𝟑𝟖 𓅇 𝐔𝐧 𝐫𝐢𝐞𝐧
ᴊᴋ - sʜᴏᴏᴛ ɢʟᴀss ᴏғ ᴛᴇᴀʀs
Taehyung
Il m’a toujours conté son envie d’être membre à part entière dans un gang. Et alors qu’il est prêt du but, il arrête tout ? Si j’ai bien suivi, Jungkook est rookie depuis ses 14 ans au moins. Donc ça fait plus de 4 ans qu'il est dans cet univers. Moi je n’ai tenu que 2 ans. Abandonné était peut-être plus simple pour moi que pour lui en fin de compte ?
— Tu es sûr de toi Jungkook.
Ce n’est pas une question mais une affirmation. Il y a quelque chose de changé chez lui. Il semble plus apaisé, moins angoissé. Comme en paix avec lui-même. J’ignore ce qui provoque ça mais il est en train de prendre les bonnes décisions.
— Je suis sûr de moi Taehyung.
— Et c’est quoi le plan ? Tu restes à Dynastie et quand tu sauras qui l’a tué, tu feras quoi Jungkook ?
Ses sourcils se froncent. Ai-je été trop brusque ?
— Je sais pas. Je pense que je veux juste savoir. M’assurer qu’il paiera pour mettre fin à cette histoire en quelque sorte. La mission est prévue pour dans 3 semaines. 3 semaines ce n’est rien.
3 semaines c’est beaucoup. Il peut se passer énormément de choses en 3 semaines. Mais c’est sa décision alors je ne la commente pas à voix haute. Si je pouvais le serrer dans mes bras, je le ferais maintenant. Je l’embrasserais aussi. Mais il y a cette barrière qui nous sépare.
— Tu comptes me rendre mon pyjama un jour ?
Jungkook rit, je l’observe sous toutes les coutures. Depuis notre première nuit ensemble, il ne m’a plu jamais rendu ce pyjama. Lui qui trouvait mon obsession pour les pyjamas ridicules.
— Il a encore ton odeur. Je le garde.
Mon coeur réagit. Mon corps aussi puisque je lui souris. Il est encore plus beau quand la tristesse n’occupe pas son visage.
— Et si tu venais dormir avec moi ? S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît
J’ai rêvé de ses bras la nuit dernière. Je vais encore en rêver ce soir s’il refuse. Jungkook fait semblant d’hésiter mais là, je ne lui donne pas vraiment le choix.
— Je t’attends dans ma chambre. Je t’aime.
Sans attendre de réponse, je rentre dans ma chambre un sourire espiègle. Je m’empresse de prévenir pa’ et ma’ de l’arrivée de Jungkook. Ils n’y voient aucun inconvénient même si mamie me pose des questions sur la nature de notre relation. Dans le fond, je pense qu’ils savent que je suis amoureux de lui. Je ne suis pas doué pour cacher mes sentiments. Je n’ai juste pas envie de le dire clairement. Lui et moi on le sait et c’est ce qui compte.
Je retourne dans ma chambre l’attendre installé à mon piano. Pour ne pas reproduire la même erreur qu’avant, je referme ma partition. Je ne suis toujours pas prêt à lui lire ma composition à son sujet même si je l’aime du plus profond de mon âme. J’attends quelques minutes et la porte s’ouvre. Je ne lui laisse pas le temps de la fermer que je le serre contre moi. J’entends son rire vibrer et il embrasse le haut de ma tête.
— Et si on jouait aux jeux vidéos ?
— On peut faire tout ce que tu veux.
— Bouge pas, je vais nous chercher de quoi grignoter.
Je laisse Jungkook dans ma chambre et vais dans la cuisine récupérer quelques gâteaux et des capri-sun. Je pose le tout sur mon lit négligemment là où mon petit copain m’attend.
— Attends, j’ai un autre pyjama pour toi.
Secrètement, je veux juste qu’il se change devant moi. Il est assez sexy pour ne pas s’en rendre compte, non mais je rêve. Tout ce que je veux, c’est le regarder du coin de l'œil. Je cherche dans ma penderie un pyjama noir quadrillé en blanc. Il tient chaud celui ci. Je le lui montre et il se lève pour le prendre.
— Tu vas me refiler tous tes pyjamas noir ?
— Seulement si je peux te voir tous les enfiler.
Le rouge lui monte aux joues alors qu’il hausse les sourcils.
— Pervers, rit-il en me poussant par l’épaule.
Un sourire aux lèvres, je lui tends le pyjama. Je m’installe dans le lit et je ne le lâche pas du regard. Il retire son pantalon et le haut de sa chemise. Je ne lui laisse pas le temps d’enfiler le reste que je viens me coller dans son dos. Mes doigts glissent contre son estomac. Il frissonne.
— Tu veux vraiment juste jouer aux jeux vidéos Taehyung ?
Je songe à cette question. L’un n’empêche pas l’autre. Mais là tout de suite, je veux juste rester contre lui. Le regarder et laisser tout ce que je ressens pour lui exploser.
— Oui oui. Je te laisse t’habiller.
Je recule sans quitter ses jambes des yeux. Il enfile la chemise et le bas, puis plie l’autre pyjama qu’il pose sur le siège. Je sors ma switch et m’installe dans le lit. Jungkook me rejoint mais à peine assis, il tapote ses genoux.
— Viens.
— Je vais t’écraser.
— Mes cuisses sont solides.
Ses cuisses ne sont pas que solides.
Il insiste me sortant de mes pensées. Alors je me déplace entre les cuisses de Jungkook. Il enroule ses bras autour de moi et je tire la couverture sur nos jambes. Mon dos s'écrase contre son torse, ma tête contre son épaule et je suis bien décidé à rester ainsi.
Jungkook tient la manette. Il va directement sur mario kart. Lui ai-je déjà dit que c’était mon jeu favori ? Je me garde bien de le lui dire.
— Non, choisis Luigi.
— Je préfère Pitch et c’est ma partie, déclare t-il.
— Je préfère Luigi et c’est ma switch.
— Je préfère Pitch et c’est moi ton invité.
Le débat est ridicule mais je ne suis pas prêt à en démordre.
— Parfait alors on va le faire au chifoumi.
— Si c’est ce que tu veux Taehyung, lance le coup d’envoi.
Dans un acte exagéré, j’étire mes doigts. Je lance le coup d’envoi. Il sort une pierre et moi un ciseau. Étant trop mauvais joueur…
— Non mais tu triches là. Tu l’as sorti en retard Jungkook.
Il se fout de ma gueule et je boude comme s’il avait vraiment triché.
— Ok, on recommence alors. Chifoumi.
Cette fois, je fais la feuille et lui un ciseau. Il crie victoire et je tire une moue désespérée. Le karma m’a attrapé.
— Non mais, on n’a pas dit combien de points. On fait jusqu’à 3 Jungkook.
— T’es un gamin.
Un gamin qui veut gagner.
— Chifoumi.
Il fait la pierre, je fais la feuille, ma poitrine se gonfle de bonheur.
— Chifoumi.
Je fais la pierre, lui le ciseau.
Je vais le battre !
— Chifoumi !
On fait tous les deux la pierre.
— Chifoumi.
Il fait le ciseau, moi la feuille et nous revoilà à égalité. Je lève les yeux au ciel.
— Chifoumi.
Je fais la pierre et lui la feuille. Il crie victoire encore. Je tourne la tête vers lui, il a le sourire mais moi vraiment pas. J’aime pas perdre. C’est pour ça que j’aime pas les jeux de hasard.
— Ok, alors on a qu’à jouer avec Pitch…
— Seulement si tu me fais un grand sourire Taehyung.
— N’en demande pas trop, je maugrée.
Jungkook se remet à rigoler et ça déclenche ce truc en moi. Ce sentiment chaud et réconfortant. Mais il ne me pousse pas à sourire pour autant. Là, je boude pour au moins cinq minutes.
— Tu m’obliges à utiliser la manière forte Taehyung.
Sans que je ne m’y attende, ses lèvres s’invitent dans mon cou. Il m’embrasse une fois, deux fois, trois fois avant de se mettre à me chatouiller. La switch est abandonnée sur le côté alors que je me tortille dans ses bras. Je ne peux m’empêcher de rire. Je tente de retirer ses mains en vains. Il continue de me noyer de baisers et de chatouilles.
— Arrête je vais rendre mon dîner.
J’arrive à me dégager de sa prise en basculant sur le côté. Je retombe sur le dos et écrase la switch dans le mouvement. Si seulement ça l’arrêtait. Jungkook me surplombe en riant de plus belle. Il me chatouille et fourrage sa tête dans ma nuque.
— Alors t’es sûr de pas vouloir sourire.
— Arrête, je t’en prie !
Jungkook arrête ses chatouilles et retombe complètement contre moi. J’ai la respiration haletante quand je me mets à caresser ses cheveux. Lui aussi respire fort contre moi.
— Je t’aime.
Moi qui cherchais à récupérer ma respiration, je la retiens. J’ouvre grand les yeux et Jungkook recule assez pour que nos yeux se croisent. Je lis dans les siens de l’effroi. Comme s’il ne s’était lui-même pas attendu à me chuchoter ces mots. Dans les miens, il doit lire beaucoup d’amour. Parce que c’est tout ce que j’éprouve pour lui.
— Tu as dit quoi ?
Il est tout rouge, c’est adorable.
— Rien du tout.
Ces mots ne sont pas compliqués à dire selon moi. Ils sont juste là pour témoigner de ce qu’on ressent. Ils n’engagent en rien. Je l’aime aujourd’hui. Dans un an, ça pourrait changer. Mais ça ne change rien au fait que là tout de suite, je l’aime. Et ces mots servent à en donner la confirmation à la personne concernée.
— Alors moi aussi, rien du tout Jungkook.
S’il le faut, je trouverai tous les stratagèmes possibles pour lui dire que je l’aime dans un langage détourné. Le plus important, c’est qu’il le sache. Et qu’il remarque comme mon cœur bat lorsqu’il me témoigne ses sentiments.
Il sourit timidement et je capture ses lèvres dans un court baiser. Un tout petit. J’aurais tout le temps pour dévorer ses lèvres coupées.
Je lui fais signe de se recoucher et reviens me blottir contre lui. Jungkook a un sourire presque ébahi. Il n’en revient toujours pas de l’avoir dit. Pourquoi c’est aussi mignon ?
— On va prendre Luigi, déclare t-il.
J’ai gagné même en perdant. Il me laisse cliquer sur Luigi et pendant des heures et des heures, on enchaîne des parties sans bouger du lit une seconde. Je finis par piquer du nez alors qu’il est encore au taquet.
Peu m’importe.
Je me sens assez en confiance pour me coucher contre lui et m’endormir dans ses bras tandis qu’il continue de glisser sur des bananes.
Et cette nuit-là, je dors comme un bébé.
☽
Trois semaines plus tard…
— Shh mon coeur, ils vont nous entendre là.
Jungkook mordille mon oreille et je manque de crier à nouveau. L’ivresse que provoquent ses mains sur mon corps est indescriptible. Je bombe mon torse alors qu’il tait mes gémissements à l’aide de ses baisers. Il enfonce ses doigts plus profondément en moi, je me tortille contre lui et un sourire aux lèvres, il me fait jouir.
Je ne sais pas ce qu’il m’a pris quand je lui ai dit «Et si tu me doigtais ?» Je ne sais pas non plus ce qui lui as pris quand il m’a rétorqué «Allonge toi sur le dos mon coeur».
Ce que je sais en revanche, c’est que c’était doux.
La respiration haletante, je replace l’une de ses mèches rebelles derrière son oreille. Je suis dans les vapes. Je l’ai trop embrassé je crois. Je vois ses lèvres en double et encore là, j’ai envie de m’y fondre.
— C’était pas mal, je déclare un air las pour le taquiner.
Jungkook hausse un sourcil, faussement vexé.
— Ce n’est pas ce que tu disais, il y a-
— Les garçons à table !
On se scrute avec panique que grand-père entre dans la chambre. Je tire la couverture sur nous, faisant tomber le lubrifiant au passage. Un jour on va se faire attraper c’est pas possible. J’ai dû tâcher le lit avec mon sperme et Jungkook est dur comme la pierre. Je serais un copain infâme si je le laissais dans cet état pas vrai ?
Sous la couverture, il me surplombe toujours. Je redresse ma tête et mords sa lèvre inférieure. Je la recouvre ensuite de ma salive. Si au début il se laisse faire, il finit par rejoindre la danse et m’embrasser à pleine bouche. Je gémis. Il fait de même. Nos langues se frôlent, se redécouvrent. Je me redresse pour que nos torses se rencontrent dans le baiser. Jungkook m’entoure de ses bras. Je vais durcir à nouveau. Entre nous, je glisse ma main dans son caleçon. Il me mord pour ne pas gémir et-
— Les garçons, je ne vais pas le répéter ! S’égosille mon grand-père.
Et merde.
Jungkook soupire de désespoir. Je retire ma main et la couverture par la même occasion. Ma chambre a une odeur pas possible. Sans m’habiller, je me lève pour ouvrir le balcon. Il se laisse retomber dans le lit pendant que je me nettoie et enfile mon pyjama blanc avec les cerises.
— Mets ton jogging parce que je vois pas comment tu vas cacher ça sinon.
Il me fait un doigt d’honneur. Je pars devant pour ne pas que mon grand-père crie encore. J’arrive dans le salon les mains jointes pour m’excuser.
— Je me lave les mains et on mange.
Mamie rigole, je crois qu’elle se doute de quelque chose. Je vais dans la cuisine et j’entends Jungkook me rejoindre après s’être excusé. Il passe ses mains sous le jet.
— T’aurais pu te recoiffer Taehyung.
— Et toi cacher les marques rouges que tu as dans le cou Jungkook.
Soudain, on se met à rire. Il faut dire que nous ne sommes absolument pas discrets. J’ai honte, vraiment honte. Je pense que nos odeurs nous trahissent un peu également. En même temps, jouer à qui fait le meilleur suçon, la meilleure pipe, le meilleur baiser, toute la journée n’était pas notre meilleure idée.
— Viens, on va manger.
Il me prend par la main et m’amène m’asseoir à nos places à table. Il mange avec nous quasiment tous les jours. À force, on a l’habitude.
À table ce soir, nous avons de la soupe avec une quiche au poulet. Je reconnais ce plat entre mille. Mon repas d’avant examen.
— Arrête de les regarder comme ça chéri.
Merci mamie. J’essaie de concentrer mon attention sur le repas pour ne pas voir le jeu de regard auquel s’adonne mon grand-père. Il nous fixe comme s’il jouait aux jeux des 7 différences. Jungkook aussi semble un peu gêné.
- Allez bon appétit à tous.
Le coup d’envoi lancé, je souffle sur ma soupe et attends qu’elle refroidisse en mangeant un peu de quiche. La soupe se mange tiède. Jamais brûlante mais jamais froide non plus. Il faut attendre le bon moment.
— Tu es stressé ?
Est-ce que j’aurais passé l’après-midi dans les bras de Jungkook si je n’étais pas stressé ?
— Non pa’. Ça va aller je suppose.
Demain c’est la dernière étape du prix. Constituer en deux parties. La première étant bien sûr éliminatoire dans laquelle nous devrons interpréter un classique attribué. Je suis tombée sur la partition la plus difficile. Je me sens mis à l’épreuve alors pas le choix, je dois relever le défi. Si j’y arrive, nous serons trois en finale. Et nous devrons interpréter une composition à nous.
Inutile de dire laquelle je vais présenter.
Je stresse et le pire dans tout ça, c’est que Jungkook ne sera pas là. La seule prestation auquel il aurait pu assister, il ne sera pas là. Demain est un jour décisif aussi pour Jungkook.
La dernière mission.
Il ne me donne aucune information, c’est confidentiel. Je sais juste que Dynastie et les autres gangs sont sûrs de leur coup pour attraper le ou la coupable. Et que Jungkook a travaillé avec eux sur la théorisation du plan. Mingi également.
Demain tout se joue pour lui.
Demain tout se joue pour moi.
Mais on ne sera pas là pour se soutenir mutuellement, à moins de renoncer à quelque chose.
— Bien sûr que ça va aller. J’ai hâte d’y être ! J’ai déjà choisi ma robe. Tu sais, la noire avec des sequins ? Et j’ai reçu les talons parfaits pour aller avec.
Ce que mamie adore par-dessus tout quand je me présente, c’est l’occasion que je lui donne de sortir ses plus belles robes. Je suis heureux que demain en soit une.
Papi continue de m’encourager. Jungkook garde le silence à côté. Je sais qu’il s’en veut de ne pas assister au concours de ma vie. Quelque part, j’aurais tout donné pour lui montrer ma création à ce moment. Mais là vie est un choix et Jungkook a fait le sien.
— Alors demain sera une soirée parfaite.
☽
La soirée s’annonce désastreuse.
— Namjoon je vais vomir.
— Non Taehyung tu ne vas pas vomir !
Dans la loge, je m’accroche aux mains de Namjoon. Hye-jin caresse mon dos et tout ce réconfort me touche. Le souci, c’est que ce n’est pas pour moi que je m’inquiète. Je suis pianiste depuis mes 5 ans, je crois que je vis pour un moment comme celui- ci. Bien que j’ai peur d’échouer, ce n’est pas au point de vomir.
C’est Jungkook. Il a sa mission ce soir. La dernière mais j’ai un pressentiment atroce. Je ne l’ai même pas vu en partant de la maison, il devait aller rejoindre Mingi. Je me sens affreusement mal.
— Respire Taehyung. T’es le meilleur pianiste de ce pays. Tu vas le gagner ce concours, sans même faire d’efforts.
Je souris à Namjoon comme je peux. Je ne peux pas lui confier mes craintes.
— Tu sais quoi ? Je vais te chercher à boire, ok ? Propose Hye-Jin.
Je hoche la tête. Je demande aussi à Namjoon de me laisser cinq minutes. Il sort et je prends une grande respiration. Dans ce miroir éclairé de petites lumières, je m’observe. Je lisse mon costume noir en velours. Je tripote la broche blanche que mamie a accrochée sur le pli, pour «habiller» mon costume. Le plus important ce soir, c’est ma prestation. Je joue mon avenir. Il n’y a qu’à ça que je dois penser.
Toc, toc, toc.
— Non, je veux rester un peu seul encore.
Malgré mon refus, quelqu'un entre dans ma loge. Agacé, je me lève. C’est quand je le vois lui que tout bascule dans ma poitrine. Mon copain camouflé sous sa capuche noire. À peine la porte refermée, je lui cours dans les bras.
— Comment es-tu entré ?
— Avec le pass que tu m’avais offert.
Mon stress s’éparpille un peu partout. Qu’importe mon pressentiment, Jungkook est là, contre moi. Rien ne peut arriver pas vrai ?
— Je ne pouvais pas ne pas te souhaiter bonne chance Taehyung. Et m’excuser de ne pas être là pour toi. Mais, j’ai un petit quelque chose. Juste pour que tu ai l’impression que je suis avec toi.
Il me faut de la force pour retirer mon visage de la courbe de son cou. Il veut passer une main dans mes cheveux mais je recule. Avec tout le gel que j’ai mis pour les plaquer en arrière et ne laisser que deux petites mèches devant, il va tout ruiner et Luc me tuer.
— Tiens.
Jungkook sort de sa poche un petit objet et le glisse dans ma main. Mon coeur tressaute à la vue de ce petit corbeau noir. Un petit porte clé avec un corbeau en silicone et aux ailes déployées. Une moue déforme mon visage, c’est adorable. C’est lui.
— Je me sens moins ridicule de te donner ce que je voulais t’offrir, dis-je un sourire timide aux lèvres.
Je vais vers mon sac et en sors le petit porte clé que je lui ai acheté. Un mini arc-en-ciel pendant au bout. Je le pose dans sa main et on se met tous les deux à rire.
— L'arc-en -ciel…
— Et le corbeau, complètè-je tout ému.
Il caresse ma joue et je me blottis dans ce contact.
— Je voulais te le donner ce soir après ta mission. Mais on dirait que mon arc en ciel va t’accompagner ? Je veux que… Qu’il éclaire le ciel pendant ta mission, hum ?
C’est gnangnan, j’en ai conscience pourtant je pense chaque mot. Je ne connais même pas l’ampleur de cette putain de mission. Si seulement j’en savais un peu plus, je serais moins inquiet mais là comme ça…
— Il va tout éclairer mon coeur.
Jungkook me reprend dans ses bras et je ne bronche pas. Je colle ma tête à son cœur tout en serrant le petit corbeau dans ma main.
— Voilà pour toi Taehyung.
Hye-Jin ouvre la porte, nous poussant à nous séparer. Elle s’arrête l’air de se demander si elle a interrompu quelque chose. Namjoon est juste derrière elle et pareil, il est à l’arrêt.
— Eum, tu nous présente pas ? Lance-t-il.
Jungkook sur le côté ne dit pas un mot. Je me charge donc des banalités.
— Si bien sûr. Hye-Jin, Namjoon, lui c’est Jungkook mon…
Je cherche mes mots. On s’était dit qu’à cause du gang il valait mieux ne pas révéler notre relation. Mais maintenant que tout ça est terminé, je peux le dire non ? Sans que ça ne pose de problème je veux dire.
— Jungkook son petit ami. Content de vous rencontrer, il m’a beaucoup parlé de vous. D’ailleurs Hye-Jin je t’ai entendu joué, t’es incroyable.
Comme ça, il balaie mes interrogations. Hye-Jin adresse un clin d’oeil à mon copain, Namjoon s’approche pour le checker et moi je réceptionne le smoothie aux fruits qu’elle me tend en la remerciant
— On apprendra à se connaître plus tard, je dois filer.
Avant de partir, Jungkook me tire à part. Je ne lui laisse pas le temps que je lui murmure :
— Rien.
Il sourit et murmure en retour « Moi aussi rien». Depuis qu’il m’a dit «Je t’aime», il n’a jamais réussi à le redire. Alors, j’ai pris l’habitude de dire «rien» pour lui dire comme je l’aime et qu’il puisse me le retourner.
«Rien» part d’un simple «Tu as dis quoi ?» «Rien du tout». Mais en réalité, ce “rien” signifie tout pour nous. Bien que le mot ne s’y prête pas, je lui crie comme je l’aime à travers.
— Tu vas tout déchirer ce soir. J’irai sur le balcon en rentrant. Et tu me montreras ta chanson, ok ?
— Deal.
Je bois une gorgée du smoothie, il m’en pique un peu, embrasse ma joue et quitte la pièce. Quand je me tourne vers Hye-Jin et Nam, ils me regardent de manière suspecte.
— Il est putain de canon ton mec et tu partages pas ?! Lâche mon amie.
Je rigole avant de lui faire un doigts d’honneur.
— On a d’autres pianos à fouetter. Je suis prêt.
Mes amis se font un clin d'œil et ensemble, nous quittons ma loge.
☽
Luc dans mon dos frotte mes épaules pour me redonner contenance. En tant que mon professeur, il est aussi stressé que moi. Ye-seul ma dernière concurrente au conservatoire vient d’interpréter son morceau à la perfection. Je ne doute pas de la difficulté pour elle mais à moi ils m’ont quand même refilé L’étude n°12 en do mineur de Chopin. Mieux connue sous le nom de L’étude Révolutionnaire. Ce morceau est techniquement difficile oui mais il nécessite surtout une interprétation. Ils attendent de moi une performance. Que je ressente la tension derrière cette partition et que je la communique au public.
Je me suis entraîné comme un fou, Jungkook m’écoutait allongé sur mon lit à faire ses devoirs. Rien que d’y repenser j’ai le sourire. Je suis prêt mais je ne sais pas si ce sera suffisant pour me faire passer à l’épreuve ultime.
— N’oublie pas. Prestance, allure et non seulement technique Kim. On a travaillé dur toi et moi. Crois moi, tu n’as pas envie de te retrouver à nouveau en salle de piano avec moi. Là maintenant, tu prends un virage et tu changes de direction, compris ?
Compris ? Suis-je même prêt à quitter Luc ? Ces derniers temps avec le gang, ma vie s’est accélérée et je l’ai laissé passer en second plan. Dans le fond, je ne suis pas prêt à le quitter lui aussi. Lui qui m’a permis d’intégrer le conservatoire de Séoul alors que je n’en n’avais pas l’âge et qui m’a pris sous son aile.
Je me tourne pour lui faire face. Même en sachant qu’il déteste ça, je le prends dans mes bras. Il se crispe au début mais pour la première fois, il me rend mon étreinte.
— Merci pour tout Luc.
Il tapote mon dos pour me dire que l’embrassade est terminée. Comme un soldat, je me redresse et lisse mes vêtements. Les applaudissements dans la grande salle se font entendre. Mon nom est annoncé. Je sais que je vais trouver mes grands parents dans le public en plus de mes amis. Je repense à Yoongi qui aurait pu partagé cette finale avec moi mais que je ne reverrais jamais. Secrètement, j’aurais aimé qu’on s’affronte. Lui et moi.
— C’est quoi ça ? Kim ?
Je soupire et ouvre ma main. Luc scrute avec intérêt le petit corbeau dans ma main et il me le prend. J’essaie de l’attraper mais il le met en hauteur.
— Pas d’objet porte bonheur ni de distraction. Je veux sentir ta peine des coulisses compris ? Et elle doit découler de tes heures d’entraînement, de ton talent et non d’un gri-gri. Déjà que tu as refusé de me montrer ta composition finale, tu n’as pas droit à l’erreur.
Mon regard de supplication ne peut rien contre son discours. Il va garder le corbeau. J’encaisse et hoche la tête. Il me fait signe de rejoindre le public. Je lisse encore mon costume et monte sur scène. Je suis accueilli par le public mais préfère me concentrer sur l’immense piano luisant au centre de la scène. Je m’avance et m’installe sur le petit banc en cuir. J’ose un coup d'œil vers le fond et n'ai aucun mal à reconnaître ma famille qui me fait des grands signes d’encouragement.
Pas de distraction…
— Bien, Monsieur Kim, qu'allez-vous nous interpréter aujourd’hui ?
Je m’approche du micro et sors mes partitions de la pochette plastique.
— Je vais vous interpréter L’étude Révolutionnaire de Chopin.
Rien que de le dire, j’ai envie de prendre la fuite, me cacher sous ma couverture. Mais maintenant, c’est l’instant où je dois briller. Pas le contraire. Mon destin se joue maintenant. Dans ce concours.
— Quand vous êtes prêt.
J’étire mes doigts, un à un. Je fais le vide de mon cerveau tentant de me concentrer sur ma partition, sur les touches et sur l’endroit dans lequel je suis. Lorsque je me sens prêt, je joue la première note.
Celle de mon avenir.
☽
Fin de chapitre.
Beaucoup d'informations ! Début de la finale, et premier "Je t'aime" pour Jungkook !
J'ai tellement aimé ce chapitre ! Par contre c'est vous qui allez moins aimer la suite 😔.
On se dit à samedi ???
Kiss, Kiss <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top