XVIII. ( CADEN )

FARE THEE WELL
XVIII. ( CADEN )
WHY DID YOU DO THIS ?



DEPUIS QUELQUES TEMPS, je me suis promis d'être plus honnête avec les gens qui m'entourent. Le mensonge ne fait que mener à la souffrance, regardez où ça a mené Teddy.

Je me suis promis d'être aussi honnête avec moi-même qu'avec les autres. D'assumer mes moments de faiblesse et de tristesse tout en étant direct avec mes proches.

Mais disons que, jusqu'à maintenant, je n'ai pas bien tenu cette promesse.

Je me voile la face, je le sais très bien. Je prétend être heureux avec tout le monde, et tout le monde y crois, alors pourquoi devrais-je me remettre en question ?

Mais depuis que Eezy est entrée dans ma vie, il y a de ça presque deux mois, je commence à me poser des questions. Il n'y a qu'elle qui puisse me voir tel que je suis, qui arrive à voir derrière mon masque. Et ça me fait carrément flipper.

Elle arrive à lire en moi comme dans un livre ouvert, elle arrive à voir quand je suis vraiment heureux ou quand je fais semblant, ce qui est le cas la plupart du temps. Elle me connaît si bien, alors que nous nous connaissons depuis si peu de temps. Alors comment se fait-il que j'arrive si bien à lui mentir ?

Lui simuler sourire, ça, j'en suis incapable. Mais par contre, pour la regarder droit dans les yeux et lui mentir à propos de Teddy, là je n'ai aucun soucis.

Je ne me comprend vraiment pas, parfois.

Plus les jours passent et plus le poids que mes épaules s'alourdit. Je n'aime vraiment pas lui mentir, j'ai l'impression de la trahir. Que si un jour elle l'apprend, elle m'en voudra, et je la perdrai, comme je perd toutes les personnes chères à mes yeux.

Mais je me dis aussi que si je n'ose rien lui dire, c'est parce que, comme elle n'est au courant de rien, j'arrive à animer un souvenir avec elle. Comme s'il était toujours là, comme s'il vivait avec elle.

Et ça me fait énormément de bien, aussi taré que ça puisse paraître.

Comment suis-je censé avancer si je suis incapable d'admettre la vérité ?

Aussi dure et cruelle soit-elle.

⭐️

UN SOURIRE FIN APPARAIT sur mes lèvres alors que le visage de Eezy est illuminé.

« — Tu te rends compte ? Ils m'avaient dit que ça prendrait beaucoup plus de temps ! Ils ne l'ont gardée que quelques semaines en plus ! Je suis tellement contente, Moon ! »

Je ris alors qu'elle sautille sur le siège passager de ma voiture, impatiente de pouvoir récupérer sa voiture.

D'un côté, je suis content pour elle, elle semble si heureuse, mais d'un autre côté, ça m'attriste, je ne pourrais plus la reconduire chez elle, où aller chercher Fabio avec elle. J'adorais faire ça.

« — Ils t'ont dit quand tu pouvais aller la chercher ? Je demande alors que je redémarre après qu'elle se soit assurée que le petit monstre à l'arrière soir bien accroché.

Demain, normalement. C'est parfait, comme c'est samedi, mon père pourra- elle perd son sourire après quelques secondes de réflexion. Oh non !

— Quoi ? Je fronce les sourcils.

— Je pensais que mon père pourrait me conduire au garage, mais il a un chantier important.

— Et ta mère ?

— Elle travaille exceptionnellement. Elle soupire en passant une main dans ses cheveux. Il fallait que ce soit ce week-end. Bon, et je dois garder Fabio, alors j'imagine que je m'arrangerai pour y aller la semaine prochaine. La poisse.

— Je peux t'y emmener, si tu veux.

— Caden, j'abuse déjà beaucoup trop de ta voiture, tu le sais. Elle affiche un aie vraiment coupable sur son visage.

— Je vais te dire une chose, Aleeza Condor. J'affiche un air sérieux, la faisant hausser un sourcil. Oui, tu abuses de ma voiture, bien que ça puisse sonner malsain, elle rit légèrement. Mais c'est moi qui te propose de le faire, ce n'est pas toi qui m'y force. Alors autant jouer le chevalier servant jusqu'au bout ! Dis-moi l'heure à laquelle je dois venir te chercher demain et j'arriverais à l'heure prévue sur mon beau cheval blanc.

— Merci, Moon, mais- je m'apprête à soupirer, certain qu'elle va encore décliner. Je préfère largement que tu viennes me chercher avec ta Bronco. »

J'éclate de rire alors qu'elle affiche un sourire, fière d'elle. À l'arrière, Fabio sourit également, bien qu'il ne comprenne certainement pas pourquoi je ris.

« — Cad. Il dit doucement, me faisant le regarder à travers le rétroviseur. J'aime beaucoup quand tu rigoles. Tu rigoles pas beaucoup. Mais moi j'aime bien quand tu le fais. »

Un petit sourire reste sur mes lèvres alors que je tente de ne pas prendre le négatif des paroles du petit garçon. Il vient clairement de me faire remarquer que je ne suis qu'un pauvre type dépressif qui n'est pas foutu d'être heureux.

« — Moon, c'est aujourd'hui que tu vas dîner avec ta mère ? »

Je jette un rapide coup d'œil à mon amie, étonné qu'elle s'en souvienne. Je lui en avait brièvement parlé de la semaine, dû au fait que je ne passais pas beaucoup de temps avec ma mère, ça m'avait surpris qu'elle me propose de sortir manger, comme quand on était encore trois.

« — Ouais. Je hoche la tête. J'suis un peu stressé. Ça va être la première fois qu'on sera face à face plus de cinq minutes depuis au moins une éternité.

— Ça va bien se passer. Elle me sourit en posant sa main sur mon avant bras en souriant. C'est ta mère après tout. »

Justement.

Lorsque nous arrivons chez eux, Fabio sort rapidement de la voiture tandis que Aleeza me dit l'heure à laquelle je dois venir la chercher avant d'embrasser ma joue et de sortir également en me faisant un signe de la main.

Le trajet jusqu'à chez moi est long, terriblement long, alors que ceux que je passe avec Eezy et son cousin semblent tellement courts.

Arrivé devant la maison, je gare ma voiture devant l'entrée et sors en fermant la portière avec délicatesse.

Après être entré chez moi, je ferme la porte et lance mes clés dans le saladier tout en retirant mes chaussures et en balançant mon sac dans un coin de la pièce.

« — Maman ? »

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas le manque de réaction, étant donné qu'elle m'avait dit que je pouvais rentrer un peu plus tard, ainsi elle arriverait en même temps que moi et on partirait pour le restaurant à ce moment là. Et il est déjà 19 heures.

Je marche jusqu'à la cuisine pour aller me chercher à boire dans le frigo, prenant la seule bouteille de soda à l'orange y restant, en verre.

Quand je me retourne vers la table, un papier posé dessus attire mon attention.

Tout en buvant quelques gorgées de ma boisson, j'attrape le petit bout de papier.

"Caden,
Excuse moi mais nous allons devoir remettre ce dîner à un autre jour. J'ai trop de travail à l'hôpital, je dois faire la nuit aujourd'hui.
Bisous, maman."

Je hoche la tête, les sourcils froncés, avant de ricaner faussement.

J'aurais dû m'en douter, putain. Mon visage est trop pour elle, elle ne peut pas lever deux secondes les yeux vers moi sans penser au gosse qu'elle a perdu et qu'elle ne reverra jamais.
Elle n'arrive plus à m'aimer pour celui que je suis, elle ne sait que me haïr pour les jumeaux nous sommes.

Dans un excès de rage, je jette ma bouteille contre le mur devant moi, hurlant de colère, luttant pour ne pas tomber au sol.

Je suis en colère contre tout le monde et contre personne en même temps. Contre ma mère, qui ne veut plus de moi, mon père qui nous a abandonné quand on avait besoin de lui, mon frère qui m'a laissé dans ce monde de merde. Je suis en rogne contre moi, pour être une telle merde dans la moindre chose que je fais.

Attrapant ma tête avec mes mains, je tente de reprendre une respiration stable, mais sans succès.

Je passe une main devant mes yeux et me dirige à grands pas dans le salon, allant vers le buffet, où se trouve tout ce dont j'ai besoin en ce moment.

Prenant une grande respiration, ne réfléchissant même plus, j'ouvre la porte vitrée et attrape la première bouteille qui me tombe sous la main.

Je la débouchonne rapidement, portant le goulot à ma bouche, laissant le liquide brûlant couler le long de ma gorge, me faisant grimacer au début, mais rire par la suite. J'en attrape ensuite deux autres et les tiens sous mon bras gauche tout en me dirigeant vers les escaliers.

Avec quelques difficultés, j'arrive finalement à monter les marches jusqu'à l'étage. J'allais entrer dans ma chambre lorsque je passe devant la porte blanche, face à la mienne, qui n'a plus été ouverte depuis des mois maintenant.

Sans une once d'hésitation, je pousse la porte et entre dans la pièce étant restée absolument intacte depuis la dernière fois où j'y suis entré. Un souvenir dont j'aimerais ne jamais me rappeler.

J'avance doucement tout en titubant, portant quelques fois la bouteille à ma bouche.

Rien n'a changé, les murs sont toujours blancs, recouverts de toutes les photos quelconques qu'il a pu prendre au court de sa vie.

Même son odeur hante encore la pièce, et ça, ça me met les larmes aux yeux.

Parce que mon frère me manque, putain.

Je continue d'observer sa chambre, toisant chaque recoins, ne sachant pas vraiment ce que je cherche.

Je finis par avoir un éclair d'intelligence, me rappelant de sa cachette secrète, dans sa garde-robe.

Je pose mes bouteilles au sol et ouvre son armoire, me mettant à genoux sur le sol afin de trouver la latte de parquet mal fixée. Une fois trouvée, je la soulève pour trouver une boîte métallique posée à la verticale.

Je la sort de là, non sans difficulté, et fronce les sourcils, me demandant bien de quoi il s'agit. Reprenant une gorgée de ma boisson, je m'applique à ouvrir la boîte, les mains tremblantes.

Dedans se trouve un paquet de lettres, toutes sous enveloppes et attachées par une ficelle. C'est tellement le genre de Teddy.

Avec méfiance, je défait la ficelle et sort la première lettre, la sortant de son enveloppe et la dépliant afin de la lire.

Sans que je m'y attende réellement, comme si je n'y avais même pas songé, les larmes dégringolent sur mes joues, parce que je me rend compte que c'est l'écriture de mon frère, que c'est lui qui a écrit ça.

Je lis également la deuxième, mais c'est trop pour moi, je les jette au sol et hurle, tout en continuant de boire, tout en désespérant.

« — Comment t'as pu me faire ça putain ?! J'étais ton frère jumeau bordel de merde ! Bien sûr que je t'aurais accepté espèce de sombre crétin ! »

Je me dirige rapidement vers son lit et m'assieds dessus, continuant de crier, comme s'il était ici, avec moi.

« — T'es qu'un putain d'égoïste, Teddy ! Je pleure et crie de toute mes forces. Comment t'as pu me faire ça ?! Comment t'as pu croire que je m'en remettrais ?! »

Petit à petit, je me couche sur le lit, la première bouteille gisant au sol tandis que la deuxième fais son chemin jusqu'à mes lèvres.

Maintenant, seuls mes sanglots sont perceptibles, ma colère ayant diminuée d'un coup.

« — Pourquoi t'as fais ça, T ? J'y arrive pas sans toi. J'y arrive pas. »

L'alcool influençant certainement mon esprit, je pleure d'autant plus en voyant le visage triste de mon frère m'observant, assit sur son lit, une main dans mes cheveux, les caressant pour m'apaiser.

« — Je suis désolé. Sa voix caverneuse semble si lointaine alors que mes yeux sont brouillés de larmes. Je suis désolé, Caddy.

— Pourquoi t'as fais ça, T ? Je répète, tel un enfant alors que je tente de le toucher afin de me prouver qu'il est réel, en vain. Tu me manques tellement.

— Je suis désolé. »

C'est bercé entre ses excuses issues des abysses de mon imagination et mes larmes que je sombre dans le sommeil, couché dans son lit, sans même penser une seule seconde à l'énorme tâche de sang recouvrant la presque totalité de son tapis.

L'endroit précis où j'ai trouvé mon frère jumeau après qu'il ait décidé de mettre fin à ses jours.

⭐️

Hey hey !

Encore un chapitre des plus joyeux MDRRR

J'vais finir par me mettre moi-même en dépression JPP mais j'adore écrire des trucs tristes mdrr sorrey x)

J'espère que ça vous a quand même plu eheheh !

N'hésitez pas à me donner votre avis !

Sur l'histoire ?

Caden ?

Teddy ?

Eezy ?
(Pas très présente dans ce chap mdrr)

LA BISE MES BEAUTÉS !

⭐️ KICKASS

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