OK donc pas de félicitations.
— Comment le vit Alisa ? Ça fait longtemps qu'elle le sait ?
— Elle l'a appris la dernière fois que je suis allé chez elle. On s'est disputés et je suis parti avant qu'elle ne puisse me l'annoncer.
Tendou se passa une main sur le visage. Il n'osait imaginer la détresse émotionnelle dans laquelle avait dû se trouver Alisa et son idiot d'ami l'avait laissée toute seule.
— Toi et ton impulsivité alors...
— Oui, bon, on est obligé de revenir là-dessus ? râla le brun.
Non effectivement, ça ne servirait à rien. Le jeune homme posa son téléphone sur la table et le mit en haut parleur avant d'aller se chercher un verre. Il se sentait soudainement déshydraté, et ce n'était pas à cause de son moelleux au chocolat.
— Je suis avec elle maintenant et j'ai pas l'intention de repartir tout de suite. J'ai appelé le boulot pour avoir quelques jours de repos en plus et ils ont accepté.
— C'est déjà ça, commenta Tendou en portant son verre d'eau à ses lèvres.
— Pour l'instant elle s'occupe de prendre des rendez-vous médicaux pour savoir si tout va bien pour l'instant. Elle ne l'a pas encore annoncé à sa manager.
— Ça va jaser.
Alisa était une mannequin et sa fine silhouette était un élément important dans son travail. Ça risquait de ne pas plaire mais après tout, ils n'avaient pas à s'occuper de sa vie privée.
— C'est pour ça qu'elle attend, elle veut trouver les mots justes et le bon moment...—
— Attends. Ça veut dire que vous le gardez ?
Il n'avait posé aucune question et était parti du principe qu'ils allaient garder le bébé mais peut-être avait-il compris de travers ?
— Oui.
Sa voix était forte et assurée, détail qui soulagea le roux. Sur ce point-là, son ami n'était plus en proie au doute.
— On a passé la nuit à en parler et... OK ce n'était pas prévu pour tout de suite, mais sur du long terme, il est vrai que je voulais vraiment devenir père. Alisa n'était pas contre et n'arrêtait pas de dire qu'on serait de supers parents. On a pesé le pour et le contre. Tu savais que les personnes qui avortent peuvent avoir des douleurs absolument horribles après ça ? Sans parler de l'impact émotionnel. Je ne voulais rien imposer à Alisa mais les recherches qu'on a fait été terrifiantes et l'imaginer dans cette situation...
Il prit une pause, comme s'il revivait la situation.
— Je crois que je suis un peu trop sensible à la douleur qu'elle pourrait subir.
Son ami se retint de lui faire remarquer que l'accouchement n'allait pas être une partie de plaisir non plus. Il comprenait où il voulait en venir.
Dès l'instant où les yeux de Kuroo s'étaient posés sur la belle russo-japonaise, ils ne l'avaient plus quittée. C'était un coup de foudre comme on en voyait seulement dans les romans et pourtant, Tendou n'avait jamais assisté à pareilles sincérité et dévotion. Imaginer Alisa être blessée émotionnellement était l'une des pires douleurs possible pour Kuroo. Il en était sûr, si son ami avait pu se porter volontaire pour être celui qui subirait la grossesse, il l'aurait fait sans hésiter.
— Bref. On a donc décidé qu'un peu d'inattendu dans nos vies ne serait finalement pas si négatif. On pourra assumer cet enfant sur le plan financier et on a plusieurs mois pour se renseigner sur tout ce dont on a besoin de savoir pour prendre soin d'un bébé.
— Je n'arrive pas à réaliser que ce soit toi qui me dise tout ça.
— Je suis censé le prendre comment ?
— Oh Tetsurou, excuse moi ! Je suis fier de toi. Vraiment. Tu fais preuve d'une grande maturité et tu te montres enfin responsable. Je ne me fais aucun souci du côté d'Alisa, pour être avec toi il faut déjà avoir une grande force d'esprit.
— Espèce de...—
— C'est donc pour ça que tu voulais appeler Koutarou ? Tu voulais le prévenir AVANT moi ?
Kuroo grommela.
— Tu vas vraiment me faire une crise de jalousie ?
— Non, j'ai passé l'âge. Je vais plutôt le garder dans un coin de la tête et m'en souvenir jusqu'à ma mort.
Il pouvait deviner son ami en train de lever les yeux au ciel à l'autre bout du fil et cela le fit sourire. Il avait réussi à détendre l'atmosphère. Préparer l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille dans de telles conditions était un évènement joyeux qu'il fallait accueillir avec bonheur. Entendre un Kuroo angoissé était une situation bien étrange pour lui.
— J'ai vraiment hâte que Bokuto l'apprenne. Il sera le plus heureux.
— C'est évident. D'ailleurs, ne lui dis rien ! Je veux être celui qui lui annoncera à mon retour.
— Mais pour qui tu me prends ? se vexa Tendou.
— Pour quelqu'un qui garde mes moindres faux pas dans un coin de la tête.
*****
Le silence entre les deux hommes était assez gênant. Ils avaient réussi à avoir leur train et à avoir deux places côte à côte. Cela faisait une bonne demie heure qu'ils étaient partis et aucun des deux n'avait encore prononcé le moindre mot.
Bokuto était aussi raide qu'un piquet et gardait le regard fixé sur le siège devant lui. Son cœur battait la chamade depuis que Keiji lui avait dit qu'il l'aimait. Il avait peur de découvrir que tout cela n'était qu'un rêve s'il relâchait la pression. De l'autre côté, il avait l'impression qu'il allait exploser. Rester tendu aussi longtemps, ce n'était clairement pas quelque chose d'agréable. Il oscillait entre bonheur et panique. Akaashi dû le sentir car il posa une main sur la sienne, crispée sur sa cuisse. Ce simple geste eut l'effet d'une tornade dans la poitrine du professeur et il s'apaisa.
— J'ai l'impression de pouvoir entendre les rouages dans ta tête, plaisanta le brun. Parle moi.
— Je me sens paralysé. J'ai agi sur un coup de tête en étant persuadé de connaître l'issu de mes actions et au final, il s'est passé l'opposé. C'est comme si tu avais enraillé tout mon système de réflexion.
— Tu as de la chance.
— Ah bon ? s'étonna Bokuto en tournant finalement la tête vers lui.
Son cœur rata un battement lorsqu'il croisa le regard orageux du jeune homme.
— Être paralysé et ne plus savoir comment réfléchir c'est mon domaine.
Il papillonna des yeux un bref instant avant de comprendre qu'Akaashi faisait de l'humour et qu'il le faisait très certainement dans le but de le détendre. Il se sentit fondre comme neige au soleil et l'envie de le prendre dans les bras le saisit violemment. Il sentait que ce n'était pas une chose à faire sur le moment alors il se retint. Prenant une grande inspiration, il finit par se décontracter et sentit son dos se détendre contre le siège.
— J'ai peur d'avoir précipité les choses. Normalement, les gens n'ont pas plusieurs rencards ou contacts avant de se dire "je t'aime" ? Est-ce que ça ne met pas une trop grande pression ? Peut-être que tu t'es senti obligé de répondre la même chose alors que tu aurais voulu attendre.
Akaashi s'accouda et posa son menton dans le creux de sa main, le regard attendri.
— J'ai dit une bêtise...? s'inquiéta Bokuto.
— Pas le moins du monde, le rassura-t-il. Je savoure, tout simplement. Assister à ta dualité au quotidien, c'est quelque chose qui m'a terriblement manqué ces derniers jours. Tu es fascinant. Le fait que tu sois mignon et spontané est un véritable vent de fraîcheur dans ma vie, mais voir que tu es aussi intense et réfléchi me donne envie de passer tout mon temps libre avec toi.
Il se pencha vers son amoureux jusqu'à n'être séparé que par quelques centimètres. Ce dernier cessa de respirer.
— Et ça tombe bien, on a du temps libre jusqu'à notre arrivée à la maison, murmura-t-il.
Bokuto se sentit défaillir face au visage malicieux du brun. L'autre homme se remit à sa place, le laissant reprendre son souffle.
— Je ne me suis absolument pas senti forcé. Au contraire, ç'a été libérateur. Sur le chemin pour aller rencontrer cette fille, je me suis mis à suffoquer. Je n'arrivais plus à respirer normalement, je ne pouvais plus avancer. Je ne voyais que toi. Tu es celui qui m'a donné la force de repartir et de tenir tête à mes parents. C'est grâce à toi que j'ai enfin pu faire sauter les barrières qui m'empêchaient d'être complètement honnête avec eux. Tu n'as pas idée du poids que tu as enlevé. Je ne crois pas m'être déjà senti aussi léger en pensant à eux.
Ses yeux commençaient à briller.
— Je ne pensais pas pouvoir ressentir ça un jour. Je suis en paix avec moi-même. L'angoisse qui me grignotait lentement depuis des années a disparu à l'instant où tu as dit m'aimer. Tu sais pourquoi ?
Bokuto fit signe "non" de la tête, silencieux.
— Parce que c'était la confirmation pour moi que j'avais fait le bon choix. On peut m'aimer tel que je suis. Ce n'est pas parce que mon père croit que je fous ma vie en l'air que c'est réellement le cas. Ce n'est pas parce que j'ai des relations arrangées que mon cercle social est parfait. Bien au contraire. Toi et les autres, vous n'avez cessé de me prouver que ce sont nos différences qui rendaient nos liens si forts et spéciaux. Je refusais juste de lâcher prise. Tu as été mon déclic et rien que pour ça, je ne pourrais jamais cesser de t'aimer.
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