X. ( ALEEZA )

FARE THEE WELL
X. ( ALEEZA )


JE FERME LES YEUX, SOURIRE aux lèvres, alors que le vent vient délicieusement et doucement caresser mon visage. Mes cheveux virevoltent autour de ma tête tandis que certaines mèches se surprennent à toucher mes joues ou à s'emmêler entre elles. La fraîcheur de la brise fait dresser les poils de mes bras nus, complètement glacés par la température basse.

Mon vieux t-shirt xxl à l'effigie des Tortues Ninja flotte quelque peu, se moquant ouvertement de moi. Il me rappelle que malgré sa largeur, il n'est pas si grand que ça sur moi. Mais, pour une fois, je m'en fiche, je ne fais que sourire.

La tête tournée vers la route, j'observe les paysages défiler devant mes yeux plissés à cause des bourrasques violentes s'échouant sur mon visage dû à la vitre ouverte.

J'entends quelques plaintes derrière moi, d'autres étudiants en ayant certainement marre qu'une dégénérée comme moi les fasse mourir de froid parce qu'elle ouvre la fenêtre du bus, en plein mois de février. Mais je n'en ai que faire. Le froid est revigorant, il me fait ressentir la douleur et la difficulté de la vie en hiver, c'est plaisant bien que quelque peu déstabilisant. Les petits chuchotements rageurs me font même sourire, pour être honnête.

J'émets un sursaut lorsque le véhicule s'arrête, signe que nous sommes arrivés à l'école. Je soupire, ennuyée de devoir quitter les si belles sensations que me procurait le vent glacé. J'attends que toutes les autres personnes soient sorties avant d'attraper mon sac jaune et ma veste en jeans. Je sors du bus en courant, lançant un "au revoir" presque crié au conducteur grincheux.

La tête haute, un sourire radieux aux lèvres, je marche vers l'entrée du lycée. Les mains accrochées aux bretelles de mon sac à dos, je chantonne les paroles de The Power Of Love, chanson tout droit venue de mon film favori de tous les temps. Retour Vers le Futur. Il est même devant Star Wars, c'est pour dire.

Mes vielles chaussures usées grincent contre le carrelage alors que je me dirige vers mon casier, curieusement enjouée.

Je ne suis pas forcément une fille grincheuse, mais certainement pas une fille super joyeuse non plus. Surtout un lundi. Je ne sais pas vraiment ce qui m'arrive, mais c'est plutôt réjouissant d'être d'aussi bonne humeur.

Ouvrant mon casier, je prend mon livre d'Anglais et range mes livres inutiles pour la matinée.

Je vais ensuite, toujours aussi joyeuse, vers ma classe, ne souhaitant pas forcément traîner dans les couloirs et, pourquoi pas, continuer ma lecture en cours. Il reste une demi heure avant que les classes ne commence, j'ai le temps de lire un peu.

Je tourne dans quelques couloirs dont la couleur jaunie maussade n'arrive pas à enlever ma joie et rentre dans le classe où ne se trouve qu'une personne.

Souriant d'autant plus, je marche entre les bancs, faisant quelques petits pas de danses et allant déposer un baiser furtif sur sa joue.

« — Bonjour, Moon. »

Il lève vivement la tête surpris par mon geste et mes paroles mais n'a pas le temps de répliquer que je vais m'asseoir derrière lui, sortant mon livre de mon sac.

J'ouvre mon ouvrage là où je m'étais arrêtée et souris en lisant les aventures et mésaventures de Anne Shirley-Cuthbert.

Je m'occupe calmement, faisant mine de ne pas remarquer le regard insistant que me lance mon présumé nouvel ami.

« — Puis-je te demander si quelque chose ne va pas, Moon ? Je demande sans même lever le nez de mon bouquin.

Non, je- il tousse en passant une main dans ses cheveux. Je note qu'il a cette manie lorsqu'il est nerveux. Je me demandais juste si- si ça allait depuis hier, Eezy ?

— Merveilleusement bien, merci. Je lui souris en levant les yeux vers lui. Et toi ?

— Euh... Oui, oui, ça va... Il répond vaguement, le rouge aux joues. Tu-tu lis quoi ?

Anne et la maison aux pignons verts, de Lucy Maud Montgomery. Tu connais ? Il hoche négativement la tête. Tu as tort, c'est extrêmement bien. »

Il ouvre la bouche, près à répondre quelque chose, mais une bande de garçons hormonaux et musclés entre en furie dans le local, perturbant le silence mélodieux par des cris et des rires des plus déplaisants.

Comme je m'y attendais, ils se placent tous devant Caden, de grands sourires aux lèvres. Il s'agit certainement du l'équipe de lutte.

« — Salut Cad' ! S'exclame l'un d'entre eux. Grand, blond, yeux bleus, à première vue physique parfait. Une vraie poupée Ken.

— Salut les mecs. Répond le brun en se levant, dorénavant plus confiant et souriant que lorsqu'il est seul avec moi. Et je comprend que tout ceci n'est qu'une façade, me faisant froncer les sourcils derrière les pages jaunies de mon livres. Je ne reviendrai pas dans l'équipe, vous le savez.

— Roh, Cad'. S'indigne un autre mannequin. T'es pas cool ! On va perdre sans toi, tu le sais bien.

— Est-ce que le coach vous paye pour que vous me persuadiez ? Réplique Caden d'un air amusé qui sonne familièrement faux à mes oreilles.

On aimerait bien. Rit un troisième. Mais non, nous, on veut vraiment que tu reviennes.

— C'est hors de question. Le ton du garçon brun est tout de suite plus froid, me faisant hausser les sourcils d'étonnement. Je vous l'ai déjà dis la semaine dernière. Je ne reviendrai jamais.

— Caden, arrêtes tes conneries. Soupire la premier, Ken la poupée. Teddy voudrait pas ça. »

Je lève les yeux vers Caden pour voir sa mâchoire se crisper ainsi que ses poings se fermer fortement, faisant blanchir ses jointures, et malgré son éloignement, je peux presque voir ses magnifiques yeux verts s'assombrir.

Sans que je m'y attende, sans même que l'un des sportifs n'aient pu intervenir, sans que rien n'y personne n'ait pu l'empêcher, le poing crispé de Caden se retrouve sur le visage de son interlocuteur.

Je pousse une exclamation de surprise, quelque peu étonnée par ce qu'il vient de se passer. Je ne pensais vraiment pas que Caden soit capable d'une telle violence, bien que ce ne soit qu'un seul coup de poing, le blond est tombé au sol et des filets de sang s'écoulent de son nez.
Je déteste la violence, plus que tout.

« — Tu ne sais pas ce que veut mon frère. Ne te permets jamais de prononcer ne serait-ce que son nom. Réplique Caden avec véhémence. Alors, maintenant, cassez-vous, ou je vais en frapper un autre. »

Ils n'attendent pas plus longtemps et, après avoir aidé le blessé à se relever, quittent la pièce au pas de course.

À peine leurs pieds sont en dehors de la classe que Caden semble relâcher la pression. Sa respiration se fait saccadée tandis qu'il passe une main dans ses cheveux en grimaçant. Il tourne vivement la tête vers moi, comme s'il se souvenait seulement de ma présence.

Il vient se rasseoir devant moi, doucement, tout en me regardant dans les yeux, la tristesse et la colère se battant dans ses prunelles.

Il s'attend peut-être à ce que je dise quelque chose, sûrement que je le juge, que je l'insulte. Mais je n'en fais rien. Je me contente de garder le silence, mon mutisme étant nécessaire compte tenu de la situation.

Il pose ses main sur la table où repose maintenant mon livre et j'aperçois la rougeur de ses jointures, comprenant la brutalité avec laquelle il a frappé ce type au visage.

J'attrape sa main délicatement dans la mienne et passe mes doigts sur chacune de ses phalanges, détaillant chaque futur hématome, tandis que je sens que ses yeux me fixent.

Je relève les yeux et tout en serrant sa main dans la mienne, je lui envoie un petit sourire, le plus sincère que j'ai pu lui offrir jusqu'à présent.

Et, contre toute attente, il me rend ce sourire. Un sourire mélancolique et doux, beau et brut. Un sourire qui scelle notre amitié aussi improbable que parfaite.

⭐️

Hey hey !

Nouveau chap avec un peu de retard vu que j'avais la flemme mdrr sorryy

J'espère que vous avez aimé ce chap, je l'aime beaucoup, personnellement ! X)

N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'histoire ?

De Eezy ?

De Caden ?

LA BISE MES BEAUTÉS !

⭐️ KICKASS

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