XXV. ( CADEN )

FARE THEE WELL
XXV. ( CADEN )
SHE FORGETS THINGS SOMETIMES


LES MAINS DANS LES poches, tout en fixant mes pieds d'un air maussade, je marche le long d'un chemin, qui m'emmènera tout droit au petit parc situé pas loin de chez moi. Enfin, pas loin, c'est vite dit, il me faut environ vingt minutes de marche pour l'atteindre.

Il se trouve à côté de l'école maternelle, d'ailleurs. À cette heure-ci, les gamins sont sûrement sur la plaine de jeux pour se balancer au poteaux ou dévaler le toboggan en riant.

Qu'est-ce qu'elle me manque, cette époque. Celle où je n'avais aucun soucis, où je passais mon temps à m'amuser avec Teddy et où mes seuls tracas étaient de savoir quel goûter manger et avec quel jouet jouer.

C'était vraiment une belle époque, l'enfance. Une époque d'innocence que tous les adultes ont enviés au moins une fois.

Tout en soupirant, je vais m'asseoir sur un banc défraîchi, à la peinture verte écaillante, situé juste en dessous d'un cerisier fleuri.

Je pose mon visage entre mes mains et grogne légèrement.

Quand je pense que j'ai failli le faire.

Que j'ai vraiment failli me couper les veines avec cette lame diabolique.

Comment j'ai pu laisser l'alcool et la tristesse me contrôler à ce point ?

Et dire que j'aurais laissé Eezy.

Je l'aurais laissé exactement commeTeddy l'a fait. Sauf que je n'aurais même pas su de quoi elle souffrait, et c'était certainement ça le pire.

Car même si elle oublie des choses, elle s'en serait rappelé, pour un moment au moins.

J'ai tellement honte, j'me sens tellement coupable.

Comment n'ais-je pas pu m'en rendre compte ? Avec le recul, ça me paraît assez évident. Comme Teddy le dit dans sa lettre, elle n'oublie que des petites choses, au début.

Comme le nom des gens, son horaire de bus, pourquoi elle se trouve à un tel endroit.

Et puis, ça s'aggrave.

Comme lorsqu'elle m'a assuré ne jamais avoir connu Teddy, alors qu'ils ont été amis pendant plusieurs années, apparemment.

Je me demande alors si tout ce dont elle me parle au quotidien est vrai, où si elle essaye de se forger des souvenir à partir de bribes de mémoires ?

En y pensant bien, je pense que je n'arriverai jamais plus à la regarder en face.

Je l'ai jetée comme une malpropre. Comme si elle ne valait rien, trop aveuglé par ma tristesse et le sentiment de trahison.

Qu'est-ce que je peux être con, des fois.

Je lui ai crié dessus, bordel.

Je lui ai demandé de ne plus m'appeler par mon surnom. Ce surnom qui a tout déclenché dans notre amitié, dans notre amour.

Elle est mon soleil et je suis sa lune.

Elle est la joie et je suis la tristesse.

Le calme et la colère.

Et ça ne s'est que confirmé. À croire que mes nombreuses visites chez le psy ne me servent à rien en fin de compte.

Comment pourrais-je la regarder dans les yeux après tout ça ?

Je lève soudainement la tête lorsque j'entends du mouvement à côté de moi.

Un certain petit brun s'assied avec difficulté à côté de moi avant de lever la tête vers moi, un petit sourire sur ses lèvres.

« — J'suis content de te voir, Caddy.

— Moi aussi, Fabio. Je souris en ébouriffant les cheveux du cousin de Aleeza. Tu étais entrain de jouer ?

— Nan. Il secoue la tête. Les autres enfants, y sont méchants avec moi, alors je regardais le livre d'images de princesses que Aly elle m'a donné. »

Je souris doucement tout en essayant de bien me contenir pour ne pas aller trouver les sales gamins qui s'en prenne à cet adorable bout d'humain et leur régler leurs comptes.

Soudain, son visage se ferme et il devient sérieux, se tournant complètement vers moi.

« — Tu sais, Aly elle est triste depuis que tu lui parles plus.

— Je sais. Je baisse la tête en passant une main sur mon visage. Je voulais pas la rendre triste.

— T'inquiètes pas, elle va bientôt l'oublier.»

Je relève immédiatement mon visage pour voir l'air extrêmement sérieux du petit garçon, me demandant si j'ai bien entendu.

« — Quoi ?

— Bah, Aly, elle oublie des trucs, parfois. Il hausse les épaules. Tu sais, elle sait plus comment ils sont partis au ciel mon papa et ma maman, alors elle invente des histoires.

— Vraiment ?

— Oui, ma tatie, elle m'a dit que papa et maman étaient montés au ciel parce qu'il y avait eu un méchant monsieur qui avait voulu faire exploser l'endroit où on prend l'avion. Alors ils ont pas su revenir quand ils étaient aller en vacances. Comme ton frère. »

Je hoche doucement la tête, en repensant à la version tout à fait différente que Eezy m'avait raconté.

Il y avait quand même une sacrée marge entre des alcooliques drogués en taule et des gens simples tués dans un attentat suicide.

« — Ma tatie, elle m'a dit que je devais pas dire à Aly qu'elle oubliait des trucs, sinon elle serait très triste et elle devrait aller à l'hôpital. Mais ma tatie elle m'a aussi dit que elle disait à Aly de prendre beaucoup de photos, comme ça elle se souvient des trucs plus facilement.

— C'est bien qu'elle fasse ça. Je souris, ému que ce petit garçon soit assez mature pour comprendre ce qui arrive à sa cousine.

— Oui. Il hoche la tête avant de tourner la tête pour voir une voiture jaune à fleurs faire le tour du parc pour se garer devant l'école, me faisant paniquer plus sérieusement. Aly est là. Tu veux la voir ?

— Ma maman m'attend. J'avale difficilement ma salive, me donnant des claques mentalement pour réussir à mentir à un gosse de 5 ans. Je dois rentrer. »

Il hausse les épaules en hochant la tête et descend du banc, avant que je ne me lève également.

Il me fait un signe de la main et commence à marcher vers la plaine de jeu, sautillant doucement.

Alors que j'allais faire demi-tour et partir, il se retourne et m'interpelle.

« — Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'espère que Aly, elle va pas t'oublier. Elle est heureuse quand t'es avec elle. »

Il me sourit grandement avant de repartir en courant vers sa cousine qui vient d'ouvrir sa portière.

Elle lève la tête et je croise son regard.

Et la culpabilité me tord le ventre, alors je me détourne et je rentre chez moi, comme un lâche.

⭐️

HEY HEY !

J'espère que vous allez bien !

Moi je stresse un peu pour mes exams dans une semaine mais ça devrait aller !

Vous commencez quand vous ?

Mais j'espère que vous avez aimé !

N'HÉSITEZ PAS À ME DONNER VOS AVIQ CONSTRUCTIFS SVP !

LA BISE MES BEAUTÉS !

⭐️ KICKASS

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top